jeudi 30 juin 2022

Climactualités - juin 2022

 

Concentration de l'atmosphère en CO₂

Global Monitoring Laboratory - Carbon Cycle Greenhouse Gases (noaa.gov)

Moyenne mensuelle récente du CO₂ à l'observatoire de Mauna Loa.

Variation de la concentration en CO₂ depuis 1960.

Les lignes et symboles rouges représentent les valeurs moyennes mensuelles, centrées sur le milieu de chaque mois. Les lignes et symboles noirs représentent les mêmes valeurs, après correction pour le cycle saisonnier moyen.

Taux de croissance annuel moyen du CO₂ au Mauna Loa.


Ce graphique montre les taux de croissance annuels moyens du dioxyde de carbone pour Mauna Loa. Les moyennes décennales du taux de croissance sont également représentées par des lignes horizontales pour les années 1960 à 1969, 1970 à 1979, et ainsi de suite.

Voir aussi : Mauna Loa carbon dioxide forecast for 2022 - Met Office

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Divers graphiques montrant l'évolution du CO2 (et de la température) au cours des âges.

Source 400,000 Years of Carbon Dioxide | Climate Central


Source Graphic: The relentless rise of carbon dioxide – Climate Change: Vital Signs of the Planet (nasa.gov)


Concentrations de l'atmosphère en CO2 depuis 500 millions d'années (source Earth.Org)


Evolution (estimation) de la température durant les 500 millions d'années passées (source Earth.Org)


Attention ! L'échelle des abscisses des deux derniers graphiques n'est pas la même !


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ENSO


CURRENT STATUS:

LA NIÑA ADVISORY

La Niña—the cool phase of the ENSO climate pattern—influences the hurricane season, has links to springtime tornado activity, and can increase the chance of drought in some regions. The latest outlook has the odds of a La Niña three-peat this winter at close to 60 percent.

La Niña - la phase froide du modèle climatique ENSO - influence la saison des ouragans, est liée à l'activité des tornades au printemps et peut augmenter le risque de sécheresse dans certaines régions. Selon les dernières prévisions, la probabilité que La Niña se reproduise cet hiver est de près de 60 %.
Index ENSO de 2013 à 2022 (source weather.plus)

Index ENSO de 1950 à 2022 (source weather.plus)

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Données de températures de la NOAA

Climate Change: Global Temperature | NOAA Climate.gov

Température annuelle de surface comparée à la moyenne de 1880 à 2021.

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Elévation du niveau moyen des mers

Mean Sea Level: Aviso+ (altimetry.fr)

Niveau moyen global de référence (GMSL) basé sur les données des missions TopEx/Poseidon, Jason-1, Jason-2 et Jason-3 de janvier 1993 à aujourd'hui, après élimination des signaux annuels et semi-annuels et application d'un filtre de 6 mois. En appliquant la correction du rebond postglaciaire (-0,3 mm/an), l'élévation du niveau moyen des mers a ainsi été estimée à 3,5 mm/an avec une incertitude de 0,4 mm/an (mis à jour le 2/04/2022)


Sur les 10 dernières années :


Sur les 10 dernières années : 4,36 mm / an (source Aviso)


Sur les 5 dernières années :

 
Sur les 5 dernières années : 4,56 mm / an (source Aviso)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

data.giss.nasa.gov


Anomalies de températures pour le mois de mai 2022 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :

  • année 2021 : 1.11 => 5
  • année 2020 : 1.24 => 2
  • année 2019 : 1.21 => 3
  • année 2018 : 1.08 => 6 
  • année 2017 : 1.17 => 4 
  • année 2016 : 1.26 => 1


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Polar Science Center

psc.apl.uw.edu


Evolution du volume de la banquise arctique de PIOMAS par rapport à la moyenne de la période 1979-2021.


