jeudi 25 octobre 2018

Michael Mann, la tête de turc d'Anthony Watts

Il existe une technique employée par les climatosceptiques qui semble avoir la vie dure, peut-être  « grâce » ou « à cause » de son efficacité sur les gogos qui avalent sans réfléchir ce qu'on leur raconte, il s'agit de la « Serengeti Strategy » qui consiste, pour un prédateur comme le lion, à tenter d'isoler une proie en particulier en la séparant du groupe, étant donné que le groupe est toujours plus fort face au prédateur alors qu'un individu isolé sera plus facilement attaqué et tué.

En l'occurrence la proie en question n'est autre que Michael Mann, sur lequel les climatosceptiques de tout poil s'acharnent depuis qu'il a démontré que les températures avaient très fortement progressé dès lors que la concentration en CO2 de l'atmosphère s'était elle-aussi grandement accrue suite à nos émissions (sans compter les émissions de CH4 ou de N2O)

Ainsi, pour la énième fois, Anthony Watts se fend d'un magnifique papier de désinformation à faire rougir Donald Trump himself, You can always tell a Mann, but you can’t tell him much – why tree ring data (and climatic conclusions from it) sucks, dans lequel il ouvre les hostilités par ce superbe dessin :

cartoonsbyjosh

Pour ceux qui ne maitrisent pas l'anglais, je traduis ce que Michael Mann est censé dire dans ce dessin : « Je suis tellement expert que je peux connaître la température du globe entier à tout moment de l'histoire avec seulement cet arbre. » ; et le commentaire conclut : « Quelle est la fiabilité de ces climatologues ? »

Pour résumer, on fait croire aux lecteurs que Michael Mann :
  • n'a utilisé qu'un arbre pour en inférer la température ;
  • qu'il s'agit de la température du globe entier ;
  • qu'il s'agit de toutes les époques depuis la création de la Terre.
Comme on le dit souvent, plus c'est gros et plus ça a de chance de passer.

Alors quand on est curieux on ne se contente pas d'un mauvais dessin fait avec le pied gauche d'un ignare qui a trouvé le bon filon pour arrondir ses fins de mois, on tente de se documenter un minimum, et pour cela quoi de mieux que d'aller voir directement à la source : Northern Hemisphere Temperatures During the Past Millennium: Inferences, Uncertainties, and Limitations (Températures de l'hémisphère nord au cours du dernier millénaire: inférences, incertitudes et limites)

Il s'agit à ma connaissance de la deuxième étude de Michael Mann, celle qui date de 1999 et qui a la première fois montré la fameuse courbe en crosse de hockey sur une période de 1000 ans (la première étude se contentait des derniers 600 ans) :

Figure 3. Millennial temperature reconstruction. (a) NH reconstruction (solid) and raw data (dotted) from AD 1000-1998. Smoothed version of NH series(thick solid), linear trend from AD 1000-1850 (dot-dashed) and two standard error limits (shaded) are also shown. (b) Power spectrum of the NH series based on full (AD 1000-1980) and pre-calibration (AD 1000-1901) intervals. Robustly estimated median and 90%, 95%, and 99% signi cance levels relative tored noise are shown [see Mann and Lees, 1996].

Ainsi rien que d'après le titre nous pouvons immédiatement rejeter les deux fausses affirmations suivantes :
  • il s'agit de la température du globe entier : NON, on parle de l'hémisphère Nord uniquement !
  • il s'agit de toutes les époques depuis la création de la Terre : NON, on parle des 1000 dernières années !

Alors qu'en est-il de la troisième affirmation selon laquelle Mann n'aurait utilisé qu'un arbre ?

