Il est quand même rassurant de voir qu'il y a des gens qui réfléchissent et ne se laissent pas entrainer dans des délires médiatiques en communiquant de manière rationnelle et dépassionnée.
C'est le cas d'Hervé Seitz qui en quelques vidéos nous a déjà amplement informés sur ce qu'on peut penser du miraculeux professeur à barbe blanche exerçant son magistère dans ce qu'on appelle poétiquement la cité phocéenne.
Il a déjà mis en ligne deux vidéos que vous pouvez visionner ci-après.
Le 26 mars :
Le 2 avril :
Et il y a deux jours, le 16 avril, il publiait sa troisième vidéo :
Je vous invite, si vous ne l'avez pas déjà fait, à regarder ces trois vidéos fort instructives sur les méthodes du sauveur providentiel qu'un autre vidéaste nous décrit également ici :
Pour en revenir à Hervé Seitz, il s'agit d'un scientifique (donc pas le premier venu) affilié au CNRS et en charge d'une petite équipe travaillant sur l'« impact systémique des petits ARN régulateurs », ce qui à mon avis lui donne une certaine légitimité pour parler du coronavirus actuel puisqu'on a affaire à un virus à ARN.
Par ailleurs ce jeune chercheur, s'il n'est pas médecin comme Didier Raoult, connait parfaitement la démarche scientifique médicale des essais cliniques randomisés, ce qui est justement la grosse faille de notre estimé professeur marseillais.
Je vous laisse regarder ces vidéos et notamment la toute dernière dont je tirerai quelques passages pour illustration.
Tout d'abord Hervé Seitz fait allusion à une interview du professeur Eric Chabrière qui exerce à l'IHU.
Hervé Seitz nous informe que l'affirmation du professeur Chabrière est du grand n'importe quoi en nous montrant deux graphiques qui parlent d'eux-mêmes, après avoir précisé qu'au moment où Chabrière s'exprimait on ne connaissait pas encore toutes les statistiques de mortalité à Marseille suite à une attaque informatique sur les serveurs de la municipalité ; quant aux données réelles de mortalité les voici :
Il s'agit ici des données agrégées de l'INSEE par département, sachant que la mortalité au niveau d'une ville n'a pas de signification intéressante étant donné que beaucoup de gens vont mourir à l'hôpital et non là où ils vivent ou travaillent ; cela dit on peut raisonnablement penser que la mortalité du département des Bouches du Rhône est assez proche de celle de Marseille puisque dans cette ville sont concentrées la très grande majorité des unités de soins du département.
On s'aperçoit à partir de ces deux tableaux, et surtout du deuxième qui ne concerne que le Covid-19 dont c'est le sujet ici, que Marseille ne semble pas vraiment faire mieux que « le reste de la France » ; il y a des département très touchés avec un excès évident de mortalité, notamment les 57, 68, 88 et 90 situés dans l'est là où le Covid-19 a frappé durement, quant au 13 il figure plutôt dans le haut d'un paquet contenant la grande majorité des départements français !
Et en ce qui concerne l'affirmation selon laquelle on mourrait moins à l'IHU nous sommes en présence de ce que l'on pourrait qualifier d'escroquerie intellectuelle ; en effet, de nombreux Marseillais sont venus se faire tester à l'IHU et ont donc été comptabilisés parmi les « patients testés », mais la grande majorité de ces patients sont ensuite peut-être allés mourir « ailleurs », chez eux ou à l'hôpital voisin, sans être par conséquent comptés parmi les « morts de l'IHU ».
Un autre point intéressant est celui qui concerne le traitement lui-même préconisé par Raoult, à savoir l'association hydroxychloroquine + azithromycine, qu'il conviendrait d'administrer aux patients atteints du Covid-19 dès l'apparition des premiers symptômes, alors qu'au début on nous bassinait en nous affirmant qu'il fallait à tout prix le donner en dernier ressort parce que soi-disant il s'agissait du traitement de la dernière chance, quand un patient était sur le point de mourir du Covid-19 qu'avait-on à perdre, nous disait-on, de l'en faire bénéficier ? De là les critiques des essais comme Discovery qui non seulement ne comprennent pas d'association HCQ + azithromycine mais en plus concernent des patients dont la maladie est déjà dans un certain état d'avancement.
Mais le pire c'est que cette association HCQ + azithromycine... est à prendre avec de très grandes pincettes !
