mardi 29 septembre 2020

Climactualités - septembre 2020

ENSO

Le 29/09/2020 : climate.gov/enso

LA NIÑA ADVISORY

La Niña—the cool phase of the El Niño-Southern Oscillation climate pattern—emerged in the tropical Pacific in August 2020. Forecasters estimate a 75% chance these conditions will last through Northern Hemisphere winter. La Niña winters tend to favor warm and dry conditions in the southern tier of the U.S.
ALERTE LA NIÑA

La Niña - la phase froide du phénomène climatique ENSO - est apparue dans le Pacifique tropical en août 2020. Les prévisionnistes estiment à 75 % la probabilité que ces conditions perdurent pendant l'hiver dans l'hémisphère nord. Les hivers La Niña ont tendance à favoriser des conditions chaudes et sèches dans la partie sud des États-Unis.
Index ENSO de 2011 à 2020 (source weather.plus)

Index ENSO de 1950 à 2020 (source weather.plus)


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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

Le 29/09/2020 : data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois d'août 2020 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :
  • année 2019 : 1.21 => 2 
  • année 2018 : 1.08 => 4 
  • année 2017 : 1.17 => 3 
  • année 2016 : 1.26 => 1

Le site « habituel » de Météo France reste muet depuis le 18 août, voici donc le tout dernier article publié sous le titre Une première quinzaine d'août bien chaude :
Avec une moyenne nationale de 24,1°C, soit 3 °C de plus que la moyenne saisonnière, la première quinzaine d'août 2020 est la deuxième plus chaude jamais enregistrée, après l'exceptionnelle de 2003, où il avait fait encore 3 degrés de plus.
L'été météorologique 2020 sera plus chaud que la normale (ce qui n'était pas forcément acquis à la mi-juillet), même s'il devrait être un peu moins chaud que les derniers étés notamment à cause d'un mois de juin qui a fait baisser la moyenne.

Août 2020 sera plus chaud que la normale et deviendra ainsi le 15e mois consécutif (depuis juin 2019) à présenter une anomalie de température positive, la plus longue série à ce jour.

On dirait cependant que Météo France publie dorénavant ses actualités météo/climat sur un nouveau site où j'ai pu retrouver l'article du 1er septembre concernant le mois d'août et intitulé Août 2020 : le 3e mois d’août le plus chaud (extraits) :

Alors que l’automne [météorologique] débute aujourd’hui, la France vient de connaître son 3e mois d'août le plus chaud depuis le début des mesures (depuis au moins 1900) derrière août 2003 et 1997, venant clore un été météorologique (juin-juillet-août) se positionnant dans le top 10 des plus chauds depuis 1900.
Une année 2020 qui s’annonce chaude

Sur les 8 premiers mois de l'année (deux premiers tiers de l'année), 2020 reste largement entête par rapport à toutes les autres années, puisque cet été chaud fait suite à un hiver exceptionnellement doux et un printemps chaud. Autrement dit, la période janvier-août 2020 est la plus chaude jamais vue à l'échelle nationale (données depuis 1900), largement devant janvier-août 2003 :
  • janvier-août 2020 : 14,99 °C de température moyenne*, soit + 1,76 °C /moyenne 1981-2010 ;
  • janvier-août 2003 : 14,63 °C (+1,40 °C) ;
  • janvier-août 2018 : 14,59 °C (+1,36 °C).
Sur une année entière, c'est l'année 2018 qui est le record à battre (2020 a donc déjà une avance confortable ; mais tout dépendra des 4 derniers mois de l'année…)

Et le 22 septembre MF publiait l'article intitulé Cet été calendaire a été le plus sec en France depuis au moins 1959 (extraits) :

C'est aujourd'hui 22 septembre le premier jour de l'automne sur les calendriers. L'été (21 juin au 20 septembre) a été le plus sec depuis le début des mesures en France. Ces étés record se succèdent : c'est la troisième année consécutive que la période estivale atteint des niveaux de sécheresse jamais mesurés précédemment.
L'été calendaire le plus sec depuis le début des mesures

