Suite à mon précédent billet, le légendaire commissaire AntonioSan pique encore une fois sa crise sur le comptoir de bistrot du site Skyfall où les lecteurs occasionnels doivent se demander qui est cet hurluberlu qui poste cet énigmatique commentaire :
En tout cas je remercie chaleureusement le commissaire d'apporter de l'eau à mon moulin à défaut de faire une publicité efficace pour mon site ; en effet, si nous nous focalisons tout d'abord sur sa tirade sur Fukushima et son mur, là où je me serais soi-disant ridiculisé, il faut bien admettre qu'il me file un sacré coup de main en avouant que des ingénieurs seraient bien incapables d'évaluer la hauteur d'un mur car, je le cite, « il s’agissait en fait des estimations des géophysiciens sismologues qui avaient sous-estimé la probabilité qu’un séisme de magnitude plus élevée puisse se produire dans cette zone » ; en admettant que cela soit vrai (et nous allons voir que ce n'est probablement pas le cas) que je sache ce sont des ingénieurs et non des géophysiciens qui participent à la construction d'une centrale, et jusqu'à preuve du contraire c'est aux ingénieurs qu'incombe la responsabilité de définir au mieux ses caractéristiques techniques afin de parer à tous les incidents possibles ; par conséquent, même si des géophysiciens ont déterminé la probabilité de survenance d'un séisme dans la zone concernée et se sont trompés dans son intensité, il appartenait bien aux ingénieurs d'évaluer toutes les hypothèses, y compris celle de la submersion du mur d'enceinte par une vague plus haute que celle prévue « sur le papier ».
Mais voila, nous ne sommes même pas sûrs que ce soient bien des « géophysiciens » qui soient en cause comme le prétend monsieur Antoine, sans bien évidemment citer aucune source, son affirmation sortant tout naturellement de son chapeau melon (melon qu'il a très développé au passage) ; si nous consultons le rapport du NAIIC concernant la question de savoir si l'on pouvait prévoir l'accident (Was the accident preventable?) voici quelques passages intéressants :
Je ne sais pas si une « société d'ingénieurs civils » comprend en son sein des « géophysiciens sismologues », mais il me semble qu'a priori elle est essentiellement composée...d'ingénieurs ! Mais regardons la suite :
On voit également qu'il y a plusieurs problèmes qui se superposent concernant l'évaluation du risque que courait la centrale de Fukushima :
D'autres précisions suivent :
On ne peut pas non plus tout reprocher aux ingénieurs, ils font souvent en fonction d'impératifs qui les dépassent et avec lesquels ils doivent composer, par exemple :
Tout cela ne fait que confirmer ce que je disais au sujet des ingénieurs :
Mais du moment que nous y sommes penchons-nous également sur les autres divagations de monsieur Antoine :
Quant au « bouquin de propagande » qui date de 2010, j'ai bien écrit dans mon article :
Et enfin, le clou du spectacle :
Cela me rappelle son compère Jean-Pierre Bardinet, ingénieur de son état, donc ayant « suivi une formation scientifique », se faisant démonter en petits morceaux par Willis Eschenbach parce qu'il avait de grosses lacunes sur le cycle du carbone…
Effectivement, on peut faire confiance aux ingénieurs ayant reçu une formation scientifique pour désamorcer toutes les idioties que l'on peut rencontrer sur la Toile.
Il est vraiment impayable notre AntonioSan, j'espère qu'on le verra encore longtemps débiter les siennes, d'idioties, cela fera toujours de la matière pour de revigorants billets destinés à remettre les choses à leur place.
2750. AntonioSan | 14/04/2019 @ 0:59A part quelques vieux briscards comme BenHague, phi ou the fritz je ne vois pas grand monde qui puisse relier cet épanchement à mon modeste blog.
