samedi 30 juillet 2016

Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (4)

Voici donc le quatrième volet qui va mettre en lumière les difficultés apparemment croissantes qu'a miniTAX pour accepter l'évidence ; à ce stade miniTAX et Nicias sont donc à égalité, nul doute qu'ils feront chacun de leur côté les efforts nécessaires pour repasser en tête.

Tout est parti d'un commentaire de miniTAX dans le dernier bulletin des climato-(ir)réalistes (c'est moi qui souligne les passages "intéressants"):
  • 48.  miniTAX | 26/07/2016 @ 21:29
    papijo (#23), J’ai lu l’article en question. Mais le sujet n’est pas celui évoqué par Jean (Nivon) : « une hypothèse différente » à celle des glaciologues pour les glaciers du massif du Mont-Blanc.
    testut (#22), idem : quelle « hypothèse différente » pour les glaciers du Mont-Blanc ?
    Olivier (#24), ça, c’est l’un des arguments réchauffistes les plus crétins qu’on puisse sortir, même le GIEC n’ose plus le faire. La propagande du recul des glaciers du Mont-Blanc a été flinguée il y a 20 ans par l’immense glaciologue Robert Vivian, un grand pourfendeur de l’Eglise de Climatologie, déjà !
    L’on notera qu’avant cette hystérie collective carbocentriste, les débats scientifiques sur les causes des fluctuations des glaciers alpins, notamment le recul dès le milieu du 19e siècle (bien avant que le CO2 ne soit devenu une explication à tout et à n’importe quoi), étaient passionnants, les discussions sur les proxies concernant la quantification et la précision des séries historiques étaient de haut niveau et opposaient plusieurs écoles de pensée qui défendaient leurs théories respectives, tout en reconnaissant que la science n’était pas « settled » et nécessitait une recherche et une compétition féroce pour s’approcher de la vérité.
    C’était de la vraie science, non polluée par des considérations morales, sociales et environnementales à deux balles. Maintenant, avec la « science » télécommandée par les politiciens par le GIEC et l’UNEP, tous ces débats ont été flingués pour laisser la place à la pensée unique et le politiquement correct, où la seule compétition qui vaille consiste à montrer qui serait le plus grand défenseur de la Nature et des Générations Futures (qui par définition n’ont rien demandé à personne).
    Pour tout ce qui se passe, il n’y a plus qu’une seule cause : le gaz satanique CO2 et plus qu’une seule conclusion établie à l’avance : la faute à l’homme. Celui qui s’écarte de ce prêt-à-penser peut dire adieu à sa carrière de chercheur. Ca ne peut que se terminer mal, très mal !
     
Deux remarques dès à présent :
  1. miniTAX est un adepte de la théorie du complot (on en reparlera) puisque pour lui la science est télécommandée par des politiciens, le GIEC et l'UNEP
  2. miniTAX pense que parce que le recul des glaciers a commencé « avant que le CO2 ne soit devenu une explication à tout et à n’importe quoi » selon ses termes, c'est-à-dire en bon français avant que l'homme n'émette suffisamment de CO2 pour avoir une influence sur le climat, alors cela signifie que l'homme ne peut pas être responsable du recul actuel des glaciers ; c'est ce dernier point que nous allons voir aujourd'hui.
Cet argument avancé par miniTAX est classique chez les climatosceptiques, il est dérivé du plus stupide des arguments qu'un climatosceptique puisse avancer pour tenter de justifier sa position, à savoir : Le climat a toujours changé !

On trouve la trace de ce sophisme un peu partout, par exemple :
On pourrait continuer longtemps comme cela, et encore je n'ai pas mentionné ici toutes les fois où la phrase "le climat a toujours changé" a été écrite dans un commentaire, je me suis contenté des articles ou billets dans lesquels elle figurait.

Le sophisme consiste en ceci :
  1. le climat a toujours changé (sous-entendu même quand l'homme n'existait pas)
  2. par conséquent l'homme ne peut pas être responsable du changement climatique actuel
De la même manière nous avons :
  1. le recul des glaciers a commencé avant que l'homme ne puisse avoir un impact sur le climat (i.e. par son activité : rejets CO2 et déforestation essentiellement)
  2. par conséquent l'homme n'est pas responsable du recul actuel des glaciers
Cela revient également au même si l'on affirme :
  1. il y a toujours eu des incendies de forêts (sous-entendu même quand l'homme n'existait pas)
  2. par conséquent l'homme ne peut pas être responsable des incendies de forêts
Pour éclairer un peu le débat sur ce "climat qui a toujours changé" j'ai trouvé intéressant ce passage d'un billet dans Cultures & Conflits :
  • Plus généralement, l’idée que, le climat ayant toujours varié, il n’y a pas lieu de s’inquiéter est une tendance naturelle. Mais les prémisses de ce raisonnement sont problématiques. Si l’homme en tant qu’espèce a remarquablement prospéré jusqu’à aujourd’hui en dépit des variations du climat, pour les sociétés prises individuellement, c’est une autre histoire, comme nous l’avons vu ci-dessus. Ensuite, répétons-le, le réchauffement climatique annoncé n’a pas d’équivalent dans l’histoire des civilisations. Par conséquent, si les historiens ne veulent pas obscurcir la compréhension de leurs lecteurs ou courir le risque de les rassurer de manière trompeuse, ils devraient veiller à équilibrer leur récit en rappelant en quoi le passé est un mauvais guide du futur en la matière et ne pas oublier leurs responsabilités : des séismologues italiens ont été condamnés en octobre 2012 à six ans de prison pour « homicide par imprudence » parce qu’ils avaient sous-estimé les risques de tremblement de terre à L’Aquila (Italie) qui fit plus de 300 victimes en 2009. On peut ne pas approuver cette décision judiciaire tout en comprenant la colère des habitants de cette localité des Abruzzes à qui les séismologues avaient recommandé, une semaine avant le tremblement de terre et malgré des signes inquiétants, de « dormir tranquilles » et de boire « tranquillement un verre de Montepulciano », le vin local, plutôt que de s’inquiéter.
Mais est-ce que quelqu'un comme miniTAX est capable de comprendre ce genre de discours, j'en doute fortement, la preuve avec la suite :

