Certaines personnes ont du mal à accepter la réalité et sont persuadées avoir raison malgré tous les arguments qu'on peut leur apporter ; c'est le cas de Robert dont le dernier commentaire, concernant mon
précédent billet, est le suivant :
Personnellement cela ne m'arrange ni ne me dérange de ne pas me considérer comme un singe, tout simplement parce que je n'en suis pas un, et je vais le prouver.
J'avais déjà dit à Robert (mais il ne m'écoute pas quand je parle) :
- [...] l'homme a la particularité de
pouvoir nommer les choses et quand on évoque les singes chacun sait
qu'on ne parle pas de l'homme mais des autres primates simiens.
C'est quelque chose qui apparemment lui échappe : c'est l'Homme (avec un grand H) qui crée les définitions de mots, pas les chimpanzés ou les bonobos, ou Pascal Picq ou Robert, ces derniers n'étant que des hommes (avec un petit h) tout comme moi et n'étant pas habilités à changer la définition d'un mot parce que nous en aurions simplement envie.
Voyons d'abord ce que disent certaines personnes bien placées sur le plan scientifique, donc à égalité avec Pascal Picq.
Commençons à frapper fort afin de réveiller les esprits et montrer immédiatement que Pascal Picq a au moins un confrère de renommée mondiale qui n'est pas du tout, mais alors pas du tout d'accord avec lui, j'ai nommé
Yves Coppens qui, dans son ouvrage
Pré-ludes autour de l'homme préhistorique, a écrit
(à partir de maintenant ce qui est écrit en bleu italique à la suite des extraits choisis, ce sont mes commentaires) :
- Page 50 : L'ancêtre commun des grands singes et des hommes [...] (déjà on voit que Coppens fait la distinction entre les grands singes et les hommes, mais ce n'est pas fini, accrochez vos ceintures, ça va décoiffer...)
- Page 53 : Ces grands cousins (i.e. les chimpanzés, les bonobos, les gorilles) n'étant véritablement observés dans leur milieu que depuis un petit demi-siècle (le livre de Coppens date de fin 2014), l'étonnement ne cesse de grandir face à ce que l'on découvre et porte naturellement à l'exagération (attention c'est pour bientôt), comme lorsqu'on déclare : « Le singe est un homme » ou « L'homme est un singe », deux propositions tout aussi abusives l'une que l'autre. (je vous avais prévenus !)
- Page 55 : Alors où est l'homme ? Il est là [...] bien assis dans sa dignité que caractérisent à la fois sa liberté et sa responsabilité. (les choses commencent à se préciser, mais pas sûr que tout le monde comprenne bien...)
- Page 55 suite : Ma grand-mère me disait : « Si toi tu descends du singe, moi pas ! » (c'est d'ailleurs un peu ce que j'ai envie de dire à Robert...) Mais si Grand-mère, toi aussi, et le chimpanzé auquel tu pensais est bien de ta famille ! Mais ta dignité d'humaine pensante est sauve puisque, à partir d'un même potentiel nerveux, en un même laps de temps, les singes et nous avons accompli des destins bien séparés. (ne disais-je pas à Robert en commentaire de mon précédent billet que « Les chimpanzés et les gorilles sont donc nos lointains cousins, et si nous sommes classés taxonomiquement parmi (ou avec) les singes il est évident que nous avons évolué bien davantage qu'eux », mais il est vrai que j'ai lu Coppens, pas Picq)
Ensuite nous avons Véronique Barriel, phylogénéticienne, Maître de Conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle, qui nous explique, ou plutôt qui tente de nous expliquer les différences entre
Hominoïdes, Hominidés, Homininés et les autres... et qui commence fort, avec franchise :
- [...] je ne sais pas ce qu’est un Hominidé ! (peut-être que Robert pourrait lui expliquer...?)
- L’homme est un eucaryote, un vertébré, un tétrapode, un amniote, un
mammifère, un primate, un hominoïde, un hominidé, un homininé : ces
caractères sont apparus successivement à différentes périodes de
l’histoire de la vie. (ah ben mince alors, nulle part il est dit que l'homme serait un singe, c'est bizarre quand même...)