L'été s'est achevé hier laissant les sols du pays extrêmement secs. Sur la dernière décade de septembre 2020, la sécheresse des sols superficiels touche en effet la majeure partie de la France. La sécheresse est plus particulièrement marquée sur un large quart nord-est dont les terres se retrouvent dans une situation qui ne se produit en moyenne qu'une fois tous les 25 ans.
Les étés secs record se répètent

Cet été calendaire record sur le plan de la sécheresse s'inscrit dans une succession d'étés secs ces dernières années. C'est la troisième année consécutive que les cumuls de pluie à l’échelle de la France atteignent des valeurs record sur la période considérée.
C'est la troisième année consécutive que les cumuls de pluie à l’échelle de la France atteignent des valeurs record.

Ces trois derniers étés calendaires figurent par ailleurs parmi les plus chauds depuis 1959. Cette chaleur associée à un déficit de pluviométrie a entraîné une sécheresse des sols sur une grande partie du territoire. Cette sécheresse s’est aggravée au cours de l’été et certaines régions, en particulier dans le Grand-Est, connaissent un niveau de sécheresse historiquement bas pour la période.
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Coral Reef Watch

Le 29/09/2020 : coralreefwatch.noaa.gov

Perspectives hebdomadaires sur le blanchiment des coraux et le stress thermique (du 27/09 au 07/02/2021) - 90% de probabilité

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Climate Prediction Center

Le 29/09/2020 : cpc.ncep.noaa.gov

Prévisions de tempêtes tropicales.

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Polar Science Center

Le 29/09/2020 : psc.apl.uw.edu

Anomalie du volume de la glace de mer arctique

Le volume de la glace de mer est calculé à l'aide du système pan-arctique de modélisation et d'assimilation de l'océan glacé (PIOMAS, Zhang et Rothrock, 2003) développé à l'APL/PSC. Les anomalies pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne sur la période 1979 -2016 pour ce jour de l'année afin de supprimer le cycle annuel. Le cycle annuel moyen du modèle du volume de la glace de mer sur cette période va de 28 000 km3 en avril à 11 500 km3 en septembre. La ligne bleue représente la tendance calculée à partir du 1er janvier 1979 jusqu'à la date la plus récente indiquée sur la figure. Les zones ombrées représentent un et deux écarts types des résidus de l'anomalie par rapport à la tendance de la figure 1 et des écarts types par rapport à la moyenne journalière 1979-2017 de la figure 2.

Fig.1 Anomalie du volume de la glace de mer arctique de PIOMAS mise à jour une fois par mois. Les anomalies quotidiennes de volume de la glace de mer pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne de 1979 à 2019 pour ce jour de l'année. Les points de repère sur l'axe des temps se rapportent au premier jour de l'année. La tendance pour la période de 1979 à aujourd'hui est indiquée en bleu. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts-types par rapport à la tendance. Les barres d'erreur indiquent l'incertitude de l'anomalie mensuelle tracée une fois par an.

Fig. 2 Volume total de la glace de mer arctique d'après PIOMAS montrant le volume du cycle annuel moyen, ainsi que de 2012 à 2019. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts types par rapport à la moyenne.


Mise à jour annuelle

L'année 2019 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le deuxième plus faible jamais enregistré avec 13 500 km 3 , soit environ 600 km 3 de plus que le record de 2017, avec des volumes très similaires pour les années récentes de faible volume annuel (2011, 2012, 2016, 2017).

Mise à jour mensuelle d'août 2020

Le volume moyen de la glace de mer arctique en août 2020 était de 5 300 km3. Cette valeur n'est supérieure que de 300 km3 à la valeur minimale record de 5 000 km3 fixée en 2012. Cela fait de 2020 le troisième plus faible volume enregistré en août. Le volume mensuel de glace était 71% inférieur au maximum de 1979 et 55% inférieur à la valeur moyenne pour la période 1979-2019. Le volume moyen de glace en août 2020 se situe sur la ligne de tendance. L'anomalie de volume d'août 2020 se situe dans la partie inférieure du spectre de ces dernières années (Fig 4.)