Fig 11. Moyenne annuelle du volume de glace de mer de PIOMAS

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Arctic Data archive system (ADS)

ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent

Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimalesen jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation par rapport à l'année précédente)


Moyenne des années 1980 à la même date : 11,37 + 14,46 = 25,83

Juin 2022 : 9,32 + 13,36 = 22,68 (-1,22)
Mai 2022 : 11,60 + 10,49 = 22,08 (-0,87)
Avril 2022 : 12,84 + 7,50 = 20,34 (-0,96)
Mars 2022 : 13,79 + 4,16 = 17,95 (-1,20)
Février 2022 : 14,14 + 2,17 = 16,31 (-0,44)
Janvier 2022 : 13,70 + 3,00 = 16,69 (-0,23)
Décembre 2021 : 12,50 + 6,32 = 18,82 (-0,32)
Novembre 2021 : 10,79 + 13,48 = 24,27 (+0,37)
Octobre 2021 : 7,97 + 16,98 = 24,94 (+0,99)
Septembre 2021 : 5,04 + 18,04 = 23,08 (+0,20)
Août 2021 : 5,05 + 18,57 = 23,62 (+1,14)
Juillet 2021 : 6,38 + 17,39 = 23,77 (+1,48)
Juin 2021 : 9,09 + 14,81 = 23,90 (+0,33) 
Mai 2021 : 11,29 + 11,66 = 22,95 (+0,54)
Avril 2021 : 12,82 + 8,48 = 21,3 (+0,78)
Mars 2021 : 13,62 + 5,53 = 19,15 (+0,65)
Février 2021 : 13,73 + 3,02 = 16,75 (-0,35)
Janvier 2021 : 13,43 + 3,50 = 16,92 (-0,13)
Décembre 2020 : 12,07 + 7,07 = 19,14 (+0,23)
Novembre 2020 : 9,71 + 14,19 = 23,90 (+0,77)
Octobre 2020 : 6,02 + 17,94 = 23,95 (-0,33)
Septembre 2020 : 4,08 + 18,81 = 22,88 (+0,22)
Août 2020 : 4,06 + 18,43 = 22,48 (+0,26)
Juillet 2020 : 5,78 + 16,51 = 22,29 (-0,17)
Juin 2020 : 9,18 + 14,39 = 23,57 (+0,80)
Mai 2020 : 10,83 + 11,58 = 22,41 (+1,35)
Avril 2020 : 12,60 + 7,92 = 20,52 (+1,30)
Mars 2020 : 13,56 + 4,94 = 18,50 (+0,94)
Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


mercredi 22 juin 2022

Raquel Garrido et Alexis Corbière auraient... Oups !

 Parfois il faut tourner son doigt sept fois au-dessus de la touche entrée de son clavier avant d'envoyer une grosse bêtise.

Ainsi :

MarionVan Renterghem on Twitter

Emmanuelle Ducros on Twitter

Caroline Fourest on Twitter


Les deux derniers tweets très vite supprimés, par contre celui de Marion Van Renterghem toujours en ligne à l'heure actuelle.

J'avais une certaine estime pour Caroline Fourest et Marion Van Renterghem, par contre de la part d'Emmanuelle Ducros aucune surprise.

Il va donc falloir que je révise mon jugement envers certaines personnes...

En attendant le téléphone va chauffer du côté des avocats de ces imprudentes tweeteuses.

Mais pas que.

Le Point aussi va devoir s'expliquer :

Le Point on Twitter

Ainsi que le journaliste du Point qui a écrit ce torchon :

aziz zemouri on Twitter


L'arnaque a cependant été assez vite dévoilée :

🦏 Babar le Rhinocéros 🦏 on Twitter

Raquel Garrido et Alexis Corbière ont communiqué un virulent démenti :

Raquel Garrido on Twitter

Laissons maintenant faire la justice.

A mon avis ça va saigner et il y en a qui vont se mordre les doigts.


mardi 14 juin 2022

Rémy Prud’homme dans son numéro de claquettes habituel

 La canicule montre le bout de son nez, clairement amplifiée par le réchauffement climatique, mais on trouve encore des gens dans le déni, par exemple voyez ce fil Twitter avec un commentaire éloquent :

🔺Nous sommes potentiellement à l’aube d’un événement historique sur le sud-ouest de la #France. Près de 27°C à 850 hPa (1500m) vendredi, un niveau extrêmement rare, même en plein été. Au sol, maximales >40°C (loc. +) généralisées sur le Bassin Aquitain. Run ICON (0z) - #canicule
luce @luce_bellin 58m

ce n'est pas la première fois sur Terre que le climat change.