En fait la « certitude » concernant l'utilité de cette association vient uniquement des essais de qualité plus que médiocre effectués par le professeur Raoult et son équipe.
Mais voilà, comme le dit Hervé Seitz :
On remarquera le nombre impressionnant de patients impliqués, près d'un million, là où Raoult se contente de quelques dizaines en affirmant que plus l'échantillon est réduit et plus il donne des résultats significatifs (C'est contre-intuitif, mais plus l'échantillon d'un test clinique est faible, plus ses résultats sont significatifs) !
Ah et pour terminer, un autre qui n'est pas spécialement pro-Raoult : Damien Barraud : "C'est de la médecine spectacle, ce n'est pas de la science".
Extraits :
Tentative d'intimidation immédiatement relayée par l'abruti qui gadouille dans le margouillis :
C'est le cas d'Hervé Seitz qui en quelques vidéos nous a déjà amplement informés sur ce qu'on peut penser du miraculeux professeur à barbe blanche exerçant son magistère dans ce qu'on appelle poétiquement la cité phocéenne.
Il a déjà mis en ligne deux vidéos que vous pouvez visionner ci-après.
Le 26 mars :
Le 2 avril :
Et il y a deux jours, le 16 avril, il publiait sa troisième vidéo :
Je vous invite, si vous ne l'avez pas déjà fait, à regarder ces trois vidéos fort instructives sur les méthodes du sauveur providentiel qu'un autre vidéaste nous décrit également ici :
Pour en revenir à Hervé Seitz, il s'agit d'un scientifique (donc pas le premier venu) affilié au CNRS et en charge d'une petite équipe travaillant sur l'« impact systémique des petits ARN régulateurs », ce qui à mon avis lui donne une certaine légitimité pour parler du coronavirus actuel puisqu'on a affaire à un virus à ARN.
Par ailleurs ce jeune chercheur, s'il n'est pas médecin comme Didier Raoult, connait parfaitement la démarche scientifique médicale des essais cliniques randomisés, ce qui est justement la grosse faille de notre estimé professeur marseillais.
Je vous laisse regarder ces vidéos et notamment la toute dernière dont je tirerai quelques passages pour illustration.
Tout d'abord Hervé Seitz fait allusion à une interview du professeur Eric Chabrière qui exerce à l'IHU.
Les résultats sont là, on meurt moins à Marseille et on meurt encore moins à l'IHU que dans le reste de la France. |
Hervé Seitz nous informe que l'affirmation du professeur Chabrière est du grand n'importe quoi en nous montrant deux graphiques qui parlent d'eux-mêmes, après avoir précisé qu'au moment où Chabrière s'exprimait on ne connaissait pas encore toutes les statistiques de mortalité à Marseille suite à une attaque informatique sur les serveurs de la municipalité ; quant aux données réelles de mortalité les voici :
Mortalité totale dans le département des Bouches du Rhône. |
Mortalité due au Covid-19 dans les Bouches du Rhône. |
Il s'agit ici des données agrégées de l'INSEE par département, sachant que la mortalité au niveau d'une ville n'a pas de signification intéressante étant donné que beaucoup de gens vont mourir à l'hôpital et non là où ils vivent ou travaillent ; cela dit on peut raisonnablement penser que la mortalité du département des Bouches du Rhône est assez proche de celle de Marseille puisque dans cette ville sont concentrées la très grande majorité des unités de soins du département.
On s'aperçoit à partir de ces deux tableaux, et surtout du deuxième qui ne concerne que le Covid-19 dont c'est le sujet ici, que Marseille ne semble pas vraiment faire mieux que « le reste de la France » ; il y a des département très touchés avec un excès évident de mortalité, notamment les 57, 68, 88 et 90 situés dans l'est là où le Covid-19 a frappé durement, quant au 13 il figure plutôt dans le haut d'un paquet contenant la grande majorité des départements français !
Et en ce qui concerne l'affirmation selon laquelle on mourrait moins à l'IHU nous sommes en présence de ce que l'on pourrait qualifier d'escroquerie intellectuelle ; en effet, de nombreux Marseillais sont venus se faire tester à l'IHU et ont donc été comptabilisés parmi les « patients testés », mais la grande majorité de ces patients sont ensuite peut-être allés mourir « ailleurs », chez eux ou à l'hôpital voisin, sans être par conséquent comptés parmi les « morts de l'IHU ».
