La collection Atlas aux Editions Autrement propose une sous-section Atlas/Monde dans laquelle on peut trouver le livre Atlas du climat, sous-titré Face aux défis du réchauffement climatique, dont les auteurs sont François-Marie Bréon et Gilles Luneau, assistés de Hugues Piolet pour la cartographie.
On connait bien ici Bréon, qui a eu la gentillesse de publier un billet concernant un désinformateur bien connu et dont je ne parlerai pas aujourd'hui (on va lui laisser un peu de répit), par contre Luneau était pour moi jusqu'ici un parfait inconnu ; je l'avais peut-être vu à la télé, lu dans un journal ou entendu à la radio mais sans pouvoir m'en souvenir, pourtant il s'agit d'un journaliste, écrivain et réalisateur particulièrement actif si j'en juge par sa fiche Wikipédia. Il est en effet l'auteur d'une importante bibliographie et filmographie (24 livres recensés, incluant l'Atlas du climat, et pas moins de 10 films dont la moitié réalisés en coopération) et semble principalement concerné par le monde paysan (il a co-écrit 8 ouvrages avec José Bové !)
Ce qu'il convient d'ailleurs de relever, au passage, c'est que si je ne me trompe pas Bréon serait plutôt partisan de l'agriculture industrielle, avec notamment l'usage du glyphosate qu'il défend, alors que je pense que Luneau ne serait pas tout à fait d'accord avec lui sur cette question si j'en juge par les livres qu'il a écrits (et avec qui il les a écrits…), ce qui signifie qu'on peut ne pas être sur la même longueur d'onde sur un sujet spécifique qui peut faire polémique en divisant jusqu'aux spécialistes et se retrouver en parfaite harmonie sur un autre qui ne fait pas débat dans la communauté scientifique (les seuls débats ayant lieu sur des blogs de gens dont le climat est loin d'être le domaine d'expertise)
Pour en revenir à l'Atlas lui-même, il s'agit d'un livre agréable à lire, comme tous les livres de cette collection ; il est divisé en quatre parties contenant près de quarante thèmes tous lisibles sur les deux pages qui vous font face, ce qui en facilite grandement la lecture.
Les quatre parties sont les suivantes :
Si vous voulez mon avis pour l'avenir, du moins dans les décennies à venir, c'est le collectif qui va l'emporter en imposant ses choix aux politiques, mais ce ne sera pas vraiment dans la bonne direction.
Ce n'est que mon opinion et je la partage.
On connait bien ici Bréon, qui a eu la gentillesse de publier un billet concernant un désinformateur bien connu et dont je ne parlerai pas aujourd'hui (on va lui laisser un peu de répit), par contre Luneau était pour moi jusqu'ici un parfait inconnu ; je l'avais peut-être vu à la télé, lu dans un journal ou entendu à la radio mais sans pouvoir m'en souvenir, pourtant il s'agit d'un journaliste, écrivain et réalisateur particulièrement actif si j'en juge par sa fiche Wikipédia. Il est en effet l'auteur d'une importante bibliographie et filmographie (24 livres recensés, incluant l'Atlas du climat, et pas moins de 10 films dont la moitié réalisés en coopération) et semble principalement concerné par le monde paysan (il a co-écrit 8 ouvrages avec José Bové !)
Ce qu'il convient d'ailleurs de relever, au passage, c'est que si je ne me trompe pas Bréon serait plutôt partisan de l'agriculture industrielle, avec notamment l'usage du glyphosate qu'il défend, alors que je pense que Luneau ne serait pas tout à fait d'accord avec lui sur cette question si j'en juge par les livres qu'il a écrits (et avec qui il les a écrits…), ce qui signifie qu'on peut ne pas être sur la même longueur d'onde sur un sujet spécifique qui peut faire polémique en divisant jusqu'aux spécialistes et se retrouver en parfaite harmonie sur un autre qui ne fait pas débat dans la communauté scientifique (les seuls débats ayant lieu sur des blogs de gens dont le climat est loin d'être le domaine d'expertise)
Pour en revenir à l'Atlas lui-même, il s'agit d'un livre agréable à lire, comme tous les livres de cette collection ; il est divisé en quatre parties contenant près de quarante thèmes tous lisibles sur les deux pages qui vous font face, ce qui en facilite grandement la lecture.