La dénommée Luce est peut-être une fidèle lectrice du blog de Benoit Rittaud dans lequel le mème « le climat a toujours changé » fait figure d'étendard. Si c'est le cas elle a dû lire le dernier opus du désinformateur adjoint Rémy Prud'homme qui officie quand le maitre est fatigué ou a d'autres chats à fouetter. Dans Le climat et la mort Prud'homme tient à rassurer la petite Luce en lui susurrant ceci à l'oreille :

Pour ceux qui aiment autant les données que les raisonnements, on a cherché à savoir si le modeste mais réel réchauffement des 20 dernières années se traduisait bien dans les faits par une diminution (absolue ou relative) de la production agricole, et par l’aggravation de la faim dans le monde. Les Nations-Unies entretiennent une institution spécialisée dans l’agriculture et l’alimentation, la FAO. Cette organisation produit des données chiffrées qui sont à la fois crédibles et facilement accessibles sur internet (FAOSTAT). Que nous disent-elles ?

Ben oui, que nous disent-elles ces données « facilement accessibles sur internet », hein ?

Prud'homme aurait pu aider ses lecteurs en leur donnant un lien, mais non, il affirme « des choses » et les laisse se démerder sachant qu'ils sont trop fainéants pour aller vérifier par eux-mêmes ; il leur raconte son histoire à lui :

Que la production agricole mondiale par habitant est pour 2000-2020 en augmentation constante. Elle a augmenté pour les céréales de 11% ; pour l’alimentation de 19% ; pour le lait de 21%. En d’autres termes, la production agricole augmente indiscutablement plus vite que la population. En conséquence, rapporte la FAO, la sous-alimentation est passée de 13% à 9% (de la population totale), soit une diminution de 30%.

Je suis allé chercher sur FAOSTAT où notre bon ami avait bien pu trouver ces données mais j'ai vite abandonné, il y a énormément de statistiques et autant chercher une aiguille dans une botte de foin, ce qui bien sûr arrange notre boni-menteur qui s'en tire à bon compte ; j'ai cependant tenté une sélection parmi les milliers qui sont proposées et voici ce que cela donne pour les rendements mondiaux de céréales :

Rendements des céréales au niveau mondial (source FAOSTAT)

Moi ce que je constate ici c'est qu'entre 2000 et 2020 les rendements ont bien augmenté, mais qu'ils marquent nettement le pas depuis plusieurs années ! Et comme Prud'homme évoque une production « par habitant » voici cet autre graphique évocateur :

Production mondiale de céréales par habitant (source FAOSTAT)

Tout le monde pourra vérifier avec ce graphique que « par habitant » la production mondiale de céréales à plutôt tendance à fléchir, alors que notre artiste nous serine que « la production agricole mondiale par habitant est pour 2000-2020 en augmentation constante » ; évidemment j'ai sélectionné uniquement les céréales, mais il se trouve que celles-ci sont cruciales pour éviter les famines comme nous sommes en train de le vérifier actuellement avec le blocus russe en mer Noire...

Donc je laisse mes (in)estimables lecteurs chercher, et si possible trouver, les données de Rémy Prud'homme avec ses pourcentages précis qui ne doivent pas sortir de son chapeau. Si ?

Mais allons plus loin avec la FAO qui d'après notre climato-acrobate constaterait une diminution de 30% de la sous-alimentation dans le monde ; que nous dit-elle la FAO dans FAO - Nouvelles: Changement climatique et nourriture: 10 faits et chiffres ; je ne vais pas tout reprendre, seulement quelques parties révélatrices avec mes commentaires pour pimenter le plat :

Ces 10 faits et chiffres soulignent l’impact du changement climatique sur notre capacité à produire des aliments pour nous nourrir.

