dimanche 5 avril 2020

Urgence hydroxychloroquine ? Minute papillon !


Il est souvent dit que la situation actuelle est suffisamment grave pour justifier l'administration d'un traitement comme l'hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19, même si ce médicament n'a pas fait ses preuves pour ce coronavirus d'un type totalement nouveau et qu'à la date d'aujourd'hui aucune étude sérieuse portant sur un grand nombre de malades n'a pu apporter le moindre élément.

L'essai clinique Discovery est actuellement en cours et les premiers résultats devraient être connus d'ici peu, cependant il faudra « un certain temps » avant d'avoir des données suffisantes pour se faire une idée précise ; voici ce qu'on pouvait lire le 20 mars dernier dans Coronavirus : Que faut-il savoir sur l’essai clinique piloté à Lyon ? :
Depuis le 22 mars, l’essai clinique a débuté dans les hôpitaux Bichat à Paris et au CHU de Lyon. « Les malades vont recevoir le traitement dans des délais extrêmement rapides », précise Bruno Lina, l’efficacité des molécules reposant notamment sur une administration précoce, dès l’apparition des signes d’infection. L’essai sera ensuite progressivement étendu aux autres hôpitaux.

De premiers résultats devraient être connus d’ici à une quinzaine de jours pour les premiers patients inclus dans l’essai. Mais pour qu’ils soient analysés et que suffisamment de données permettent de démontrer la supériorité d’une molécule pour lutter contre le coronavirus, il faudra attendre davantage de temps. « C’est difficile aujourd’hui de dire combien. On espère le plus rapidement possible afin de pouvoir élargir l’utilisation de ce produit », ajoute Bruno Lina.
Mais Discovery n'est pas le seul essai à avoir été lancé, loin de là ; le Vidal nous expliquait le 24 mars dans COVID-19 : un essai européen et un essai mondial pour évaluer plusieurs stratégies thérapeutiques :
Parmi les nombreuses études cliniques sur les traitements de l'infection à SARS-COV-2 initiées dans le monde et notamment en Chine, deux d’entre elles intéressent particulièrement les Français.
La première est un essai coordonné par l’Inserm, baptisé Discovery. Il s’agit d’un projet européen dont l’objectif est d’évaluer les stratégies thérapeutiques suivantes, toutes associées à un traitement symptomatique : le remdésivir, l’association lopinavir/ritonavir associée ou non à l’interféron bêta, l’hydroxychloroquine et le traitement symptomatique seul.
La seconde, Solidarity, est une étude menée par l’OMS à laquelle au moins 10 pays devraient participer et qui repose sur un protocole similaire.
Les Chinois ne sont pas restés les bras croisés, comme nous le dit Doctissimo dans Coronavirus Covid-2019 : quels traitements ? :
Un rapport³ regroupant toutes les données validées à ce jour dans les revues scientifiques par la Coreb (Coordination Opérationnelle Risque Epidémique et Biologique) explique qu'en Chine il y a actuellement 80 traitements potentiels à l'essai pour soigner le Covid-2019. Quinze études cliniques sont enregistrées regroupant plus de 2 000 patients. Parmi elles, la Coreb présente la synthèse d'étude des médicaments testés pour deux séries d'études ayant eu lieu l'une sur 99 patients et l'autre sur 138 patients hospitalisés.
Le rapport de la Coreb nous donne notamment la courbe actualisée au 23 mars de l'incidence de la maladie, à méditer :

Epidémiologie.

On voit bien non seulement la progression globale de la pandémie, mais également le transfert qui s'est effectué de l'Asie, maintenant presque sortie d'affaire, vers l'Europe puis plus récemment l'Amérique ; l'Afrique en bleu sur le graphique semble être le prochain candidat...

Une autre présentation devrait elle aussi nous faire réfléchir :

Présentation clinique concernant la Chine uniquement à la date du 24 février 2020.

On remarque tout de suite que la population la plus touchée est celle ayant entre 30 et 79 ans (87% de l'ensemble), ce qui ne nous renseigne pas vraiment avec une fourchette s'étendant sur une cinquantaine d'années… D'autres éléments intéressants sont les comorbidités qui sont loin d'être négligeables, 13% par exemple pour l'hypertension artérielle. Enfin les formes « modérées » représentent 81%, les « graves » 14% et les « critiques » seulement 5% (on verra que tous les cas critiques ne sont pas mortels…)

Comme les statistiques sur la Chine peuvent être prises avec des pincettes, voyons le cas de l'Italie qui devrait présenter davantage de fiabilité :

Présentation clinique concernant l'Italie uniquement à la date du 15 mars 2020.

