vendredi 21 octobre 2016

Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (5)

Petit rappel des gros problèmes de compréhension chez nos amis de Skyfall :
  1. Gros problèmes de compréhension chez Skyfall - où Nicias ne sait pas faire la différence entre un hiatus et une pause
  2. Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (2) - où miniTAX prend Guillaume Séchet et les livres d'Emmanuel Le Roy Ladurie (mais pas Le Roy Ladurie lui-même) pour des climatosceptiques
  3. Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (3) - où Nicias n'a pas compris que c'est l'augmentation du CO2 qui précède celle des températures et non l'inverse
  4. Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (4) - où miniTAX s'échine à nier la réalité du recul des glaciers
Dans ce billet nous allons voir que c'est en bande que les adeptes de Skyfall nient que la hausse des températures puisse avoir un effet sur les risques d'incendies de forêts.

Tout est parti de cet article (Bulletin des climato-irréalistes n° 46) que j'ai déjà évoqué dans un précédent billet : Par Usbek : comment prendre les gens pour des cons en une leçon (et en plus c'est gratuit)

J'y montrais très rapidement comment il était facile de prendre les gens pour des crétins en tronquant une information ; dans le cas présent Usbek, l'auteur présumé du billet, relatait brièvement un article de Stéphane Foucart en prétendant, ou en laissant très lourdement sous-entendre, que le journaliste aurait exprimé des regrets qu'il n'y ait pas davantage d'incendies dans le sud de la France, ce qui évidemment est entièrement faux puisqu'il suffit de lire l'article du Monde pour s'en convaincre et avoir en plus des informations importantes non reportées par Usbek (pour décrédibiliser quelqu'un il ne faut citer qu'une petite partie de ce qu'il a dit, si possible en déformant cette partie, et le tour est joué) ; voici pour mémoire l'extrait du billet d'Usbek :
  • Et pourtant, reconnaît presque à regret Stéphane Foucart auteur de l’article, la forêt méditerranéenne française brûle moins aujourd’hui qu’à la fin des années 1980.
Pour ce qu'a réellement écrit Stéphane Foucart se reporter à mon billet sur le sujet ou lire directement l'article du Monde.

Mais tout cela ce ne sont que des préliminaires pour en arriver à la grande incompréhension portant sur le lien entre températures et risques d'incendies ; et il faut être clair sur la ligne adoptée par les négateurs patentés du RCA : pour eux soit il n'y a pas d'augmentation des températures et donc pas de risque accru d'incendies, soit le lien entre augmentation des températures et risques d'incendies n'existe pas ; dans le premier cas c'est nier les observations des températures à la surface qui ne cessent de monter et sont prévues de continuer à monter dans le futur, dans le second cas c'est nier le fait que quand un objet, quel qu'il soit, est réchauffé, il brûle plus facilement, et un végétal ne fait pas exception à la règle comme nous le verrons plus bas.

Je passe sur la plupart des commentaires afin de ne pas surcharger ce billet, j'avais notamment écrit :
  • 10.  Géd | 16/10/2016 @ 0:47 tsih (#8),

    [...]Par exemple qu’avez-vous à dire concernant mon analyse de l’information biaisée sur les incendies ? Pensez-vous que ma façon de voir les choses n’est pas meilleure que celle présentée ici ? Et si c’est le cas pouvez-vous expliquer ?
    [...]
Après un échange sans intérêt il y a enfin un lecteur un peu moins fainéant que les autres qui me répond en me donnant en plus des références paraissant sérieuses, quoique...
  • 24.  Richard | 17/10/2016 @ 15:58 Géd (#10)
    Je note que la forêt française (en métropole) a compté 15,3 millions d’hectares en 2011 et la surface des forêts a doublé depuis 1850. Donc l’été caniculaire de l’année 2003, qui détient le record avec 70 000 hectares partis en fumée représente 0,46%.
    La thèse beaucoup a déjà brûlé et ce qui reste est dispersé et proche des humains qui veillent au grain et limitent ainsi les dégâts paraît un peu réducteur.
  • 26.  Richard | 17/10/2016 @ 16:56 Géd (#10)
    Les incendies de forêt dans l’histoire
    Enfin, si l’on considère les statistiques des incendies depuis quelques centaines d’années, la forêt méditerra­néenne devrait être actuellement un espace désertifié. Il n’en est rien.
Je lui réponds ceci :
  • 30.  Géd | 18/10/2016 @ 3:03 Richard (#26),

