Ceux qui ont suivi la saga du commissaire se souviennent peut-être de cette affirmation croquignolesque :
On a déjà vu l'étendue de l'ignorance du commissaire ainsi que celle de ses certitudes, ces deux étendues étant intimement corrélées : moins il sait, plus il est persuadé qu'il a raison.
Ainsi il ne connait rien à la situation de l'Antarctique et se permet donc d'affirmer sans vergogne que l'est de ce continent ne serait pas touché par le réchauffement des eaux et que ses glaciers n'auraient par conséquent rien à craindre ; je faisais remarquer, dans Du fond des abysses... , qu'il suffisait de lire Wikipédia pour avoir ces précisions :
Mais voilà que nous en savons encore un peu plus sur la situation de l'est de l'Antarctique et de ses glaciers avec East Antarctica's glaciers are stirring où nous pouvons lire :
Une carte nous montre la situation des glaciers de la côte est :
Ce n'est donc même pas Totten qui présente la pire tendance, mais la partie appelée Vincennes, sûrement à cause des chevaux qui font la course avec les glaciers :
Quand on regarde une carte de l'Antarctique, du moins une carte « habituelle » telle que celle représentée en haut à gauche, l'est est à droite et l'ouest à gauche.
Mais le plus important est la désignation du « coupable » que notre commissaire n'a toujours pas réussi à identifier malgré ses nombreuses (et infructueuses) années d'enquête :
Mais tout cela n'est pas vraiment nouveau, car déjà en 2016 une étude intitulée Seasonal evolution of supraglacial lakes on an East Antarctic outlet glacier nous donnait quelques indices ayant échappé à la sagacité du commissaire :
Que voulez-vous, quand vos seules lectures sont Picsou magazine et Pif le chien ce n'est pas étonnant de passer à côté de certaines informations intéressantes.
1978. AntonioSan | 1/11/2018 @ 20:49
[…]
Et que dire de ma prétendue « diversion » qui vaudrait son pesant de cacahuètes, que vient faire le « CO2 qui ne s’attaquerait qu’à l’ouest antarctique » là-dedans ? Monsieur Antoine fait mine de ne pas comprendre que le CO2 se répartit de façon homogène dans l’atmosphère de la planète et qu’il provoque une hausse de la température globale, notamment au niveau des océans, et que c’est justement l’océan qui borde l’Antarctique qui fait fondre les glaciers par leur base.
Sauf que ce fameux « CO2 qui se répartit de manière homogène » et qui « provoque une hausse de la température globale notamment au niveau des océans » et qui affecterait « justement l’océan qui borde l’Antarctique qui fait fondre les glaciers par leur base » ne fait fondre que les seuls glaciers de l’ouest antarctique, ne réchauffe que le seul ouest antarctique et non les autres 80% du continent qui se refroidissent modestement... […]
On a déjà vu l'étendue de l'ignorance du commissaire ainsi que celle de ses certitudes, ces deux étendues étant intimement corrélées : moins il sait, plus il est persuadé qu'il a raison.
Ainsi il ne connait rien à la situation de l'Antarctique et se permet donc d'affirmer sans vergogne que l'est de ce continent ne serait pas touché par le réchauffement des eaux et que ses glaciers n'auraient par conséquent rien à craindre ; je faisais remarquer, dans Du fond des abysses... , qu'il suffisait de lire Wikipédia pour avoir ces précisions :
Au niveau de la côte [le glacier de Totten] forme une « langue glaciaire » importante près de la partie Est du cap Waldron, attentivement suivie par les spécialistes du climat et des glaciers notamment parce que ce glacier, pour des raisons encore mal comprises présente une vitesse de fonte en accélération et très supérieure à celle des autres glaciers de la partie Est de la calotte antarctique.Je citais également nationalgeographic :
De nombreux indices montrent que la fonte de l'Antarctique n'est pas homogène. Les scientifiques qui étudient les effets du réchauffement climatique dans la région du Totten et dans l'Est-Antarctique craignent qu'un réchauffement de l'eau et la montée de la mer puissent accélérer la fonte de ce glacier, mais aussi déstabiliser une partie importante de la calotte glaciaire de l'Antarctique-Est.
For years, scientists thought that icy, remote East Antarctic glaciers were stable. But that may no longer be the case.
Mais voilà que nous en savons encore un peu plus sur la situation de l'est de l'Antarctique et de ses glaciers avec East Antarctica's glaciers are stirring où nous pouvons lire :
Nasa says it has detected the first signs of significant melting in a swathe of glaciers in East Antarctica.
L'Antarctique oriental, si je ne me trompe, correspond bien à la partie est de l'Antarctique.La Nasa dit avoir détecté les premiers signes de fonte significative dans une bande de glaciers de l'Antarctique oriental
Une carte nous montre la situation des glaciers de la côte est :
The glaciers in Vincennes Bay have shown the biggest change in behaviour since 2008 |
Ce n'est donc même pas Totten qui présente la pire tendance, mais la partie appelée Vincennes, sûrement à cause des chevaux qui font la course avec les glaciers :
Previously, scientists had been aware that the region's Totten Glacier was experiencing melting, most probably as a result of its terminus being affronted by warm water coming up from the deep ocean. Pretty much everything else in that part of the continent was considered stagnant, however.
