dimanche 31 mars 2019

Bjorn Stevens embauché par Judith Curry, cela devient une habitude chez les climatosceptiques

Il y a parfois dans les commentaires de mes billets des choses intéressantes à tirer, ainsi de mon précédent article intitulé Moi non plus je ne crois pas à la science on a pu lire ceci :
Anonyme30 mars 2019 à 18:40

Excellent article publié sur le site de Curry .

Ce qui est écrit explique en grande partie ma position sur ce "grand" sujet ...
[blablabla] 
Je suis ravi de l ínterview de ce scientifique ...

https://judithcurry.com/2019/03/30/why-climate-predictions-are-so-difficult/

BenHague
BenHague faisait référence à l'article de Judith Curry intitulé Why climate predictions are so difficult dans lequel elle reprenait quelques extraits, traduits de l'allemand, d'une interview de Bjorn Stevens dans Der Spiegel.

Mais un autre commentateur lui faisait remarquer ceci :
Robert30 mars 2019 à 21:40

Ben Hague @

[…] quant à Curry elle déforme les dires de Stevens.. […]
Ce à quoi BenHague lui répond :
Anonyme31 mars 2019 à 00:17
[…]
"quant à Curry elle déforme les dires de Stevens.. "
Assertion numéro 2 de quelqu'un qui ne a lu ni l'article , ni ne parle allemand .
1) C'est une trqaduction d'un article de SPiegel
2) Apres check dudit article en allemand ( 5 ans d éxperience pro en Allemagne ca aide) , le sens n'est pas déformé ... Prenez vous en au Spiegel pas á Curry
[…]
Bon, comme je ne comprends pas l'allemand et que de plus l'article du Spiegel est derrière un paywall et que je n'ai pas l'intention de m'abonner à ce journal en ligne je ne peux ni confirmer ni infirmer ce que nous assure BenHague, il dit avoir vérifié (check) l'article en question et peut certifier que « le sens n'est pas déformé », soit…

Tout cela est bien joli mais par expérience je connais la propension qu'ont les climatosceptiques à reprendre à leur compte des propos ou des articles tenus ou écrits par des scientifiques et de les retourner comme des crêpes à leur avantage, bien évidemment sans le consentement de leurs auteurs !

Des exemples ?

J'ai déjà évoqué dans mon blog l'embauchage par Jacques Duran de Pierre-Gilles de Gennes, par Claude Allègre de Håkan Grudd et par Benoit Rittaud de...Blaise Pascal !

J'ai aussi dénoncé à plusieurs reprises le sieur Pierre Gosselin qui se permet de lister sur son site des études censées contredire ce que l'on appelle le consensus sur le climat, mais quand on y regarde de plus près on s'aperçoit qu'il s'agit de papiers qui ne remettent nullement en cause le réchauffement climatique d'origine humaine.

Aujourd'hui donc c'est au tour de Bjorn Stevens de se voir enrôlé de force et certainement à son insu par Judith Curry, laquelle ne fait aucun commentaire en laissant le soin à ses ador…, pardon à ses lecteurs de donner leur avis sur la question, par exemple avec le tout premier à livrer ses pensées profondes :
Bob Greene | March 30, 2019 at 11:19 am | Reply

Predictions are difficult, especially about the future.
On peut par conséquent constater la haute tenue scientifique du blog de Judith Curry avec ce genre d'ineptie lâchée de manière quasi pavlovienne, les commentateurs habituels de ce site étant préprogrammés pour abonder dans le sens de la tenancière des lieux sans se poser de questions.

Evidemment le but de Judith Curry étant à double détente :
  1. faire croire que Stevens ne fait pas confiance aux modèles climatiques
  2. se moquer de lui à l'occasion
Ces deux versions sont illustrées par les deux commentaires suivants qui font vraiment avancer le débat en l'élevant à des hauteurs stratosphériques :
Hifast | March 30, 2019 at 1:04 pm | Reply

Reblogged this on Climate Collections and commented:
“The difficulties [in climate modeling Bjorn Stevens of the Hamburg Max Planck Institute for Meteorology] and his fellow researchers face can be summed up in one word: clouds. The mountains of water vapor slowly moving across the sky are the bane of all climate researchers.”