    la forêt méditerra­néenne devrait être actuellement un espace désertifié
    Pas du tout, si elle n’est pas un espace désertifié c’est qu’elle est surveillée et entretenue ; pensez-vous que les moyens employés (Canadairs, surveillance, coupe-feu, pompiers etc.) ne sont pour rien dans le fait qu’il y ait moins d’incendies ? Par ailleurs vous ignorez totalement le fait que ce qui a brûlé peut difficilement brûler à nouveau et que ce qui reste est davantage surveillé (plus les campagnes de prévention, cf interdiction de circuler, même à pied, pendant certaines périodes)
    Richard (#25),

    c’est notre perception du phénomène
    On parle de quelques décennies et vous parlez de millénaires…Pensez-vous que notre « perception du phénomène » ait tant changé que cela entre les années 1980 et aujourd’hui ?
A la relecture je m'aperçois que je ne lui ai pas répondu concernant son message #24, mais cela a peu d'importance, car le fait que la forêt ait doublé en surface entre 1850 et aujourd'hui n'a pas de rapport avec le lien entre températures et risques d'incendies, c'est un peu comme si on disait qu'entre 1900 et aujourd'hui le nombre de voitures a été multiplié par x millions et qu'on en tirerait comme conséquence qu'il y aurait pourtant moins de risques d'accidents en 2016 qu'en 1900 (ou l'inverse, peu importe) ; les choses sont bien plus complexes qu'une simple tentative de corrélation entre une évolution de surfaces et un risque accru.

Manifestement Richard n'a pas bien compris, puisqu'il me répond plus loin :
  • 44.  Richard | 18/10/2016 @ 22:35 Ged (#30)
    Je vous invite à lire les documents que j’ai fait référence #25 et #26 concernant les lieux qui brûlent régulièrement et la durée de temps de notre perception des incendies.
Alors pour préciser je lui dis :
  • 50.  Géd | 20/10/2016 @ 3:49 Richard (#44),
    Votre document de Marcel Faure semble daté de 1986, il faudrait trouver plus récent…
    Quant à l’autre lien on peut voir un graphique sur les feux de forêts en France (ce n’est pas la région méditerranéenne mais bon…) dans lequel on constate que de 1991 à 2002 inclus les superficies incendiées ainsi que le nombre des incendies étaient très en dessous de la moyenne de la période 1977-2003, puis en 2003, subitement, on passe très largement au-dessus de cette moyenne, et le commentateur explique :
    À partir de 1991 et jusqu’à 2002, tous les bilans ont été inférieurs à la moyenne. En cela, l’été 2003 interrompt une accalmie de plus d’une décennie. Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un changement de régime durable. Il faudra pour cela attendre quelques années avant d’apporter des conclusions définitives et d’en expliquer les causes.
    Comme cet article a été publié en 2004 vous me permettrez donc de ne pas vous suivre dans vos conclusions hâtives…
    Quand il fait chaud et sec les risques d’incendies sont accrus, et s’il fait plus chaud et plus sec les risques sont amplifiés, je me demande comment on peut nier cette évidence ; peut-être devriez-vous en discuter avec un pompier travaillant dans le sud-est…
Et voici ce que Richard trouve comme « argument » :
  • 54.  Richard | 20/10/2016 @ 16:44 Géd (#50),
    Mais pendant les années 1980 c’était plus ‘froid’ mais il y avait plus d’incendies.
 A ce stade-là il n'est plus utile de continuer, Richard veut absolument croire que la hausse des températures n'entraine pas de risques accrus d'incendies, ce n'est pas la peine d'insister.

Entre temps d'autres intervenants sont venus mettre leur grain de (gros) sel.
  • 32.  Nicias | 18/10/2016 @ 7:33 Géd (#30),
    Pensez-vous que notre « perception du phénomène » ait tant changé que cela entre les années 1980 et aujourd’hui ?
    Vous n’avez visiblement pas entendu parler du réchauffement climatique ni lu des publications sur l’évolution des incendies ou il est omniprésent.
    Au Canada, un pays un peu trop grand pour que l’homme agisse partout, les incendies ont diminué y compris dans les endroits ou l’on ne fait pas de prévention.
Nicias tente un peu d'ironie, à moins que ce ne soit du premier degré, avec lui on peut s'attendre à tout. Il n'a pas dû entendre parler du gigantesque incendie de Fort McMurray :
    • Il s'agit du plus grand sinistre de l'histoire du Canada à cette date, on estime en juillet 2016 qu'il a causé 3,58 milliards de dollars canadiens (2,49 milliards d'euros) de dégâts4 et est la plus coûteuse des catastrophes naturels depuis la tempête de verglas en 19985. En date du 20 mai, plus de 500 000 hectares ont été brulés6. En tout, 3 000 pompiers4, 189 hélicoptères et 29 avions-citernes ont été mobilisés pour combattre le brasier.
 Sans compter le graphique des statistiques que je lui fournis plus loin :
  • 40.  Géd | 18/10/2016 @ 19:58 Nicias (#32),

