samedi 22 octobre 2016

Le sentier des Moines

On connaissait les moines soldats et les moines copistes, mais il y avait aussi des moines défricheurs, tels ceux du monastère d'Hauterive (avec un H) près de Castres, si l'on en croit La Dépêche :
  • Nous disons le chemin des Moines, mais comment pourrait-il en être autrement quand on sait que ce sont les moines du monastère d'Hauterive qui ont en grande partie façonné ces terres du Tarn. S'installant près de Castres, ce monastère fut un des premiers en Gaule à se soumettre à la règle de Saint-Benoit. Pourtant au contraire de ce qu'elle préconise, ils n'ont pas tardé à s'étendre en défrichant un département du Tarn où régnait la forêt et découvrant ainsi des terres fertiles mais pas uniquement puisqu'ils tombèrent également sur des endroits stériles.
Mais en consultant Google on ne trouve aucune mention à un quelconque monastère d'Hauterive, la première sélection concerne le château d'Hauterive :
Nul monastère dans les environs n'est mentionné...

Il y a bien une abbaye d'Hauterive, le problème c'est qu'elle est située en Suisse !

Mais je trouve une référence lacunaire sur le site du Conseil Général du Tarn :
  •  Le christianisme s’implante au IVe siècle et, en 614, Hauterive (près de Castres), reçoit le premier monastère bénédictin de Gaule. Au VIIe siècle, Sainte-Sigolène, à Lagrave, est la première communauté moniale. Les abbayes donnent naissance à des villes, entre 950 et 1100 : Castres, Gaillac, Lavaur, Sorèze…
On va donc faire confiance à La Dépêche, ils doivent avoir un expert en histoire de la région en leur sein, qui nous dit de surcroit :
  • Le résultat de ce traitement agricole donne un ensemble harmonieux composé de cultures, de bosquets, de vignes, de chemins ainsi que de bâtis traditionnels. C'est au cœur de ce charmant paysage que les moines de l'abbaye de Bonnecombe, du côté de Rouergue, qui cultivaient autour d'une grange au sud de Castanet, ont emprunté cinq siècles durant le « chemin des Moines » afin de transporter divers produits tels que l'anis, les céréales, la coriandre, le pastel ou encore le safran.
Pour en savoir davantage sur le sujet il faudrait lire Sur le chemin des Moines Abbaye de Bonnecombe et ses possessions en Albigeois Moularés et Bernac et en Rouergue Albi Rodez Tarn Aveyron Midi-Pyrénées, mais le prix, 75 euros, est plutôt dissuasif... La description nous apprend notamment :
  • Ces pages d'Histoire Locale et Monastique, font honneur à L'Ordo Monasticus, en particulier l'Ordre de Citeaux, par le biais de l'Abbaye Notre-Dame de Bonnecombe, au pays des Euthènes. Ces "granges" du XIIe et XIIIe siècles furent habitées par de puissantes communautés de "religieux profès cisterciens", dits "Convers" ou "profès laïcs". Ces" religieux profès de l'Ordre", soumis aux obligations monastiques, vivaient sous la Règle de Saint Benoit, dirigé par un Père Abbé (celui de Bonnecombe) dont le représentant dans les Granges de Bar, Moulares et Bonnefon d'Aveyron, était soit le Cellerier ou le sous- Cellerier, soit le" Maitre de Grange" ou "Grangier". Leur vie monastique était faite d'obéissance, de prière, de silence et de travail manuel. Leurs biens étant nombreux, ils étaient généreux en aumônes , comme il était d'usage dans l'Ordre, par le biais des "hospitalias". [...] Un deuxième volets se présente aux lecteurs tarnais du "Chemin des moines", qui scrute l'histoire locale à fond: précision des textes, présentation des sources, titres et sous-titres fort clairs. Cependant, quelques pages, et non des moindres, sont si strictement locales que seul le lecteur du lieu ( le ségala) pourra vraiment s'y reconnaitre.[...]
Donc il s'agissait de moines bosseurs, et ils ont dû en abattre du travail !

D'abord la situation de la balade du jour :


On distingue au sud-est la ville d'Albi et, plus à l'ouest, celle de Gaillac ; la rivière est le Tarn ; les forêts bien visibles à l'ouest sont celles de la Grésigne, au nord, et de Sivens, au sud.

L'itinéraire fait 16 kilomètres parcourus par monts et par vaux avec départ du petit village de Castanet (parking à côté de l'église) :


Comme nous sommes en automne c'est la saison des labours et ça se voit, par exemple :

Labours profonds en terre grasse.

Labours plus superficiels en terre « ingrate »

Il a fallu en enlever des caillasses...
Mais la terre se prête bien à la vigne (nous sommes tout près de Gaillac !)


Labours et vignes se mêlant au retour sur le village de Castanet :


En chemin, en restant attentifs, on peut éventuellement épier les hôtes des lieux en train de se restaurer de bonnes baies des haies bordant le chemin :


Au départ de la maison la température était proche de zéro (il a fallu dégivrer les vitres de la voiture), à l'arrivée à Castanet, peu avant 10 heures, elle était montée à une dizaine de degrés pour atteindre un peu plus de 20 degrés à l'abri en fin de balade peu après 14 heures.

Un petit vent froid soufflait qui m'a fait supporter ma polaire durant tout le parcours, bien que dans les côtes et à l'abri j'étais proche de la transpiration, mais j'avais la flemme de l'enlever, j'aurais dû la remettre peu après, alors...




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