mardi 2 octobre 2018

La Suisse va avoir chaud, Benoit Rittaud l'avait presque prédit !

J'ai déjà à plusieurs reprises évoqué les prédictions calamiteuses de Benoit Rittaud, certains diront que j'insiste lourdement mais je pense nécessaire, voire indispensable, de rappeler régulièrement les errements de l'individu ; après tout les climatosceptiques ne se privent pas de leur côté pour remettre sans cesse sur le tapis des fake news comme « la température qui n'a pas évolué depuis x années » ou « Michael Mann qui a truqué ses courbes » ou « les mails du climategate qui montrent les manipulations des climatologues », etc. donc je ne vois pas pourquoi moi-même je n'insisterais pas quand il s'agit de true news !

Aujourd'hui je me focaliserai sur la pitoyable prédiction concernant un soi-disant abandon par l'OMM (Organisation Météorologique Mondiale) du réchauffement climatique, Benoit Rittaud osant écrire, dans L’Organisation météorologique mondiale enterre le réchauffement climatique :
En bon promoteur du développement durable, l’OMM est donc en train de recycler le gaz carbonique : la Terre ne se réchauffant plus, l’OMM passe aussi discrètement que possible à autre chose. Les +6°C en 2100 dont on nous parlait encore il y a peu sont passés par pertes et profits : la « Pause » dans la hausse des températures qui dure depuis plus de 15 ans est passée par là.
Et de conclure dans la foulée, sans transition :
Ainsi, qu’on se le dise : les carbocentristes ont désormais déserté le terrain du réchauffement climatique, au profit de l’acidification des océans. Et, je vous le disais en introduction, ma boule de cristal me l’avait prédit en janvier 2010.
Au passage, quand on suit le lien que Benoit Rittaud nous fournit naïvement, on s'aperçoit qu'il avait prévu, en janvier 2010, une chute « brutale » des températures pour les années à venir, ce que le premier commentateur, un dénommé Laurent Berthod, avait immédiatement relevé pour confirmer parce qu'il avait constaté dans le coin perdu où il habite que les hivers étaient un peu plus froids chaque année !

Benoit Rittaud aime se tirer des balles dans les deux pieds en rappelant à ses lecteurs ses malheureuses vaticinations sorties tout droit de ses hallucinations nocturnes.

Mais revenons à notre sujet concernant l'OMM qui aurait, d'après le devin (ou divin ?) Rittaud, « enterré le réchauffement climatique » au profit de l'acidification des océans ; cette dernière ne me parait pas particulièrement concerner nos amis Suisses, cependant il semblerait que le réchauffement climatique, lui, soit d'actualité et c'est la vice-secrétaire générale de...l'OMM, une certaine Elena Manaenkova, qui nous dit en substance, lors d'une interview dans letemps.ch :
Le changement climatique provoque des températures et des précipitations extrêmes. Heureusement, en Suisse, il n’y a pas eu de feu. C’est en partie grâce à MétéoSuisse: son application de prévision et ses alertes sur les risques de feu sont très efficaces.
Si la Suisse a donc été épargnée par les incendies de cet été ce n'est pas parce qu'il n'y aurait eu aucun risque d'incendie mais parce que la Suisse est un pays moderne doté d'instruments de prévention dont MétéoSuisse n'est qu'un des éléments (et j'imagine que les services d'intervention sont également à la pointe)

Et elle ajoute :
Les événements extrêmes de juin et juillet correspondent à la tendance générale dans le long terme du changement climatique dû à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre.
Ah bon ! Et que disait Benoit Rittaud, ou plutôt la boule de cristal de Benoit Rittaud ?
la Terre ne se réchauffant plus, l’OMM passe aussi discrètement que possible à autre chose.
Mais je dois rêver, alors je continue la lecture de ce que nous dit la vice-secrétaire générale de l'OMM qui est censée « passer discrètement à autre chose » :
Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que l’ensemble des décennies depuis 1850. 2017 a été l’une trois années les plus chaudes enregistrées et les températures globales étaient 1,1 degré plus élevées que le niveau préindustriel. Le réchauffement n’est toutefois pas uniforme sur la planète. La partie nord du globe chauffe plus vite que l’ensemble. La Suisse est 2 degrés plus chaude qu’en 1864 et pourrait encore se réchauffer de 3 à 5 degrés d’ici à 2100.
Et pour enfoncer le clou (dans le cercueil, symbolique, de Rittaud ?) :
Il faut s’attendre à ce que climat de la Suisse durant le XXIe siècle soit très différent de ce qu’il est aujourd’hui et de ce qu’il fut dans le passé. Les températures moyennes vont très probablement augmenter de plusieurs degrés en toutes saisons. Les périodes de temps chaud et les vagues de chaleur seront plus fréquentes, plus intenses et plus durables en été, alors que le nombre de journées et nuits froides en hiver devrait diminuer.
Les Suisses sont donc prévenus, et soit ils font confiance à Benoit Rittaud, et alors ils doivent s'inquiéter de l'acidification du lac Léman (le seul océan à la portée de nos amis helvètes), soit ils écoutent l'OMM et doivent s'attendre à avoir chaud et à dire adieu à leurs magnifiques glaciers.

Mais il est vrai que si j'étais à leur place j'aurais peut-être tendance à croire un voyant extra-lucide auquel sa boule de cristal n'a jamais fait défaut, ou si peu.




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