Fig 4 Comparaison des anomalies de volume journalier de la glace de mer par rapport à la période 1979-2019.



 L'épaisseur moyenne de la glace se situe au milieu du pack pour les années les plus récentes (Fig 5).


Fig 5. Épaisseur moyenne de la glace de mer arctique sur les régions couvertes de glace, tirée de PIOMAS pour une sélection d'années. L'épaisseur moyenne est calculée pour le domaine PIOMAS en incluant uniquement les endroits où la glace est plus épaisse que 0,15 m.


Les anomalies d'épaisseur de la glace pour août 2020 par rapport à 2011-2018 (fig. 6) poursuivent le schéma qui s'est dessiné au cours de l'hiver et du printemps et montrent une glace relativement mince le long de la côte russe et plus épaisse que la normale dans l'est de la mer de Beaufort et le long de l'archipel canadien.

Fig 6. Anomalie d'épaisseur de glace PIOMAS pour août 2020 par rapport à 2011-2018.


La glace plus épaisse que la normale dans la mer de Barents, qui était présente au cours des mois précédents, a presque disparu. ( Ces anomalies d'épaisseur se sont étendues pour couvrir maintenant une grande partie de l'Arctique. Une forte anomalie négative d'épaisseur de la glace s'est développée au nord du Groenland et correspond à de faibles concentrations de glace apparentes dans les données des micro-ondes passives. Il convient de noter que cette zone comporte généralement certaines des glaces les plus épaisses de l'Arctique et est appelée la zone de la dernière glace (voir ici).  Le schéma général de l'anomalie d'épaisseur est probablement une combinaison des températures chaudes récentes le long de la côte sibérienne et du schéma de dérive de la glace de mer qui a poussé la glace de mer loin de la côte sibérienne et vers la côte de l'Amérique du Nord et du Groenland qui persiste depuis janvier (Fig 8.).
Fig 8. Mouvement moyen de la glace de mer (à gauche) et anomalie par rapport à 2011-2018 pour la période de janvier à juin 2020.


Le schéma de circulation moyen pour la première moitié de 2020 montre un très petit courant de dérive du gyre de Beaufort et transpolaire situé plus près de l'Amérique du Nord que la normale. L'anomalie de dérive montre un schéma dans le sens contraire des aiguilles d'une montre par rapport au schéma normal de dérive de la glace de mer dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.  

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Arctic Data archive system (ADS)

Le 29/09/2020 : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)

Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.
Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.


Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimalesen jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente)

Moyenne des années 1980 à la même date : 7,74 + 18,41 = 26,15

Septembre 2020 : 4,08 + 18,81 = 22,88
Août 20204,06 + 18,43 = 22,48 (+0,26)
Juillet 2020 : 5,78 + 16,51 = 22,29 (-0,17)
Juin 2020 : 9,18 + 14,39 = 23,57 (+0,80)
Mai 2020 : 10,83 + 11,58 = 22,41 (+1,35)
Avril 2020 : 12,60 + 7,92 = 20,52 (+1,30)
Mars 2020 : 13,56 + 4,94 = 18,50 (+0,94)
Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats

Voici ce que disait Météo France le 24 septembre dans Arctique : la banquise a enregistré son 2e minimum de superficie le plus bas :
D’après le centre national américain de données sur la neige et la glace (National Snow and Ice Data Center – NSIDC), en Arctique la glace de mer aurait atteint son minimum annuel d’extension le 15 septembre, avec 3,74 millions de kilomètres carrés. Ce chiffre est bien en dessous de l’extension minimale moyenne sur la période 1981-2010 (6,25 millions de km²). Depuis le début des mesures par satellite (1979) c’est seulement la 2e fois que l’on passe sous la barre des 4 millions de km², 350 000 km² au-dessus du record de 2012 (le 17 septembre). Il semble que l’Arctique soit en train d’opérer une transition vers un nouveau climat dans lequel les extrêmes sont la norme.
Cependant le site de l'ADS donne une valeur minimale pour 2020 de 3,55 millions de kilomètres carrés ; pour 2012 la valeur minimale était de 3,18M de km2, soit 370 000 km2 de moins.


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