  • 50.  Mano | 28/07/2016 @ 1:47 miniTAX (#48),

    l’immense glaciologue Robert Vivian
    Ici je lis

    depuis 2003, le glacier a reculé de 30 mètres par an et l’épaisseur de glace a diminué de 8 à 10 mètres par an. Cette situation menace le captage.
    Votre « immense glaciologue » dont on ne trouve une trace que sur wikiberal (votre bible je présume) est contredit par les faits ; par ailleurs, quiconque connait un minimum les Alpes sait que les glaciers régressent, il suffit d’avoir fait de la randonnée dans le coin il y a une quarantaine d’années pour savoir ce qui s’y passe.
    [...]
  • 59.  miniTAX | 28/07/2016 @ 12:56
    Votre « immense glaciologue » dont on ne trouve une trace que sur wikiberal (votre bible je présume) est contredit par les faits ; par ailleurs, quiconque connait un minimum les Alpes sait que les glaciers régressent, il suffit d’avoir fait de la randonnée dans le coin il y a une quarantaine d’années pour savoir ce qui s’y passe.
    Mano (#50), Vivian est LE spécialiste des glaciers alpins, il a fait sa thèse dessus, et est l’auteur de plusieurs livres sur le sujet. Il est le seul auteur à ma connaissance à recenser les glaciers alpins un par un. On trouve ses écrits partout par n’importe quel moteur de recherche et tu prétends que, je te cite, « on ne trouve une trace que sur wikibéral » ? T’es un menteur congénital ou t’es complètement idiot ?
    [...]
A ce stade-là il est utile de mentionner le commentaire de Robert ici même :
  • hors sujet mais vous pourrez dira à cet âne bâté de minitax que Robert Vivian n'était pas glaciologue au sens des sciences physique mais au sens géographique du terme. Il n'avait aucune compétence en physique/chimie de la glace et de ses composantes.

    Il était comme Leroux ni plus ni moins...

    Robert
Je n'ai pas jugé indispensable de transmettre ce message à miniTAX, nous allons le garder pour nous-même et ne pas donner du pâté à un cochon (ou à un âne bâté)

  • 62.  Mano | 28/07/2016 @ 15:06 miniTAX (#59),

    T’es un menteur congénital ou t’es complètement idiot ?
    C’est justement une question que je me pose fréquemment à votre sujet.
    Mon commentaire était évidemment ironique, on trouve effectivement quelques traces de votre « immense glaciologue », mais pas de wikipedia à son sujet, seulement du wikiberal dans lequel on le classe évidemment dans les climatosceptiques (le contraire eut été étonnant) ainsi que quelques liens dans Google Scholar, mais j’ai du mal à voir en lui quelqu’un d’«immense» dans sa spécialité, il faudra peut-être que je creuse davantage le sujet.
    En attendant en 1820 la Mer de glace était près de 200 mètres plus haut que ce qu’elle est aujourd’hui au Montenvert, je me demande bien où elle a bien pu aller se cacher, votre « immense glaciologue » ne vous l’aurait pas dit par hasard ?
  • 64.  miniTAX | 28/07/2016 @ 16:34
    Mon commentaire était évidemment ironique, on trouve effectivement quelques traces de votre « immense glaciologue », mais pas de wikipedia à son sujet,
    Mano (#62), ah oui, évidemment, c’était ironique, comme tous tes autres stupides mensonges, notamment quand tu m’accusais de créationniste. Un mensonge, c’est une ironie et puis quoi d’autre pour toi, un vol est un emprunt, un racket est une redistribution de richesse, un meurtre est un accompagnement au paradis ? Après tout, un de tes immenses co-religionnaires avait bien déclaré publiquement que « les frigos et les climatiseurs sont aussi dangereux que l’Etat Islamique », alors bon, pourquoi pas…
    En attendant en 1820 la Mer de glace était près de 200 mètres plus haut que ce qu’elle est aujourd’hui au Montenvert, je me demande bien où elle a bien pu aller se cacher, votre « immense glaciologue » ne vous l’aurait pas dit par hasard ?
    Mano (#62), bien sûr qu’il l’a expliqué. Tu es trop ignorant et trop borné pour savoir que ça été expliqué, c’est tout. Je te donne une piste même si c’est comme donner de la confiture au cochon : entre 1820 et 1900, bien avant l’hystérie carbocentrique.
Attardons-nous un court instant sur cette réponse de notre clown préféré.

D'abord je n'ai pas "accusé" miniTAX de créationnisme, j'ai simplement écrit qu'il avait des sympathies pour les créationnistes (j'en fournis la preuve, ne nous étalons pas davantage)

Ce qui est beaucoup plus intéressant est que miniTAX s'enfonce encore un peu plus dans son illogisme avec sa phrase "entre 1820 et 1900, bien avant l’hystérie carbocentrique" ; nous avons vu plus haut ce qu'il fallait en penser.