Ici nous avons un peu plus de détails sur la population touchée : 
  • de 19 à 50 ans : 24%
  • de 51 à 70 ans : 37,3%
  • plus de 70 ans : 37,6%
C'est donc essentiellement au-dessus de 50 ans que se trouvent les personnes à risque, même si ce dernier n'est pas nul au-dessous de cet âge. Nous n'avons pas d'information sur les comorbidités mais nous pouvons penser qu'elles sont à peu près identiques à celles que l'on rencontre en Chine, cependant on notera un plus grand nombre de formes « graves » en Italie qu'en Chine (25% contre 14%) et donc moins de formes « bénignes ou modérées voire asymptomatiques » (70% contre 81%), les formes « critiques » étant identiques (5% dans les deux pays)


Considérons maintenant ce qu'on nous dit sur le faible taux apparent de mortalité qu'on observerait à Marseille par rapport au reste de la France et essayons de réfléchir un minimum (cela doit être dans nos cordes) à ce qui pourrait bien l'expliquer ; le site Made in Marseille nous donne quelques pistes dans Covid-19 : un taux de mortalité plus faible à Marseille ? :
Avec un taux de mortalité du Covid-19 estimé à 0,7 % par le professeur Raoult, l’impact du virus peut sembler moins virulent à Marseille. Une interprétation à relativiser, car le dépistage massif influence le résultat.
Alors réfléchissons ensemble avec les points suivants :
  • la région marseillaise a été l'une des dernières atteintes en France métropolitaine, le virus ayant d'abord sévi dans l'est et la région d'Ile de France ;
  • Marseille dispose de capacités sanitaires de premier ordre avec notamment l'IHU du professeur Didier Raoult ;
  • de nombreux marseillais inquiets pour leur santé sont venus en masse se faire tester chez Raoult ;
  • Raoult a bien évidemment admis dans son service et a traité rapidement les cas les plus susceptibles de poser problème (voir ci-dessus le rapport de la Coreb)
Dans ces conditions comment s'étonner de l'« efficacité » du professeur Didier Raoult ?

La seule question (à mon avis intelligente) à se poser est celle-ci : est-ce que la situation marseillaise peut être transposée à l'ensemble du territoire français et en allant encore plus loin à l'ensemble de la planète ? Si vous répondez oui à cette question c'est que vous avez mérité de faire partie du club des climatoréalistes.

Maintenant je vais vous poser une autre question : est-ce que vous pensez justifié d'administrer un traitement non validé (l'hydroxychloroquine ou n'importe quel autre traitement) à des personnes présentant quelques signes d'infection sachant que 70 à 81% d'entre elles (selon qu'on est Italien ou Chinois) ne développeront qu'une forme modérée et que parmi les autres cas plus graves voire critiques seuls 2,3% (données S&V d'avril) seront mortels ?

Tous les médicaments présentent des effets secondaires qui peuvent être plus ou moins rares ou fréquents, ainsi l'hydroxychloroquine ne semble pas particulièrement recommandée...pour les personnes âgées ! le site clubmedical nous dit :
Pour les personnes âgées: Ce médicament est traité par vos reins. Les personnes âgées ayant une fonction rénale réduite peuvent ne pas être en mesure de bien traiter ce médicament, ce qui peut augmenter le risque d’effets secondaires, y compris la vision. Les adultes plus âgés peuvent nécessiter des examens oculaires plus fréquents en prenant ce médicament pour surveiller les signes de dommages de vision.
Cela en complément des autres effets secondaires communs à toutes les personnes dont voici la liste :
Les plus fréquents :
  •  mal de tête 
  • vertiges 
  • la diarrhée 
  • des crampes d’estomac 
  • vomissement
Rien de bien méchant, mais :
Les plus graves :
  • vision floue ou autres changements de vision 
  • bourdonnements dans les oreilles ou la perte auditive 
  • angioedème, ou gonflement rapide de la peau 
  • urticaire 
  • légère ou sévère bronchospasme qui provoque des difficultés à respirer 
  • gorge irritée
  • saignements inhabituels ou ecchymoses 
  • peau de couleur bleu-noir 
  • faiblesse musculaire 
  • la perte de cheveux ou des cheveux qui devient plus léger 
  • changements d’humeur anormales
Sans compter les contre-indications avec d'autres traitements pour le cœur, le diabète, le paludisme et autres.