    Au Canada, un pays un peu trop grand pour que l’homme agisse partout, les incendies ont diminué y compris dans les endroits ou l’on ne fait pas de prévention.
    Alors d’abord l’information relatée par Usbek parlait des incendies aux USA, pas au Canada, donc vous détournez le sujet.
    Ensuite si vous voulez vraiment évoquer le Canada qu’est-ce qui vous fait affirmer péremptoirement que « les incendies ont diminué » ?
    Ce n’est pas l’impression qui ressort des données statistiques canadiennes, mais peut-être que vous en savez davantage que les canadiens ?

Les statistiques canadiennes ne commencent qu'en 1970, avant cette date il n'y avait apparemment pas de données permettant de tracer une courbe fiable ; sur ce graphique on voit nettement que les incendies n'ont pas particulièrement tendance à diminuer dans les temps présents.

Nicias reste muet, c'est San Antonio (ou Bérurier) qui répond à sa place, de travers bien sûr :
Le lien qu'il fournit émane de Steven Goddard alias Tony Heller, un climatosceptique notoire dont Desmoblog nous apprend qu'il a notamment affirmé :
Par ailleurs :
    • Steve Goddard does not have a background in climate science. He has primarily published his articles in blogs and newspapers using a pseudonym. A search of Google Scholar for “Tony Heller” returned no results.
 C'est donc ce genre de « référence » que notre ami San Antonio a pu trouver à l'appui de ses « arguments ».

Je lui réponds dans la foulée :
  • 49.  Géd | 20/10/2016 @ 3:29 AntonioSan (#48), Je remarque que 1) vous revenez sur les USA avec votre lien (qui ne prouve pas grand chose, sauf qu’il y avait de nombreux incendies dans les années 20 à 40, très probablement parce que les moyens de lutte n’étaient pas à cette époque aussi perfectionnés que par la suite + la récession + la guerre…) alors que Nicias avait dérapé sur le Canada, preuve que quand on vous embête sur un point vous faites facilement diversion ; et 2) si le Canada commence ses statistiques en 1970 vous n’allez quand même pas me le reprocher (et si la courbe a la même tête que pour les USA même commentaire que pour le 1) ; et enfin 3) sur le graphique de votre idole tonyheller (comme référence scientifique c’est vraiment top…) on remarque que les incendies aux USA enregistrent une hausse sur les dernières années, et ce malgré les progrès dans la prévention et dans la lutte… j’appelle ça se tirer une balle dans le pied.
    De plus ce que reproche tonyheller c’est exactement ce que vous faites vous les climatosceptiques avec votre hiatus des températures quand vous montrez une courbe commençant en 1998 et en ignorant ce qu’il y avait avant (d’ailleurs ce mythe devra attendre une décennie avant de reprendre des couleurs avec « il n’y a pas de hausse des températures depuis 2016 »)
Mais notre policier de pacotille, après avoir étudié tous les indices en sa possession (cela a dû lui prendre une demi-seconde, bien moins que pour écrire sa réponse) m'assène :
  • 56.  AntonioSan | 20/10/2016 @ 17:58 Géd (#49),
    très probablement parce que les moyens de lutte n’étaient pas à cette époque aussi perfectionnés que par la suite + la récession + la guerre…
    Mais en revanche tout etait beaucoup plus perfectionne dans les annees 50… LOL et non car le plus large feu de foret au Canada date de 1950… (Chinchaga)
    si le Canada commence ses statistiques en 1970 vous n’allez quand même pas me le reprocher
    Bien sur que si puisque vous etayez votre raisonnement sur cette courbe qui ne reflete meme pas l’historique de 20 eme siecle… D’autant qu’il est connu et il suffit de rechercher un peu que le Canada a subi des incendies devastateurs… Votre attitude n’est pas differente de ceux qui pretendent que les innondations d’Alberta de 2013 sont « unprecedented »…
    les incendies aux USA enregistrent une hausse sur les dernières années, et ce malgré les progrès dans la prévention et dans la lutte… j’appelle ça se tirer une balle dans le pied.
    Cela s’appelle un strawman. Vous n’avez aucune preuve que le pic d’incendie des annees 30-40 etait du a l’absence de prevention et maintenant vous nous refourguez la proposition inverse comme preuve que les incendies augmentent a cause du rechauffage carbu…
C'est vrai qu'en matière de strawman il en connait un rayon, sauf qu'en la matière il n'y en a aucun de ma part, car je n'ai jamais affirmé « que le pic d’incendie des années 30-40 était dû a l’absence de prévention » ; par ailleurs pour contrer les statistiques canadiennes que j'ai produites (nous avons vu pourquoi elles commençaient en 1970) il ne trouve rien de mieux que me donner un lien vers wikipedia qui fournit une liste d'événements depuis 1825, classés par ordre alphabétique et non chronologique, donc inexploitable pour en tirer une tendance ; de plus l'article commence par cette précaution :
Ainsi San Antonio préfère une liste incomplète, classée par ordre alphabétique des lieux où les incendies se sont produits, au graphique fourni par un organisme canadien qui sait de toute évidence mieux que lui de quoi il retourne. Notamment qu'au 19ème siècle le Canada était loin d'être totalement « colonisé » (l'est-il aujourd'hui ?) comme on peut lire ici :
    • À la fin des années 1800 et au début des années 1900, les colons canadiens se sont déplacés vers l'Ouest et on a vu apparaître des collectivités à un rythme rapide, lesquelles n'étaient le plus souvent peu ou pas protégées contre les feux deforêt.
Alors les données « sanantoniesques » on voit le crédit qu'on peut leur apporter...