  • 71.  miniTAX | 28/07/2016 @ 23:50
    Faux.
    Êtes-vous allé au Montenvers ? Apparemment non.
    Quand vous atteignez le panneau « Niveau du glacier en 1985 » la glace est à une centaine de mètres au dessous de vous.
    Christian Vincent, un glaciologue autrement plus sérieux que votre « immense » Robert Vivian, n’a pas l’air d’être d’accord avec vous quand il dit qu’il n’y aura plus de glacier en face de la gare du Montenvers d’ici 2040 après que le front du glacier ait reculé encore de 1,2 kilomètres.
    Mano (#65), qu’est ce qui serait faux dans ce que j’ai dit ? Que les glaciers alpins avaient commencé à reculer depuis le 19e siècle déjà, bien avant l’hystérie climatique actuelle et donc que ce recul ne peut PAS être attribué au RCA ? C’est pourtant un fait facilement vérifiable et admis, même par le GIEC ! Ce n’est pas parce que ça te fait mal de le reconnaître que ce n’est pas un fait. Ton pathétique panneau ne réfute en rien les arguments solides de l’immense glaciologue Robert Vivian (que tu n’as pas lu bien évidemment, parce que la seule « science » qui t’intéresse le concernant, c’est s’il est mentionné par wiki ou pas), à savoir que les glaciers alpins n’ont pas attendu le gaz satanique CO2 pour reculer et qu’ils ont toujours avancé et reculé depuis la nuit des temps.
    Quant à Christian Vincent, qui c’est, un « sérieux » marabout qui sait dire l’avenir pour 2040 ? Il n’aurait pas un tuyau pour le tiercé de samedi aussi ? Parce que ton devin non conventionné, il n’est mentionné nulle part sur internet et il n’a pas de page Wiki, donc selon TES critères (bien débiles, mais bon, c’est du Mano quoi…), il vaut que dalle.
    Et selon mes critères, le charlatan catastrophiste qui te sert de glaciologue, il vaut que dalle non plus, vu les innombrables prédictions foireuses de ses collègues, comme l’illustre Lonnie Thompson et la disparition imminente des neiges du Kilimandjaro ou le grand Mark Serreze et la fin très prochaine de l’Arctique.
    En clair, ton argument choc pour dire le recul des glaciers alpins serait dû au réchauffement, c’est sur la foi d’un oracle pour 2040 venant d’une corporation de bras cassés réputée pour avoir une liste de prédictions foireuses longue comme un dimanche sans pain, eh ben, tu dois être sacrément désespéré, mon gars.
    Moi, je te propose un contre-argument qui ne demande pas de machine à voyager dans le futur pour être réfuté mais qui n’a toujours pas été réfuté par la FARCE : ce recul ne peut pas être dû au réchauffement vu qu’il n’y a PAS de réchauffement depuis 20 ans. Qu’est ce que tu en dis ?
    [...]
 Et miniTAX creuse encore et toujours le trou dans lequel il va un jour définitivement s'enterrer (ah on me dit dans mon oreillette que ce jour est déjà arrivé depuis longtemps, au temps pour moi)

  • 77.  Mano | 29/07/2016 @ 11:34 miniTAX (#71),

    Quant à Christian Vincent, qui c’est, un « sérieux » marabout qui sait dire l’avenir pour 2040 ?
    Il lui suffit de faire une extrapolation à partir du recul de la Mer de glace depuis 30 ans, et en tenant compte du fait que les températures ne vont pas baisser, contrairement à votre souhait, prédire la situation en 2040 (dans 24 ans) n’est pas si compliqué.
 Évidemment je ne suis pas dans la tête de Christian Vincent et il aurait été bon qu'il réponde lui-même (je ne sais pas si on peut le déranger pour une affaire aussi comique) cependant j'ai l'intuition que l'extrapolation que j'évoquais n'est pas quelque chose de si ridicule que cela, surtout si on connait l'évolution sur les 30 dernières années et que la prédiction porte sur à peu près la même période.

  • 79.  miniTAX | 29/07/2016 @ 14:18 
    [...]
    Il lui suffit de faire une extrapolation à partir du recul de la Mer de glace depuis 30 ans, et en tenant compte du fait que les températures ne vont pas baisser, contrairement à votre souhait, prédire la situation en 2040 (dans 24 ans) n’est pas si compliqué.
    Mano (#75), bah à ce compte, si on suivait ta logique débile, il suffit de faire une extrapolation à partir des prédictions foireuses d’il y a 20 ans des collègues de ton devin fonctionnarisé, sur la soit-disant disparition complète de la glace d’été en Arctique ou des neiges du Kilimanjaro, sur la disparition des dizaines d’îles partout dans le monde, sur 1 été sur deux caniculaire type 2003 (copyright Jouzelito) et tout ça pour hier, pour prédire que la probabilité de voir ce genre d’oracle climato-catastrophiste se réaliser est nulle.
    Attends, qu’as tu dis d’ailleurs, « en tenant compte du fait que les températures ne vont pas baisser, contrairement à mes souhaits » ? Depuis quand ce qui VA se passer constitue t il un… « fait » ??? Ah oui, depuis que tu t’es installé dans ton univers parallèle. J’espère que tu y croises plein de fées et d’unicornes et non d’affreux suppôts du big oil et de la grande finance apatride.
    [...]
  • 80.  miniTAX | 29/07/2016 @ 15:06
    ce que vous n’arrivez pas à comprendre (ou faites exprès de ne pas vouloir comprendre ?) c’est que tout s’accélère actuellement sans que la « nature » y soit pour quelque chose.
    Mano (#78), bah on comprendrait mieux si tu nous trouvais un graphique, un seul, tel que celui de Hug, qui montrerait cette fameuse (et pour l’instant fumeuse) « accélération actuelle », histoire qu’on puisse quantifier et vérifier les données (les données brutes risquent leur peau en passant entre les mains des réchauffistes, on a déjà vu comment les températures sont torturées chaque année depuis des années donc elles doivent être vérifiées). On comprendrait mieux aussi si tu nous expliquais comment un « hiatus » de 20 ans peut avoir causé une « accélération » de la fonte des glaciers ???
    Parce que pour l’instant, à part une histoire de « randonnées il y a 40 ans », un pathétique panneau et une divination pour 2040, on n’a vu aucune accélération ni aucun changement exceptionnel par rapport à la fonte qui avait commencé il y a 2 siècles. Vu que tu es un affabulateur avéré (cf par exemple tes carabistouilles sur ma soit-disant sympathie pour le créationnisme), même un mongolien s’attend à autre chose que simplement te croire sur parole.
    Mais bon, avec un climato-alarmiste, pour avoir des rumeurs à deux balles, c’est tout de suite mais dès qu’il s’agit de preuves scientifiques (chiffres, données, sources, méthodologie…), on peut attendre jusqu’à la Saint Glinglin.
On va s'arrêter ici, car le débat dévie sur une autre incompréhension de miniTAX concernant le fumeux hiatus qui, d'après lui, invaliderait définitivement l'observation de l'accélération de la fonte des glaciers.