Requiem pour un…
Dans le genre réchauffé, nous avons l’arroseur arrosé… qui nous fait la leçon quand le Figaro republie un article de 2015 mais qui de son côté, dans sa « librairie sérieuse » découvre un bouquin de propagande d’un professeur… d’éthique datant de 2010! Ce grenouillard qui nous répète à longueur de billet qu’il n’a aucune formation scientifique se permet justement de donner des leçons – A Dr. Roy Spencer par exemple-, enfin surtout des leçons d’autorité car tant que le GIEC le dit et qu’un philosophe kangourou économiste le reprend, c’est bien sûr parole d’Evangile. Rarement avons-nous vu une telle sucette… En particulier, il se ridiculise en citant le cas du mur de Fukushima attribuant la faute à des ingénieurs qui ne l’auraient pas dimensionné correctement alors qu’il s’agissait en fait des estimations des géophysiciens sismologues qui avaient sous-estimé la probabilité qu’un séisme de magnitude plus élevée puisse se produire dans cette zone (8.5 au lieu d’un 9.1 c’est-à-dire un séisme près de 10 fois plus puissant). Mais lisons l’Oracle:
Je n’ai en fait aucun complexe à faire part de ma lecture d’un livre n’annonçant rien de bon pour l’espèce humaine, car n’ayant aucune formation scientifique je n’ai aucun a priori sur la question du climat et possède une totale ouverture d’esprit, contrairement à tous ces « ingénieurs à la retraite » ou « physiciens prix Nobel » s’exprimant en dehors de leur champ de compétence afin d’annoncer aux bonnes gens, à l’aide de calculs de coin de table, que les scientifiques n’y comprendraient rien (au mieux) ou tenteraient de les induire en erreur (au pire)
En somme, parce qu’il n’y connait rien, il est beaucoup mieux placé… pour gober tout ce que ceux qui ont suivi une formation scientifique sauront désamorcer! Quant à son ouverture d’esprit légendaire, il est certain qu’il y a courant d’air dès qu’il ouvre la bouche: il dément par sa prose les compliments qu’il se jette. C’est Cherki au cube ce lascar!
En tout cas je remercie chaleureusement le commissaire d'apporter de l'eau à mon moulin à défaut de faire une publicité efficace pour mon site ; en effet, si nous nous focalisons tout d'abord sur sa tirade sur Fukushima et son mur, là où je me serais soi-disant ridiculisé, il faut bien admettre qu'il me file un sacré coup de main en avouant que des ingénieurs seraient bien incapables d'évaluer la hauteur d'un mur car, je le cite, « il s’agissait en fait des estimations des géophysiciens sismologues qui avaient sous-estimé la probabilité qu’un séisme de magnitude plus élevée puisse se produire dans cette zone » ; en admettant que cela soit vrai (et nous allons voir que ce n'est probablement pas le cas) que je sache ce sont des ingénieurs et non des géophysiciens qui participent à la construction d'une centrale, et jusqu'à preuve du contraire c'est aux ingénieurs qu'incombe la responsabilité de définir au mieux ses caractéristiques techniques afin de parer à tous les incidents possibles ; par conséquent, même si des géophysiciens ont déterminé la probabilité de survenance d'un séisme dans la zone concernée et se sont trompés dans son intensité, il appartenait bien aux ingénieurs d'évaluer toutes les hypothèses, y compris celle de la submersion du mur d'enceinte par une vague plus haute que celle prévue « sur le papier ».
Mais voila, nous ne sommes même pas sûrs que ce soient bien des « géophysiciens » qui soient en cause comme le prétend monsieur Antoine, sans bien évidemment citer aucune source, son affirmation sortant tout naturellement de son chapeau melon (melon qu'il a très développé au passage) ; si nous consultons le rapport du NAIIC concernant la question de savoir si l'on pouvait prévoir l'accident (Was the accident preventable?) voici quelques passages intéressants :
By 2006, NISA and TEPCO shared information on the possibility of a station blackout occurring at the Fukushima Daiichi plant should tsunami levels reach the site. They also shared an awareness of the risk of potential reactor core damage from a breakdown of seawater pumps if the magnitude of a tsunami striking the plant turned out to be greater than the assessment made by the Japan Society of Civil Engineers.Donc 7 ans avant l'accident le problème du tsunami était parfaitement connu, et on apprend que l'estimation du risque a été faite par...la Japan Society of Civil Engineers !
Je ne sais pas si une « société d'ingénieurs civils » comprend en son sein des « géophysiciens sismologues », mais il me semble qu'a priori elle est essentiellement composée...d'ingénieurs ! Mais regardons la suite :
There were at least three background issues concerning the lack of improvements. First, NISA did not disclose any information to the public on their evaluations and their instructions to reconsider the assumptions used in designing the plant’s tsunami defences. Nor did NISA keep any records of the information. As a result, third parties were unaware of the true state of affairs. The second issue concerned the methodology used by the Japan Society of Civil Engineers to evaluate the height of the tsunami. Even though the method was decided through an unclear process, and with the improper involvement of the electric power companies, NISA accepted it as a standard without examining its validity. A third issue was the arbitrary interpretation and selection of a probability theory. TEPCO tried to justify their lack of countermeasures based on a low probability of a tsunami calculated through a biased process. TEPCO also argued that probabilistic safety assessment for tsunami would be using a methodology of technical uncertainties, and used that argument to postpone considering countermeasures for tsunami.Comme on le voit c'est un peu plus compliqué que la tambouille que nous sert le commissaire pour qui seuls des géophysiciens sismologues seraient impliqués dans la responsabilité de la sous-évaluation du risque, ceux-ci ont peut-être donné leur avis sur la question, d'une manière générale, mais il apparait qu'en ce qui concerne le site de Fukushima ce sont bien des ingénieurs qui se trouvent aux premières loges pour « évaluer la hauteur du tsunami » ; en tous cas ces ingénieurs n'étaient pas obligés de croire sur parole les géophysiciens, chacun devant rester dans son rôle, celui d'un ingénieur étant de gérer des problèmes bien spécifiques dont un physicien ne peut évidemment pas avoir connaissance dans le détail.