Willis Eschenbach | March 30, 2019 at 1:04 pm | Reply

My vote for today’s winner for scientific hubris …

“The accuracy of the predictions has not improved, but our confidence in them has grown,” he says. The researchers have examined everything that might counteract global warming. “Now we are sure: she is coming.”

Man, I split my sides laughing at that one. It’s scientifically hilarious from about three different directions …

Le premier n'a retenu que l'incertitude sur les nuages en les qualifiant de « cauchemar » des climatologues (bane of all climate researchers), alors que le second, un habitué des lieux qui avait déjà démoli Jean-Pierre Bardinet, ce dont on lui sait infiniment gré, se contente de brocarder Stevens en se gaussant de son prétendu hubris parce qu'il assure que le réchauffement climatique est bien là, ce dont lui, Willis Eschenbach, doute fortement.

Mais revenons un peu en arrière quand Stevens avait publié en 2015 un papier intitulé Rethinking the Lower Bound on Aerosol Radiative Forcing (Repenser la limite inférieure du forçage radiatif des aérosols)

Petite parenthèse à l'attention de phi : on parle bien de forçage radiatif, ce concept soi-disant nébuleux et ne reposant sur rien bien qu'il soit utilisé couramment de nos jours, y compris par la majorité des climatosceptiques ayant quelques notions sommaires en climatologie ; je ferme la parenthèse.

Alors que pensez-vous qu'il advint de ce papier de Stevens à l'époque et comment il fut traité par une certaine « presse » ?

De nombreux sites conservateurs, voire ultra-conservateurs pour ne pas dire d'extrême-droite ont repris l'information avec le gros titre suivant :
New Climate Paper Gives Global Warming Alarmists ‘One Helluva Beating’
Un nouveau document sur le climat donne aux alarmistes du réchauffement climatique une sacrée raclée
Ainsi quelques exemples :
En fait tous ces sites de droite extrême ont repris en cœur une « information » publiée par le site de « désinformation » Bishop Hill qui reprenait lui-même cette même « information » d'un autre site de « désinformation » Climate Audit qui publiait un article de...Nick Lewis, bien connu ici, lequel se permettait, comme à son habitude aurait-on tendance à dire, de donner son analyse du papier de Bjorn Stevens (j'espère que vous avez suivi sans vous perdre en chemin)

Je ne me sens pas d'attaque pour critiquer le billet de Lewis, mais le seul fait qu'il le publie sur Climate Audit, le blog de Steve McIntyre, relayé par Bishop Hill d'Andrew Montford, puis par toute la clique facho américaine, fait immédiatement s'allumer un warning devant mes yeux, et j'entends dans mes oreilles une sirène comme celles qui évoquent l'arrivée imminente d'un cataclysme.

Mais heureusement qu'il existe des sites un peu plus sérieux que ceux mentionnés précédemment (vous me direz que ce n'est pas très compliqué) comme par exemple Scientific American (SA) qui démolit les constructions pseudo-scientifiques de Lewis, McIntyre et cie avec How to Misinterpret Climate Change Research (Comment mal interpréter la recherche sur le changement climatique) ; le sous-titre permet d'avoir une idée plus précise de ce qui va être évoqué dans l'article : Research into the cooling impact of aerosols sends climate contrarians into a tailspin (La recherche sur l’impact refroidissant des aérosols fait partir les climatosceptiques en vrille)

L'article explique en effet comment l'étude de Stevens a été récupérée par la faune climatosceptique en la déformant au point de faire dire à son auteur le contraire de ce qu'il pense vraiment (cela vous étonne ?)

On remarquera tout d'abord que le papier de Stevens se réfère aux particules en suspension et leurs interactions avec les nuages, un domaine toujours largement discuté aujourd'hui.