Il suffit pour le savoir de lire quelques lignes de l'études et on est fixés :
Estimates of climate variability during past centuries must rely upon indirect "proxy" indicators-natural archives that record past climate variations. 
Les estimations de la variabilité climatique au cours des siècles passés doivent s'appuyer sur des indicateurs "proxys" indirects - des archives naturelles qui enregistrent les variations climatiques passées.
On parle donc de "proxys" au pluriel, ce qui signifie qu'on ne se concentre pas uniquement sur un seul, par exemple les cernes des arbres.
Recently, Mann et al [1998-henceforth "MBH98"] reconstructed yearly global surface temperature patterns back in time through the calibration of multiproxy networks against the modern temperature record.
Récemment, Mann et al [1998 - désormais "MBH98"] ont reconstitué les modèles de température de surface globale chaque année dans le temps grâce à la calibration de réseaux multiproxy par rapport aux données de température modernes.
C'est confirmé, on parle bien de "multiproxy", donc de plusieurs proxys.
We here apply the methodology detailed by MBH98 to the sparser proxy data network available prior to AD 1400, to critically revisit this issue, extending NH reconstructions as far back as is currently feasible. 
Nous appliquons ici la méthodologie détaillée par MBH98 au réseau de données proxy plus éparpillé disponible avant 1400, afin de réexaminer de manière critique cette question, en prolongeant les reconstructions de NH aussi loin que possible.
Mann n'élude en rien les limites des proxys : avant 1400 il reconnait que les proxys commencent à manquer, quelle surprise ! Et « aussi loin que possible » pour Watts cela doit vouloir dire « à la naissance de l'Univers » (autant exagérer quand on y est)
The multiproxy data network and instrumental temperature data used to calibrate it are discussed in detail by MBH98. 
Le réseau de données multiproxy et les données de température instrumentale utilisées pour le calibrer sont décrits en détail par MBH98.
Alors puisque nous y sommes allons voir la précédente étude de 1998 dans laquelle sont décrits les "proxys" utilisés :
We use a multiproxy network consisting of widely distributed highquality annual-resolution proxy climate indicators, individually collected and formerly analysed by many palaeoclimate researchers (details and references are available: see Supplementary Information). The network includes (Fig. 1a) the collection of annual resolution dendroclimatic, ice core, ice melt, and long historical records used by Bradley and Jones6 combined with other coral, ice core, dendroclimatic, and long instrumental records. 
Nous utilisons un réseau multiproxy constitué d’indicateurs climatiques de substitution à résolution annuelle de haute qualité et largement distribués, collectés individuellement et précédemment analysés par de nombreux chercheurs paléoclimatiques (des détails et des références sont disponibles: voir Informations complémentaires). Le réseau comprend (Fig. 1a) la collection de données historiques de résolution annuelle dendroclimatique, de carottes de glace, de fonte des glaces et de longues archives historiques utilisées par Bradley et Jones6 combinées avec d’autres archives de coraux, de carottes de glace, dendroclimatiques et instrumentales longues.
Figure 1 Données utilisées dans cette étude. a, Distribution des indicateurs indirects de résolution annuelle utilisés dans cette étude. Les reconstructions dendroclimatiques sont indiquées par les symboles ‘arbre’, icecore / icemeltproxies ’par les symboles ‘étoile’ et les coraux par les symboles 'C ’. Les enregistrements historiques longs et les séries de points de grille instrumentales sont représentés par des carrés (température) ou des diamants (précipitations). Les groupes de symboles «» indiquent les composantes principales des sous-réseaux denses en cernes, le nombre de symboles indiquant le nombre de composantes principales conservées. Les sites datant d’au moins 1820 (rouge), 1800 (bleu-vert), 1750 (vert), 1600 (bleu) et 1400 (noir). Les sites de contenu (par exemple, le fichier Quelccayaicecore) se composent de plusieurs indicateurs de proxy (par exemple, plusieurs des noyaux et des mesures d’isotope et d’accumulation du d18O)