Non seulement miniTAX a des problèmes avec la logique (avec son sophisme sur "le climat a toujours changé") mais il a également une incapacité évidente à accepter les faits observés.

source ; http://www.grid.unep.ch/glaciers/

source : http://environnement.mongroupe.ca/la-fonte-des-glaciers

source : https://www.les-crises.fr/climat-26-glaciers-2/

source : http://www.emse.fr/~bouchardon/enseignement/processus-naturels/up1/web/wiki/MC%20-%20Atm%20-%20climato%20-%20Glacier%20-%20Rondeau.htm
source : http://www.franceinfo.fr/vie-quotidienne/sciences/article/climat-la-fonte-des-glaciers-continue-682603

*****

Pour en savoir plus :



jeudi 28 juillet 2016

Le Backtrack D-tour à l'épreuve du sentier de la vallée de Bonnan

Ce matin c'était balade tranquille dans le Tarn pas très loin de Cordes, le point de départ et d'arrivée étant le village de Milhars.

C'était pour moi une première dans le coin, l'idée étant de revenir avec ma moitié en fin de saison quand les jours se font plus courts et que le fond de l'air est plus frais qu'actuellement ; l'an dernier on avait quand même pu randonner jusqu'à fin décembre dans de très bonnes conditions en écumant les PR (petites randonnées) tout autour de chez nous.

Pour le tracé rien à dire, pas besoin ni de boussole ni d'altimètre ni même de la moindre carte, le balisage est parfait et il suffit de se laisser mener en restant un peu attentif aux marques jaunes et aux panneaux (mis en place et entretenus j'imagine par le Comité départemental de la randonnée pédestre du Tarn)

Je me suis aidé pour cette balade du Topo Guide Le Tarn à pied  (balade n°7 pages 34-35)

Une occasion aussi de tester à nouveau mon GPS afin de vérifier sa fiabilité.

Globalement le parcours, vu de (très) haut, est conforme à la réalité, même si l'on distingue nettement un petit problème de bouclage...


En effet, si l'on zoome sur la zone de départ (un parking nettement visible à l'endroit du petit bonhomme rouge) on s'aperçoit que le GPS me fait commencer ma balade plus de 300 mètres à l'ouest...


En fait c'est de ma faute, j'ai encore omis d'étalonner mon GPS en décrivant trois ou quatre 8 après qu'il ait capté tous les satellites dont il a besoin, résultat : il a déliré quelque temps avant de trouver le bon chemin.

Mais en route on s'aperçoit également que la précision n'est pas millimétrique :


Pourtant j'ai marché sur la route, pas dans le champ ou à travers les arbres sur le côté.

Une autre bizarrerie avec cette boucle imaginaire certainement due au fait que j'étais sous les arbres et que mon GPS était plus ou moins aveugle (ou myope) à ce moment :


Ici on voit clairement que le chemin emprunté n'est pas tout à fait celui indiqué par le GPS...


Ici c'est carrément une démarche d'ivrogne qu'il me fait adopter :


 A noter que le petit crochet sur la gauche (au nord-ouest) est bien réel et correspond à la visite de la cascade de tuf qui était à sec malheureusement (voir ici quelques photos de la cascade en eau pourtant prises en juillet...2014 !)

 Ici un aperçu de mon arrêt casse-croute (en bas à gauche) avec de manifestes égarements du GPS par rapport au chemin que l'on distingue nettement :


 Avec la sélection sur le temps (et non sur la distance) on remarque sans problème l'endroit où je me suis restauré pendant une dizaine de minutes :


Je rappelle que l'altitude montrée par le GPS est surestimée d'une cinquantaine de mètres,  cependant l'intérêt est essentiellement de visualiser l'évolution de l'altitude tout le long du parcours.

Enfin une vue générale du trajet en mode carte plutôt que satellite afin d'avoir des données toponymiques :




La prochaine fois je prendrai le temps de faire mes 8 avant de démarrer et tout sera (presque) parfait.




lundi 25 juillet 2016

Désinformation à gogos

En me baladant sur Internet je tombe incidemment sur le site wikistrike qui, le 7 octobre 2015, publiait un article intitulé Réchauffement climatique: Un hacker met au jour l'énorme tricherie des chercheurs ! (couleur marron vu le sujet) comme si l'information venait juste de tomber.

En regardant bien on s'aperçoit que le Newsweek en photo est daté, lui, du 13 août 2007...

Entre le 7 octobre 2015 et le 13 août 2007 si on compte bien il s'est passé plus de 8 ans...

En y regardant de plus près on s'aperçoit que la source est le site fonzibrain qui relatait l'information le 22 novembre 2009 sous le titre Un Hackeur a volé des données du GIEC et on s’est rendu compte que les chercheurs trichent pour faire croire au réchauffement causé par l’homme !!!! (toujours couleur marron, parce qu'il le vaut bien) Ce site nous informe également d'un "complot des laboratoires pharmaceutiques" (voir À Auschwitz, le jour du souvenir et devant des survivants, le Dr Rath alerte le monde d’une troisième guerre mondiale à venir, et du complot des laboratoires pharmaceutiques !!!!) ; apparemment les !!!! sont de rigueur afin de bien faire comprendre au gogo de passage, pardon, au lecteur égaré, qu'il s'agit de quelque chose de sérieux.

 L'information du hoax est reprise le 6 octobre 2012 par un certain Philippe Hua  qui cite également fonzibrain.

Bref on peut résumer ainsi :
  1. Le 13 août 2007 : article Newsweek
  2. Le 22 novembre 2009 : billet dans fonzibrain
  3. Le 6 octobre 2012 : billet chez Philippe Hua
  4. Le 7 octobre 2015 : billet dans wikistrike
Je ne sais pas ce que contenait réellement l'article original de Newsweek (difficile de se le procurer maintenant) cependant on peut assez facilement voir sur la couverture un astérisque juste après le point final qui suit le mot Hoax, et si on lit ce qui est dit en renvoi :
  •  * or so claim well-funded naysayers who still reject the overwhelming ecidence of climate change. Inside the denial machine. By Sharon Begley
  • c'est à dire en français : * ainsi prétendent les opposants bien financés qui rejettent encore les preuves accablantes du changement climatique. A l'intérieur de la machine à déni. Par Sharon Negley
Par ailleurs j'ai retrouvé un lien  qui semble retranscrire ce que disait la revue sur le papier à l'époque, europe.newsweek  ; et qui commence comme suit :
  • Sen. Barbara Boxer had been chair of the Senate's Environment Committee for less than a month when the verdict landed last February. "Warming of the climate system is unequivocal," concluded a report by 600 scientists from governments, academia, green groups and businesses in 40 countries. 
  • Worse, there was now at least a 90 percent likelihood that the release of greenhouse gases from the burning of fossil fuels is causing longer droughts, more flood-causing downpours and worse heat waves, way up from earlier studies.
L'article est très long et se termine ainsi :
  • It's enough to make you wish that climate change were a hoax, rather than the reality it is.
En bon français, on aimerait bien que le changement climatique soit un canular, cela nous épargnerait bien des désagréments, présents et surtout futurs, malheureusement il s'agit bien d'une réalité à laquelle il va falloir se confronter.