On voit également qu'il y a plusieurs problèmes qui se superposent concernant l'évaluation du risque que courait la centrale de Fukushima :
- l'agence de sécurité nucléaire japonaise (NISA) n'a pas informé le public sur la sous-évaluation du risque qu'elle avait relevé ;
- comme nous l'avons vu la société des ingénieurs civils (JSCE) a utilisé une mauvaise méthodologie pour évaluer le risque de son côté ;
- TEPCO a apparemment minimisé le risque en effectuant des calculs basés sur un processus biaisé ( biased process)
On fera remarquer à notre commissaire que TEPCO emploie de nombreux ingénieurs et que ce sont eux qui ont certainement effectué ces calculs biaisés, qui d'autre ?
Voici encore quelques informations utiles tirées du rapport :
The height O.P. [i.e. Onahama Port] +10m was determined independently by the civil engineering staff at TEPCO, taking into consideration the state of geological features, the power costs necessary for pumping condenser cooling water, the civil engineering costs, and safety against high waves and tsunamis.[49]Voila, nous avons la confirmation que les ingénieurs de TEPCO ont déterminé un niveau de hauteur d'eau de 10 mètres ; pour ceux qui se demandent ce que signifie O.P. voici une explication tirée du rapport de TEPCO :
Explications concernant la hauteur d'un tsunami. |
D'autres précisions suivent :
At the first Fukushima Site Tsunami Countermeasure Working Session held by TEPCO on August 27, 2010, the high water mark for the tsunami using the JSCE model was O.P. +6.1m. On the other hand, TEPCO’s internal calculation making use of the HERP’s expertise and the Jogan tsunami showed a high water mark of O.P. +15.7m. Based on these evaluation results, the civil engineering technology group at TEPCO began considering the construction of a seawall. However, it was decided not to construct a seawall since, among other things, it would actually increase the impact of the tsunami on neighboring villages, so it was decided that TEPCO would proceed instead with measures taken at the individual equipment/facility level.On constate encore une fois que ce n'est pas si simple que cela, qu'une digue (ou brise-lame) avait été envisagée puis a été abandonnée car cela aurait pu entrainer des dégâts sur des villages voisins, et qu'au final TEPCO a opté pour des « mesures prises au niveau des installations et des équipements individuels » ; les ingénieurs de TEPCO ont donc imaginé qu'une submersion pouvait se produire et que leurs efforts intellectuels devaient se porter sur le fonctionnement des installations en cas de crise.
On ne peut pas non plus tout reprocher aux ingénieurs, ils font souvent en fonction d'impératifs qui les dépassent et avec lesquels ils doivent composer, par exemple :
The Nuclear Reactor Regulation Law requires operators to assign a lead engineer for each nuclear reactor to oversee the safe operations, but in reality one engineer was made responsible for several reactors (see Table 1.3.1-3). In addition, the lead engineers had not received special training or education to prepare them for disastrous accidents, meaning the whole operational structure was not properly in place to ensure safe operations at the time of the emergency.Donc non seulement il était prévu un seul ingénieur pour superviser plusieurs centrales, là où l'on recommandait un ingénieur par centrale, et de plus cet ingénieur n'était pas suffisamment formé…
Tout cela ne fait que confirmer ce que je disais au sujet des ingénieurs :
ce sont des ingénieurs qui ont imaginé et supervisé la grande majorité des engins ayant explosé ou ayant cédé à une quelconque contrainte qu'ils n'avaient pas prévue ou avaient simplement sous-estimée dans leurs savants calculs.Donc encore une fois un grand merci au commissaire de m'avoir permis de consolider mon argumentation !