Un seul petit arbre, vraiment ?
  • près d'une trentaine d'arbres répartis sur l'ensemble de la planète (sauf en Antarctique ou au Groënland, bizarre…) ;
  • une demi-douzaine de carottes de glace (aucune en Afrique ou en Australie, bizarre…) ;
  • cinq prélèvements coraliens (aucun sur les continents, bizarre…)
Il est vrai que comme nous le dit skepticalscience :
A critique of the hockey stick was published in 2004 (McIntyre 2004), claiming the hockey stick shape was the inevitable result of the statistical method used (principal components analysis). They also claimed temperatures over the 15th Century were derived from one bristlecone pine proxy record. They concluded that the hockey stick shape was not statistically significant.
Une critique de la crosse de hockey publiée en 2004 (McIntyre 2004) affirmait que la forme de la crosse de hockey était le résultat inévitable de la méthode statistique utilisée (analyse en composantes principales). Ils ont également affirmé que les températures jusqu'au 15ème siècle étaient dérivées d'un seul enregistrement "proxy" de pin aristé. Ils ont conclu que la forme de la crosse de hockey n’était pas statistiquement significative.
Mais voilà, peu après, en 2007, une équipe indépendante a essayé d'y voir clair et a publié l'étude Robustness of the Mann, Bradley, Hughes reconstruction of Northern Hemisphere surface temperatures: Examination of criticisms based on the nature and processing of proxy climate evidence qui confirmait assez bien la forme en crosse de hockey :
Our results show that the MBH climate reconstruction method applied to the original proxy data is not only reproducible, but also proves robust against important simplifications and modifications.
Nos résultats montrent que la méthode de reconstruction du climat MBH appliquée aux données indirectes d'origine est non seulement reproductible, mais également robuste face aux simplifications et modifications importantes.
Dans cette étude on peut admirer de nombreuses courbes en crosse de hockey semblables à celle de Mann, je ne vous en montrerai qu'une seule, si vous voulez voir les autres vous savez quoi faire :

Reconstitutions annuelles de la température moyenne de l'hémisphère Nord en utilisant uniquement des enregistrements proxy individuels - sans les résumés en composantes principales des données proxy (scénarios 2 et 3, décrits dans le texte; cf. tableau 2) .Blue - tous les enregistrements individuels pour 1404–1449 et 1450–1499 Mann / Bradley / Hughes (1998) réseaux proxy (réseau 1450-1499 utilisé pour reconstituer toute la période de 1450-1971) (scénario 2). Lightblue - tous les enregistrements individuels pour 1800-1820 du réseau proxy Mann / Bradley / Hughes (1998) utilisé pour reconstruire 1800-1971 (scénario 2). Vert - comme pour la courbe bleue, sauf que 15 disques de pin aristé / sétaire interrogés dans McIntyre / McKitrick (2005a / b) sont retirés de la liste des substituts (scénario 3). WA (ligne rouge), niveau de référence zéro et données instrumentales identiques à celles de la Figure 1

Comparons ce graphique avec la toute première courbe de Mann de 1998 dans MBH98 :

Figure 5 Reconstitutions temporelles (lignes continues) avec données brutes (lignes en pointillés). [...] b, pour la température moyenne (NH) de l'hémisphère Nord en °C. Dans les deux cas, la ligne zéro correspond à la moyenne d'étalonnage de 1902–80 de la quantité. Pour b, les données brutes sont présentées jusqu’en 1995 et les limites d’incertitude positive et négative à 2sigma sont représentées par les lignes pointillées claires entourant la reconstruction solide, calculées comme décrit dans la section Méthodes.

J'ai beau bien regarder, je ne vois pas vraiment de différences significatives entre ces deux graphiques, sachant qu'ils ont été établis à près de dix ans d'intervalle, MBH98 en...1998 et Wahl2007 en...2007 !

Moi je dis, chapeau monsieur Mann !


*****

Lire aussi :
Et si vous avez du temps à perdre :

11 commentaires:

  1. Finalement il est sympa ce mr Antoine, il vous fait plein de pub ! Une remarque est néanmoins amusante, celle sur le coté sceptique des sceptiques. Si je prends un troubaa, il n'y a pas plus convaincu que lui. A dire vrai, j'ai rencontré peu de climato dit sceptiques doutant du fait que l'homme ne soit responsable de rien. Leur discours change un peu, mais garde le même paradigme, durant un temps c'était que rien ne changeait (bagarre sur les chiffres), puis si ça change ce n'est pas de notre faute (variabilité naturelle), et enfin si ça trouve le changement est bon pour la planète (le verdissement et autre quelle serait la meilleure des températures. C'est tellement répétitif, que question scepticisme, ça en devient comique ! cordialement

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    1. Leur « scepticisme » est égal à leur « réalisme », c'est tout dire.