Alors que penser des trois reprises de cet article de Newsweek ?

Concentrons-nous sur le billet de fonzibrain qui semble être l'initiateur de ce modèle de journalisme d'investigation, les autres, Philippe Hua et wikistrike, n'ayant fait que du bête copié/collé (peut-être y en a-t-il eu d'autres mais on va pas se fatiguer à en chercher davantage)

On s'aperçoit tout de suite que ce dont il s'agit n'est rien d'autre que cette fumeuse affaire du piratage des courriers de chercheurs du Climatic Research Unit (CRU) de l'université d'East Anglia, encore appelée affaire du Climategate.

Or l'article de Newsweek, paru en 2007, ne pouvait pas relater cette "affaire" (qui n'en était évidemment pas une ) puisque le scandale du climategate est censé avoir éclaté (comme une baudruche...)  en novembre 2009 !

D'ailleurs la date de parution du billet de fonzibrain (22 novembre 2009) est bien en accord avec le Climategate, et non avec l'article de Newsweek paru deux ans plus tôt.

L'auteur du billet, dont le nom est un mystère (il ne signait pas ce qu'il écrivait, et le blog s'est arrêté en 2012)  "conseille" « Pour se tenir au courant : le fil de commentaires sur Skyfal
agoravox lisez l’article sur agoravox je n’ai pas mis les liens, il y en a trop. » ; il semble avoir supprimé le lien vers Skyfall (avec 2 l, il a déjà assez de mal à s'élever comme ça...) donc je me permets de fournir la liste des billets publiés sur Skyfall avec le thème du Climategate.Ici il ne s'agit pas de copié/collé comme avec les deux zigotos ci-dessus, mais bien de grand délire autour d'une non-affaire sur laquelle les charognards se sont précipités.

On sait notamment ce qu'il en est du fameux "hide the decline" (cacher la baisse) que les climatosceptiques de tout poil continuent encore à ressortir quand ils sont à court d'argument (c'est à dire qu'ils peuvent le sortir immédiatement) alors que cette baisse n'a rien avoir avec celle des températures mesurées (elles ne font bien sûr que monter), wikipedia nous l'explique ainsi :
  • [...] ce déclin ou cette divergence cachée porte sur la baisse pour la seconde moitié du XXe siècle des températures reconstruites à partir des données relais (proxys) notamment en provenance d'arbres, alors que les moyennes thermométriques utilisées en références affichent une hausse importante sur cette période.
  • Michael E. Mann précise que l'astuce statistique dont parle Phil Jones dans le courriel cité consistait simplement à remplacer les températures reconstruites à partir des données des arbres des années récentes par des données plus précises venant des mesures directes de la température atmosphérique
Évidemment pour les climatosceptiques il est tellement plus facile de croire que Phil Jones et Michael Mann sont des tricheurs...

Et notre fonzibrain de conclure
  • Vous remarquerez que sur de plus en plus de sujet, il y a comme une fracture entre ce que le médias disent et ce que les gens croient, comme dans toute société totalitaire.
Ne se rendant même pas compte qu'il fait lui aussi partie des médias.

Que retenir de tout ce galimatias ?



Autres liens sur le sujet si vous avez du temps devant vous :




vendredi 22 juillet 2016

Les hommes-lézards responsables des inondations exceptionnelles de mai

Dans mon précédent billet j'évoquais un bref article (en fait quelques lignes) dans le dernier Science & Vie, consacré au lac Suwa.

Dans le même numéro de S&V  on apprend qu'un grand complot existe pour nous cacher la vérité sur les dernières inondations de fin mai en France, à savoir que les hommes-lézards seraient les responsables de tout ce remue-ménage pour nous faire croire que le réchauffement climatique serait à l'origine de ce que l'on tente de nous faire prendre pour des crues exceptionnelles.

Heureusement qu'il existe des sites d'information comme Skyfall pour nous dire la vérité et rien que la vérité, sous la plume de l'inénarrable Nicias, sur les inondations de ce printemps :
  • Les résultats des modèles sont utilisés dans les études d’attribution. Si le résultat du modèle colle aux observations, le climatologue carbocentriste dit  « c’est la faute de l’homme et du CO2 ». Dans le cas contraire, il dit parfois qu’on ne sait pas, plus souvent il se tait. Le second cas étant plus fréquent que le premier, on peut se demander à quel point les concordances ne relèvent pas du simple hasard.
  • J’aurais aimé fonder cet article, non sur des projections invérifiables, mais sur les comparaisons entre les réalisations des modèles et les observations existantes. Mais les modèles sont présupposés être validés, il n’y a donc rien de tout cela dans les rapports de Jean Jouzel.
Nous voyons bien que Jean Jouzel n'est rien d'autre qu'un homme-lézard, au même titre qu'Obama ou la reine d'Angleterre, Nicias nous le dévoile sans ambages :
  • Jean Jouzel (dit "le climatologue carbocentriste") produit des modèles qui collent aux observations, c'est bien la preuve qu'il essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ;
  • les projections sont "invérifiables" puisqu'elles concernent le futur, c'est bien la preuve que Jouzel nous ment ;
  • les rapports de Jouzel nous cachent la vérité, c'est bien la preuve qu'il est à la tête du complot.
Bref Jean Jouzel est bel et bien un homme-lézard.

Et Benoit Rittaud nous l'avait bien dit, hein !



Bon redevenons sérieux maintenant.