- L’homme partage un ancêtre commun récent avec le Chimpanzé et le
Gorille. Cet ancêtre commun n’est ni un Chimpanzé (ou un Gorille) ni un
homme. (sur ce point on peut éventuellement donner raison à Robert qui cite Picq « les chimpanzés sont au titre de l'évolution nos frères », mais nous pouvons tout aussi bien être cousins, je pose mon joker)
- Pour le clade homme-grands singes (encore la distinction homme-grands singes...), ils ont choisi comme point de départ
le niveau de la superfamille (noeud 11), seul niveau presque consensuel
dans la communauté scientifique, soit Hominoidea (suffixe latinisé) ou
Hominoïdes (suffixe francisé). (aucun singe n'est mentionné ici, normal, nous sommes sur le plan scientifique...)
Pascal Picq a choisi de dire que « l'homme est un singe », mais d'après ce que je vois il aurait à la rigueur été préférable (bien que tout aussi critiquable) qu'il dise que tous les singes sont des hommes, puisque nous sommes tous des Hominoïdes !
Enfin Cyril Langlois, professeur à l'ENS de Lyon, nous donne des détails intéressants dans un article intitulé
Hominidés, homininés et hominines :
- Voici ce que l'on trouve sur le site du CNRS, dans le lexique du dossier consacré
à l'hominisation. Il rejoint la classification de Lecointre et Le Guyader ou de M.J.
Benton.
-
Hominidé
: famille des
Hominidae
qui englobe toutes les formes
humaines présentes et passées ainsi que de façon générale, les grands singes
actuels et leurs ancêtres.
-
Hominoïde
: famille des
Hominoidea
comprenant les hommes, les
grands singes et les gibbons actuels ainsi que leurs ancêtres. (lui aussi distingue les hommes des singes, grands ou petits)
Dans la littérature, y compris dans de très récents articles de Nature, des fossiles, pourtant rapprochés de la
lignée humaine par leur découvreurs, sont toujours désignés par
hominids
. Souvent, c'est en fait par
prudence : comme on n'est pas sûr qu'ils soient plus proches de l'Homme que
d'un Singe, on passe directement de la Famille (Hominidés) au Genre. (est-ce nécessaire d'insister...?)
On pourra aisément constater qu'à aucun moment on ne parle de « singes » quand on se place au niveau strictement scientifique ; nous avons affaire à des Hominidés, des Ponginae, des Gorillini, des Hylobates, etc. mais jamais ni le mot « singe » ni le mot « homme » ne sont utilisés, sauf pour tenter d'expliquer (maladroitement...?) qui est qui, mais dans ce cas on se rend compte que c'est pour différencier l'homme des singes ou des grands singes, comme par exemple dans les passages suivants :
- Pour le clade homme-grands singes
- famille des
Hominidae
qui englobe toutes les formes
humaines présentes et passées ainsi que de façon générale, les grands singes
actuels et leurs ancêtres
- comme on n'est pas sûr qu'ils soient plus proches de l'Homme que
d'un Singe
- classer la lignée humaine et les genres non-éteints de singes
Et pour cause, le mot « singe » n'est pas de nature scientifique, il est utilisé dans le langage dit courant, compréhensible par le commun des mortels.
Et alors dans ce cas, pour savoir ce que le mot « singe » signifie, pas besoin de consulter un livre compliqué écrit par Pascal Picq ou un autre paléoanthropologue, il suffit de consulter un dictionnaire, et c'est ce que je vous propose de faire immédiatement.
Définitions du singe
- larousse
- Mammifère primate arboricole, fortement encéphalisé, à face souvent glabre. (Les singes constituent le sous-ordre des simiens.) (notez la précision, arboricole, mais il est vrai que certains humains aiment passer leur temps dans les arbres...)
- Familier. Personne au faciès grimaçant, simiesque.
