Le dernier numéro de l'Expansion consacre son "grand entretien" au restaurateur Xavier Denamur, que je n'avais jusqu'à présent pas l'honneur de connaître.
N'étant pas particulièrement attiré par la "bouffe", qu'elle soit grande, bonne ou autre (ma devise serait plutôt du style "il faut manger pour vivre et non vivre pour manger") je ne suis pas en principe séduit par les articles consacrés à la nourriture, sauf s'il s'agit de diététique, et encore...
Mais dans le cas présent j'ai été agréablement surpris par ce que j'ai pu lire dans cet entretien, dont voici quelques extraits (mes commentaires en italique) :
Petite parenthèse pour compléter le côté "pratiques peu ragoutantes" : le livre Vous êtes fous d'avaler ça! que je vous recommande chaudement.
A noter le terme "produits phytosanitaires" qu'emploie Xavier Denamur, parce qu'il est poli et évite de parler de pesticides, mot politiquement incorrect mais pourtant tellement plus juste et parlant.
Là aussi le "système de production intensif" ne s'applique pas qu'au domaine agricole, tout le monde l'aura bien compris (sauf les habituels naïfs qui pensent par exemple que le progrès technique règlera tous nos problèmes)
On ne manquera pas de rapprocher "les effets qui s'observent sur plusieurs générations" avec ce qui nous attend en matière de changement climatique; les climatosceptiques affirment qu'il ne faut pas s'inquiéter car nous ne subissons pas actuellement de véritable "catastrophe climatique", si l'on excepte les quelques événements (sècheresse, incendies, inondations...) qu'il est encore difficile d'attribuer clairement au changement climatique.
Faudra-t-il donc attendre deux ou trois générations que les effets néfastes se fassent vraiment sentir, et nous impactent de manière tellement négative que nul ne pourra les nier, afin de commencer à réagir?
En sachant que l'inertie du climat est telle qu'à partir du moment où nous commencerons à réagir les températures continueront de monter pendant encore très, très longtemps...
N'étant pas particulièrement attiré par la "bouffe", qu'elle soit grande, bonne ou autre (ma devise serait plutôt du style "il faut manger pour vivre et non vivre pour manger") je ne suis pas en principe séduit par les articles consacrés à la nourriture, sauf s'il s'agit de diététique, et encore...
Mais dans le cas présent j'ai été agréablement surpris par ce que j'ai pu lire dans cet entretien, dont voici quelques extraits (mes commentaires en italique) :
- Xavier Denamur [...] à quelques semaines de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, [...] dénonce les pratiques peu ragoutantes du milieu de la restauration, les ravages de l'agriculture conventionnelle qui pollue la planète, mais aussi l'hypocrisie de la grande distribution et le double discours des hommes politiques à l'égard du monde agricole. [...]
- "Arrêtons de vouloir concurrencer l'Allemagne, la Chine ou le Brésil. On n'y arrivera pas" [...]
Petite parenthèse pour compléter le côté "pratiques peu ragoutantes" : le livre Vous êtes fous d'avaler ça! que je vous recommande chaudement.
- S'il le décide, un agriculteur peut choisir de passer au bio, et créer un écosystème en fédérant autour de lui d'autres agriculteurs qui vont, à leur tour, basculer dans autre chose que l'agriculture conventionnelle, chimique et forcément nocive. [...]
- [...] Mais il faut pour cela que les agriculteurs réussissent à briser le lien de dépendance noué avec les coopératives qui poussent à consommer des produits phytosanitaires et les chambres d'agriculture inféodées à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). [...]
A noter le terme "produits phytosanitaires" qu'emploie Xavier Denamur, parce qu'il est poli et évite de parler de pesticides, mot politiquement incorrect mais pourtant tellement plus juste et parlant.
- On nous a embarqués dans un système de production intensif, écrit dans les années 60, où tout était axé sur la spécialisation et l'export. Résultat, on a abouti à une agriculture qui pollue, des élevages hors-sol, des cultures sous-serres...[...]
- Il faut que la COP21 soit l'occasion de revoir entièrement notre façon de travailler.
Là aussi le "système de production intensif" ne s'applique pas qu'au domaine agricole, tout le monde l'aura bien compris (sauf les habituels naïfs qui pensent par exemple que le progrès technique règlera tous nos problèmes)
- Les coûts directs de production de l'agriculture biologique sont plus élevés, c'est certain. Mais si on prenait en compte tous les coûts sociaux et environnementaux de l'agriculture conventionnelle, la balance pencherait certainement de l'autre côté.
- [...] ce sont surtout les industriels comme Xavier Beulin (PDG de Sofiprotéol et président de la FNSEA) qui vont bénéficier [du CICE], alors que mon producteur de volailles en liberté va toucher des clopinettes.
- Les gouvernements successifs n'ont pas empêché la majorité des agriculteurs de s'enfoncer dans la misère et le surendettement.
- Les effets sur la santé [des pesticides] s'observent sur deux ou trois générations. On aura une idée de l'effet cocktail des pesticides, des additifs et des métaux lourds, dans vingt, trente, quarante ans. Faut-il attendre pour réagir?
On ne manquera pas de rapprocher "les effets qui s'observent sur plusieurs générations" avec ce qui nous attend en matière de changement climatique; les climatosceptiques affirment qu'il ne faut pas s'inquiéter car nous ne subissons pas actuellement de véritable "catastrophe climatique", si l'on excepte les quelques événements (sècheresse, incendies, inondations...) qu'il est encore difficile d'attribuer clairement au changement climatique.
Faudra-t-il donc attendre deux ou trois générations que les effets néfastes se fassent vraiment sentir, et nous impactent de manière tellement négative que nul ne pourra les nier, afin de commencer à réagir?
En sachant que l'inertie du climat est telle qu'à partir du moment où nous commencerons à réagir les températures continueront de monter pendant encore très, très longtemps...
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