1522. tigerlake | 19/08/2020 @ 10:58Vous avez compris que c'est sur Skyfall que l'on peut lire ce genre d'âneries, mais il faut dire que quand on considère le site de désinformation WUWT comme le summum de l'information scientifique il n'est pas étonnant d'en arriver là.
je comprnds pas le delire sur le groenland cette année alors que la masse de glace est tres bonne
http://nsidc.org/greenland-today/
En ce qui concerne le Groenland une étude récente est parue qui a fait couler quelques hectolitres d'encre ; il s'agit de Dynamic ice loss from the Greenland Ice Sheet driven by sustained glacier retreat (Perte dynamique de glace de la calotte glaciaire du Groenland due au recul soutenu des glaciers) que l'on voit résumée par exemple chez LCI avec le titre accrocheur La calotte glacière (sic) du Groenland a atteint le point de non-retour, selon une étude.
Il ne faut pas en vouloir aux médias ayant repris de la sorte l'information, car nous avons l'explication avec Michael Mann qui sur son compte Facebook nous prévient :
"Point of no return" on Greenland melt? (https://cnn.com/…/08/14/weat…/greenland-ice-sheet/index.html)
NOPE!
"Point de non retour" sur la fonte du Groenland ? (https://cnn.com/.../08/14/weat.../greenland-ice-sheet/index.html.../08/14/weat.../greenland-ice-sheet/index.html)
Non !
My Penn State College of Earth and Mineral Sciences colleague Richard Alley, one of the leading authorities in the world on ice sheet dynamics, provides context for this latest somewhat breathless claim being reported by mainstream media outlets (the result of a poorly written, over-hyped press release).
Mon collègue du Penn State College of Earth and Mineral Sciences, Richard Alley, l'une des plus grandes autorités mondiales en matière de dynamique des calottes glaciaires, fournit le contexte de cette dernière affirmation quelque peu étourdissante rapportée par les grands médias (résultat d'un communiqué de presse mal écrit et trop médiatisé).Je ne sais pas qui a écrit ce communiqué de presse mais j'imagine que c'est une personne du staff de la revue éditrice, Nature, aidée d'un des co-auteurs, probablement Michalea D. King (qui est en fait l'auteur principal), qui en est à l'origine. Ainsi Richard Alley (à ne surtout pas confondre avec Richard Lindzen comme les pitres de Skyfall dans Croire que le CO2 contrôle le climat c’est à peu près comme « croire à la magie »...) explique pourquoi le titre visible dans les médias est trompeur ; voici la totalité de sa déclaration reprise par Michael Mann (directement en français afin de ne pas alourdir ce billet) :
La calotte glaciaire du Groenland perd de la masse à cause du réchauffement causé par l'homme, en perdra encore plus si le climat moderne se maintient parce que la calotte glaciaire n'a pas fini de réagir au réchauffement qui s'est déjà produit, et en perdra encore plus rapidement si le réchauffement s'accentue. Mais, la littérature scientifique indique généralement que nous ne sommes pas encore engagés dans la perte de la plus grande partie ou de la totalité de la calotte glaciaire, pour deux raisons : les changements de forme de la calotte glaciaire causés par la perte de masse peuvent aider à en préserver une partie, et la calotte glaciaire met suffisamment de temps à fondre pour que l'excès de chaleur puisse être réduit avant que la calotte glaciaire ne disparaisse.
La plupart des modèles montrent qu'une température soutenue au-dessus d'un certain seuil fera perdre à la calotte glaciaire la plus grande partie de sa masse, mais que le réchauffement observé jusqu'à présent n'est probablement pas suffisant pour provoquer cela ; la question de savoir combien de réchauffement supplémentaire est nécessaire reste un sujet d'intérêt considérable, et ne représente probablement pas trop de degrés. Pour un réchauffement durable plus faible, la calotte glaciaire tend à réduire son empreinte (les marges se retirent). L'océan chaud fait fondre les falaises de glace et les plates-formes de glace ou emporte les icebergs aujourd'hui dans des fjords profonds, mais ces fjords deviennent généralement moins profonds vers le centre de la calotte glaciaire ou se terminent entièrement, de sorte que le retrait du front de glace réduit la perte de masse, ce qui aide à préserver la glace restante.