L'« impact du changement climatique sur notre capacité à produire des aliments pour nous nourrir », est-ce que ce passage aurait échappé à Rémy Prud'homme ? Ou bien s'il l'a lu l'aurait-il dérangé au point qu'il l'aurait instantanément effacé de sa mémoire ? Continuons :

Aidez-nous à diffuser le message au sujet des répercussions du changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale
Je ne suis pas sûr que Rémy Prud'homme soit la personne la plus qualifiée pour « aider la FAO à diffuser son message », mais je peux me tromper. Poursuivons :
La FAO estime que la production vivrière mondiale doit augmenter de 60 pour cent environ pour nourrir une population plus nombreuse. Le #changementclimatique compromet cet objectif.
Mince alors, ça n'a pas l'air d'aller dans le sens que certains souhaiteraient, il y aurait donc un changement climatique qui compromettrait l'objectif de nourrir une population plus nombreuse, diantre, il faut avertir au plus tôt Rémy Prud'homme afin qu'il fasse passer le message chez Rittaud, il y a urgence ! Enchainons :
Selon #IPPC - le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les baisses de rendement de10 à 25 pour cent pourraient devenir chose courante d’ici 2050 en raison du #changementclimatique.
Fichtre, ça se complique, voilà maintenant qu'on nous dit qu'il va y avoir des baisses de rendement significatives en raison du changement climatique, et 2050 c'est dans moins de 30 ans, bref c'est demain, les nouveaux-nés d'aujourd'hui auront 28 ans en 2050 si je compte bien, mais Rémy Prud'homme sera probablement mort, alors, hein ! Terminons enfin avec ceci :
La hausse des températures devrait entrainer une baisse de 40 % des captures de la plupart des espèces de poisson.
Ben oui, le réchauffement c'est aussi dans les océans, et ça va donc impacter les poissons qui ne vont probablement pas apprécier quelques degrés de plus, c'est quand même ballot que le petit Rémy n'y ait pas pensé, mais il ne peut pas penser à tout n'est-ce pas, on ne peut pas chercher à désinformer et dans le même temps fournir des données valables, faut choisir un camp et notre climato-charlot a choisi, peut-être parce que ça paye plus, je ne sais pas moi, je dis ça au hasard et si ça se trouve c'est la réalité, plus rien ne peut me surprendre maintenant.

Nous avons aussi National Geographic qui dans 5 Ways Climate Change Will Affect You: Crop Changes nous fournit une intéressante carte du monde :

Modification des rendements moyens potentiels pour le maïs, les pommes de terre, le riz et le blé en 2050

La légende des couleurs est la suivante :

Gain supérieur à 5% en vert, gain ou perte entre 0 et -5% en jaune et pertes supérieures à 5% en orange.

Là où l'on voit que ce sont surtout des pays développés qui s'en sortiront le mieux, quelle surprise ! Cela dit les USA ont des soucis à se faire, tout comme l'Inde avec son milliard et des brouettes d'habitants, après tout ils n'ont qu'à pas être si nombreux, non ?