- Personne qui contrefait, imite quelqu'un : Le singe de son maître.
- Populaire. Dans une entreprise, le chef, le directeur, le patron.
- Populaire et vieux. Conserve de bœuf en boîte.
- reverso
1 (zoologie) mammifère primate anthropoïde (plus bas nous verrons les définitions de ce mot) aux mains et aux pieds préhensibles (sic) (arboricoles) les singes forment le sous-ordre des simiens
2 individu mâle par opposition à la guenon
3 familier personne particulièrement laide
4 personne qui imite les autres
6 corned-beef
- cnrtl
A. − ZOOL., gén. au plur.
1. [N.
générique désignant l'ensemble des mammifères primates anthropoïdes,
quadrupèdes ou bipèdes, comprenant notamment les Platyr(r)hiniens et les
Catar(r)hiniens] Synon. simiens.Les rapports étroits qu'il [Linné] observe du point de vue de leur morphologie entre les singes anthropoïdes et l'homme, sont nettement mis en évidence (Hist. sc., 1957, p. 1356).V. platyr(r)hiniens, s.v. platy- ex. de Teilhard de Chardin. (déjà Linné faisait la distinction)
2. Spécialement
a) Singes (de l'Ancien Monde). Singes
catar(r)hiniens cynocéphales quadrupèdes possédant pour la plupart de
longues canines et comprenant, parmi les espèces les plus connues: les
babouins, les colobes, les macaques, les singes Rhésus et plus
généralement les singes à longue queue. Je
me permettrai, pour les singes, de vous rappeler, monsieur, que les
Cynocéphales étaient, en Égypte, consacrés à la lune, comme on le voit
encore sur les murailles des temples (Flaub.,Corresp., 1863, p. 82).
♦ Singes de Brazza. [La monogamie] existe (...) chez certains Cercopithèques d'Afrique comme le Singe de Brazza (Zool., t. 4, 1974, p. 980 [Encyclop. de la Pléiade]).
♦ Singes supérieurs ou grands singes. Grands
singes généralement sans queue, de la famille du Pongo, présentant de
grandes ressemblances avec l'homme (ah ah, ils ressemblent à l'homme...), se déplaçant selon la locomotion
brachiale (gibbon, orang-outang) ou verticale en s'appuyant sur l'articulation des phalanges (gorille, chimpanzé). Du
côté catarhinien, les Anthropoïdes (gorille, chimpanzé, orang, gibbon),
singes sans queue, les plus grands et les plus éveillés des singes, que
tous nous connaissons bien (Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p. 171).
b) Singes du Nouveau Monde. Groupe
de Singes platyr(r)hiniens de l'ordre des Primates, sauteurs ou
grimpeurs, généralement à longue queue préhensile, comprenant les
ouistitis, tamarins et sagouins et les Cébidés (Alouate, Atèle, Sajou, Saki...). Le
crâne de tous les singes du Nouveau Monde est court et arrondi, avec
une petite face et une grande boîte crânienne. Le Hurleur est le seul à
s'écarter quelque peu de ce type (Tous les animaux du monde, Paris, UNIDE, t.16,1982,p. 1508).
♦ Singe-araignée ou voltigeur. Singe noir possédant de longs membres recouverts de poils et une grande queue à extrémité nue. Synon. atèle.Largement
répandus dans l'Amérique méridionale, les Singes-Araignées comprennent
les espèces suivantes: l'Atèle noir (...) l'Atèle variegatus (...)
l'Atèle Araignée (...) le Lagotriche de Humboldt (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 139).
♦ Singe-écureuil. Synon. de saïmiri.Les Cebinae comprennent les Sajous ou Capucins (Cebus) et les Singes-écureuils (Saïmiri) tous diurnes et grimpeurs (Zool., t. 4, 1974, p. 970 [Encyclop. de la Pléiade]).