Une fois que le vêlage des icebergs et la fonte de l'océan sont réduits, la fonte de la calotte glaciaire restante nécessite d'apporter de la chaleur à la glace dans l'air, ce qui est plus lent (plusieurs siècles même en cas de fort réchauffement, et quelques millénaires en cas de réchauffement plus faible), ce qui nous donne le temps d'abaisser la température. (Notez cependant que les changements dans certaines parties de l'Antarctique pourraient être plus rapides et plus difficiles à inverser si nous y dépassons les seuils).Cette histoire de vêlage des glaciers est d'ailleurs une énigme pour certains qui ont oublié de s'instruire sur le sujet, comme par exemple :
1044. Abder | 18/08/2020 @ 22:46Et bien sûr l'inénarrable :
8sup (#1043),
Il paraît que vous faites du « cherry picking » ; il faut lire le paragraphe en entier :
The map illustrates how the surface of the Greenland Ice Sheet gains and loses mass on a daily basis. This is known as the surface mass balance. It does not include the mass that is lost when glaciers calve off icebergs and melt as they come into contact with warm seawater.
Il existe un écoulement glaciaire, et c’est la glace qui reste en couverture de la masse continentale qui est comptabilisée dans le bilan. Ainsi, ce qui est qui est perdu par le vêlage est remplacé par le gain, avec un excès qui exprime dans ce cas une tendance nettement positive.
1045. AntonioSan | 18/08/2020 @ 22:50
8sup (#1043), Comme si des glaciers en extension lors d’une glaciation ne velent pas…
Le premier annonce qu'« il faut lire le paragraphe en entier » et dans la foulée prouve qu'il n'a strictement rien pigé audit paragraphe dont voici la traduction en français :
La carte représente la façon dont la surface de la calotte glaciaire du Groenland gagne et perd de la masse chaque jour. C'est ce que l'on appelle le bilan de masse de la surface. Il n'inclut pas la masse qui est perdue lorsque les glaciers vêlent des icebergs et fondent au contact de l'eau de mer chaude.C'est clair comme de l'eau de roche, le bilan de masse de la surface ne comprend pas le vêlage des glaciers dans la mer, qui évidemment se déduit du bilan de surface pour donner le bilan total qui, lui, est nettement négatif.
Pour reprendre en détail tout cela je vais me servir du site Polar Portal (prendre la version anglaise si vous ne maitrisez pas le danois...) comme je l'ai fait dans mon dernier sottisier que certains ont du mal à digérer, par exemple :
1523. JC | 19/08/2020 @ 11:48Donc puisque JC et quelques uns de ses copains me lisent voici les explications en images :
tigerlake (#1522),
Là il donne son explication en fin d’article après ses gros délires :
http://sogeco31.blogspot.com/2.....ne-33.htmlCe serait intéressant à commenter ! Mais l’auteur en vaut-il la peine ?
Conditions de surface
La carte représente la façon dont la surface de la calotte glaciaire du Groenland gagne et perd de la masse chaque jour. |
Sur cette carte datée du 18 août le bilan de surface est nettement négatif ! Dans mon sottisier de la semaine 33 la carte représentait la journée du 13 août et là le bilan était au contraire clairement positif ; d'ailleurs pour savoir quel est ce bilan il suffit de regarder le cadre du bas qui montre le bilan de masse de la surface en bleu comparé à la moyenne 1981-2010 : si la courbe bleue se situe au-dessus de la ligne représentant le zéro, comme c'était le cas le 12 août, alors le bilan est positif, la surface gagne de la glace, par contre si elle est sous cette ligne, comme nous le constatons le 18 août, alors dans ce cas le bilan est négatif et la surface perd de la glace, ce n'est pas plus compliqué que cela.