La première phrase de l'article qui introduit cette carte mérite d'être méditée :
Climate change may actually benefit some plants by lengthening growing seasons and increasing carbon dioxide. Yet other effects of a warmer world, such as more pests, droughts, and flooding, will be less benign.
Le changement climatique peut en fait profiter à certaines plantes en allongeant les saisons de croissance et en augmentant le dioxyde de carbone. Mais d'autres effets d'un monde plus chaud, tels que l'augmentation des parasites, des sécheresses et des inondations, seront moins bénins.
Ça c'est pour tous les climato-crétins qui clament haut et fort que le CO₂ c'est le gaz de la vie, que les plantes s'en nourrissent et que par conséquent plus il y en a et meilleur c'est pour la végétation ; c'est vrai par exemple que les adventices, autrement appelées « mauvaises herbes », prolifèrent grâce au CO₂, et ça tombe plutôt mal, car elles résistent assez bien à la sécheresse contrairement aux plantes qui sont destinées à notre alimentation ; lisez attentivement ces deux passages tirés d'articles publiés dans des revues professionnelles :
Par rapport aux espèces cultivées, la variabilité génétique des espèces sauvages leur confère une capacité plus importante d’adaptation à de nouvelles conditions climatiques. Différents travaux ont montré que, dans un contexte d’augmentation de la teneur en CO2, avec un système photosynthétique identique, les adventices semblent généralement avantagées. En revanche, les espèces cultivées en C3 comme le riz, le soja et la luzerne seront très compétitives vis-à-vis des adventices C4.
les adventices, qui ne sont pas gênées par les animaux, développent un système racinaire profond et accèdent plus facilement à l’eau et aux nutriments, en particulier en cas de sécheresse. Si elles bouclent leur cycle de reproduction, leur importance s’accroît dans la pâture », met en garde Florent Cotten. En conclusion, une maîtrise insuffisante du pâturage, comme un temps de séjour prolongé ou un chargement inadapté, poussent « les animaux à sélectionner de façon permanente les plantes les plus appétantes et digestes. Au final, la flore initiale se dégrade au profit des espèces indésirables. »
Et voici à quoi il faut s'attendre d'ici le milieu du siècle :

Variation de la production mondiale en millions de tonnes


Bref la production globale de toutes les espèces mentionnées va décroitre, surtout le maïs, mais aussi de manière significative le riz, alors que la population est censée augmenter dans le même temps pour atteindre peut-être les 10 milliards d'individus, dans ces conditions l'affirmation de Rémy Prud'homme selon laquelle « la production agricole augmente indiscutablement plus vite que la population » ne peut de toute évidence s'appliquer qu'à un passé aujourd'hui révolu, un passé qui colle aux semelles de tous les climato-guignols qui extrapolent les indiscutables « progrès » ayant suivi la révolution industrielle à notre avenir dont nous commençons d'ores et déjà à entrevoir ce qu'il sera avec une probabilité stratosphérique.

Pour le dire autrement nous sommes mal barrés, les hausses de rendements du 20ème siècle étant essentiellement dues non pas à l'augmentation du CO₂ mais d'une part à l'utilisation de plus en plus massive d'intrants (i.e. engrais et pesticides) et d'autre part à l'amélioration de la génétique des plantes (e.g. hybrides), et comme les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel, ce qui veut dire que tout a une limite, forcément les rendements sont amenés à rencontrer un plateau puis éventuellement à décroitre si des situations adverses se présentent (e.g. résistance aux herbicides et diverses causes de décroissance des rendements) ; donc la population s'accroissant et la production agricole rencontrant dans le même temps diverses difficultés pour ne serait-ce que se maintenir, il est évident que tout le monde ne pourra pas manger à sa faim.

La faim dans le monde va donc augmenter, et ce n'est pas parce qu'elle a diminué dans un passé récent que cela ne va pas arriver. Pour illustrer la chose on peut prendre comme exemple imagé un individu qui grandit jusqu'à atteindre un mètre quatre-vingt à 20 ans, selon des gens comme Rémy Prud'homme il mesurera près de quatre mètres à 40 ans et neuf mètres s'il devient centenaire.

Ce n'est pourtant pas d'hier que l'on connait le problème, lequel est encore aujourd'hui bien présent dans la littérature, à condition bien entendu de ne pas se limiter au blog climato-inepte de Benoit Rittaud.

Echantillons pris dans l'Internet en cherchant un peu :

The effects of global warming on food production are complex, and are a combination of increased CO2 concentrations in the atmosphere, higher temperatures, fluctuations in rainfall and solar radiation, and pests and diseases.
Les effets du réchauffement de la planète sur la production alimentaire sont complexes et résultent de la combinaison de l'augmentation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère, de la hausse des températures, des fluctuations des précipitations et du rayonnement solaire, ainsi que des parasites et des maladies.
The ‘fertilizing effect’ of elevated CO2 concentrations on crop yields will decline slightly because of the negative effects of rising temperatures.
L'"effet fertilisant" des concentrations élevées de CO2 sur le rendement des cultures diminuera légèrement en raison des effets négatifs de la hausse des températures.