L'article de SA commence par expliquer que les particules par endroits chauffent la planète et en d'autres endroits la refroidissent par réfraction des rayons du soleil ; ainsi les particules sont qualifiées par SA d'« électron libre » (wild card) dans le climat de la Terre, avec comme principaux concurrents en terme de complexité...les nuages !

Et SA de nous avertir que ce papier de Stevens a été décrit par des médias et des blogs conservateurs comme « ébranlant la théorie du réchauffement climatique d'origine humaine ».

Il suffit de lire le reste et notamment les propos de Stevens lui-même, cette fois en anglais en non en allemand, pour se faire une idée de ce qu'il pense vraiment ; voici tous les passages où il est cité :
I was touched that they'd write me and double-check that my study was being interpreted correctly.
J'ai été touché qu'ils m'écrivent et vérifient que mon étude a été interprétée correctement.
Là il faisait référence non pas aux médias et blogs susmentionnés, mais aux professeurs et aux profanes qui lui avaient écrit en lui demandant si l'on devait s'inquiéter du changement climatique.
The fear has always been ... that the warming that we do feel is the tip of the iceberg.
La peur a toujours été ... que le réchauffement que nous ressentons ne soit que la partie émergée de l'iceberg.
Car en effet les particules en suspension agissent comme un retardant du réchauffement climatique, et si l'on parvient à les diminuer ou à les supprimer cela ne fera qu'accroitre la hausse des températures !
We've been doing that for 20-odd years, and what you find is that you get all sorts of answers and you really don't get anywhere.
Nous le faisons depuis une vingtaine d'années et vous constatez que vous obtenez toutes sortes de réponses et que vous n'allez nulle part.
Il évoque ici l'incertitude qui existe sur le forçage négatif des particules, le GIEC reportant une fourchette de 0,1 à 1,9 W/M² d'effet refroidissant.
All sorts of schoolteachers were contacting me, and they were all worried that everything they'd learned was wrong.
Toutes sortes d'enseignants me contactaient et craignaient que tout ce qu'ils avaient appris ne soit faux.
Cela faisait suite à l'article de Nick Lewis jetant le doute (et le trouble, ce qui était l'objectif réel) sur la sensibilité climatique, avançant une ECS de 1,2 à 1,8°C là où le GIEC reporte de 1,5 à 4,5 avec une médiane à 3°C.

A ce stade SA paraphrase Stevens avec ce passage :
Soon after, he took the unusual step, for a climate scientist, of issuing a press release to correct the misconceptions. Lewis had used an extremely rudimentary, some would even say flawed, climate model to derive his estimates.
Peu de temps après, [Stevens] a pris la décision inhabituelle, pour un climatologue, de publier un communiqué de presse pour corriger les idées fausses. Lewis avait utilisé un modèle climatique extrêmement rudimentaire, voire imparfait, pour calculer ses estimations.
Mais aussi :
Stevens said his study is something to be mulled over, but it does not call into question man-made global warming.
Stevens a déclaré que son étude était une chose à considérer, mais elle ne remet pas en question le réchauffement climatique provoqué par l'homme.
Et il termine ainsi :
I continue to believe that warming of Earth's surface temperatures from rising concentrations of greenhouse gases carries risks that society must take seriously, even if we are lucky and (as my work seems to suggest) the most catastrophic warming scenarios are a bit less likely.
Je continue de croire (sic) que le réchauffement de la température de la surface de la Terre dû à la concentration croissante de gaz à effet de serre comporte des risques que la société doit prendre au sérieux, même si nous avons de la chance et (comme le suggère mon travail) les scénarios de réchauffement les plus catastrophiques sont un peu moins probables.