Cela fait beaucoup il me semble pour un médicament que certains conseillent d'utiliser d'urgence pour traiter une infection virale qui dans la majorité des cas n'entrainera pas de conséquence dommageable sans aucune intervention médicale ; d'autant plus que si les services du professeur Raoult sont très bien armés pour gérer le traitement ainsi que les patients à risque et ceux qui ne le sont pas, je ne suis pas complètement sûr que ce soit le cas en tout lieu, surtout dans la situation d'engorgement sanitaire que nous constatons un peu partout dans le monde là où le virus fait l'ascension de la courbe exponentielle.

J'entends et lis aussi des personnes disant qu'elles prennent de l'hydroxychloroquine depuis des années sans aucun problème, cela ressemble à s'y méprendre à un biais de raisonnement que l'on pourrait appeler le biais de témoignage individuel ; ce biais est utilisé volontairement par les charlatans qui usent de témoignages de personnes soi-disant guéries grâce à leur remède miracle, comme nous l'explique L’interprétation biaisée des témoignages individuels :
Il y a déjà longtemps que les scientifiques ne se contentent plus des témoignages individuels qui comportent de nombreux biais sans compter les fausses déclarations pour soutenir des théories contestées (n'importe quel rebouteux le plus farfelu sait présenter des témoins satisfaits de ses traitements). « Tout témoignage, même s'il est véridique et honnête, peut être biaisé ne serait-ce que par la puissance de l'effet placebo, qui se manifeste d'autant plus que la croyance en l'efficacité d'un produit ou d'une thérapeutique est forte, que l'engagement (public ou financier) du témoin est importante et que sa liberté (de choix et de décision) n'est pas remise en cause. »
Imaginons quelqu'un qui vous dirait : « Moi j'ai 87 ans, je conduis encore ma voiture, je bois deux à quatre verres de vin par jour et je n'ai jamais eu d'accident de ma vie ! » ; en déduiriez-vous que les personnes de 87 ans peuvent boire deux à quatre verres de vin par jour et prendre leur voiture sans qu'on n'enregistre la moindre hausse de mortalité dans cette catégorie de population ?

En résumé :
  • l'hydroxychloroquine n'est pas à mettre entre toutes les mains de médecins (les généralistes ne sont pas suffisamment qualifiés pour la prescrire à tout va) ;
  • elle n'est pas à administrer à n'importe quel patient ;
  • elle devrait être réservée aux cas qui semblent présenter le plus de risques, laissant les autres gérer le virus « naturellement » ;
  • chaque fois que c'est possible la population devrait être testée, le problème c'est que justement ce n'est pas possible partout actuellement ;
  • chaque fois que c'est possible on devrait porter un masque en toutes occasions où l'on est amené à rencontrer des gens, le problème c'est que justement il n'y a pas suffisamment de masques pour tout le monde ;
  • pour le moment le confinement est la SEULE solution envisageable à défaut d'autre chose plus satisfaisant ;
  • un grand merci à tous ceux qui ont provoqué le démantèlement de notre système de santé et la déréliction de notre personnel soignant.

Si j'ai oublié quelques points merci de me le faire savoir en commentaire.


Le coronavirus, non ! mais l'hydroxychloroquine, peut-être...






12 commentaires:

  1. Le protocole discovery est il représentatif de ce que préconise raoult ?
    Je me pose la question en lisant ceci ?
    https://actu.universita.corsica/plugins/actu/actu-front.php?id_site=24&id=6857
    cdlt

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    1. Effectivement il y a des différences, Raoult rajoute un antibiotique et traite des patients qui ne sont pas en état avancé d'infection, il fait quasiment de la prévention alors que Discovery concerne des malades en traitement intensif.

      Le problème est toujours le même, ce que peut faire Raoult à son échelle est-il transposable à une plus grande échelle ? La réponse semble être non et on en est réduits à traiter les gens réellement malades, donc quand c'est « un peu trop tard » avec des résultats moins favorables que ceux de Raoult.

