mercredi 20 février 2019

Décès de Wallace (dit Wally) Broeker

Voici une information que vous ne trouverez probablement pas sur certains sites que je ne nommerai pas mais que vous pouvez facilement imaginer (si vous me suivez régulièrement)

Il y a deux jours mourrait Wally Broeker, un géophysicien américain dont Ari Jokimäki nous donne la liste des papiers depuis 1957 jusqu'en 2018 !

Je ne sais pas si cette liste est exhaustive, mais on peut voir que dès la première année le tempo était donné avec un article focalisé sur...le CO2 ! (Lamont Natural Radiocarbon Measurements IV)

Une recherche sur Google Scholar donne pas moins de 3570 résultats (2860 si l'on ajoute la mention « climate ») à comparer avec les faméliques 1010 résultats de notre héros précédent, j'ai nommé Georges Geuskens, lequel, contrairement à Broeker, n'a jamais rien publié sur le sujet du climat.

Le dernier article mentionné par Jokimäki s'intitule CO2: Earth’s Climate Driver, soit en français « Le CO2 : moteur climatique de la Terre ».

Je n'ai pas accès à la totalité de l'article qui est derrière paywall et n'est pas encore accessible (même en utilisant l'application unpaywall aimablement recommandée par VB) cependant voici une traduction du résumé :
Alors que nous luttons pour faire face à l’accumulation continue de CO2 produite par la combustion de combustibles fossiles, pouvons-nous obtenir des indications à partir du registre géologique? Bien que notre capacité à reconstituer de manière fiable le contenu en CO2 atmosphérique du passé soit limitée aux 800 000 dernières années, nous disposons de preuves irréfutables du fait que ces gaz à effet de serre ont joué un rôle clé tout au long de l’histoire de la Terre. Cela a certainement compensé la plus faible luminosité du jeune Soleil. Il ne fait aucun doute que cela nous a sauvé de deux épisodes de boule de neige (snowball) ou a provoqué un bref réchauffement de 5 ° C au début de l'Éocène [i.e. il y a 56 millions d'années]. Ce qui est moins certain, c’est que la diminution de la teneur en CO2 atmosphérique a été à l’origine du refroidissement global qui a commencé il y a 50 millions d’années lorsque le sous-continent indien est entré en collision avec l’Asie. Enfin, il s'est associé au changement de saisonnalité, à la réorganisation de la circulation océanique et à la fertilisation du fer (iron fertilisation) pour générer les cycles glaciaires de 100 000 ans qui ont dominé le dernier demi-million d'années.   
Voilà donc un chercheur pour lequel la responsabilité du CO2 est clairement engagée dans les variations de températures (même s'il a quelques doutes sur un épisode particulier s'étant déroulé il y a 50 millions d'années...), quand sa concentration baisse les températures baissent, quand sa concentration augmente les températures font de même ; c'est pour cela essentiellement que vous n'en entendrez pas parler sur les sites « que vous imaginez » sauf pour le dénigrer et lui opposer des gens comme Geuskens pour qui, je le rappelle :
La théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique basée sur l’existence d’un effet de serre n’a aucune justification ni théorique ni expérimentale.

Wikipédia nous dit que Broeker « a développé l'idée d'un "tapis roulant" global reliant la circulation de l'océan mondial et a apporté une contribution majeure à la science du cycle du carbone et à l'utilisation des traceurs chimiques et de la datation isotopique en océanographie. »

A noter que Broeker a reçu en 2006 le prix Crafoord en géoscience, soit 20 ans après...Claude Allègre qui l'a obtenu en 1986 dans la même catégorie ; la seule différence étant évidemment que ce dernier n'était pas du tout spécialisé dans l'étude du climat contrairement à Broeker.

Broeker avait donc un peu plus de 87 ans à sa mort et il est assez remarquable de constater que quasiment jusqu'à la fin il a continué ses recherches et publié dans des revues à comité de lecture (pas moins de 15 publications dans sa dernière décennie de vie !)




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