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  2. C'est assez amusant de constater que, 20 ans après, les publications MBH (98 et 99) sont encore défendues par quelques acharnés des contre-vérités en dépit des péripéties 2003 - 2010 qui ont donné raison aux deux canadiens (Steve McIntyre et Ross McKitrick) qui ont démonté ces courbes (et bien d'autres...) à cette époque !!
    Pourtant, dés 2006, les rapports Wegman et du NAS avaient donné 100% raison aux deux canadiens (pas besoin d'être climatologue pour des problèmes de statistiques) montrant 1°) les erreurs sur les données de base et les séries utilisées, 2°) l'incroyable méthodologie biaisée de l'analyse en composante principale utilisée par MBH avec un subtil décentrage qu'aucun statisticien ou mathématicien n'a jamais confirmé ou validé ou soutenu. Le NAS avait simplement ajouté que les résultats de MBH pourraient bien être bons puisque confirmés par d'autres études (indépendantes ?). Ce à quoi Wegman avait répondu : "I am baffled by the claim that the incorrect method doesn’t matter because the answer is correct anyway. Method Wrong + Answer Correct = Bad Science".
    En ce qui concerne les "études indépendantes", Wegman avait aussi montré que les climatologues formaient une sorte de secte ("clique") avec des gens qui se peer-reviewaient entre eux, des liens universitaires et d'édition, etc... C'est en lisant ce rapport en 2007 que j'ai compris que le mot "clique" était aussi un mot utilisé en américain ! Ce terme était très prescient puisqu'il a été ultérieurement validé par la diffusion des e-mails du ClimateGate qui ont confirmé qu'il existait bien une "équipe de hockey" faisant pression sur les éditeurs de revues scientifiques, obtenant la démission ou le renvoi d'éditeurs, organisant les peer-reviews, etc...

    C'est encore plus amusant de nous sortir comme "preuve" de la confirmation de la "crosse de hockey" la célèbre étude de Caspar/Amman - 2007 (https://ral.ucar.edu/projects/rc4a/millennium/refs/Wahl_ClimChange2007.pdf) qui a effectivement donné la preuve que cette courbe n'a aucune valeur statistique : il suffit de consulter l'étude à la page 64 qui donne les coefficients de détermination r² pour la vérification des différentes étapes de dates de la reconstruction (NH mean r² - Verification period) pour constater que ces coefficients sont tous voisins de zéro ! Cela signifie simplement l'absence de TOUTE corrélation entre la reconstruction réalisée et les séries de données de base, comme l'avaient déjà démontrée les deux canadiens 4 ans auparavant. Il suffit aussi de lire l'histoire de la publication de cette étude (deux ans pour être acceptée), les péripéties de sa prise en compte par le GIEC (qui a dû réviser ses procédures de dates de prise en compte des recherches pour ce faire), le fait qu'elle avait déjà été étudiée et infirmée en 2006 par le rapport Wegman avant sa publication, pour se rendre compte qu'elle n'avait rien d'indépendant et qu'il aura fallu deux ans et une pression de la revue Climatic Change pour que les auteurs fournissent ENFIN les coefficient r² dans la publication finale alors qu'ils n'avaient même pas été fournis au GIEC pour les revues et reviewers du rapport 2007 (AR4) : évidemment, ces coefficients ont mis un terme définitif au débat en confirmant que l'affirmation de MBH qu'il n'y avait eu aucune température supérieure aux valeurs actuelles pour l'hémisphère Nord durant les 1000 dernières années n'était absolument pas validée par cette étude.
    Ceux qui souhaiteraient connaître les détails de cette histoire rocambolesque n'ont qu'à lire (en anglais) le livre de A.W. MONTFORD, The Hockey STick illusion : cela vaut un vrai roman policier, mais ce n'est pas un roman !

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    1. C'est cela, oui.

      Tout ce blabla pour nous dire quoi en définitive ?

      Que la hausse des températures depuis le 19ème siècle n'a rien d'exceptionnel au regard des milliers d'années qui ont précédé ?

