lundi 28 mars 2016

Etat de la banquise boréale

Quand on veut s'informer sur un sujet ayant trait au climat on peut consulter des sites qui dénigrent les travaux des scientifiques (je n'en ferai pas la liste ici, il suffit de consulter mes articles précédents pour savoir de quoi et de qui je parle) mais on peut aussi, c'est un choix, préférer des sites sérieux, comme par exemple dosbat qui s'intéresse particulièrement à l'évolution de la banquise arctique.

Le dernier article est particulièrement instructif.

Regardez par exemple le premier graphique:

Le trait rouge montre l'extension actuelle de la banquise; on peut aussi remarquer le niveau exceptionnellement bas de l'année 2012 à la fin de l'été boréal.

A noter que les données sont issues du site nsidc.org

L'auteur du blog dosbat, Chris Reynolds, nous précise qu'il semblait que le maximum avait été atteint fin février, cependant courant mars la banquise s'est à nouveau étendue pour arriver au niveau maximum actuel de 14,576 millions kilomètres carrés.

Mais le plus intéressant est ce qui vient avec ce nouveau graphique:


On y voit l'état de la banquise boréale à mi-mars, depuis 1979, secteur par secteur; le secteur ayant le plus baissé étant l'Atlantique.

En découpant ce secteur Atlantique on obtient:

Où l'on voit que Barents et Groenland sont en bonne synchronisation.

Ainsi, Chris Reynolds calcule que la moitié de la tendance baissière réside dans le secteur Atlantique, un quart dans le secteur Pacifique et un cinquième dans le secteur Canadien.

Il fait ensuite référence à une étude de 2011 intitulée Enhanced Modern Heat Transfer to the Arctic by Warm Atlantic Water dont voici le résumé:
  • The Arctic is responding more rapidly to global warming than most other areas on our planet. Northward-flowing Atlantic Water is the major means of heat advection toward the Arctic and strongly affects the sea ice distribution. Records of its natural variability are critical for the understanding of feedback mechanisms and the future of the Arctic climate system, but continuous historical records reach back only ~150 years. Here, we present a multidecadal-scale record of ocean temperature variations during the past 2000 years, derived from marine sediments off Western Svalbard (79°N). We find that early–21st-century temperatures of Atlantic Water entering the Arctic Ocean are unprecedented over the past 2000 years and are presumably linked to the Arctic amplification of global warming.

En utilisant des proxys (du plancton foraminifère issu de carottes de sédiments) pour les années antérieures aux mesures instrumentales qui datent de seulement 150 ans, ils en arrivent à la conclusion que les températures des eaux en provenance de l'Atlantique et entrant dans l'océan arctique sont exceptionnellement élevées comparées aux températures des 2000 dernières années, et sont très probablement liées au réchauffement climatique.

On peut d'ailleurs dans l'étude admirer de belles crosses de hockey:
Fig. 3
Planktic foraminiferal data and temperature reconstructions of upper Atlantic Water in the eastern Fram Strait over the past ~2100 years from sediment core MSM5/5-712-1. Thin lines are raw data, bold lines are three-point running means. Black triangles on the age scale mark calibrated accelerator mass spectrometry 14C ages. (A) Fluxes of polar and subpolar planktic foraminifers (100- to 250-μm fraction). (B) Percentage of subpolar planktic foraminifers in the 100- to 250-μm fraction. (C) Summer temperatures at 50-m water depth (red) calculated by the SIMMAX Modern Analog Technique. Gray bars mark averages until 1835 CE and 1890 to 2007 CE. Blue line is the normalized Atlantic Water core temperature (AWCT) record (standard deviations) from the Arctic Ocean (1895 to 2002; 6-year averages) obtained from (21). (D) Summer temperatures (purple) calculated from Mg/Ca ratios in planktic foraminifers N. pachyderma (sinistral). Gray bars mark averages until 1835 CE and 1890 to 2007 CE. Blue line is the sea ice margin anomaly (11-year means, less ice is up) in the Barents Sea (BS) obtained from (5). Dashed lines mark less reliable data before 1850 CE. (E) Terrestrial Arctic [green, from (6)] and Northern Hemisphere [black, 25-year means, from (19)] temperature anomaly records with reference to the 980 to 1800 CE and 1961 to 1990 CE averages, respectively.

Il parait que Michael Mann serait un charlatan et que sa courbe des températures reconstituées en 1998 à partir de proxys serait une escroquerie; ce qui est marrant quand même c'est le nombre de crosses de hockey qui n'arrêtent pas de sortir chaque fois que des scientifiques planchent sur le passé!

Bref, à chacun de se faire une opinion et de choisir convenablement ses lectures.











 

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