Mais du moment que nous y sommes penchons-nous également sur les autres divagations de monsieur Antoine :
[…] l’arroseur arrosé… qui nous fait la leçon quand le Figaro republie un article de 2015 mais qui de son côté, dans sa « librairie sérieuse » découvre un bouquin de propagande d’un professeur… d’éthique datant de 2010!Notre Tonio semble avoir des problèmes de lecture, le Figaro n'a pas « republié un article de 2015 », c'est son compère Marco40 qui ressort ce vieux tromblon du placard en pensant faire un scoop alors que l'article date bien du 13 juillet 2015, et si certains lecteurs se sont réveillés d'un long coma pour pondre leur commentaire en 2019 cela n'enlève rien au fait que l'article en question est bien du réchauffé qui plus est faisandé, comme je l'expliquais dans Et encore un clown mathématicien, un !
Quant au « bouquin de propagande » qui date de 2010, j'ai bien écrit dans mon article :
Le livre de Clive Hamilton, lequel est professeur d'éthique à l'Université Charles-Sturt en Australie (ce qui devrait faire réfléchir un certain Benoit Rittaud qui semble avoir une idée toute personnelle de ce qu'est l'éthique), a donc été écrit il y a dix ans de cela, et il faudra par conséquent en tenir compte à la lecture, bien que sur le fond tout ce qu'il avance a gardé une complète cohérence au regard de ce que l'on sait aujourd'hui sur le sujet.En fait ce qui troue le cul du commissaire c'est qu'un livre écrit en 2010 par un non spécialiste (i.e. un non climatologue) puisse en 2019 être toujours autant d'actualité et n'avoir pris quasiment aucune ride, alors qu'à la même époque, en janvier 2010, un certain Benoit Rittaud se plantait lamentablement en prédisant une chute brutale des températures que nous attendons encore ! Mais en matière d'arroseur arrosé nous n'avons pas tout vu :
Ce grenouillard qui nous répète à longueur de billet qu’il n’a aucune formation scientifique se permet justement de donner des leçons – A Dr. Roy Spencer par exemple-Ben non, je ne donne aucune leçon à Roy Spencer, dans Roy Spencer connait-il quelque chose au climat ? je me contentais simplement de faire part de mon grand scepticisme, arguments à l'appui, et j'attends encore les arguments de monsieur Antoine en faveur des élucubrations d'un météorologue qui au lieu de publier ses théories fumeuses dans des revues à comité de lecture se contente d'en faire profiter ses adorateurs sur son blog ; après on pourra venir me donner des leçons en matière de démarche scientifique, mais pour le moment je ne vois qu'un clown qui amuse son public.
Et enfin, le clou du spectacle :
En somme, parce qu’il n’y connait rien, il est beaucoup mieux placé… pour gober tout ce que ceux qui ont suivi une formation scientifique sauront désamorcer! Quant à son ouverture d’esprit légendaire, il est certain qu’il y a courant d’air dès qu’il ouvre la bouche: il dément par sa prose les compliments qu’il se jette.Sans blague, ainsi d'après notre commissaire-friseur ceux qui, comme lui si je comprends bien, « ont suivi une formation scientifique » sont les seuls à pouvoir « désamorcer » ce que le commun des mortels ne peut que « gober », c'est cela ?
Cela me rappelle son compère Jean-Pierre Bardinet, ingénieur de son état, donc ayant « suivi une formation scientifique », se faisant démonter en petits morceaux par Willis Eschenbach parce qu'il avait de grosses lacunes sur le cycle du carbone…
Mr. Jean-Pierre Bardinet, thank you for the effort you’ve obviously put into your post. However, I fear to report that I got as far as this one …
4. The lifetime of CO2 molecules in the atmosphere is about 5 years instead of the 100 years said by IPCC. (discussion: p. 10)
… and I started laughing so hard I couldn’t continue. Sadly, you have conflated the average time that an individual CO2 molecule stays in the atmosphere before being replaced (called airborne residence time) with the time it takes the CO2 concentration to return to pre-pulse values after the addition of a pulse of CO2 to the atmosphere (called e-folding time or pulse decay time or atmospheric lifetime).
[…]
Il est vraiment impayable notre AntonioSan, j'espère qu'on le verra encore longtemps débiter les siennes, d'idioties, cela fera toujours de la matière pour de revigorants billets destinés à remettre les choses à leur place.
Monsieur Antoine essaie tant bien que mal de se sortir de la situation embarrassante dans laquelle il s'est fourrée en s'essayant à l'humour avec l'aide de l'ami fritz qui veut à tout prix faire preuve d'esprit de corps, comme s'est touchant.
RépondreSupprimerIl veut faire croire que je ne connais pas le rôle des ingénieurs et fournit un commentaire qui va exactement dans mon sens, comme c'est maladroit.
Et pour finir il prouve une nouvelle fois qu'il ne sait pas lire en interprétant de travers ma dernière phrase, comme c'est couillon.
C'est ici : http://www.skyfall.fr/2018/01/01/bistrot-coin-2018/#comment-239505
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