      Vous êtes j'imagine un partisan du prochain âge de glace qui ne saurait tarder à arriver, c'est cela ?

      Et vous nous montrerez dans quelle étude, revue par les pairs bien entendu, la courbe en crosse de hockey aurait été réfutée ; je parle en fait des multiples courbes actuelles qui ont remplacé celle de Mann de 98-99 qui finalement n'était pas si fausse que ça après tout.

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    2. Les études réfutant ces courbes ont été partiellements citées par vous-mêmes et ont paru dans des revues scientifiques peer-reviewées :
      - McIntyre/McKitrick 2003 Energy and Environment : Corrections to the Mann et. al. (1998) Proxy Data Base and Northern Hemispheric Average Temperature Series (https://journals.sagepub.com/doi/10.1260/095830503322793632)
      - McIntyre/McKitrick 2005 Geophysical Research Letter : Hockey sticks, principal components, and spurious significance (https://climateaudit.files.wordpress.com/2009/12/mcintyre-grl-2005.pdf)
      - McIntyre/McKitrick 2005 Energy and Environment : THE M&M CRITIQUE OF THE MBH98 NORTHERNHEMISPHERE CLIMATE INDEX: UPDATE ANDIMPLICATIONS (https://climateaudit.files.wordpress.com/2009/12/mcintyre-ee-2005.pdf)

      Plus les deux rapports résultant des analyses des "panels", Wegman et ses statisticiens d'une part, le "panel" de climatologues de la National Academy of Sciences d'autre par :
      - Rapport Wegman : https://www.cjoint.com/doc/19_11/IKektrDC63e_07142006-wegman-report.pdf
      - Rapport NAS Panel : https://climateaudit.files.wordpress.com/2009/12/nas-mm.pdf

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    3. Quant aux multiples courbes qui ont remplacé celles de MBH, vous constaterez en les examinant que 75% utilisent la célèbre série de pins Bristlecones que la NAS a indiqué erronée et ne devant pas être utilisée dans des reconstructions paléoclimatiques et d'autres séries de cernes d'arbres ou de sédiments sujettes à caution !
      Ainsi que je l'ai indiqué dans le commentaire suivant, il suffit de regarder le "plat de spaghettis" (les courbes qui ont remplacé MBH98 et 99) pour conclure que la paléoclimatologie a encore des progrès à faire pour la reconstruction des températures passées...

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    4. Très amusant votre utilisation du terme "tout ce blabla pour nous dire quoi" après nous avoir sorti une tonne d'écrits essayant de remettre "l'équipe de hockey" en course, plusieurs pages pour nous "réfuter" la caricature de Josh, etc...

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    5. Enfin quelques commentaires complémentaires :
      - La climatologie officielle (celle du GIEC) a des conséquences politiques importantes et discutables : admettez que certains s'en inquiètent et essaient de comprendre sur quoi elle repose !
      - La "crosse de hockey" n'a AUCUN RAPPORT avec le climat actuel et futur. Qu'elle soit vraie ou fausse, cela ne change rien à la véracité ou non de l'effet de serre, de l'impact humain actuel sur cet effet de serre,... qui n'est pas de la climatologie mais de la physique !
      - La "crosse de hockey", qui n'a aucune valeur de preuve dans un sens ou l'autre pour les climats actuel et futur, a TOUT DE MEME été choisie en 2001 par le GIEC comme outil de promotion d'un certain alarmisme autour du réchauffement en cours et il nous l'a servie en long en large et en travers. Qu'il ne s'en prenne qu'à lui-même si cela se retourne contre lui !