Un autre point intéressant est celui qui concerne le traitement lui-même préconisé par Raoult, à savoir l'association hydroxychloroquine + azithromycine, qu'il conviendrait d'administrer aux patients atteints du Covid-19 dès l'apparition des premiers symptômes, alors qu'au début on nous bassinait en nous affirmant qu'il fallait à tout prix le donner en dernier ressort parce que soi-disant il s'agissait du traitement de la dernière chance, quand un patient était sur le point de mourir du Covid-19 qu'avait-on à perdre, nous disait-on, de l'en faire bénéficier ? De là les critiques des essais comme Discovery qui non seulement ne comprennent pas d'association HCQ + azithromycine mais en plus concernent des patients dont la maladie est déjà dans un certain état d'avancement.
Mais le pire c'est que cette association HCQ + azithromycine... est à prendre avec de très grandes pincettes !
En fait la « certitude » concernant l'utilité de cette association vient uniquement des essais de qualité plus que médiocre effectués par le professeur Raoult et son équipe.
Mais voilà, comme le dit Hervé Seitz :
Il se trouve qu'il y a une étude américaine qui vient de sortir, qui est en cours d'évaluation pour publication, donc ce n'est pas encore une publication officielle, c'est quelque chose qui vient d'être sorti sur internet, mais c'est pas une publication dans un journal scientifique […] là les statistiques sont très solides, ils tiennent compte de beaucoup de choses, de toutes les comorbidités, de l'âge, du sexe, de différentes choses entre les différentes cohortes, donc leurs statistiques sont très robustes, très solides, et ils s'appuient sur une cohorte de patients qui est gigantesque, ils regardent presque un million de personnes qui ont dans le monde entier été traités à la chloroquine à long terme, un peu plus de neuf cent mille personnes, et parmi ces plus de neuf cent mille il y en a plus de trois cent mille qui ont à un moment de leur traitement à la chloroquine également été traités à l'azithromycine, cet antibiotique pour lutter contre une infection bactérienne. Et la cohorte contrôle qui sert à la comparaison, ce sont aussi des patients qui avaient un traitement à long terme à l'hydroxychloroquine et qui ont aussi eu une infection bactérienne mais pour lesquels le médecin a prescrit un autre antibiotique, l'amoxicilline. […] Quand on regarde les statistiques de ce qui s'est passé dans les deux cohortes on s'aperçoit que chez ceux qui ont été traités à l'hydroxychloroquine plus l'azithromycine, le risque de mort par arrêt cardiaque est multiplié par deux. Donc visiblement il y a un effet cocktail entre l'azithromycine et l'hydroxychloroquine, chacun des deux a déjà un petit effet cardiaque, mais les deux ensemble ça a des effets très forts, ça augmente de 100% le risque de mort par arrêt cardiaque.L'étude en question s'intitule Safety of hydroxychloroquine, alone and in combination with azithromycin, in light of rapid wide spread use for COVID-19: a multinational, network cohort and self-controlled case series study et en voici la conclusion :
Short-term hydroxychloroquine treatment is safe, but addition of azithromycin may induce heart failure and cardiovascular mortality, potentially due to synergistic effects on QT length. We call for caution if such combination is to be used in the management of Covid-19.
Le traitement à court terme par l'hydroxychloroquine est sûr, mais l'ajout d'azithromycine peut induire une insuffisance cardiaque et une mortalité cardiovasculaire, potentiellement en raison des effets synergiques sur la longueur de l'intervalle QT. Nous appelons à la prudence si une telle association doit être utilisée dans la gestion du Covid-19.
On notera que « Le traitement à court terme par l'hydroxychloroquine est sûr » ne signifie pas qu'il marche pour guérir du Covid-19, le but de l'étude étant le suivant, comme dit dans le préambule :
Hydroxychloroquine has recently received Emergency Use Authorization by the FDA and is currently prescribed in combination with azithromycin for COVID-19 pneumonia. We studied the safety of hydroxychloroquine, alone and in combination with azithromycin.
L'hydroxychloroquine a récemment reçu une autorisation d'utilisation d'urgence de la FDA et est actuellement prescrite en association avec l'azithromycine pour les pneumonies COVID-19. Nous avons étudié l'innocuité de l'hydroxychloroquine, seule et en combinaison avec l'azithromycine.