♦ Singe laineux. Synon. de lagotriche.Les
singes laineux, de stature robuste, présentent un ventre arrondi et
proéminent. La peau est noire de jais et la fourrure, douce et laineuse,
est très serrée (Tous les animaux du monde, Paris, UNIDE, t.16,1982,p. 1513).
c) [Dans une perspective évolutionniste] Souvent au plur. Ancêtre des espèces actuelles de singes; primate intermédiaire entre le Singe et l'Homme (australopithèque, pithécanthrope, sinanthrope, préhominiens). On
a trouvé deux grandes versions de l'origine de l'homme. Les uns disent «
le péché originel »; les autres que nous descendons des grands singes.
Choisissez et battez-vous là-dessus (Barrès,Cahiers, t. 4, 1905, p. 54).V.
homme ex. 12:
1. Il y a un million d'années environ, on trouve parmi les « singes » (notez le mot « singes » entre guillemets, car il se réfère à nos ancêtres humains...) de l'Afrique du Sud des formes singulières, les Australopithèques,
qui ont des caractères hominiens. Beaucoup de savants éminents les
comptent parmi nos ancêtres directs. Un peu plus tard, nous voyons le Sinanthrope de Chine, le Pithécanthrope de Java...
Furonds R. gén. sc., t. 63, 1956, p. 47.
♦ Singe-homme (ou homme-singe). Considérant
que le fossé entre les singes anthropoïdes et l'homme était trop
considérable, Haeckel avait supposé qu'il devait y avoir eu entre eux au
moins un être intermédiaire, ayant servi de trait d'union. Il donna le
nom de Pithécanthrope [singe-homme] à cet être purement théorique (Hist. sc., 1957, p. 1420).Eugène Dubois, qui partit aux Indes néerlandaises avec l'intention bien arrêtée d'y rechercher l'« homme-singe » hypothétique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 562). (et dire que le seul « homme-singe » était seulement « théorique »...)
♦ L'homme descend du singe. [Aphorisme dicté par une interprétation étroite des théories évolutionnistes] On
répète souvent que l'homme descend du singe. Cette assertion n'a pas de
sens précis. L'homme ne peut descendre de l'un des singes qui vivent
aujourd'hui sur la terre (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 185).V. descendre I B 1 c ex. de Flaubert.
d) Faux singe. [N. donné quelquefois à des primates tels que les Lémuriens, les Loris et les Tarsiers (d'apr. Littré)] (si l'homme est un singe, alors pourquoi ne pas inclure les lémuriens, les loris et les tarsiers...? On peut aller loin comme ça...)
e) Espèce particulière de singe:
2.
... j'ai l'habitude de lui réciter, comme les héros de Rabelais, une
longue litanie simiesque composée à grands coups de dictionnaire
d'histoire naturelle. Tous les singes y défilent, depuis le
sapajou jusqu'au cercopithèque qu'il ne faut point confondre avec le
simple pithèque, en passant par le ouistiti, le chimpanzé, le macaque et
tutti quanti.
Mallarmé,Corresp., 1871, p. 43.
− [En Afrique Noire] Singe noir. Singe à pelage noir, vivant en zone forestière (d'apr. Invent. Particul. lex. Fr. Afr. n. 1983). Singe rouge. Singe à poils roux, de la famille du cercopithèque (d'apr. Invent. Particul. lex. Fr. Afr. n. 1983). Singe vert. Cercopithèque à très longue queue et au pelage gris vert, vivant en bandes près des villages (d'apr. Invent. Particul. lex. Fr. Afr. n. 1983). V. colobe2ex. de Morand.
- B. − Lang. cour.
1. Mammifère
primate (mâle ou femelle) à face nue, généralement arboricole, de
taille variable selon les espèces, caractérisé par un cerveau développé,
de longs membres terminés par des doigts et qui, par ses mimiques et
ses attitudes, rappelle l'espèce humaine. Une
bande, une troupe de singes; grand, gros singe; un jeune, un vieux, un
pauvre singe; singe d'Amérique, d'Asie; singe enchaîné; singe savant. Une
bande de très petits singes qui font de l'acrobatie dans les branches
des plus hauts arbres, et que dénoncent leurs cris aigus (Gide,Retour Tchad, 1928, p. 998).V.
babouin ex. 1.
