Ainsi tous les organismes qui mesurent les températures au niveau de la surface sont d'accord, 2018 est la quatrième année la plus chaude depuis qu'on les observe avec des instruments fiables :
Afin que ce soit plus clair encore j'ai moi-même tracé « à la main » avec l'aide de Paint deux tendances remarquables :
Dans ce deuxième graphique arrangé par ma modeste personne, ce qui au passage signifie que n'importe qui peut le faire sans être pour autant climatologue, j'ai tracé grossièrement deux segments de droites dont les points de départ et d'arrivée n'ont pas été choisis par hasard, je vous laisse deviner pourquoi avant de donner la solution aux moins perspicaces ; pour ces derniers je vais y aller pas à pas de manière à ne pas les brusquer, car je sais qu'ils sont susceptibles et qu'ils s'emballent vite à la moindre occasion.
Le même site qui nous a fourni le graphique que j'ai « arrangé » nous donne également des informations sur les enfants terribles de la variabilité naturelle du climat :
Que voit-on ici ?
Le sous-titre de l'article de Whitehouse étant Average global temperature has been falling for the last 3 years, despite rising atmospheric CO2 levels (La température mondiale moyenne est en baisse depuis 3 ans, malgré la hausse des niveaux de CO2 dans l'atmosphère) on voit bien l'idée derrière la tête de cet éminent chercheur.
Evolution des températures (en degrés F) de surface d'après les cinq organismes de référence (source ncdc.noaa.gov) |
Afin que ce soit plus clair encore j'ai moi-même tracé « à la main » avec l'aide de Paint deux tendances remarquables :
Le même graphique que ci-dessus, avec tracées par mes soins deux droites que vous saurez peut-être reconnaitre. |
Dans ce deuxième graphique arrangé par ma modeste personne, ce qui au passage signifie que n'importe qui peut le faire sans être pour autant climatologue, j'ai tracé grossièrement deux segments de droites dont les points de départ et d'arrivée n'ont pas été choisis par hasard, je vous laisse deviner pourquoi avant de donner la solution aux moins perspicaces ; pour ces derniers je vais y aller pas à pas de manière à ne pas les brusquer, car je sais qu'ils sont susceptibles et qu'ils s'emballent vite à la moindre occasion.
Nos amis El Niño et La Niña
Evolution des températures avec mentions de quelques événements liés à la variabilité naturelle (source ncdc.noaa.gov) |
Que voit-on ici ?
- que les éruptions volcaniques majeures ont un effet refroidissant certain et prononcé sur les températures de la planète (et pas seulement au-dessus des volcans en question) ;
- que les Niños réchauffent temporairement la température au niveau global ;
- que les Niñas refroidissent temporairement la température au niveau global.
On remarquera que la NOAA n'évoque même pas l'impact des variations, elles aussi temporaires, de l'irradiance solaire qui est jugée tellement non-significative qu'elle n'a pas les honneurs de figurer sur ce graphique.
Si l'on est suffisamment perspicace on remarquera également que l'impact d'ENSO (i.e. les enfants terribles…) est maximum en 2016 (+0,13°C), année de fort El Niño, et par contre qu'il est négatif en 2018 (-0,02°C), année plutôt neutre sur ce plan, tout comme 2017 qui avait été qualifiée d'« année la plus chaude sans événement El Niño » ; sur le podium nous avons donc par ordre d'années « les plus chaudes » :
- 2016
- 2017
- 2015
- 2018
- 2014
Etonnant, non ?
Ainsi les cinq années « les plus chaudes » se trouvent être les cinq dernières années qui viennent de passer, il va falloir percer ce mystère.
Et par décennie ça donne quoi ?
Maintenant si nous regardons la moyenne par décennie que nous fournit la NOAA on commence à y voir plus clair dans notre tentative d'explication :
L'évolution des températures par décennies (source ncdc.noaa.gov) |
Cela semble évident, l'« escalier » monte régulièrement depuis la décennie 1970-1979, chaque décennie étant plus chaude que la précédente ; comme 2019 sera très probablement sur le podium, pas très loin de 2016, on peut imaginer que la dernière marche sera encore un tout petit peu plus haute.
Et la glace de l'Arctique, elle fait quoi ?
Autre graphique intéressant, celui qui présente la variation inverse de la température et de l'étendue de la banquise arctiques :
Evolution de la banquise arctique aux mois de mars et de septembre avec en encadré l'évolution de la température au-delà du 64ème parallèle (source ncdc.noaa.gov) |
Cela descend dans un cas, cela monte dans l'autre, devinez pourquoi ?
Mais ce n'est pas la situation dans l'Arctique qui va expliquer l'énigme proposée aux gens peu perspicaces qui fréquentent mon blog.
La température chute depuis trois ans, so what ?