Farmers are used to dealing with weather, but climate change is making it harder by altering temperature and rainfall patterns, as in this year’s unusually cool and wet spring in the central U.S.
Les agriculteurs ont l'habitude de composer avec les conditions météorologiques, mais le changement climatique leur complique la tâche en modifiant les schémas de température et de précipitations, comme ce fut le cas cette année avec un printemps exceptionnellement frais et humide dans le centre des États-Unis.
We found that climate change has affected yields in many places. Not all of the changes are negative: Some crop yields have increased in some locations. Overall, however, climate change is reducing global production of staples such as rice and wheat.
Nous avons constaté que le changement climatique a affecté les rendements dans de nombreux endroits. Tous les changements ne sont pas négatifs : Les rendements de certaines cultures ont augmenté à certains endroits. Dans l'ensemble, cependant, le changement climatique réduit la production mondiale de denrées de base telles que le riz et le blé.
we found that decreases in consumable food calories are already occurring in roughly half of the world’s food insecure countries, which have high rates of undernourishment, child stunting and wasting, and mortality among children under age 5 due to lack of sufficient food.
nous avons constaté que la diminution des calories alimentaires consommables se produit déjà dans près de la moitié des pays en situation d'insécurité alimentaire, qui présentent des taux élevés de sous-alimentation, de retard de croissance et d'émaciation chez les enfants, ainsi que de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en raison d'une alimentation insuffisante.
La faim dans le monde augmente après avoir diminué pendant une décennie. Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a augmenté depuis 2014, pour atteindre un chiffre estimé à 821 millions en 2017. 


L’agriculture est à la fois responsable et victime du réchauffement climatique. La sécheresse, les inondations, la hausse des températures sont autant de phénomènes qui affectent la production agricole. Pourtant, les agriculteurs se doivent de répondre à une demande mondiale.
L’augmentation des températures entraîne le développement de parasites et de mauvaises herbes. Avec le changement climatique, les risques d’attaques de ravageurs dans les cultures augmentent.
Le changement climatique affecte les précipitations. Ces variations météorologiques engendrent un risque accru de mauvaises récoltes à court terme, mais surtout d’une baisse de la production sur le long terme.
Les rendements des cultures telles que le blé ou le maïs pourraient diminuer en moyenne de 2% par décennie. La cause ? Une adaptation difficile. L’augmentation de 1% de la température fait diminuer les rendements de blé de 6%. En Asie du Sud, la baisse des rendements des cultures irriguées risque d’être importante à terme.

The warmer temperatures associated with climate change are projected to significantly reduce yields of the world’s staple food crops, a new analysis finds.

The study, published this week in Nature Sustainability, estimated that yields of soy, maize, rice and wheat are all likely to decrease as the planet warms. Projected — but uncertain — benefits from elevated CO2 levels may mitigate the losses somewhat. The four crops comprise more than 60 percent of the calories produced globally.
Selon une nouvelle analyse, le réchauffement des températures associé au changement climatique devrait réduire considérablement les rendements des cultures alimentaires de base dans le monde.

L'étude, publiée cette semaine dans Nature Sustainability, estime que les rendements du soja, du maïs, du riz et du blé sont tous susceptibles de diminuer avec le réchauffement de la planète. Les avantages prévus - mais incertains - de l'élévation des niveaux de CO2 pourraient atténuer quelque peu ces pertes. Ces quatre cultures représentent plus de 60 % des calories produites dans le monde.

Our baseline model indicates that ACC has reduced global agricultural TFP by about 21% since 1961, a slowdown that is equivalent to losing the last 7 years of productivity growth.
Notre modèle de base indique que le CCA (Changement Climatique Anthropogénique) a réduit le FPT (Facteur de Productivité Totale) agricole mondial d'environ 21 % depuis 1961, un ralentissement qui équivaut à la perte des sept dernières années de croissance de la productivité.