Maintenant si nous voulons connaitre le bilan de masse de la surface depuis le début de la saison, à savoir depuis le 1er septembre 2019, il suffit de choisir la vue « Acc. » :
La carte représente les gains et les pertes de surface totale de la calotte glaciaire sur l'année depuis le 1er septembre par rapport à la période 1981-2010. |
Et là nous constatons que le bilan de masse de la surface est assez contrasté ; au total ce bilan se situe légèrement sous la moyenne, très loin du record de 2012 avec sa banquise arctique réduite à un minimum qui n'a pas encore été dépassé ; par ailleurs on voit que pour cette saison 2019-2020 l'ouest perd majoritairement de la glace alors que l'est en gagne.
La carte montre les endroits de l'inlandsis groenlandais où la fonte a eu lieu la veille. On entend par là qu'il y a eu au moins 1 mm de fonte à la surface. |
Ici nous voyons que la fonte de la saison 2019-2020 est supérieure à la moyenne 1981-2010 et se situe même dans la partie haute de la bande grisée représentant l'ensemble des 30 saisons de cette période, ce qui signifie que la température de surface est bien en hausse ; cependant comme la glace qui fond peut regeler dans la foulée ce graphique ne doit pas être confondu avec le bilan de masse de la surface (de la même manière la glace peut disparaitre sans qu'il y ait fonte, par sublimation)
Changement de masse et de hauteur
En tenant compte du vêlage des glaciers seul un aveugle ne pourrait pas voir que le bilan est très nettement négatif ; la perte en équivalent eau (water equivalent) est partout visible sur les pourtours de l'ile, seule une petite partie au centre montrant un très léger gain (c'est normal, il s'agit de la partie la plus élevée, à plus de 2500 mètres d'altitude !)
Le graphique du bas montre la contribution du Groenland à l'élévation du niveau des océans, ce que l'on peut aussi constater avec le site gracefo de la NASA :
La masse de la calotte glaciaire du Groenland a rapidement diminué au cours des dernières années en raison de la fonte de la surface et du vêlage des icebergs. |
Que ce soit sur le site danois ou celui de la NASA les informations sont les mêmes, le Groenland fond comme neige au soleil et contribue à l'élévation du niveau des mers ; ainsi la NASA précise :
between 2002 and 2016, Greenland shed approximately 280 gigatons of ice per year, causing global sea level to rise by 0.03 inches (0.8 millimeters) per year.
entre 2002 et 2016, le Groenland a perdu environ 280 gigatonnes de glace par an, entraînant une augmentation du niveau mondial de la mer de 0,03 pouce (0,8 millimètre) par an.
Nous nous arrêterons là, pas besoin d'en rajouter, nous avons suffisamment d'informations fiables pour nous faire une idée sur le fait que le Groenland perd effectivement de la glace de manière régulière et que cela n'est pas étranger au réchauffement climatique d'origine anthropique.
Mais j'allais oublier, oui il nous reste monsieur Antoine et son navrant commentaire que je reprends ici car j'ai bien peur que beaucoup l'aient oublié tellement il est insignifiant :
1045. AntonioSan | 18/08/2020 @ 22:50 8sup (#1043), Comme si des glaciers en extension lors d’une glaciation ne velent pas…Je vous laisse le choix d'en rire ou d'en pleurer, personnellement le haussement d'épaules me convient parfaitement.
Qu'il y ait des glaciers qui vêlent en période de glaciation pourquoi pas, cependant n'importe qui ayant un minimum de connaissances (et d'intelligence aussi) comprendra que s'il y a glaciation c'est qu'il fait vraiment très très froid, et cela pour diverses raisons (voir Voyage à travers les climats de la Terre ou Les glaciers à l'épreuve du climat de préférence à Skyfall ou WUWT si l'on veut vraiment comprendre quelque chose) que je ne vais pas exposer ici. Le commentaire de monsieur Antoine tombe donc totalement à plat et représente un vulgaire non sequitur qui a sa place réservée sur Skyfall où personne ne viendra le pointer du doigt (on ne touche pas à la personne sacrée de monsieur Antoine)
Article by CNN exaggerates study’s implications for future Greenland ice loss with “point of no return” claim : https://climatefeedback.org/evaluation/article-by-cnn-exaggerates-studys-implications-for-future-greenland-ice-loss/
RépondreSupprimer