Sur Skyfall il y a quand même des gens qui le sont (sérieux) comme par exemple Gilles des Landes qui nous informe avoir posté un commentaire sur notre-planete.info en disant craindre le bannissement :
  • Gilles des Landes le 06/06/2016 à 07:25      
    Cessons de se focaliser sur un seul problème non avéré scientifiquement : le réchauffement climatique anthropique. Des problèmes bien plus graves sont dus à l'Homme, et l'on en voit aujourd'hui les conséquences, telles ces inondations qui sont essentiellement liées à l'aménagement du territoire.
    Pour le reste, le climat évolue, et il serait bon de regarder derrière nous pour comprendre pourquoi l'Optimum médiéval (dont il est prouvé qu'il fut une période plus chaude qu'actuellement)n'a pas conduit à une catastrophe mondiale ? Entre autres (nombreux) faits avérés...
 Ah! Le réchauffement climatique anthropique non avéré scientifiquement, et c'est un spécialiste qui vous le dit, quelqu'un a qui on ne la fait pas et qui sait voir un complot là ... où il y a certainement un complot !

Et c'est vrai que les inondations sont surtout dues à l'aménagement du territoire, c’est vrai ça, toute la flotte qui nous tombe dessus c'est la faute du bétonnage de nos campagnes, c'est bien connu, le béton ça attire la pluie, mieux qu'un sorcier indien dansant autour d'un feu en chantant sa mélopée.

Bon redevenons sérieux sérieusement maintenant.

Les pages 36 et 37 du dernier numéro de S&V nous montrent en graphique l'évolution des précipitations depuis 300 ans (Cumul de pluies à Paris en mars-avril-mai en mm) avec les dates remarquables suivantes (5 plus hautes précipitations mesurées pendant la période) :
  • 1751 : 260 mm
  • 1782 : 278 mm
  • 1937 : 250 mm
  • 2000 : 251 mm
  • 2016 : 310 mm
On nous précise que « l'Ile-de-France reçoit en moyenne, depuis 30 ans, 15% de pluies en plus au printemps par rapport à la moyenne du XIXe siècle. A Nemours, la crue a même, avec 4,63 m, dépassé celle de 1910 » ; il s'agit bien de la pluie, c'est-à-dire de l'eau qui tombe du ciel et qui ensuite s'écoule dans les fleuves et les rivières, donc j'aimerais bien que Gilles le landais nous explique comment l'aménagement du territoire peut être le responsable de cet accroissement de la pluviométrie (ah oui bon sang mais c'est bien sûr, ce sont les hommes-lézards qui font les mesures, ou plutôt qui produisent les données pour nous induire en erreur, Gilles le dadais a bien compris cela)

Je vous laisse lire l'article de S&V pour avoir davantage de précisions (Aurait-on pu éviter les inondations ? L’urbanisation croissante a-t-elle aggravé la situation ? Quelle est l'étendue des dégâts sur les cultures ? sur la faune ?) mais je ferai quand même un résumé de la partie Cela va-t-il se produire plus souvent à l'avenir ?
  • La réponse courte à cette question est : Oui.
  • Un certain Robert Vautard (notre Robert...?) nous explique que « la probabilité qu'un tel épisode de pluie se produise sur le bassin de la Seine, entre avril et juin, a tout simplement doublé depuis l'ère industrielle » (encore un homme-lézard ce Robert)
  • L'erreur serait de croire que réchauffement = sécheresse ; Robert Vautard ajoute que « [L'] intensification du cycle hydrologique est un effet bien établi d'un climat plus chaud : il provoque davantage d'évaporation et des précipitations plus violentes quand elles se produisent »
  • Et Philippe Roudier, encore un autre homme-lézard officiant à l'Institut Pierre-Simon Laplace, en rajoute une couche en nous précisant que « les crues décennales deviendront, en France, 20% plus puissantes et les crues centennales 40%. »
  • L'article se termine par cette remarque : « Si [la crue parisienne] avait été 30% plus forte, toutes les défenses de la capitale auraient été emportées » ; soyons patients, ce sera peut-être pour la prochaine fois.
 Quant à la dernière partie du dossier de S&V consacré aux inondations, elle s'intitule Des solutions pour éviter le pire ? On retiendra simplement qu'« il faut d'abord s'y résigner » ; mais pour un climatosceptique il n'y a pas de résignation qui vaille, puisqu'il n'y a pas de problème : la meilleure façon de ne pas penser au pire, et ne pas avoir par conséquent à l'éviter, c'est bien évidemment de nier que le pire puisse arriver, tout va très bien madame la marquise, tout va très bien.

 Et me direz-vous où sont ces fameux hommes-lézards que j'évoquais au début et dont nous avons eu un échantillon avec Jouzel, Obama, etc. ?

Eh bien ils arrivent tout de suite après l'article sur les inondations, pages 44 à 66 !

On en reparle bientôt, stay tuned.




Lien utiles en provenance de sites contrôlés par les hommes-lézards!


forums.infoclimat

meteosuisse

science-et-vie

springer

notre-planete

valerie.massondelmotte




mardi 19 juillet 2016

Le lac Suwa nous en dit long depuis l'an 1443

Science&Vie dans son dernier numéro du mois d'août (n°1187) nous parle du lac Shuwa dont les dates de gel et de dégel sont connues depuis l'an 1442 grâce aux moines shintoïstes qui les relèvent régulièrement depuis lors.

L'entrefilet (8 lignes page 26 dans la partie actus environnement) nous apprend également que "Le réchauffement climatique postérieur à la révolution industrielle est clairement visible".

Le problème avec S&V c'est que souvent ils ne citent pas leurs sources, même si on peut leur faire confiance et penser qu'avant de publier une information ils font les vérifications nécessaires ; penser le contraire serait les qualifier d'incompétents ou de complotistes (on en reparlera) au service on ne sait trop de qui (des écolos, des communistes, des Illuminati, allez savoir...?) et on peut être sûr que certains ne s'en priveraient pas (suivez mon regard)

Alors comme je suis curieux j'ai fait ma propre enquête avec les moyens du bord, à savoir notre ami Google assisté par le français Qwant, et voici ce que j'ai trouvé.

D'abord il ne s'agit pas du lac Shuwa, mais Suwa, sans h ; ensuite il semblerait que les relevés soient effectués depuis l'an 1443 et non 1442.