Ainsi pour résumer:
  • Stevens ne remet en aucune façon en cause la réalité du réchauffement climatique d'origine humaine ;
  • Il admet, mais ce n'est pas un scoop, qu'il existe des incertitudes concernant les particules et les nuages ainsi que leurs interactions ;
  • Il estime que l'ECS est dans la limite basse de la fourchette (dixit Andrew Dessler) ce qui explique son relatif « optimisme »

Pour le dernier point Stevens est loin de faire l'unanimité, voila un thème, la sensibilité climatique, qui ne fait pas (encore) consensus mais nous avons déjà vu quand même que la majorité des papiers récents donnaient une ECS proche des 3°C...Nous verrons bien ce que dira le prochain rapport du GIEC qui reprendra à mon avis exactement les mêmes valeurs que dans les précédentes éditions (c'est mon petit doigt qui me l'a dit)




vendredi 29 mars 2019

Moi non plus je ne crois pas à la science

Notre commissaire bien aimé me prête (c'est son habitude) des intentions que je n'ai point, par exemple :

3131.  AntonioSan | 28/03/2019 @ 16:31
Exactement l’article qui epingle le marecageux et des cuistres comme Cherki.
Why I don’t ‘believe’ in ‘science’
Posted on March 26, 2019 by curryja | 114 Comments
by Judith Curry
” ‘I believe in science’ is an homage given to science by people who generally don’t understand much about it. Science is used here not to describe specific methods or theories, but to provide a badge of tribal identity. Which serves, ironically, to demonstrate a lack of interest in the guiding principles of actual science.” – Robert Tracinski

Il fait référence à l'article de Judith Curry qui informe ses lecteurs qu'elle ne croit pas à la science dans Why I don’t ‘believe’ in ‘science’ ; comme la croyance est du domaine du religieux ou de l'idéologie on préfère savoir que miss Curry ne trouve pas son inspiration en allant à l'église bruler des cierges, c'est tant mieux pour elle.

Mais je suis au regret d'annoncer à notre pas-si-fin-limier que le marécageux que je suis ne « croit » pas et n'a jamais « cru » à la science, contrairement à la plupart des climatosceptiques de son espèce tel un certain Claude Allègre qui place le verbe croire pas moins de cinq fois dans les deux premières pages qu'il consacre au changement climatique dans son livre Ma vérité sur la planète.

Dans mon billet intitulé Claude Allègre appelant Lindzen, Singer et Leroux à la rescousse j'écrivais précisément ceci :
Pas moins de 5 utilisations du verbe croire dans les deux premières pages consacrées au changement climatique (pages 89 et 90) :

Pour ma part j'ai des opinions de béotien en la matière, mais surtout une intime conviction que la science climatique notamment reprise dans les rapports du GIEC est celle qui est la plus juste à l'instant présent ; quand je regarde ce que propose « l'autre camp » ma conviction est encore davantage renforcée, surtout quand c'est le commissaire qui représente ce camp-là.

Ce qu'il y a donc de comique avec cet article de Judith Curry repris à son compte par monsieur AntoineSan c'est qu'il s'applique essentiellement aux climatosceptiques qui « croient » avoir raison alors que les climatologues, eux, n'arrêtent pas de mettre des bémols à toutes leurs hypothèses, sauf bien sûr pour quelques éléments bien compris depuis maintenant près de deux siècles que les scientifiques planchent dessus, par exemple le fait que quand on rajoute du CO² dans l'atmosphère ça fait monter la température ; les climatosceptiques, eux, « croient » qu'il n'en est rien, sauf ceux comme Judith Curry qui ont quelques notions de thermodynamique qui leur permettent de ne pas mettre en doute ce fait.

Je recommanderai donc au commissaire de se poser quelques questions sur ses croyances à lui, mais je ne suis pas sûr qu'il arrive à admettre qu'il puisse en avoir, et des costaudes, comme celle des AMP pour ne citer qu'elle.

Pour ce qui me concerne aucune croyance, surtout pas sur la circulation atmosphérique, je lis et je vois partout comment elle est décrite, et je constate que feu Marcel Leroux, bien connu des cénacles lyonnais, passe parfaitement incognito quand il s'agit d'évoquer le moindre anticyclone.

Cela doit être dur d'admettre qu'on a tort et que peu de gens partagent vos croyances, on finit par se sentir bien seul et on risque l'ulcère d'estomac, triste destinée que celle-ci.