Pour la première fois, l’impact du réchauffement déjà observé sur la productivité agricole a été évalué à l’échelle mondiale. Tandis que les résultats indiquent une réduction moyenne de la croissance depuis 1961, ils confirment aussi que les pays situés dans la bande tropicale sont les plus touchés. L’étude a été publiée dans la revue Nature Climate Change ce début avril.
Les seuls pays où le TFP est positif sont le Canada, la Russie et l’Islande, pour des raisons assez évidentes. En résumé, notre agriculture globale devient de plus en plus vulnérable aux aléas climatiques.

Climate change may affect the production of maize (corn) and wheat as early as 2030, according to a new NASA study.
Selon une nouvelle étude de la NASA, le changement climatique pourrait affecter la production de maïs et de blé dès 2030.

“Even under optimistic climate change scenarios, where societies enact ambitious efforts to limit global temperature rise, global agriculture is facing a new climate reality,” Jägermeyr said. “And with the interconnectedness of the global food system, impacts in even one region’s breadbasket will be felt worldwide.”
"Même dans des scénarios optimistes de changement climatique, où les sociétés mettent en œuvre des efforts ambitieux pour limiter l'augmentation de la température mondiale, l'agriculture mondiale est confrontée à une nouvelle réalité climatique", a déclaré M. Jägermeyr. "Et avec l'interconnexion du système alimentaire mondial, les impacts dans le grenier d'une seule région seront ressentis dans le monde entier."


Et en bonus pour vous cher lecteur qui le méritez bien :

La production agricole française est touchée par la canicule, et ce d'autant plus que celle-ci suit un hiver au cours duquel une brutale chute de température avait endommagé de nombreuses cultures, et un printemps exceptionnellement sec dans la majorité des régions : la moisson est avancée et les rendements diminuent fortement.

Les récoltes d'automne (ensilage de maïs, moisson de tournesol, soja, maïs, vendanges) se déroulent un peu partout avec un mois d'avance. Dans plusieurs départements, des phénomènes de grêle ont suivi la canicule, endommageant certaines cultures (maïs et vigne en particulier). Une production vinicole d'excellente qualité est cependant attendue, en raison des fortes températures ayant accéléré la maturation des grains.

Le foin et l'ensilage sont très touchés, provoquant une grave pénurie de fourrage pour le bétail dans de nombreux départements français.

Conséquence directe de la canicule, plusieurs millions de volailles meurent dans les poulaillers industriels non climatisés.

Les conséquences économiques de la sécheresse et de la canicule sont estimées par les syndicats agricoles à 4 milliards d'euros de pertes de chiffre d'affaires ; 59 départements français demandent la mise en place du fonds d'aide calamités agricoles. Selon l'INRA, les pertes occasionnées par les effets de la canicule peuvent atteindre 50 % dans certaines régions et pour certaines cultures ou récoltes fourragères. Les régions les plus touchées sont le Massif central, le sud-ouest et l'est de la France.

« La sécheresse favorise la hausse des cours des céréales », au point que durant la canicule il a dépassé le prix atteint en 2000. Le prix du blé par tonne est ainsi passé de 100 €, en mars, à 130 €, en septembre33.



Voilà, maintenant si vous préférez ingurgiter la bouillie pour chats de Rémy Prud'homme c'est vous qui voyez, mais ne venez pas après vous plaindre d'avoir été mal informé.


Et en super bonus parce que vous le valez bien :

Bonjour, La loi de Brandoli que je découvre en vous lisant rejoint un peu la maxime de Mark Twain : « Il est beaucoup plus facile de tromper les gens, que de les convaincre ensuite qu’ils ont été trompés ». Ça s’applique d’autant plus aux foules, mais aussi à l’individu. La honte d’avoir été dupé si longtemps peut être bloquant chez certains dont l’égo est mal géré. [...]

C'est merveilleux de voir à quel point certains individus peuvent être clairvoyants à l'insu de leur volonté.