Les quatre parties sont les suivantes :
- Le fonctionnement du climat
- Quand l'homme perturbe le climat
- Les impacts du réchauffement climatique
- Le temps de l'action
Comme on le voit Bréon et Luneau ne perdent pas de temps à expliquer la façon dont le climat se comporte, d'autres livres bien plus épais le font très bien (par exemple Climats passé présent futur ou Climatologie et paléoclimatologie qui s'adressent à un public plus averti), ils se contentent d'en tracer les grandes lignes dans la première partie au travers de sept thèmes dont l'équilibre énergétique, la circulation océanique et le cycle du carbone.
L'essentiel du livre est destiné à répondre en fait au sous-titre de cet atlas : quels sont les défis auxquels nous faisons face et quelles réponses y apporter éventuellement ?
Les défis nous les connaissons, on citera l'exemple de la hausse des températures qui entrainera des conséquences telles que des événements extrêmes plus fréquents et/ou plus violents, des submersions de terres côtières, une perte de la biodiversité, une baisse des rendements agricoles et des impacts sur la santé (liste non exhaustive)
Le livre se termine avec le problème de la mise en pratique des actions à entreprendre, et ce n'est pas la plus optimiste…
Mais je voudrais terminer ce billet en parlant du tout dernier thème abordé par Bréon et Luneau, à savoir « La révolution des modes de vie est-elle possible ? »
On sait que Bréon (ainsi d'ailleurs qu'Aurélien Barrau) a été accusé par un certain nombre d'abrutis d'être « contre la démocratie » ; en voici deux exemples, mais il y en a bien d'autres :
Re: analyse d'une conférence de Francois Gervais
par troubaa le Dim 24 Fév - 17:58
[…]
Pour Bréon […] venant d'un idéologue prônant l'éco-fascisme […]
Et celui-ci :
François-Marie Bréon (bien connu de nos services pour estimer que la question climatique s’oppose à la démocratie)
Le dernier cité avait osé écrire un billet dans lequel on pouvait lire :
Les projets de dictature écologiste avancent désormais à visages découverts, et les garde-fous sociétaux n’opèrent plus : impossible d’éviter ce constat en lisant le titre de l’interview du climatologue François-Marie Bréon dans Libération du 29/07 : « La lutte pour le climat est contraire aux libertés individuelles ».
« Fascisme » et « dictature », voilà des termes que les auteurs de ces extraits n'ont pas l'air de bien comprendre, mais il faut dire, à leur décharge, que parfois on n'hésite pas à les qualifier, eux, de « négationnistes », sauf que ce mot, s'il est suivi du qualificatif adéquat, prend tout son sens : des négationnistes climatiques, c'est-à-dire des gens qui nient soit la réalité du réchauffement climatique, soit sa dangerosité, contrairement à l'évidence de plus en plus manifeste au fur et à mesure que le temps passe et que la science progresse ; un jour l'expression de « négationnisme climatique » entrera dans les mœurs car il ne sera plus possible de nier, mais ce jour n'est pas encore arrivé, car ce qui s'est passé il y a plus de 70 ans est encore trop frais dans nos mémoires, alors contentons-nous d'appeler « ces gens » des climatosceptiques pour rester politiquement correct.
Mais qualifier Bréon de fasciste ou de dictateur est une toute autre histoire.
Evidemment il n'est ni l'un ni l'autre et ne prône pas un régime anti-démocratique, bien au contraire, et l'explication se trouve dans la dernière partie de son livre.