Il s'agissait donc avant tout de s'assurer que ces traitements étaient sans danger particulier pour les patients testés, sachant que pour savoir quel sera le traitement qui remportera la mise il faudra très probablement attendre encore beaucoup de temps ! En tout cas il ressort de cette étude que l'association hydroxychloroquine plus azithromycine serait plus risquée qu'une autre utilisant un autre antibiotique, c'est pour le moment tout ce qu'on peut déduire de cette étude.
Comme je n'ai repéré aucun chercheur français dans la liste des participants de cette étude (j'en ai dénombré une soixantaine pour une dizaine de pays…) on peut difficilement argumenter qu'il s'agirait d'une fronde anti-Raoult qui viendrait des « élites parisiennes » en remarquant au passage qu'Hervé Seitz est un « petit provincial méridional » qui n'a aucune raison de s'en prendre à un gars du sud dont la truculence pourrait faire penser à un personnage de Pagnol (Raimu ou Fernandel auraient pu jouer le rôle du grand professeur, non ?)
Ah et pour terminer, un autre qui n'est pas spécialement pro-Raoult : Damien Barraud : "C'est de la médecine spectacle, ce n'est pas de la science".
Damien Barraud, médecin réanimateur à Metz-Thionville. Photo : DR |
L'effraction médiatique de la communication du professeur Raoult […] a gêné le travail des médecins à plusieurs niveaux : si nous étions sur la même ligne dans mon équipe, il y a eu dans mon hôpital certains collègues de services conventionnels qui voulaient prescrire de l'hydroxychloroquine, ce qui a créé beaucoup de palabres et de discussions. Il y a eu également des conséquences pour nos rapports aux malades et aux familles, qui nous ont demandé parfois de manière très véhémente de prescrire de l'hydroxychloroquine, en nous menaçant de procès si nous ne le faisons pas. Entre le stress et la pression, cette polémique a généré une ambiance pesante, dont nous nous serions bien passés tant le climat était déjà difficile. Enfin, cela entrave la bonne marche de la recherche, certains patients refusant de recevoir d’autres traitements.
L’emballement me semble multifactoriel. Il s’explique probablement d‘abord par le mode de communication adopté par le professeur Raoult, qui a su utiliser Youtube et les réseaux sociaux pour rapidement se poser en sauveur de la nation, avec une solution miracle, dans une période de grand stress dans la population. Toutefois, la faiblesse des preuves scientifiques fournies par son équipe aurait dû clore le débat immédiatement.
Sa manière de communiquer va à l’encontre du code de déontologie médicale, qui prévoit que le médecin doit faire preuve de prudence, de ne faire état que de données confirmées, et pas de publicité. Lorsqu'il indique qu'on meurt moins à Marseille, c’est un tour de passe-passe.
la prise à témoin de l'opinion publique sur les réseaux par le professeur Raoult […] est une sorte de braquage scientifique. Quand on communique très vite comme étant un sauveur, on prend tout le monde en otage : le gouvernement et les citoyens.
les gens, en grand stress dans cette période, se raccrochent au premier qui leur donne de l'espoir. Ce n'est pas déontologique. Plus la période est grave, plus nous nous devons, nous tous, médecins, chercheurs, soignants, comme journalistes, de garder la tête froide et de travailler de manière rigoureuse.A la suite de cet article le docteur Damien Barraud a été littéralement menacé par l'IHU qui a publié ce communiqué :
La tentative d'intimidation de l'IHU à l'encontre du docteur Damien Barraud. |
Tentative d'intimidation immédiatement relayée par l'abruti qui gadouille dans le margouillis :
296. RobIsBack | 17/04/2020 @ 16:58Ce genre de tentative de chantage ou d'intimidation est à rapprocher des lettres anonymes reçues par des infirmières, l'odeur qui en émane est la même et ça ne sent pas vraiment la rose.
La gueguerre autour de Raoult prend une tournure intéressante :
https://twitter.com/IHU_Marseille
L’IHU de Marseille a décidé de ne plus laisser passer les insultes et diffamations surtout provenant de comptes/blogs anonymes (ou qui se pensent anonyme). Un message clair pour tous les « pines d’huitre » qui déversent des immondices à longueur de posts sur Raoult … non ?
Emanation intimidante ? Pas vraiment. |
Pour info :
RépondreSupprimerhttps://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/04/16/covid-19-et-lintegrite-scientifique/
J'ai évoqué cet article dans https://sogeco31.blogspot.com/2020/04/le-combat-darriere-garde-de-didier.html ;)
SupprimerOups, je n'ai pas fait gaffe aux sources exactes des citations, dsl.
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