Tout le monde se souvient, j'imagine, des articles fantaisistes du clown en chef Christopher Monckton qui persistait, sur le site de pseudo-science qui l'accueille bien volontiers sous son chapiteau, à nous expliquer que les températures avaient cessé d'augmenter depuis 15 ans, non depuis 16 ans, non depuis 17 ans, non depuis 18 ans...en fait l'article le plus récent que j'ai pu retrouver nous parle de 18 ans et 8 mois et date de février 2016, mais il est possible qu'il y en ait d'autres plus récents encore ; ce dernier article présentait le graphique suivant :
La cueillette de cerise à la façon du Lord. |
Mais même Roy Spencer avait montré un graphique présentant un début d'explication à l'attention des peu perspicaces :
Source drroyspencer |
On y voyait donc, sur les données satellitaires qui ne sont pourtant pas d'une grande fiabilité comparées aux données de surface, que 2016 était un chouia plus haut que 1998, environ 0,15°C au pif si l'on regarde les extrêmes et non la moyenne sur 13 mois (et même dans ce cas 2016 est légèrement plus haut) ; on y voyait aussi que l'an 2000 (soit deux ans plus tard que 1998...) était bien plus froid que 2018 (soit deux ans plus tard que 2016...), l'écart étant dans ce cas d'environ...0,30°C !
Si même Roy Spencer se met à présenter des graphiques qui démontrent ce que je veux démontrer aux gens « peu perspicaces », on ne va pas me dire que je choisis les sources qui iraient dans mon sens !
A noter que la courbe UAH « chauffe » moins que sa concurrente RSS, voici la comparaison des deux :
Comparaison des données satellitaires (source woodfortrees) |
Chez RSS l'écart entre 1998 et 2016 est d'environ 0,30°C, soit le double que chez UAH, mais il est vrai que Christy et Spencer, les artisans de chez UAH, sont des personnes au-dessus de tout soupçon…
Donc nous ne voyons plus trop le lord de pacotille nous rabâcher son laïus sur « les températures qui ne bougent plus depuis x années » et on peut comprendre pourquoi, car comme je l'ai souligné plus haut les cinq plus chaudes années se trouvent être les cinq dernières, difficile donc de persister à dire que depuis 1998 la Terre ne se serait pas réchauffée ; par ailleurs, même en regardant les données des satellites, qui « chauffent » pourtant bien moins que celles de surface, on peut quand même voir une certaine tendance à la hausse, à condition toutefois de ne pas être totalement aveugle et d'essayer de lire les courbes avec le doigt glissant sur du papier lisse, ce que semblent néanmoins faire certains individus.
Et c'est reparti comme en quarante !
Eh bien Christopher Monckton a trouvé apparemment un remplaçant de qualité en la personne de David Whitehouse, qui nous pond un superbe graphique sensé nous montrer qu'il n'y aurait aucune corrélation entre l'augmentation de la concentration en CO2 et l'évolution de la température :
Source thegwpf |
Avouons que c'est du grand art et qu'en matière de manipulation de courbes et de données statistiques notre Maisonblanche est un maitre en la matière, il faut dire qu'il publie sa thèse sur le site du GWPF bien connu pour ses avancées idéol… pardon scientifiques.
Dans ce graphique Whitehouse voudrait que les deux courbes se superposent parfaitement, et si elles n'y parviennent pas alors c'est que la preuve est faite que le CO2 n'a aucun effet sur les températures, cqfd.
Evidemment quelqu'un d'un peu perspicace verrait immédiatement l'entourloupe qui consiste à présenter sur le même graphique deux courbes dont les échelles sont ajustées de telle façon que le résultat ne peut être qu'une divergence ; il suffirait de contracter l'échelle de droite (celle du CO2) ou d'agrandir celle de gauche et les deux courbes seraient quasiment parallèles ! Imaginons que la ligne du 1.8 soit remplacée par 0,8 et le tour est joué, les deux courbes sont miraculeusement en corrélation quasi parfaite.
Evidemment il ne peut pas y avoir de continuité régulière en ce qui concerne la courbe des températures, justement à cause de la variabilité naturelle du climat (ENSO, le volcanisme et l'irradiance solaire pour l'essentiel), il est par conséquent illusoire de penser que cette courbe suive celle de la concentration en CO2 comme un petit chien suit son maitre, cependant sur le long terme la variabilité naturelle se neutralisant (i.e. devenant nulle) la courbe des températures est bien en progression constante, tout comme celle du CO2.
Conclusion
Si l'on revient sur mon graphique « arrangé » du début on peut avoir une idée de la chose et s'imaginer ce qu'il en sera pour l'avenir : à chaque El Niño d'une certaine intensité nous aurons toujours quelque abruti qui viendra nous dire que « la température mondiale est en baisse depuis 3 ans »
Et nous aurons bien sûr d'autres abrutis prêts à boire les paroles du précédent.
Finalement l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement des mêmes conneries, mais cela nous le savions déjà, n'est-ce pas ?
Oui l'histoire n'est qu'un recommencement et les perspicaces noteront que vous faites exactement comme ceux que vous décriez. Tromperie au service d'une idéologie.
RépondreSupprimer"cependant sur le long terme la variabilité naturelle se neutralisant (i.e. devenant nulle)". Ah bon, la variabilité naturelle historique est nulle??? Pourriez-vous développer svp.