Dans l'ordre d'apparition, d'abord sur Google.

vivrelejapon

  • Au-delà de la beauté des lieux, le lac Suwa est avant tout célèbre pour un phénomène naturel tout à fait fascinant qui se manifeste dans ses eaux.
    Ce « miracle de la nature » est appelé « Omiwatari » (御神渡り), soit la « Traversée de Dieu ». Que ce passe-t-il exactement ? Chaque hiver, lorsque le lac gèle entièrement et que la température extérieure se maintient plusieurs jours de suite à très faible température, nous pouvons entendre « la complainte » de la glace qui se rompt et craque. 
  • Lentement, au fil des jours, apparaît alors à la surface une sorte de crête de glace.
  • Pourquoi ce phénomène ? La réponse se trouve en réalité dans les profondeurs du lac. Suwa-ko possède en effet une source d’eau chaude qui engendre alors un écart de température considérable, et les lois de la physique produisent ce « miracle ».
Nulle mention des relevés effectués par les moines depuis le milieu du 15è siècle, mais une belle entrée en matière tout de même.

wikipedia

  •  Le lac Suwa (諏訪湖, Suwa-ko?) se trouve au centre de la préfecture de Nagano au Japon. Il est le vingt-quatrième plus grand lac du pays du point de vue de la superficie.
  •  Le lac Suwa est l'emplacement des traces des dieux (御神渡り, o-miwatari?), un intéressant phénomène naturel. Le lac possède une source chaude naturelle sous la surface de telle sorte que lorsque le lac gèle en hiver, les eaux sous la glace sont chaudes et continuent à circuler. Il en résulte des crêtes de pression de glace qui peuvent atteindre jusqu'à 30 cm ou plus de hauteur. La croyance locale veut que ces crêtes sont formées par les dieux voyageant entre les différents bâtiments du Suwa-taisha.
 On en sait un peu plus sur l'origine de ces "crêtes de glace" qui apparaissent à la surface du lac. L'orthographe Suwa est confirmée, mais aucune mention sur les relevés des moines shintoïstes.

 

scmb-images

  • La date d'apparition de la crête de glace du lac Suwa au Japon est relevée chaque hiver depuis 1443 par les moines Shinto pour prévoir le climat du printemps suivant. 
  • Leurs données constituent ainsi les plus anciens relevés météorologiques du monde.
Cela se précise un peu, la date 1443 apparait.

ricochets

  • Mais, c’est de changement climatique dont il est question aujourd’hui…
  • Chaque hiver, la surface du lac Suwa situé au centre de la préfecture de Nagano au Japon, gèle entièrement. Les années de grand froid, quand la température extérieure se maintient plusieurs jours d’affilée en deça de -10°C, la glace craque, se fendille et finit par créer une sorte de crête de glace qui en parcourt toute la surface. Ce phénomène est appelé Omiwatari (Traversée du Dieu). Les moines Shinto, qui vivent au bord du lac, notent la date de son apparition, qu’ils utilisent pour prédire le temps qu’il fera au printemps suivant. Ils maintiennent cette tradition depuis 1443, et ont ainsi construit 600 ans de données climatiques. Leurs enregistrements, qui incluent la date du jour où le lac commence à geler et  le nombre de jours qui la sépare de celle de la formation de la crête, sont les plus anciens connus.
  • Aujourd’hui, les scientifiques peuvent les utiliser pour étudier les changements de la météorologie hivernale dans cette région (et les corréler à des événements historiques ou des mesures telles que le taux de CO2). Ils peuvent ainsi construire un modèle expliquant comment les activités humaines ont influencé les hivers japonais.  
  • Le 26 avril, une équipe de chercheurs américano-japonaise a publié dans la revue Nature un article dans lequel sont analysées les données du lac Suwa, qu’ils ont comparées à des données similaires enregistrées pour la rivière Torne, qui court entre la Suède et la Finlande. Ces derniers enregistrements remontent au XVIIème siècle, à l’année 1693, alors qu’un commerçant du nom de Olof Ahlom commence a noter et conserver la date où, chaque année, les glaces de la rivière commencent à fondre. Ses successeurs dans le négoce ont ensuite maintenu vivante cette tradition (la rivière étant importante pour le commerce et le transport ou même la nourriture et les loisirs des populations locales). 
  •  En étudiant les deux lots de données parallèlement, les chercheurs ont montré que, depuis la Révolution Industrielle, les deux étendues d’eau, le lac comme la rivière, étaient prompts à geler plus tard, fondre plus tôt et donc, à avoir une période en glace plus courte.
  • L’effet du réchauffement climatique est manifeste : le lac Suwa est resté sans geler 12 fois durant une période de 55 ans comprise entre 1950 et 2004, comparé à seulement trois fois de 1443 à 1700 (soit en 255 ans).  Quant à la rivière Torne, elle a vu 9 années particulièrement chaudes dans la période de 14 ans comprise entre 2000 et 2013, contre seulement 10 dans les 207 ans qui séparent 1693 de 1899.
De loin l'information la plus intéressante jusqu'à présent ; de plus l'auteure du billet (mariephilippine ou Laurence Denis) rajoute des liens (ce que ne fait pas S&V, honte à eux !)
  • nature
    • Abstract

      Lake and river ice seasonality (dates of ice freeze and breakup) responds sensitively to climatic change and variability. We analyzed climate-related changes using direct human observations of ice freeze dates (1443–2014) for Lake Suwa, Japan, and of ice breakup dates (1693–2013) for Torne River, Finland. We found a rich array of changes in ice seasonality of two inland waters from geographically distant regions: namely a shift towards later ice formation for Suwa and earlier spring melt for Torne, increasing frequencies of years with warm extremes, changing inter-annual variability, waning of dominant inter-decadal quasi-periodic dynamics, and stronger correlations of ice seasonality with atmospheric CO2 concentration and air temperature after the start of the Industrial Revolution. Although local factors, including human population growth, land use change, and water management influence Suwa and Torne, the general patterns of ice seasonality are similar for both systems, suggesting that global processes including climate change and variability are driving the long-term changes in ice seasonality.
       