Ce qui nous arrive est une maladie du « mode de vie », nous sommes accros, depuis plus d'un siècle, à ce que l'on appelle la société de consommation essentiellement basée sur l'énergie, et donc sur la production de cette énergie.
Pendant longtemps cette énergie a été produite presque uniquement à base de ressources fossiles, d'abord le charbon, puis le pétrole et le gaz (je ne sais pas dans quel ordre pour ces deux, si vous avez une idée…), sans que nous ayons jamais pu nous passer d'aucune d'elles : nous continuons aujourd'hui à extraire du charbon, du pétrole et du gaz, et ce n'est pas près de s'arrêter, même si la production risque fort de ne pas suivre la demande (le pic pétrolier est d'après certains une question de capacités d'extraction insuffisantes, les coûts de production allant également en augmentant pour aller chercher des gisements toujours plus onéreux à exploiter)
Bref, comme il est difficile, voire impossible, pour un drogué de se passer de sa dose quotidienne, comme il est difficile, voire impossible, à une personne obèse de perdre du poids en limitant son ingestion journalière de nourriture, comme il est difficile, voire impossible, à un alcoolique/un fumeur/un joueur/un acheteur compulsif/etc. de limiter son addiction, sans parler de carrément la stopper, de la même façon il est extrêmement difficile de baisser volontairement son mode de vie sous prétexte de « sauver la planète » (évidemment ce n'est pas la planète qu'il faut sauver, faites un effort pour comprendre)
C'est là que Bréon et Luneau, dans cette ultime partie de leur livre, évoquent la possibilité de deux « villes » dont l'agencement permettrait de « lutter contre le réchauffement climatique » ; quand on parle de ville bien sûr il faut entendre décisions politiques, puisque la politique est la science de la cité, c'est-à-dire de la ville, mais la ville comprise dans son sens le plus large, synonyme d'Etat.
Les auteurs distinguent deux villes :
- La ville intelligente, qui « relève d'une vision technologique du monde » avec une approche top-down (du sommet vers la base, donc plus ou moins imposée à cette dernière) ;
- L'écoville, qui « s'appuierait à la fois sur les démarches individuelles […] et sur les visions collectives du futur », avec pour celle-ci une approche bottom-up (depuis la base en direction du haut)
Et c'est là que nos deux auteurs esquissent le problème réel quand il ajoutent :
Les deux chapelles mêlent des aspects « bisounours » du climato-politiquement correct et d'autres dictatoriaux.
Ce n'est en réalité rien d'autre que ce qui se passe actuellement et s'est toujours passé de tout temps depuis que les Etats existent : même en démocratie on trouve des aspects « dictatoriaux » dont les plus flagrants sont...les impôts et taxes que chacun doit payer !
De là à qualifier tous les gouvernements, sans exceptions, de dictatures, il y a quand même un sacré pas que quelques personnes n'hésitent pourtant pas à franchir sans réfléchir à ce qu'il disent.
Bréon et Luneau ajoutent dans la foulée :
De tout temps, la ville fut le miroir d'un rapport de force politique. L'envisager comme une expression de la liberté, comme le laissent penser ces approches, est une dangereuse illusion […] De fait une norme en remplace toujours une autre.
Ils terminent en opposant deux facteurs qu'ils jugent essentiels :
le pouvoir déstabilisateur des jeux financiers internationauxet
le pouvoir de la contestation socialeEt ils concluent
L'avenir dira ce qui comptera dans cette vision de la ville durable écosystémique : l'individu ou le collectif, l'intérêt économique ou le dialogue croissance-décroissance...Ce livre ayant été imprimé en janvier 2018, il est évident que les Gilets jaunes ne pouvaient pas être évoqués, pourtant on peut les distinguer en filigrane, et ce n'est pas fini.
Si vous voulez mon avis pour l'avenir, du moins dans les décennies à venir, c'est le collectif qui va l'emporter en imposant ses choix aux politiques, mais ce ne sera pas vraiment dans la bonne direction.
Ce n'est que mon opinion et je la partage.
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