Il faut le voir pour le croire, mais oui, mademoiselle Joanne Nova, dans son dernier opus intitulé NASA hides page saying the Sun was the primary climate driver, and clouds and particles are more important than greenhouse gases, nous apprend ni plus ni moins que la NASA cacherait une page qu'il ne faudrait surtout pas pouvoir consulter !
Rappelons quand même que Joanne Nova est titulaire d'un bachelor (bac +3 en Australie) en science, spécialité microbiologie, mais également, ce qui est peut-être plus intéressant à savoir, d'un graduate certificate (6 mois de plus d'études…) en communication scientifique, ce qui il faut l'avouer la destinait à parler sans aucun a priori et en véritable experte du sujet du changement climatique.
Or donc la voilà qui nous sort de derrière les fagots un article qui aurait été écrit en 2010 sur le site de la NASA mais qui aurait disparu depuis.
Et que disait cet article ?
Essentiellement que le soleil, les nuages, les rayons cosmiques, le père Noël et la fée Clochette seraient bien plus efficaces que le CO2 pour faire monter la température (je brode un peu, vous aurez certainement deviné qu'en réalité seuls les deux derniers facteurs peuvent avoir une influence notable sur la hausse des températures)
Quand on lit l'article en question on a en fait l'impression de lire un billet qui aurait pu paraitre sur Skyfall, WUWT ou Climate Etc., c'est dire si l'on peut être étonné qu'il ait pu un jour figurer sur le site de la NASA, surtout en 2010 alors que James Hansen était encore en fonction (il a pris sa retraite en 2013)
Si vous voulez savoir mon opinion (et je suis sûr que vous voulez la connaitre) soit cet article sorti des poubelles de la NASA est un fake créé de toutes pièces par un petit rigolo, soit il a réellement été écrit et publié par un « dissident » qui n'était pas d'accord avec la ligne « officielle ».
Sur le site Pensée unique (oui oui) dans Paroles de chercheurs Jacques Duran avait mentionné quelques « pointures » de la science qui n'étaient pas en phase avec le consensus sur le réchauffement climatique ; on passera sur le fait que dans cet article il « embauchait » des gens comme Pierre-Gilles de Gennes (qui n'a pas fait preuve de beaucoup de climatoscepticisme, surtout vers la fin de sa vie) ou qu'il citait des charlatans appointés par des donneurs d'ordre fossilisés comme Fred Singer, montrant ainsi le sérieux de sa liste de contrarians, non on se réfèrera au passage où il évoque « [d]es vétérans de la conquête de l'espace de la NASA [qui] s'élèvent contre les prises de position de l'agence sur le réchauffement climatique ».
En introduction, et c'est un signe qui ne trompera pas mes fidèles lecteurs, il mentionne Ivar Giaever, ce prix Nobel de physique qui sur le tard est allé s'aventurer dans des contrées mystérieuses où il n'avait jamais mis le pied durant sa carrière professionnelle et où il s'est lamentablement embourbé en se ridiculisant aux yeux de tous (sauf des croyants de la cause solaire qui snifent du CO2 pour se donner du courage)
Ensuite il nous montre une lettre qu'auraient envoyé un certain nombre de sociétaires de la NASA dont il fournit la liste plus bas ; cette lettre comique, qui n'a pas été rendue publique mais était à usage interne (elle aurait donc fuité), commence ainsi :
Nous, soussignés, demandons respectueusement que la NASA et l'Institut Goddard pour les Etudes Spatiales (NdT : Le GISS dirigé par James Hansen) s'abstiennent d'inclure des affirmations non prouvées dans les déclarations publiques et les sites Web. Nous pensons que les affirmations de la NASA et de l'Institut Goddard pour les Recherches Spatiales, selon lesquels le dioxyde de carbone émis par l'homme, a un impact catastrophique sur le changement climatique global, ne sont pas démontrées, tout spécialement lorsque l'on considère les données empiriques sur des milliers d'années.Ce n'est pas la peine d'aller plus loin, quand vous lisez que « les affirmations […] selon lesquels (sic) le dioxyde de carbone émis par l'homme, a un impact catastrophique sur le changement climatique global, ne sont pas démontrées » vous savez à quoi, et à qui, vous avez affaire.
Ce n'est donc pas étonnant que cet article soi-disant caviardé, dans le cas où il aurait été effectivement écrit à l'insu de James Hansen, ait été retiré par la suite, étant donné qu'il s'agit tout simplement d'un tissu d'âneries ; imaginons que sur le site du CNRS un petit malin s'amuse à publier un article prouvant que la Terre est plate et que c'est le père Noël (toujours lui) qui est le créateur de toutes choses, on peut raisonnablement penser que l'« information » ne survivrait pas longtemps et serait effacée fissa afin d'éviter de trop discréditer l'honorable organisme.
Je ferai également remarquer que la période en question, soit l'année 2010, coïncide étrangement avec la période durant laquelle une illusion qu'ont eue quelques climatosceptiques (pour ne pas dire tous les climatosceptiques) voulait que la Terre allait très bientôt s'acheminer vers un nouvel âge glaciaire ; notre célèbre mathémancien Benoit Rittaud, aidé de sa boule de cristal, nous en avait fait l'admirable démonstration dans une de ses prophéties dont il a le secret (voir Benoit Rittaud, le mathématicien égaré ainsi que l'article d'origine Prophétie de cauchemar)
En tout cas la môme Nova n'en démord pas, pour elle il ne fait aucun doute que
The Sun drives the climate on Earth
Mais elle termine par un éclair de lucidité bien involontaire avec
I agree with NASA 2010. So call me a denier.Oui, effectivement, mam'selle Nova est bien une négatrice [du réchauffement climatique à cause du CO2 anthropique]
Pour résumer :
- il est possible qu'en 2010 quelques climatosceptiques appartenant à la NASA aient réussi à faire publier l'article en question sur le site de l'organisme ;
- James Hansen était à l'époque le dirigeant du GISS, il ne pouvait pas cautionner l'article en question qui allait totalement à l'encontre de ses conclusions ;
- l'article, s'il a effectivement bien été publié en 2010, a disparu depuis, ce qui est logique et tout à fait normal.
On notera enfin, pour terminer, que la NASA ne nie en rien l'influence du soleil, des nuages, des rayons cosmiques (pour le père Noël et la fée Clochette ils ont des doutes) et de bien d'autres facteurs pouvant influencer le climat, cependant il n'en reste pas moins que le CO2 anthropique est bien à l'origine de l'essentiel de l'augmentation des températures que nous constatons ; il suffit de consulter le site et son article intitulé A blanket around the Earth et nous sommes fixés.
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