Par ailleurs dans la même étude émanant des canadiens on peut lire :
    • Cette évaluation des tendances au niveau de la charge de travail relative aux incendies commence par une analyse détaillée des statistiques sur les incendies au Canada, suivie d'une étude de la documentation récente sur les prévisions concernant les répercussions du changement climatique sur l'activité des feux de forêt au Canada et leurs effets dans le pays, et se termine par un sondage mené auprès des responsables canadiens de la gestion des feux pour qu'ils fassent part de leurs intuitions au sujet de la charge de travail actuelle relative aux incendies et de la façon dont elle pourrait évoluer.
Mais San Antonio sait mieux que les canadiens quelles sont les « répercussions du changement climatique sur l'activité des feux de forêt au Canada », pour lui il n'y en a pas, c'est bien plus simple comme ça, on évite ainsi de se casser la tête pour pas grand chose au final.

L'étude canadienne enfonce le clou avec :
    • Les premières recherches canadiennes sur le changement climatique et les feux ont été lancées à la fin des années 1980 avec l'objectif d'élaborer des scénarios sur le danger d'incendie à l'avenir.
    • le danger d'incendie augmenterait de près de 50% au Canada (Flannigan et VanWagner, 1991)
    • Dans les deux cas, avec un climat où la concentration de CO2 aurait doublé, la saison des feux commençait plus tôt et la zone où il y avait un danger extrême d'incendie était bien plus vaste (voir la figure15). Une étude de Wotton et Flannigan (1993) a également prédit un début de la saison des feux plus tôt au printemps et un allongement de la saison des feux de 30 jours au Canada.
    • On peut s'attendre à ce que l'intensité et la gravité des incendies boréaux augmentent avec le réchauffement climatique, car la quantité de combustible pouvant brûler augmentera du fait du temps plus sec et de la dégradation du peuplement forestier due à la transformation de la végétation et à la détérioration de l'état de santé des forêts (de Groot et al., 2003, 2009). Le feu devrait être l'un des principaux catalyseurs de la transformation de la végétation en réaction au changement climatique, souvent en synergie avec d'autres perturbations naturelles, ce qui accentuera les effets directs du
      réchauffement climatique sur la répartition et la migration des espèces (Stocks, 1993; Weber et Flannigan, 1997).
Mais tout cela est bien trop compliqué pour San Antonio qui préfère en rester à son dogme qui lui permet de dormir tranquille (Tout va très bien madame la marquise, le château a brûlé mais tout va très bien)

