Je vous propose ici le dernier épisode de la courte saga commencée avec le pittoresque commentaire de monsieur Antoine dont je reprenais la substantifique moelle dans Et il insiste le bougre ! et que je vous remontre ci-après pour le cas où vous l'auriez oublié :
Alors nous avons déjà vu les deux jours précédents que monsieur Antoine avait confondu une dépression avec un anticyclone en nous montrant cette image censée représenter son AMP :
Le même jour je montrais la situation des pressions de surface sur le Pacifique nord, exactement au même endroit, entre le détroit de Béring au nord et les iles Hawaï au sud :
On y voit l'énorme dépression que monsieur Antoine a confondu avec un anticyclone, ainsi que trois véritables anticyclones, deux situés à l'ouest à peu près à la même latitude que la dépression, le troisième étant lui positionné au nord-est au large de la Californie, du Canada et de l'Alaska.
On pourrait éventuellement se dire que monsieur Antoine parlait de l'un des deux anticyclone mentionnés à l'ouest, pourquoi pas, alors il est intéressant de suivre leur parcours, vous ne trouvez pas ? Donc voici la même image mais prise cette fois le lendemain, c'est-à-dire hier, déjà montrée dans Amélie jolie, Antonio pas beau :
Donc non, « il [n']y a [pas] clairement continuité de la masse d’air du pole jusqu’à l’équateur », les images ci-dessus confirment bien que les masses d'air restent confinées dans des bandes délimitées essentiellement par les contours du jet-stream, ne lui en déplaise (et je sais que ça lui déplait)
Pour moi fin de la série, je passe à autre chose et laisse monsieur Antoine inventer d'autres belles histoires à raconter aux petits enfants avant de s'endormir.
Mise à jour du 5 novembre.
L'anticyclone « américain » semble se partager en deux avec une partie un peu plus au sud, quant aux deux anticyclones à l'ouest de la grosse dépression centrale c'est le contraire, ils ont fusionné, celui situé au nord ayant été comprimé entre deux dépressions qui ont dû l'obliger à migrer vers le sud et à se fondre avec son petit copain.
Toujours aucune velléité d'atteindre l'équateur, ils continuent à faire de la résistance pour contredire monsieur Antoine.
Je précise que dans les cartes ci-dessus j'ai tenté de repérer tous les endroits où je remarquais une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre pour signaler un anticyclone (lettre A) ou dans le sens inverse pour désigner une dépression (lettre D) ; je n'ai donc pas repéré dans ces cartes les hautes ou basses pressions qui ne sont pas suffisantes à elles seules pour définir respectivement une circulation anticyclonique ou une dépression.
A suivre ?
4836. AntonioSan | 2/11/2019 @ 17:30Comme Titi avait cru voir un gros minet monsieur Antoine avait cru voir un AMP qui, d'après sa vision spectroscopico-télégénique, devait se retrouver sous peu au niveau de l'équateur météoro-illogique après avoir descendu en rappel le méridien qui partait du détroit de Béring, car il ajoutait dans le même commentaire (c'est moi qui souligne en gros rouge qui tache) :
Anatomie d’un AMP de trajectoire méridienne originaire du détroit de Béring sur le Pacifique Nord, qui devrait atteindre la latitude d’Hawaii sous peu (progression du front de l’AMP d’environ 10 degrés de latitude en 48 heures):
En surface:
Image satellite IR: https://weather.gc.ca/data/satellite/goes_pac_1070_m_2019@11@02_15h00m.jpg
A noter que l’AMP précédent de même trajectoire a déjà atteint l’équateur météorologique infirmant les modèles tri cellulaires de circulation de basse couche qui prétendent stopper l’air polaire aux latitudes moyennes, alors qu’il y a clairement continuité de la masse d’air du pole jusqu’à l’équateur. [bla bla bla]
L’image du 01-11-2019 5:30 UTC montre parfaitement les nuages convectifs liés au creusement de la dépression en face avant de l’AMP et l’intersection d’une bande nuageuse d’altitude WNW-SSE emmenée par un jet, qui éventuellement disparaitra, alors que l’AMP lui continue sa course vers l’équateur.Ben voyons !
Alors nous avons déjà vu les deux jours précédents que monsieur Antoine avait confondu une dépression avec un anticyclone en nous montrant cette image censée représenter son AMP :
Image montrée par monsieur Antoine le 2/11 à 17h30 (source weather.gc.ca) |
Pression atmosphérique moyenne à la surface le 2/11 (source earth.nullschool) |
On y voit l'énorme dépression que monsieur Antoine a confondu avec un anticyclone, ainsi que trois véritables anticyclones, deux situés à l'ouest à peu près à la même latitude que la dépression, le troisième étant lui positionné au nord-est au large de la Californie, du Canada et de l'Alaska.