Mais…Auparavant, les scientifiques savaient que le glacier Totten de la région était en train de fondre, probablement du fait que son terminus était gêné par les eaux chaudes venant de l'océan profond. Presque tout le reste de cette partie du continent était considéré comme stagnant.
Marked change is detected in the Vincennes Bay and Denman areas just to the west, and in Porpoise Bay and on the George VI coast to the east.
Vincennes Bay - which includes the Underwood, Bond, Adams, and Vanderford glaciers - has the most pronounced loss in ice mass. Elevation is dropping at five times the rate it was in 2008 - with a total fall in height over the period of almost 3m.
Là il me semble que le journaliste s'est mélangé les pinceaux avec l'est et l'ouest, Vincennes et Denman étant situés à l'est et Porpoise et George VI à l'ouest de Totten, ce que l'on peut mieux vérifier sur cette carte :Des changements marqués sont détectés dans les zones de la baie de Vincennes et de Denman, juste à l'ouest, ainsi que dans la baie de Porpoise et sur la côte George VI à l'est.
La baie de Vincennes - qui comprend les glaciers Underwood, Bond, Adams et Vanderford - connaît la perte de masse de glace la plus prononcée. L’élévation est cinq fois plus rapide qu’elle était en 2008 - avec une chute totale en hauteur sur près de 3 m.
Totten has long been recognised as the fastest moving glacier in East Antarctica |
Quand on regarde une carte de l'Antarctique, du moins une carte « habituelle » telle que celle représentée en haut à gauche, l'est est à droite et l'ouest à gauche.
Mais le plus important est la désignation du « coupable » que notre commissaire n'a toujours pas réussi à identifier malgré ses nombreuses (et infructueuses) années d'enquête :
Once again the melting culprit is likely to be warm water that is being pulled up from the deep by shifting sea-ice and wind patterns in the region.
Une fois de plus, le responsable de la fonte est probablement l’eau chaude tirée des profondeurs en raison de la modification des structures de la glace de mer et du vent dans la région.
Mais tout cela n'est pas vraiment nouveau, car déjà en 2016 une étude intitulée Seasonal evolution of supraglacial lakes on an East Antarctic outlet glacier nous donnait quelques indices ayant échappé à la sagacité du commissaire :
Supraglacial lakes are known to influence ice melt and ice flow on the Greenland ice sheet and potentially cause ice shelf disintegration on the Antarctic Peninsula. In East Antarctica, however, our understanding of their behavior and impact is more limited. [...] We mapped 7990 lakes and 855 surface channels up to 18.1 km inland (~670 m above sea level) from the grounding line and document three pathways of lake demise: (i) refreezing, (ii) drainage to the englacial/subglacial environment (on the floating ice), and (iii) overflow into surface channels (on both the floating and grounded ice). The parallels between these mechanisms, and those observed on Greenland and the Antarctic Peninsula, suggest that lakes may similarly affect rates and patterns of ice melt, ice flow, and ice shelf disintegration in East Antarctica.
Mais que disait le commissaire ?Les lacs supraglaciaires sont connus pour avoir une influence sur la fonte des glaces et la circulation de la glace sur la calotte glaciaire du Groenland et potentiellement provoquer la désintégration de la banquise dans la péninsule Antarctique. En Antarctique oriental, cependant, notre compréhension de leur comportement et de leur impact est plus limitée. [...] Nous avons cartographié 7990 lacs et 855 canaux de surface jusqu'à 18,1 km à l'intérieur des terres (~ 670 m au-dessus du niveau de la mer) à partir de la ligne d'échouement et documentons trois voies de disparition du lac: (i) le regel, 2) le drainage vers le lac / environnement sous-glaciaire (sur la glace flottante) et (iii) débordement dans les chenaux de surface (sur la glace flottante et la glace terrestre). Les parallèles entre ces mécanismes, et ceux observés au Groenland et dans la péninsule Antarctique, suggèrent que les lacs pourraient également affecter les taux et les modèles de fonte des glaces, les écoulements de glace et la désintégration de la plate-forme de glace en Antarctique oriental.
[…] ce fameux « CO2 qui se répartit de manière homogène » […] ne fait fondre que les seuls glaciers de l’ouest antarctique, ne réchauffe que le seul ouest antarctique et non les autres 80% du continent qui se refroidissent modestement…
Que voulez-vous, quand vos seules lectures sont Picsou magazine et Pif le chien ce n'est pas étonnant de passer à côté de certaines informations intéressantes.
L'oncle Picsou donnant au commissaire AntonioSan quelques explications sur l'Antarctique. |
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