  • qz
  • ninistan



Bref de l'information documentée et argumentée (ou l'inverse) comme on aimerait en voir plus souvent et comme on n'en verra quasiment jamais, sauf en rêve, sur certains sites que je ne (re)nommerais pas pour ne pas leur faire davantage de publicité (mais si vous avez suivi mon regard vous savez)


expositions (suivre le lien pour voir l'estampe)

  • Le lac Suwa dans la province de Shinano (Shinshû Suwa-no-ko)
    Les « Trente-six vues du mont Fuji » (Fugaku sanjû-rokkei), 17e vue
    Hokusai Katsushika (1760-1849), vers 1829-1833.
    Série de 46 planches, 36 estampes à cerne bleu et 10 planches supplémentaires à contour noir, 248 x 369 mm
    Signatures (variables d'une planche à l'autre) : « Hokusai aratame litsu hitsu » / « zen Hokusai litsu hitsu» / « Hokusai litsu hitsu » / « zen saki no Hokusai litsu hitsu »
    Inscriptions : titre de la série, suivi du titre de l'estampe dans un cartouche rectangulaire, dans la partie supérieure, tantôt à droite, tantôt à gauche
    Éditeur : Eijudô (Nishimuraya Yohachi)
    Cachet de censure : kiwame. Certaines épreuves ne portent ni le sceau de l'éditeur, ni celui du censeur
    Nishiki-e. Format ôban yoko-e (horizontal), soit environ 250 x 380 mm avec les marges
    BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE DE-10
    © Bibliothèque nationale de France

 

blog-comptes.rendus.amis-musee-cernuschi

Pas d'information sur ce qui nous concerne, hormis cette photo de moines :
Cérémonie de purification, pour observer les fractures de la glace sur le lac Suwa. ©Japan Time News
Je n'ai pas lu le long billet consacré aux métamorphoses du shintô, un livre d'un certain Alain Rocher (tout ce qui s'apparente à la religion a le don de m'ennuyer au plus haut point)


Et maintenant voici ce que nous donne Qwant que je n'ai pas vu sur Google (ou alors j'ai pas bien cherché...)

sciencepresse (article de septembre 2000)

  • Si vous aviez besoin d'une preuve de plus que la Terre se réchauffe, la voici. Le gel des lacs et rivières, depuis 150 ans, est de plus en plus tardif, et le dégel survient de plus en plus tôt.
  •  Et cette tendance semble très nette, aussi bien en Amérique du Nord qu'au Japon.
  •  Une équipe internationale de chercheurs, qui publie dans la dernière édition de la revue Science, s'est penchée autant sur les archives de journaux que sur les documents des compagnies de transport ou des autorités religieuses locales, pour obtenir ces dates de gel et de débâcles sur 26 lacs et rivières, entrer le tout dans un ordinateur et en ressortir avec cette tendance nette. Les archives, qui ne portent que sur l'hémisphère Nord, proviennent entre autres de la Russie, du Canada ou de la Finlande. Selon John Magnuson, de l'Université du Wisconsin à Madison, il s'agirait de la démonstration la plus solide qu'un réchauffement frappe bel et bien notre planète depuis 150 ans, plus solide encore que toutes les données climatologiques ou végétales récoltées jusqu'ici.
    • Abstract

      Freeze and breakup dates of ice on lakes and rivers provide consistent evidence of later freezing and earlier breakup around the Northern Hemisphere from 1846 to 1995. Over these 150 years, changes in freeze dates averaged 5.8 days per 100 years later, and changes in breakup dates averaged 6.5 days per 100 years earlier; these translate to increasing air temperatures of about 1.2°C per 100 years. Interannual variability in both freeze and breakup dates has increased since 1950. A few longer time series reveal reduced ice cover (a warming trend) beginning as early as the 16th century, with increasing rates of change after about 1850.
       
  • Entre le début et la fin de la période étudiée, soit de 1846 à 1995, le gel se produit en moyenne 8,7 jours plus tard, tandis que le dégel arrive 9,8 jours plus tôt. Presque toutes les années retenues (38 sur 39) sont révélatrices d'un réchauffement.
  •  Le Dr Magnuson admet que ceci ne permet pas de démontrer la responsabilité des gaz à effet de serre, d'autant plus que d'autres données, non publiées, sembleraient dire que le réchauffement aurait commencé avant 1846. Mais la tendance qui se dégage de ces statistiques correspond aux modèles déjà publiés par d'autres chercheurs sur les effets des gaz à effet de serre.
  •  Cette étude s'inscrit dans un plus vaste projet visant à construire une banque de données des périodes de gel et de dégel sur les lacs et rivières, à travers le monde : dans certains cas, grâce aux autorités locales, des données extrêmement riches, et rarement exploitées par les scientifiques, sont disponibles. Ainsi, le lac Suwa, au Japon, est le fruit d'observations menées scrupuleusement depuis 1443, par les membres de la religion shintoïste -parce qu'ils croyaient que ce lac était le lieu de rencontres de plusieurs dieux. Des documents sur le lac Constance, aux limites de l'Allemagne et de la Suisse, remontent même jusqu'au IXe siècle -là aussi grâce aux autorités religieuses locales, qui devaient faire traverser une statue de la Vierge chaque année sur la glace.
  •  Ce n'est pas tout. Si ça se réchauffe, ce n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs ou pour les villes côtières qui risquent d'être inondées (la fonte des calottes glaciaires fera monter le niveau des mers). C'est une très bonne nouvelle pour certaines maladies tropicales, qui vont trouver le moyen de progresser vers le Nord.
Là aussi un article très bien documenté et expliquant clairement, cela en 2000, il y a 16 ans, ce que certains s'obstinent encore aujourd'hui à nier (pas besoin de vous dire de suivre mon regard...)

Mais il est vrai que l'on sait depuis bientôt 2 siècles à quoi s'en tenir, avec Joseph Fourier et bien d'autres qui lui ont succédé, cependant on trouve encore et toujours les mêmes "sceptiques" niant l'effet de serre, le rôle du CO2 et, bien sûr, le réchauffement climatique d'origine anthropique (RCA) qui ne serait pas si grave que cela.


Quand les "crêtes de glace" du lac Suwa auront entièrement disparu peut-être bien qu'il n'y aura plus beaucoup de touristes pour aller admirer leur magnifique absence.