Début novembre de l'année dernière Régis Crépet nous avait gratifié de ses prévisions saisonnières concernant l'hiver à venir, malheureusement je n'arrive pas à retrouver sur la chaine Météo son bulletin dans lequel il disait notamment (comme je le relevais dans L'art divinatoire de Régis Crépet)
En tout cas peu de temps auparavant, le 16 octobre 2018, j'écrivais un billet intitulé L'hiver sera doux dans lequel je m'aventurais, deux semaines donc avant Régis Crépet, à faire mes prévisions toutes personnelles.
Mais je précisais bien, vers la fin de mon billet :
Evidemment il y aura toujours des « coups de froids » en plein hiver, même en 2100 quand la température globale de la planète aura augmenté de quatre ou cinq degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, mais les hivers en général ne seront plus ce qu'ils étaient, et nous pourront clamer comme Villon « mais où sont les neiges d'antan ? » même si la neige continuera de tomber, parfois même en abondance (vous savez, une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, donc entraine des précipitations de pluie ou de neige plus importantes)
Donc je prévoyais, en misant sur les probabilités davantage que sur ma connaissance de la météo qui est plus que limitée, un hiver doux quand Régis Crépet, lui, prédisait un hiver « plutôt froid » ; alors que s'est-il réellement passé, maintenant que l'hiver est terminé et que nous pouvons en faire le bilan ? (on parle bien sûr de l'hiver météorologique qui va de début décembre à fin février)
Voyons tout d'abord ce que nous en dit Météo France dans Hiver 2018-2019 marqué par la douceur (un titre qui déjà nous donne une piste...) :
Donc l'hiver se classe chez nous, en France, « parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du XXe siècle », je répète pour le cas où vous n'auriez pas été plus loin que « mois de janvier conforme à la saison » et que vous en auriez déduit que l'hiver 2018-2019 était tout ce qu'il y a de plus « normal ».
Nous avons davantage de précisions dans le dossier intitulé Bilan climatique de l'hiver 2018-2019 qui nous montre ce graphique :
Ce graphique devrait plaire à phi et/ou au fritz qui apparemment ne jurent que par les températures absolues (voir ce fil de commentaires) en criant haro sur les anomalies de températures, ils verront que les températures mentionnées sont celles relevées dans 30 stations métropolitaines dont on a fait la moyenne ; évidemment cet exercice a ses limites, on peut l'envisager dans un pays comme la France où il y a un nombre relativement élevé de stations fournissant des données fiables malgré leurs divergences d'avec les températures prises dans sa voiture ou relevées dans son jardin avec les moyens du bord, cependant on ne peut pas l'appliquer à l'ensemble de la planète qui présente de très nombreuses zones non couvertes par des stations météo, ce qui entrainerait une incertitude beaucoup trop grande (mais allez expliquer cela à certains)
Ainsi on voit bien d'après ce graphique ce que nous avons tous ressenti dans notre vécu quotidien, à savoir décembre plutôt doux, janvier plutôt froid et février carrément bien plus chaud que ce que devrait être un hiver « normal » (la normale étant la moyenne de la période de référence 1981-2010)
On notera que janvier, bien qu'étant « plutôt froid », a quand même enregistré des pointes au-dessus de la normale, alors que février dans son ensemble est très largement au-dessus de la normale pour les maximales de la journée, les minimales étant un peu plus fraiches à cause d'une nébulosité nocturne déficiente.
Mais ne nous contentons pas de notre point de vue franchouillard et prenons un peu d'altitude avec le site data.giss.nasa.gov et ces trois cartes représentant chaque mois de l'hiver qui vient de passer :
Que constatons-nous ?
Tout d'abord les écarts (ou anomalies) de températures de chaque mois par rapport à la période de référence 1881-1910 :
La constatation que l'on peut faire, sur une période de trois mois seulement, est surtout que la température globale a très peu varié, ce qui signifie que l'atmosphère de la planète, dans son ensemble, présente peu ou prou toujours la même température ; par ailleurs les échanges entre l'atmosphère et les autres « réservoirs » que sont l'hydrosphère (les océans), la lithosphère (les sols), la biosphère (le monde vivant) et la cryosphère (le monde glacé) sont sur cette période très courte de toute évidence très limités, le plus important étant le phénomène ENSO, et l'on sait que nous avons actuellement un très faible El Niño qui ne peut pas donner à l'atmosphère beaucoup de la chaleur prise à l'océan.
Tout cela pour dire que quand il fait chaud à un endroit particulier de la Terre il fait froid ailleurs, et réciproquement.