Pour aller plus loin (ceci ne s'adresse pas aux fidèles lecteurs de Skyfall qui ont déjà tout compris en lisant Tony Heller) on peut consulter le site de Météo France qui nous explique ceci :
  • En asséchant la végétation, le changement climatique entraîne une augmentation du danger météorologique de feux de forêts. Les chercheurs de Météo-France ont étudié l'évolution de cet aléa au cours du siècle passé et pour les prochaines décennies : il augmente depuis les années 1960 et devrait encore augmenter au cours du XXIe siècle.
  • Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l'eau contenue dans les sols. La végétation s'asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. La quantité de combustible disponible une fois l'incendie déclaré augmente également.
  • Sur certaines régions, le changement climatique devrait également entraîner une baisse de la pluviométrie durant les saisons propices aux incendies, aggravant le phénomène.
  • La propagation d'un feu de forêt dépend, quant à elle, principalement de la force et de la direction du vent, moins sensibles au changement climatique.
  • La fréquence des feux de forêt varie fortement d'une année sur l'autre et dépend de nombreux facteurs, y compris humains. Il est donc complexe de détecter une recrudescence des feux de forêts que l'on puisse attribuer avec certitude au changement climatique
  • L'analyse de l'étendue des surfaces brûlées pose également problème. La superficie moyenne d'un feu a en effet diminué ces dernières décennies grâce à l'amélioration des moyens de lutte contre les incendies. Dans les pays où ces moyens de lutte ont peu évolué, le signal climatique est d'ailleurs plus marqué.
  • L'indice forêt météo (IFM), développé au Canada à la fin des années 1970, permet d'estimer le danger météorologique de feux de forêts en tenant compte de la probabilité de son éclosion et de son potentiel de propagation. De nombreuses études ont montré une corrélation claire entre l'IFM moyen et le nombre de départs de feu.
  •  Les chercheurs ont [...] utilisé une réanalyse atmosphérique (SAFRAN) sur la période passée et un modèle climatique (ARPÈGE-Climat) pour suivre l'évolution de l'IFM de 1958 à l'horizon 2100. Les simulations montrent une augmentation constante de la fréquence des jours présentant un danger météorologique de feux de forêts, ainsi qu'un allongement de la saison propice aux incendies (elle débuterait plus tôt au printemps pour se terminer plus tardivement en automne). L'extension des territoires exposés à ce danger devrait également progresser vers le nord de la France.
Sur  la Documentation Française on peut également lire :
  •  Rapport de la mission interministérielle "Changement climatique et extension des zones sensibles aux feux de forêts"
  •  Le rapport analyse les conséquences du changement climatique, à l'horizon 2030-2050, sur l'aléa feux de forêts ainsi que l'extension probable des zones sensibles sur le territoire métropolitain et fait des propositions pour permettre au gouvernement de préparer ces échéances. Cette analyse prend en compte l'évolution des facteurs climatiques, la sensibilité de la végétation au feu, les conséquences sur les politiques publiques, l'évaluation des coûts et les pistes de financement. Elle permet de conclure à la possible augmentation de 30% des surfaces sensibles et de 20% des coûts à l'échéance 2040, cette hausse pouvant atteindre 50% des surfaces sensibles et des coûts allant au-delà de 20% à l'échéance 2050. Ce travail de prospective débouche sur une série de recommandations relatives à l'amélioration des connaissances, l'information du public, la prévention et la lutte contre les incendies de forêts, la gestion forestière, l'urbanisme et l'aménagement du territoire.
Par « surfaces sensibles » il faut bien sûr comprendre les surfaces « à risque » et non les incendies réellement déclarés ; la hausse des températures va entrainer un risque accru d'incendies qui seront limités si, et seulement si, les solutions adéquates sont mises en œuvre tant en prévention qu'en moyens de lutte.



8 commentaires:

  1. Si je puis me permettre, il n'y a aucun problème de compréhension chez Skyfall, uniquement une volonté affichée de nier et de transformer ce que dit la science. La motivation principale de skyfall est d'ordre politique.

    La science, ils n'en n'ont cure comme le prouve ce commentaire de Jojobargeot : " Attention quand même, je n’accepte que des réponses qui ont été validées par la méthode scientifique, donc qui doivent être vérifiable par l’expérimentation (observation). De la bonne vieille science, celle qui nous permet en ce XXI ème siècle de ne plus avoir à s’éclairer à la bougie. Science Nintendo, consensus, courbes en crosse de hockey et températures torturées par la NOAA, c’est direct poubelle. Bref, une preuve valable répondant au cannons de la vraie science." Traduit en langage clair ça signifie :" tout ce qui peut me déranger est systématiquement éliminé.

    http://www.skyfall.fr/2016/10/20/bulletin-climato-realistes-n-47/#comment-174479

    Vive le libéralisme qui est dans les faits tout le contraire de ce qu'il revendique.