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  3. Les études paléoclimatiques, celles du GIEC comme bien d'autres, et particulièrement celles utilisant les cernes d'arbres, sont TOUTES à prendre avec beaucoup de précautions, même avec d'autres proxies ou multiproxies ! La corrélation des proxies avec les températures locales est déjà difficile à déterminer, mais, en outre, beaucoup de climatologues les utilisent corrélées avec des températures "distantes" (jamais compris comment cela pouvait fonctionner !). En outre, le problème de la "divergence" (décroissance des cernes depuis les années 1960 en contradiction avec les températures) demande encore à être expliqué et à valider que ce phénomène n'est pas lié à une absence de corrélatipon directe avec la température, actuellement ou dans le passé. Bref, la science n'est pas close, même en dendroclimatologie !
    Le "plat de spaghettis" donné dans cet article et fourni par le rapport 4 du GIEC en est un bon exemple : qu'est ce que l'on peut tirer de ce fouillis de courbes dans tous les sens, se contredisant pour chaque période et pouvant expliquer tout et son contraire ? Un salmigondis scientifique sans aucune valeur...
    Enfin, perdre autant de temps et d'écrit pour "debunker" (réfuter) un dessin caricatural (Josh) sur le mono-arbre de Michael Mann, comme si c'était une étude publiée dans une revue scientifique (cela me rappelle Sylvestre Huet avec ses réfutations du livre d'Allègre : le bidouillage de courbe d'Allègre cloué au pilori en ne disant rien des tripatouillages de Keith Briffa et du GIEC pour le 3ème rapport de 2001 et le "Hide the decline" du ClimateGate !) ne change rien au fond du problème : Michael Mann a bien reconstitué les températures moyennes de l'hémisphère Nord pour la période temporelle la plus lointaine avec une série de données limitée à 1 arbre bien localisé. Difficile de dire sur ces bases que les températures de l'époque étaient bien inférieures à celles d'aujourd'hui !
    Evidemment, pour vérifier tout cela, il ne faut pas se limiter à LIRE l'étude publiée ! Il faut essayer de la REPLIQUER, c'est-à-dire télécharger les données brutes utilisées (quand on peut les obtenir) et les traiter selon la méthodologie décrite (quand elle l'est, ce qui n'est pas le cas de MBH98 et MBH99 où elle n'est expliquée que partiellement). C'est ainsi que les multiples erreurs de ces deux études ont été trouvées, qu'on a découvert la singulière utilisation de l'Analyse en Composante principale qui avait été mise en oeuvre et que l'on n'a jamais encore réussi à répliquer ces deux études, pas plus les deux canadiens que Casper et Amman, alors que c'était ce qu'ils cherchaient à faire...
    Pour mon compte, ce que je pense d'études non réplicables : par définition même, CE N'EST PAS DE LA SCIENCE !

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    1. Magnifique Gish Gallop que ce commentaire ainsi que les 4 autres plus l'initial qui annonçait la couleur !

      Manifestement on ne vous fera pas changer d'opinion, du moment que les faits contredisent ce que vous croyez alors tous les moyens sont bons pour discréditer les travaux des scientifiques qui sont évidemment pour vous des crétins ou des vendus aux énergies renouvelables et/ou au nucléaire.

      Au passage je ne vois pas dans mon billet le moindre « plat de spaghettis » qui serait censé remplacer la courbe de Mann de 98-99, ce qui montre votre grande connaissance du sujet ; le « plat de spaghettis » a été appelé ainsi pour désigner les nombreux modèles climatiques qui utilisent différents scénarios pour faire des projections dans le FUTUR, alors que la courbe de Mann et celles qui lui ont succédé représentent le PASSE et n'ont aucune apparence d'un quelconque plat de nouilles.

      Vous mélangez tout et faites de grossiers amalgames, le seul fait de citer le fumeux climategate suffit à considérer tout votre laïus comme de la propagande climatosceptique de bas étage qui a été à de multiples reprises réfutée sans que vous vous en rendiez compte, ce que Paul Krugman appelle les idées zombies en parlant de l'économie mais aussi du climat, ces idées qui ont été tuées mais qui reviennent régulièrement sur le tapis.

      Pour reprendre vos propres mots, tout ce que vous avez écrit au-dessus CE N'EST PAS DE LA SCIENCE ! C'est de l'idéologie régurgitée comme un perroquet répète les mots qu'il a entendus sans (ou en croyant) en comprendre le sens.

      Vous pouvez continuer à déblatérer et insulter les scientifiques comme Mann et tous les autres (et ils sont très nombreux) mais il est peu probable que je vous réponde, on ne parle pas à un mur et on cherche encore moins à le convaincre.