Climactualités - mars 2019

ENSO

Le 28/03/2019 : climate.gov/enso

Weak El Nino conditions are likely to continue through the Northern Hemisphere spring 2019 (~80% chance) and summer (~60% chance). The current event bears some similarities to the 2015 spring El Niño that went on to become a strong event by winter. However, it's too soon to tell whether this event will follow the same path. 
De faibles conditions d'El Nino devraient persister dans l'hémisphère Nord au printemps 2019 (avec une probabilité d'environ 80%) et en été (avec une probabilité d'environ 60%). L'événement en cours présente certaines similitudes avec le El Niño du printemps 2015, qui est devenu un événement fort en hiver. Cependant, il est trop tôt pour dire si cet événement suivra le même chemin.


Synopsis:  Weak El Nino conditions are likely to continue through the Northern Hemisphere spring 2019 (~80% chance) and summer (~60% chance). 

El Niño conditions strengthened during February 2019, as above-average sea surface temperatures (SSTs) increased across the equatorial Pacific Ocean [Fig. 1] and the associated atmospheric anomalies became increasingly well-defined. The SST index values in the Niño3, Niño3.4 and Niño4 regions all increased during February, with the latest weekly values near +1°C in each region [Fig. 2]. The anomalous upper-ocean heat content (averaged across 180°-100°W) increased appreciably during February [Fig. 3], due to an increase in above-average temperatures at depth in association with a downwelling equatorial oceanic Kelvin wave [Fig. 4]. Enhanced equatorial convection prevailed near the Date Line, while suppressed convection was observed over Indonesia [Fig. 5]. Low-level wind anomalies were westerly in the central Pacific Ocean, while upper-level wind anomalies were mostly westerly over the far western and far eastern Pacific. The equatorial and traditional Southern Oscillation Index values were both negative (-1.4 standard deviations). Overall, these features are consistent with weak El Niño conditions.
Moyenne des anomalies de températures de surface pour la semaine entourant le 6 mars 2019 (par rapport à la moyenne de référence 1981-2010)

Moyenne des anomalies de températures de surface dans les différentes régions El Niño (par rapport à la moyenne 1981-2010)

Moyenne des anomalies de températures de l'océan supérieur dans le Pacifique équatorial. L'anomalie du contenu calorifique est calculée en partant de la moyenne des pentades de la période de base 1981-2010.

Section de la longitude et de la profondeur des anomalies de température (C°) du haut océan pacifique équatorial (0-300m) centrées sur la pentade du 4 mars 2019. Les anomalies sont des écarts par rapport aux moyennes des pentades de la période de base 1981-2010.

Moyenne (W/m²) des anomalies du rayonnement en ondes longues sortantes (OLR) pour la période du 7 février 2019 au 4 mars 2019. Les anomalies OLR sont calculées à partir de la moyenne des pentades de la période de base 1981-2010)



Température mensuelle de la surface de la mer dans la région Niño 3.4 du Pacifique tropical pour 2018 (ligne violette) et pour toutes les autres années El Niño depuis 1950. Graphique Climate.gov basé sur les données de température ERSSTv5.
Ce graphique montre que le Niño actuel fait partie des plus faibles enregistrés depuis 1950.

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

Le 28/03/2019 : data.giss.nasa.gov

Je voulais montrer la période d'une année mars-2018-février 2019 mais je n'y arrive pas, alors voici seulement le mois de février 2019 :

Anomalies de températures pour le mois de février 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910.

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Coral Reef Watch

Le 28/03/2019 : coralreefwatch.noaa.gov 

NOAA Coral Reef Watch's most recent Four-Month Coral Bleaching Heat Stress Outlook is below. This figure shows the distribution of the lowest heat stress levels predicted by at least 60% of the model ensemble members. In other words, there is a 60% chance that the displayed heat stress levels will occur.

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Climate Prediction Center 

Le 28/03/2019 : cpc.ncep.noaa.gov

Prévisions de tempêtes tropicales.