On pourrait éventuellement se dire que monsieur Antoine parlait de l'un des deux anticyclone mentionnés à l'ouest, pourquoi pas, alors il est intéressant de suivre leur parcours, vous ne trouvez pas ? Donc voici la même image mais prise cette fois le lendemain, c'est-à-dire hier, déjà montrée dans Amélie jolie, Antonio pas beau :
Pressions moyennes à la surface le 3/11 (source earth.nullschool) |
On remarque que les deux anticyclones se sont légèrement déplacés, mais pas en direction de l'équateur, non, mais plutôt vers l'est, en direction de la dépression, cependant sans que cela soit vraiment perceptible ; l'autre anticyclone est toujours au même endroit au large des côtes américaines et canadiennes.
Maintenant nous sommes le 4 novembre, et que nous dit la carte des pressions de ce jour ? Elle nous montre ceci :
Pressions moyennes à la surface le 4/11 (source earth.nullschool) |
Et que voit-on ?
Que les deux anticyclones à l'ouest de la dépression semblent...s'éloigner de l'équateur ! Quant au troisième il est toujours fermement accroché à son statut d'anticyclone américain puisqu'il n'a pas bougé d'un centimètre de la place qu'il occupait il y a deux jours (un centimètre sur la carte, hein !)
Et quand on regarde la carte des vents à l'altitude du jet-stream on comprend un peu mieux :
Régime des vents à 10 500 mètres d'altitude le 4/11 (source earth.nullschool) |
Comme on s'y attendait un peu, la dépression est toujours coincée dans le creux barométrique (trough) duquel elle ne s'échappera pas, l'anticyclone « américain » ne remontera pas plus haut que ce que lui permettra la crête barométrique (ridge) qui le cantonne pour l'instant là où il stagne, quant à nos deux petits anticyclones vagabonds ils sont eux aussi pris en tenaille dans une boucle du jet-stream les empêchant d'aller plus haut mais aussi les maintenant à bonne distance de l'équateur, qu'il soit météorologique ou géographique.
Je ne sais pas si les « modèles tri cellulaires de circulation de basse couche qui prétendent stopper l’air polaire aux latitudes moyennes » selon monsieur Antoine sont infirmés comme il le prétend, par contre ce dont je suis sûr et certain c'est que sa démonstration s'est perdue dans le triangle des Bermudes qui n'est même pas situé dans cette région.
Ainsi aucun « AMP précédent de même trajectoire [n']a déjà atteint l’équateur météorologique » sauf dans l'imagination fertile du monsieur météo improvisé qui balance à son auditoire des cartes à la pelle afin de bien l'enfumer, persuadé qu'il est que ses adorateurs n'iront pas vérifier ce qu'il raconte puisqu'ils n'y comprennent rien eux-mêmes et n'ont pas l'intention de creuser davantage le sujet.
Donc non, « il [n']y a [pas] clairement continuité de la masse d’air du pole jusqu’à l’équateur », les images ci-dessus confirment bien que les masses d'air restent confinées dans des bandes délimitées essentiellement par les contours du jet-stream, ne lui en déplaise (et je sais que ça lui déplait)
Pour moi fin de la série, je passe à autre chose et laisse monsieur Antoine inventer d'autres belles histoires à raconter aux petits enfants avant de s'endormir.
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Mise à jour du 5 novembre.
Pressions moyennes à la surface le 5/11 (source earth.nullschool) |
Régime des vents à 10 500 mètres d'altitude le 5/11 (source earth.nullschool) |
L'anticyclone « américain » semble se partager en deux avec une partie un peu plus au sud, quant aux deux anticyclones à l'ouest de la grosse dépression centrale c'est le contraire, ils ont fusionné, celui situé au nord ayant été comprimé entre deux dépressions qui ont dû l'obliger à migrer vers le sud et à se fondre avec son petit copain.
Toujours aucune velléité d'atteindre l'équateur, ils continuent à faire de la résistance pour contredire monsieur Antoine.
Je précise que dans les cartes ci-dessus j'ai tenté de repérer tous les endroits où je remarquais une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre pour signaler un anticyclone (lettre A) ou dans le sens inverse pour désigner une dépression (lettre D) ; je n'ai donc pas repéré dans ces cartes les hautes ou basses pressions qui ne sont pas suffisantes à elles seules pour définir respectivement une circulation anticyclonique ou une dépression.
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A suivre ?
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