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    2. Je corrige ce que j'ai écrit, en fait les patients ne sont pas « en état avancé d'infection », ça c'est ce qu'on peut lire parfois, mais comme dit dans la citation du début : « Les malades vont recevoir le traitement dans des délais extrêmement rapides », précise Bruno Lina, l’efficacité des molécules reposant notamment sur une administration précoce, dès l’apparition des signes d’infection. » ; par conséquent sur cet aspect Discovery est parfaitement en phase avec ce que pratique Raoult (seul l'antibiotique fait la différence)

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  2. En complément : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/agnes-buzyn-et-son-mari-didier-raoult-et-la-chloroquine-on-a-examine-au-microscope-les-20-affirmations-d-un-message-cense-prouver-un-scandale-d-etat_3891385.html

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  3. Deuxième complément à regarder EN ENTIER : https://www.youtube.com/watch?v=h18tSEYukqE&feature=youtu.be

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  4. Allez un dernier complément (avant le suivant) : https://www.youtube.com/watch?v=TAGhaZV1VzM&feature=youtu.be

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  5. Je pense que la conclusion sera au niveau mondial, raoult a proposé son protocole a tous le monde. si celui ci est efficace ca se saura rapidement, meme si la france biaise son étue. Au delà, j'ai trouvé ce passage sur wikipedia qui illustre assez bien cette lutte inserm/iHU, expliquant "peut etre" le retard dans la proposition de ce traitement !

    Relations avec les institutions

    Didier Raoult attribue à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) la perte d'influence de la recherche médicale française dans le monde considérant que « l’Inserm ne finance pas la recherche médicale, mais la recherche à propos de la médecine ». Ses critiques s'accentuent avec la nomination d'Yves Lévy à la tête de l'organisme en 2014. Depuis longtemps Didier Raoult critique l'engagement de fonds colossaux dans la recherche d'un vaccin contre le sida, domaine d'expertise d'Yves Lévy. La nomination d'Agnès Buzyn, épouse d'Yves Lévy, au poste de ministre de la Santé est suivie d'une décision ministérielle le 2 octobre 2017 visant à ramener les Instituts hospitalo-universitaires (IHU) dans le giron de l'Inserm tout en divisant leurs crédits par deux, le tout selon les critères demandés par son mari, alimentant le soupçon de conflit d'intérêts. Raoult, très attaché au statut de « fondation » des IHU, est soutenu par le neuroscientifique Richard Frackowiak qui démissionne « avec fracas » le 6 octobre 2017 de la présidence du jury international des IHU déclarant : « J'avais vu les liens entre le ministère et l'Inserm. J'ai alors présenté ma démission en défendant le modèle des IHU et les 200 millions qu’on nous prenait. Finalement j’ai obtenu gain de cause car leur position était intenable » 196,197.

    En 2018, les labels de l'Inserm et du CNRS sont retirés aux unités de recherches de Dider Raoult, en raison d'une mauvaise évaluation par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES) et d'accusations de harcèlement à l'IHU3. Ni Agnès Buzyn, ni Frédérique Vidal ne sont présentes à l'inauguration des nouveaux locaux191.

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    1. Je ne pense pas que la France ait biaisé l'étude de Raoult, je n'imagine pas un seul instant que les responsables de Discovery aient été influencés par de quelconques bisbilles entre Raoult et Lévy/Buzyn ou autres, le risque pour eux est bien trop grand de se voir reproché plus tard d'avoir monté une étude mal construite avec de possibles morts à la clé.

      Quant à la guéguerre qui oppose ses messieurs-dames restons à l'écart de tout ce cirque et ne participons pas à l'épandage de fausses nouvelles, il y en a déjà trop qui circulent.

      Quand tout ça sera derrière nous et que la mer se sera retirée nous verrons quels sont ceux qui se baignaient sans maillot (Cf https://dicocitations.lemonde.fr/citation_auteur_ajout/2897.php)

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    2. Bonjour
      Je précise que je n'ai pas d'avis tranché sur la validité du traitement du professeur Raoult .
      J'ai écrit sur votre blog "penseur saumon 3 avril 2020 à 08:06" en expliquant en détail que le protocole Discovery ne pouvait pas répondre à la question de l'efficacité du traitement du professeur Raoult . http://sogeco31.blogspot.com/2020/04/avis-favorable-lutilisation-de.html#comment-form

      Résumé:
      1)antibiotique : Le traitement du professeur Raoult associe un antibiotique l'azithromycine à l'hydroxychloroquine . Discovery teste hydroxychloroquine seule .
      2)traitement curatif : Le traitement du professeur Raoult est préventif (avant les symptomes).Discovery qui est censé tester le traitement du professeur Raoult est un traitement curatif (aprés des symptomes avérés du coronavirus).
      Je ne comprends pas pourquoi Discovery est aussi différent, comment de si grands scientifiques ont pu proposer un protocole aussi décalé ? Mystère et boule de gomme !
      Des médecins expriment le même idée :
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/chloroquine-philippe-douste-blazy-lance-petition-faveur-du-protocole-du-professeur-raoult-1811504.html