Ainsi, le froid exceptionnel du nord des Etats-Unis (voir meteo-paris) ne signifie pas que le réchauffement climatique est une invention des Chinois pour ruiner l'économie américaine, tout comme la chaleur exceptionnelle dont les Australiens ont souffert cet hiver (l'été pour eux, voir lepoint), et qui est bien visible notamment sur la carte de janvier, ne prouve en rien la réalité de ce même réchauffement climatique.
On notera que quand il faisait extrêmement chaud en Australie au même moment il faisait nettement plus froid que la normale au sud de l'Amérique du Sud.
Autre remarque, la situation relevée par Météo France, qui concernait donc uniquement notre territoire métropolitain, est confirmée au niveau européen ; on voit par exemple qu'en janvier, mois le plus froid pour nous, la Scandinavie a elle aussi été touchée par des températures clairement au-dessous des normales saisonnières ; de la même façon, février, qui a été bien plus chaud que la normale pour nous, l'a aussi été pour toute l'Europe sans exception.
Ce constat nous amène à donner quelque légitimité à notre organisme national, Météo France, quant à ses relevés de températures que certains contestent en prenant la leur non pas dans leur fondement mais dans leur voiture ou au fond de leur jardin, en constatant de gros écarts avec les données officielles ; on ne le leur dira pas, mais ils feraient mieux de s'occuper de leurs affaires plutôt que d'essayer de jouer les pros avec leurs instruments made in China achetés chez Cdiscount.
Bref, pour résumer, ma prédiction d'octobre 2018 s'est avérée, je ne sais pas si c'est pour les raisons que j'ai invoquées mais le résultat est là, et comme je le disais à l'époque :
[…] on envisage peut-être l'arrivée du vrai froid pour la fin du mois [de novembre] ou en tout cas le début du mois de décembre avec l'arrivée possible d'un vent d'est.Mais je me souviens très bien qu'il prévoyait un hiver globalement « plus froid que la normale », en tout cas si un lecteur arrive à retrouver cette prédiction qu'il veuille bien me le faire savoir (ma mémoire me fait peut-être défaut) et j'apporterais une correction ici même.
En tout cas peu de temps auparavant, le 16 octobre 2018, j'écrivais un billet intitulé L'hiver sera doux dans lequel je m'aventurais, deux semaines donc avant Régis Crépet, à faire mes prévisions toutes personnelles.
Mais je précisais bien, vers la fin de mon billet :
vous avez compris que tout ce qui précède n'était qu'un pastiche, n'est-ce-pas ?Je ne suis en effet pas devin et à l'époque je n'avais fichtrement aucune idée de ce que serait l'hiver à venir, cependant j'ai quand même quelques notions très vagues en climatologie et je sais que les climatologues prévoient, avec le réchauffement climatique, des hivers plus doux au fur et à mesure que le temps passe ; les automnes finissent plus tard et les printemps commencent plus tôt, ce qui nous donne des hivers plus courts et par voie de conséquence plus doux.
Evidemment il y aura toujours des « coups de froids » en plein hiver, même en 2100 quand la température globale de la planète aura augmenté de quatre ou cinq degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, mais les hivers en général ne seront plus ce qu'ils étaient, et nous pourront clamer comme Villon « mais où sont les neiges d'antan ? » même si la neige continuera de tomber, parfois même en abondance (vous savez, une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, donc entraine des précipitations de pluie ou de neige plus importantes)
Donc je prévoyais, en misant sur les probabilités davantage que sur ma connaissance de la météo qui est plus que limitée, un hiver doux quand Régis Crépet, lui, prédisait un hiver « plutôt froid » ; alors que s'est-il réellement passé, maintenant que l'hiver est terminé et que nous pouvons en faire le bilan ? (on parle bien sûr de l'hiver météorologique qui va de début décembre à fin février)
Voyons tout d'abord ce que nous en dit Météo France dans Hiver 2018-2019 marqué par la douceur (un titre qui déjà nous donne une piste...) :
Malgré un mois de janvier conforme à la saison, l'hiver 2018-2019 se classe parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du XXe siècle.Waouh (wouah si vous êtes anticonformiste ou mazette si vous êtes plutôt vieux jeu) !
Donc l'hiver se classe chez nous, en France, « parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du XXe siècle », je répète pour le cas où vous n'auriez pas été plus loin que « mois de janvier conforme à la saison » et que vous en auriez déduit que l'hiver 2018-2019 était tout ce qu'il y a de plus « normal ».