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    2. Vous ne connaissez pas le "plat de spaghettis" ? Vous ne vous êtes pas beaucoup documenté avant de rédiger vos deux articles dessus : ce "plat" est connu de tous ceux qui ont un peu étudié la question et suivi l'AR4/FAR de 2007 (c'est là qu'il est apparu) et représente les courbes qui ont remplacé pour le GIEC la crosse de hockey de l'AR3/TAR de 2001.
      Il fait partie du "blabla" et du "laïus" copié-collé-traduit de votre article précédent du 30 avril 2018 auquel mon commentaire aurait dû s'adresser (https://sogeco31.blogspot.com/2018/04/la-courbe-en-crosse-de-hockey-de.html). L'image est en https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/Fig5-07-1024x639.jpg en version AR5 2013. La version du "spaghetti graph" de l'IPPC TAR/AR4 est celle-ci : https://climateaudit.files.wordpress.com/2009/09/fig6_10spaghetti.jpg.

      Comme vous le constatez, ces graphes sont d'une clarté et d'un cohérence limpides avec les 15 à 18 courbes paléoclimatiques mélangeant des études dépendantes des membres de l'équipe de hockey dont 3 ou 4 de Mann, des études indépendantes (Moberg, Ljunquist, ...) et des températures instrumentales. On y voit parfois un maximum climatique médiéval, mais aussi parfois un minimum médiéval, des températures qui remontent à partir de l'an 1500, d'autres à partir de 1900, etc... Le GIEC aurait mieux fait de s'abstenir de produire ce "salmigondis" sans queue ni tête ! On retrouve même, bien cachée, la courbe MBH99 dans ce fatras (version AR4). Ce "spaghetti graph" n'est que caricature de la conclusion évidente : s'il y a un domaine où il n'y a pas de consensus, c'est bien la paléoclimatologie !

      Si vous aviez pris le temps de vous documenter avant de rédiger vos articles sur la "crosse", vous auriez consulté les sources de la controverse scientifique, à savoir RealClimate et ClimateAudit, où vous auriez trouvé tous les échanges et arguments de chaque camp entre 2005 et 2010. Vous auriez alors appris les particularités des séries de proxies comme les pins Bristlecone, les Foxtails, les Polar Urals, les Yamal, les Tornetrask pour les cernes d'arbres, la série Zhu/Shan pour les chutes de neige en Chine, la série de Dunde pour les carottes de glace, la série de Tiljander pour les sédiments, etc... soigneusement sélectionnées (cherrypicking) par certains paléoclimatologues, la manière de faire une Analyse en Composante Principale décentrée qui permet de produire des courbes en crosse de hockey même avec des données aléatoires (red noise), le conflit d'intérêt des "lead authors" qui supervisent la rédaction du chapitre du rapport Paleoclimat du GIEC alors que leurs propres études y sont examinées, revisées et intégrées (Michael Mann en 2001 et Keith Briffa en 2007) et beaucoup d'autres choses encore dont l'histoire rocambolesque de la publication que vous mettez en exergue dans votre article ci-dessus (Robustness of the Mann, Bradley, Hughes reconstruction of Northern Hemisphere surface temperatures) pour prétendument valider la crosse de hockey.

      Après ce tour d'horizon, vous auriez eu du mal à soutenir une conclusion autre que celle-ci :

      - L'étude MBH99 a été réfutée par 3 publications de McIntyre/McKitrick (citées dans un commentaire précédent)
      - Les publications précédentes de réfutation ont été confirmées par deux rapports d'expertise (Wegman et NAS cités dans un commentaire précédent)
      - L'étude 2007 Caspar/Amman publiée dans Climatic Change émule la courbe MBH99 en produisant des taux de corrélation r² quasi-nuls pour toutes les tranches temporelles confirmant l'absence totale de corrélation températures reconstruites vs séries de proxies étudiées
      - L'étude MBH99 est donc invalidée et devrait être retirée de la publication et ne plus faire l'objet de références !

      Bon courage et bonne continuation à votre croisade antis(c)eptique ! C'est d'actualité en ce moment, elle peut être utile...

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