      Je cite :"Chef du service infectiologie de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, Christian Perronne .
      Dans un entretien au magasine Marianne, il souligne que le test "Discovery" ne peut juger de la validité du protocole du professeur Raoult (hydroxychloroquine et azithromycine dès l'apparition des premiers symptômes), puisqu'il ne prend en compte que l'hydroxychloroquine, sans l'antibiotique associé."

      En ce qui concerne la dangerosité du plaquenil , ayant voyagé de nombreuses années (il y a 40 ans) en Amérique centrale dans des pays ou le paludisme sévissait gravement(il y avait des banderoles partout), j'ai pris de bonne doses de Nivaquine. Je n'ai pas eu de soucis, ce qui ne prouve rien bien sur.
      Aujourd'hui, n'importe quel médicament a une liste longue comme le bras de contrindications , le paracétamol, pas moins de 18 contrindications !
      https://www.doctissimo.fr/medicament-DOLIPRANE.htm

      Est ce que quelqu'un teste réellement le traitement du professeur Raoult en comparaison avec d'autres protocoles ? Si quelqu'un a des informations, je suis preneur?

      Salutations
      Saumon

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    3. Bonjour Saumon,

      Pour répondre à votre dernière question « Est ce que quelqu'un teste réellement le traitement du professeur Raoult en comparaison avec d'autres protocoles ? » OUI une étude est parue fin mars, avec apparemment le même protocole utilisé par Raoult et son équipe => https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0399077X20300858

      Extrait : « we wished to assess in a prospective study virologic and clinical outcomes of 11 consecutive patients hospitalized in our department who received hydroxychloroquine (600 mg/d for 10 days) and azithromycin (500 mg Day 1 and 250 mg days 2 to 5) using the same dosing regimen reported by Gautret et al. » et « These virologic results stand in contrast with those reported by Gautret et al. and cast doubts about the strong antiviral efficacy of this combination. »

      A chacun de se faire une opinion. En fait non, je rigole, vous ne pouvez pas vous faire une opinion, ni moi d'ailleurs, car nous sommes totalement incompétents en la matière, donc attendons calmement les résultats de l'étude Discovery qui peuvent nous réserver quelques surprises (agréables j'espère)

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  6. Bonjour Ged
    Meme si je n'ai aucune compétence médicale, je peux m'exprimer sur la méthode.

    Sur la comparaison de protocole :
    Les patients étaient hospitalisés, il s'agit donc d'un traitement curatif, ce qui n'est le protocole préconisé par le P Raoult.
    Cette étude est réalisée sur un nombre extrêmement limité de 11 personnes avec des pathologies lourdes et variées.
    je cite "There were 7 men and 4 women with a mean age of 58.7 years (range: 20-77), 8 had significant comorbidities associated with poor outcomes (obesity: 2; solid cancer: 3; hematological cancer: 2; HIV-infection: 1)."

    Avec 11 cas étudiés, elle ne saurait donc pas répondre sur l'aspect statistique. C'est d'ailleurs un des gros reproches parfaitement justifié à l'encontre des résultats du P Raoult vu le peu de cas étudiés.

    Avec cette étude, on est pas plus avancé. Je me demande d'ailleurs comment une étude aussi faible pourrait être publiée dans une revue à comité de lecture.

    Salutations
    Saumon

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    1. « Avec cette étude, on est pas plus avancé. »

      Entièrement d'accord, cette étude ne prouve pas grand chose, tout comme celle de Raoult.

      En ce qui concerne l'aspect curatif vs préventif je vous renvoie à ce que j'ai écrit dans mon billet quand je terminais par la question « Dans ces conditions comment s'étonner de l'« efficacité » du professeur Didier Raoult ? » ; quasiment personne sur la planète n'est capable de se trouver dans la situation « idéale » des marseillais, mais si les choses devaient empirer, ce qu'on ne souhaite pas pour eux (et j'ai de la famille là-bas...), nous verrions si Raoult est capable de gérer un engorgement de son IHU comme ont pu l'expérimenter de nombreux services hospitaliers (je vous renvoie également à mon billet comparaison n'est pas raison)

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