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Polar Science Center

Le 28/03/2019 : psc.apl.uw.edu

The year 2018 finished out with an annually averaged sea ice volume that was the 5th lowest on record with 13,860 km 3 , with a 1,000 km3 gain over the record year of 2017. While 2018 started relatively low relatively little melt during the summer and rapid growth in the fall (Fig 8), brought the ice volume in the same area as recent low years (2011,2012,2016, 2017).
L'année 2018 s'est achevée avec un volume de glace de mer moyen annuel qui était le 5e plus bas jamais enregistré avec 13 860 km 3, avec un gain de 1 000 km3 par rapport à l'année record de 2017. Alors que 2018 a commencé avec relativement peu de glace, une fonte relativement faible en été et une croissance rapide à l'automne (Fig. 8) ont fait que le volume de glace a été ramené dans la même zone que les années les plus basses enregistrées récemment (2011, 2012, 2016, 2017).
Average Arctic sea ice volume in February 2019 was 19,700 km3. This value is the 7th lowest on record about 2400 km3 above the February record that was set in 2017 with ~17,300 km3 and about 1100 km3 lower higher than 2018. Monthly ice volume was 42% below the maximum in 1979 and 29% below the mean value for 1979-2017. February 2019 ice volume falls above the long term trend line with 0.85 sigma above.
Le volume moyen de glace de mer dans l'Arctique en février 2019 était de 19 700 km3. Cette valeur est le 7ème plus bas enregistré à environ 2400 km3 au-dessus du record de février établi en 2017 avec environ 17 300 km3 et environ 1100 km3 au-dessous de 2018. Le volume de glace par mois était de 42% inférieur au maximum enregistré en 1979 et de 29% inférieur à la valeur moyenne de 1979-2017. Le volume de glace de février 2019 se situe au-dessus de la ligne de tendance à long terme, avec 0,85 sigma au-dessus.
Fig.1  Arctic sea ice volume anomaly from PIOMAS updated once a month. Daily Sea Ice volume anomalies for each day are computed relative to the 1979 to 2018 average for that day of the year. Tickmarks on time axis refer to 1st day of year. The trend for the period 1979- present  is shown in blue. Shaded areas show one and two standard deviations from the trend. Error bars indicate the uncertainty of the  monthly anomaly plotted once per year.

Ainsi février 2019 passe un peu au-dessus du premier intervalle de confiance (en grisé sombre), mais si l'on regarde en arrière on voit que cela est déjà arrivé à plusieurs reprises, il y a même deux années où la courbe a légèrement dépassé le deuxième intervalle de confiance de la tendance à long-terme (en grisé clair) ; on remarquera également que l'inverse est vrai, à quatre reprises la courbe est descendue très bas...Moralité, wait and see !

Fig. 2 Total Arctic sea ice volume from PIOMAS showing the volume of the mean annual cycle, and from 2011-2019. Shaded areas indicate one and two standard deviations from the mean.

2019 semble pour le moment se confondre avec 2016.

Fig.3 Monthly Sea Ice Volume from PIOMAS for April and Sep.

Fig 8 Comparison of Daily Sea Ice Volume Anomalies relative to 1979-2018.

En anomalies 2019 se démarque nettement de 2016 alors qu'en mesures absolues ces deux années paraissaient faire jeu égal (à y regarder de près on voit que les courbes de la figure 2 se croisent comme pour les anomalies, mais les échelles différentes font que la comparaison n'est pas aisée, d'où l'intérêt des anomalies avec une échelle plus appropriée)

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Arctic Data archive system (ADS)

Le 28/03/2019 : ads.nipr.ac.jp (nouvelle version : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)

Une nouvelle version a été mise en place, donc les graphiques n'ont pas la même tête qu'auparavant, de plus il est possible maintenant d'avoir une situation globale.

Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente) 

Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats

Moyenne des années 1980 à la même date : 15,28 + 4,7 = 19,98


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Spécial Skeptical Science ce mois-ci !

https://skepticalscience.com/2019-SkS-Weekly-Digest_12.html

https://skepticalscience.com/2019-SkS-Weekly-Digest_10.html

https://skepticalscience.com/2019-SkS-Weekly-Digest_09.html

https://skepticalscience.com/2019-SkS-Weekly-Digest_06.html