Nous avons davantage de précisions dans le dossier intitulé Bilan climatique de l'hiver 2018-2019 qui nous montre ce graphique :
Evolution des températures minimales et maximales et écarts par rapport à la normale. |
Ce graphique devrait plaire à phi et/ou au fritz qui apparemment ne jurent que par les températures absolues (voir ce fil de commentaires) en criant haro sur les anomalies de températures, ils verront que les températures mentionnées sont celles relevées dans 30 stations métropolitaines dont on a fait la moyenne ; évidemment cet exercice a ses limites, on peut l'envisager dans un pays comme la France où il y a un nombre relativement élevé de stations fournissant des données fiables malgré leurs divergences d'avec les températures prises dans sa voiture ou relevées dans son jardin avec les moyens du bord, cependant on ne peut pas l'appliquer à l'ensemble de la planète qui présente de très nombreuses zones non couvertes par des stations météo, ce qui entrainerait une incertitude beaucoup trop grande (mais allez expliquer cela à certains)
Ainsi on voit bien d'après ce graphique ce que nous avons tous ressenti dans notre vécu quotidien, à savoir décembre plutôt doux, janvier plutôt froid et février carrément bien plus chaud que ce que devrait être un hiver « normal » (la normale étant la moyenne de la période de référence 1981-2010)
On notera que janvier, bien qu'étant « plutôt froid », a quand même enregistré des pointes au-dessus de la normale, alors que février dans son ensemble est très largement au-dessus de la normale pour les maximales de la journée, les minimales étant un peu plus fraiches à cause d'une nébulosité nocturne déficiente.
Mais ne nous contentons pas de notre point de vue franchouillard et prenons un peu d'altitude avec le site data.giss.nasa.gov et ces trois cartes représentant chaque mois de l'hiver qui vient de passer :
Anomalies de températures pour le mois de décembre 2018 par rapport à la période de référence 1881-1910. |
Anomalies de températures pour le mois de janvier 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910. |
Anomalies de températures pour le mois de février 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910. |
Que constatons-nous ?
Tout d'abord les écarts (ou anomalies) de températures de chaque mois par rapport à la période de référence 1881-1910 :
- décembre 2018 : +1,16
- janvier 2019 : +1,30
- février 2019 : +1,20
La constatation que l'on peut faire, sur une période de trois mois seulement, est surtout que la température globale a très peu varié, ce qui signifie que l'atmosphère de la planète, dans son ensemble, présente peu ou prou toujours la même température ; par ailleurs les échanges entre l'atmosphère et les autres « réservoirs » que sont l'hydrosphère (les océans), la lithosphère (les sols), la biosphère (le monde vivant) et la cryosphère (le monde glacé) sont sur cette période très courte de toute évidence très limités, le plus important étant le phénomène ENSO, et l'on sait que nous avons actuellement un très faible El Niño qui ne peut pas donner à l'atmosphère beaucoup de la chaleur prise à l'océan.
Tout cela pour dire que quand il fait chaud à un endroit particulier de la Terre il fait froid ailleurs, et réciproquement.
Ainsi, le froid exceptionnel du nord des Etats-Unis (voir meteo-paris) ne signifie pas que le réchauffement climatique est une invention des Chinois pour ruiner l'économie américaine, tout comme la chaleur exceptionnelle dont les Australiens ont souffert cet hiver (l'été pour eux, voir lepoint), et qui est bien visible notamment sur la carte de janvier, ne prouve en rien la réalité de ce même réchauffement climatique.
On notera que quand il faisait extrêmement chaud en Australie au même moment il faisait nettement plus froid que la normale au sud de l'Amérique du Sud.
Autre remarque, la situation relevée par Météo France, qui concernait donc uniquement notre territoire métropolitain, est confirmée au niveau européen ; on voit par exemple qu'en janvier, mois le plus froid pour nous, la Scandinavie a elle aussi été touchée par des températures clairement au-dessous des normales saisonnières ; de la même façon, février, qui a été bien plus chaud que la normale pour nous, l'a aussi été pour toute l'Europe sans exception.
Ce constat nous amène à donner quelque légitimité à notre organisme national, Météo France, quant à ses relevés de températures que certains contestent en prenant la leur non pas dans leur fondement mais dans leur voiture ou au fond de leur jardin, en constatant de gros écarts avec les données officielles ; on ne le leur dira pas, mais ils feraient mieux de s'occuper de leurs affaires plutôt que d'essayer de jouer les pros avec leurs instruments made in China achetés chez Cdiscount.
Bref, pour résumer, ma prédiction d'octobre 2018 s'est avérée, je ne sais pas si c'est pour les raisons que j'ai invoquées mais le résultat est là, et comme je le disais à l'époque :
Elle est pas belle la vie ?
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RépondreSupprimerLe commentaire de phi ci-dessus peut être consulté dans la poubelle où je l'ai malencontreusement fait tomber.
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