    Robert

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    1. "il n'y a aucun problème de compréhension chez Skyfall, uniquement une volonté affichée de nier et de transformer ce que dit la science."
      Pas entièrement d'accord avec vous.
      Bien sûr la « volonté affichée de nier et de transformer ce que dit la science » existe bel et bien, mais la plupart des commentateurs ont réellement des problèmes de compréhension de ce qu'on leur explique ou de ce qu'ils peuvent lire ici ou là.

      Quant au bargeot Jojo ce n'est même pas la peine que je lui réponde, le lavage de cerveau a eu les effets escomptés sur lui, sa vision de la science suffit elle-même à juger de l'ampleur des dégâts dans sa pauvre petite tête.

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  2. Manivelle, par exemple, a des problèmes de compréhension car il a de réelles connaissances mais insuffisantes. Les autres (Nicias par exemple ou phi), non, car ils sont totalement ignorants et ils refusent d'admettre ce que dit la science.

    On ne peut pas dire de quelqu'un qui n'a aucune connaissance d'une discipline qu'il a des problèmes de compréhension; moi par exemple je n'y connais rien en génétique je n'ai donc pas de problèmes de compréhension puisque je n'y comprends rien.

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    1. J'entends votre point de vue et je suis comme vous sur beaucoup de sujets, notamment la génétique, cependant si vous lisez une vulgarisation scientifique traitant de la génétique vous en comprendrez les principes si vous n'avez pas de problèmes de compréhension ; il en est de même de la climatologie, il n'est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre les notions de base, si on vous explique avec un schéma le principe de l'effet de serre, en vous précisant que l'atmosphère ne se comporte pas comme une serre de jardin, vous saisissez les lignes générales sans forcément être calé en physique et chimie ; Nicias est « ignorant » parce qu'il a décidé de l'être, soit parce qu'il y trouve un intérêt (peu probable), soit parce qu'il est aveuglé par son idéologie (libérale à n'en pas douter) qui lui dicte sa façon de voir les choses.

      Quoiqu'il en soit mes billets sur les « gros problèmes de compréhension » ne s'embarrassent pas de détails et je fais comme si j'avais affaire à des enfants qui ont des problèmes de robinets qui coulent dans une baignoire qui fuit et ne savent pas comment les résoudre.

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    2. Vous avez sans doute raison, mais traiter les gens de skyfall comme des enfants, c'est une chose que je ne ferai pas, ces gens sont des malhonnêtes point. Comme je l'ai souvent dit on peut être climatosceptique mais on ne peut pas le demeurer car dans ce cas on verse dans le déni de science.

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    3. Vous avez raison pour les piliers du site, depuis le temps ils devraient avoir compris, donc soit ils font exprès soit ils sont vraiment...

      Par contre il y a quelques intervenants qui semblent être là depuis peu et qui peuvent éventuellement changer d'avis ou du moins se poser des questions « intelligentes » comme Rosa qui ne voyait pas de rapport entre l'apparition de la calotte glaciaire du Groenland il y a 30 millions d’années et « l’inéluctable disparition de la calotte glaciaire » qui, de toute façon, n'est pas prévue pour demain ni avant la fin du siècle ni même avant très longtemps.
      C'est ce genre de personnes que je considère comme des enfants qu'il faut prendre par la main pour essayer de les faire réfléchir un minimum.

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    4. Oui sans doute.

      j'ai aimé le dernier commentaire de Bernnard dont j'ai extrait ceci : """"Parlez moi de moyenne d’élévation du niveau marin Je vous écoute!
      Moyenner une vitesse, c’est comme les températures."""" et ceci : """"Pour certains, le niveau des mers monte à un endroit de la planète pour d’autres, il baisse à d’autres endroits et on fait une moyenne ! Quelle en est la signification ?""""

      Ce monsieur qui prétend avoir fait beaucoup de science ne semble pas savoir ce qu'est un référentiel. Parler de l'ensemble des océans ou de la méditerranée, ce n'est pas la même chose.

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  3. A propos de Bernnard qui a fait allusion à la déformation du géoïde terrestre, vous pouvez lui faire lire ce peit document écrit par un des spécialistes (mondialement reconnu ) de la discipline; cerise sur le gâteau c'est en français.

    http://institut-ocean.org/images/articles/documents/1376989284.pdf

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