"le tour est joué, les deux courbes sont miraculeusement en corrélation quasi parfaite."
Effectivement, joli tour de passe passe ou petit arrangement - comme vous le dites - bien pratique.
Des démonstrations du genre on peut en faire beaucoup, corrélation entre hausse des cours boursiers et CO2 ces 10 dernières années. Espérance de vie et CO2...
Dans ces 2 exemples la corrélation est loin d'être un hasard (reste à savoir qui suit l'autre), mais de là à nier tous les autres paramètres et tirer des conclusions, il n'y a qu'un pas, que vous franchissez régulièrement en ce qui concerne le RCA.
« Tromperie au service d'une idéologie. »
SupprimerJe n'ai trouvé que ce court passage qui ait du sens dans votre commentaire, mais bien évidemment pas pour les raisons que vous croyez.
Pour le reste vous voudrez bien d'abord vous informer un minimum avant d'aller plus loin, pour la variabilité naturelle ce n'est pas très compliqué, la documentation se trouve assez facilement ; quant aux manipulations de courbes et aux phénomènes de corrélation manifestement vous ne savez pas de quoi il retourne.
Non! et je vous retourne les compliments.
RépondreSupprimerLa variabilité est stable depuis qq millénaires avec des amplitudes de l'ordre de 1° à 2° suivant les sources. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est neutre et encore moins nulle sur les périodes courtes que vous considérez.
Pour la corrélation, La même "démonstration bidon" fonctionne très bien en corrélant le CO2 et l'augmentation du nombre de chiens au USA ces 30 dernières années et en considérant tous les autres paramètres possibles comme nuls.
Avec de "petits arrangements" il est très simple de voir ce que l'on a envie de voir.
La variabilité naturelle qui nous concerne se compose de trois éléments : le phénomène ENSO, le volcanisme et l'irradiance solaire ; les autres facteurs de variabilité naturelle comme les cycles de Milanković sont hors de notre portée et de notre perception. Les trois cités sont quasiment neutres sur du moyen-terme : ENSO est un cycle d'échange de chaleur entre l'atmosphère et l'océan, il ne produit ni chaleur ni froid, le volcanisme refroidit l'atmosphère sur quelques années avant que la situation redevienne normale, quant à l'irradiance solaire c'est comme ENSO sauf que c'est externe au système Terre, c'est donc un jeu à somme quasi-nulle.
SupprimerEn ce qui concerne la corrélation c'est votre argumentation qui est bidon, le nombre de chiens aux USA ou le nombre de crétins en France est totalement indépendant du niveau de CO2 ou de la hausse des températures qui sont, eux, parfaitement corrélés sur le long terme même si justement la température ne suit pas le CO2 comme un petit chien (des USA ou d'ailleurs) ; le manque de corrélation à court-terme est dû, vous ne vous ne seriez jamais douté, à...la variabilité naturelle du climat et à d'autres facteurs comme la pollution atmosphérique.
« il est très simple de voir ce que l'on a envie de voir »
Je ne vous le fais pas dire, tout comme il est impossible de faire boire un âne qui n'a pas soif et manifestement vous n'avez pas soif.
Autre chose que de toute évidence vous n'avez pas compris concernant le graphique avec les deux échelles.
SupprimerSi on regarde attentivement on s'aperçoit que pour 1 degré d'augmentation on a une augmentation d'environ 20-25 ppm de CO2 ; en réalité la proportion est plutôt de 1 degré pour 120 ppm (pour passer de 280 à 400 ppm), donc il suffit de refaire le graphique avec une échelle correcte et comme par miracle les deux courbes se rapprochent jusqu'à se toucher !
Merci de corriger, effectivement à moyen terme, soit bien souvent plusieurs décennies selon les données que nous avons aujourd'hui sur l'évolution de l'écart moyen des températures de la Terre au cours des 2000 dernières années.
RépondreSupprimerVous avez décidé que le CO2 est le seul responsable du réchauffement actuel pour ma part c'est l'augmentation de la population canine aux USA qui créé ce réchauffement, avec une échelle correcte toutous et températures sont parfaitement corrélés sur ces 30 dernières années;)
« Merci de corriger »
SupprimerIl ne me semble pas avoir corrigé quoi que ce soit mais simplement précisé dans mon commentaire que la variabilité naturelle qui nous concernait était un jeu à somme quasi-nulle ; et il ne faut pas « plusieurs décennies » pour retrouver l'équilibre, je pense que vous confondez avec l'impact du CO2 additionnel qui met effectivement de nombreuses années avant de se retrouver dans la température, laquelle évidemment ne peut que monter.
« Vous avez décidé que le CO2 est le seul responsable du réchauffement actuel »
Euh non, ce n'est pas moi qui ai décidé cela, ce sont les scientifiques dans leur immense majorité.
Quant aux chiens vous vous trompez, c'est le réchauffement climatique qui provoque leur augmentation exponentielle, pour arrêter celle-ci pas d'autre moyen que de stopper le réchauffement en ouvrant tous la porte du frigo.