− En partic. Mâle de l'espèce (p. oppos. à guenon). Elle [la guenon]
jette la noix. Un singe la ramasse, Vîte entre deux cailloux la casse,
L'épluche, la mange, et lui dit: Votre mere eut raison, ma mie: Les noix
ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir. Souvenez-vous que, dans la
vie, Sans un peu de travail on n'a point de plaisir (Florian,Fables, 1792, p. 161).
− Rare. [En appos. avec une valeur de coll.] Il ne faisait ni frais ni lourd. Au long de la Bamba et de la Pombo, le peuple singe s'amusait (Maran,Batouala, 1921, p. 52).
2. Expr., loc. ou compar.
a) [fondées sur le physique ou le faciès du singe] Être laid comme un singe; faire des grimaces de singe. On
voyait en ce moment par sa chemise entr'ouverte, ses bras de singe
assez longs pour qu'il pût nouer ses jarretières sans presque se baisser (Gautier,Fracasse, 1863, p. 307).Sa tête cernée, ses cheveux poisseux, ses jambes de singe étique, tout cela dansait, convulsif, au bout du balai (Céline,Voyage, 1932, p. 303).
b) [fondées sur les habitudes de vie, les qualités ou les défauts habituellement prêtés au singe] (Avoir) une agilité, une lubricité de singe, un rire de singe; (être) malin comme un singe. Il gambillait, d'une adresse de singe à se rattraper des mains, des pieds, du menton, quand les échelons manquaient (Zola,Germinal, 1885, p. 1367):
3. Quant à Rodolphe, il était d'une malice de singe;
il profitait toujours de ce que Christophe avait Ernst sur les bras,
pour faire derrière son dos toutes les sottises possibles; il cassait
les jouets, renversait l'eau, salissait sa robe, et faisait tomber les
plats, en fouillant dans le placard.
Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p. 32.
c) Faire le singe. Faire des grimaces, des pitreries dignes d'un singe. Il fait le singe en classe. P. ext. S'exhiber de manière grotesque. Elle
danserait très bien, si elle voulait! − Justement, je ne veux pas,
dit-elle. Faire le singe au milieu d'une piste, ça ne m'amuse pas (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 348).
- II. − P. anal. A. −
1. Personne laide, dont les particularités physiques évoquent celles du singe. Comment
pouvait-elle s'attacher à un pareil singe? Car, enfin, Fontan était un
vrai singe, avec son grand nez toujours en branle. Une sale tête! (Zola,Nana, 1880, p. 1307).Ce
grand singe couvert de poils, qui a du ventre à vingt ans et qui
transpire? Tu t'imagines qu'en sortant des bras de ce quadrumane tu
viendras ici comme tu le fais en ce moment fumer une cigarette et
m'assommer avec tes petites histoires (Mauriac,Feu sur terre, 1951ii, 1, p. 63).
2. Personne rusée. Prenez
garde à vous, c'est un malin singe et un vaurien fini. Son plus grand
plaisir est de mettre dedans tous ceux qui ont affaire à lui (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1832, p. 495).
3. Pitre, farceur. C'est un vrai singe; quel singe! Empl. adj. Il
y avait Anna (2 ans et demi) (...) qui est la plus « singe » de toutes.
On ne peut pas la regarder sans rire et sitôt qu'on la regarde elle rit
jusqu'aux deux oreilles (Alain-Fournier,Corresp.[avec Rivière], 1909, p. 177).
Définitions d'anthropoïde
- larousse
- Singe anthropomorphe, tel que le chimpanzé ou le gibbon. (eh oui, il y a des singes qui ressemblent à l'homme !)
- Grue d'Afrique du Sud et de Numidie, appelée aussi demoiselle.
- reverso
adj inv
(paléontologie) relatif à l'échelon de l'évolution précédant les hommes, aux singes supérieurs
(paléontologie) singe supérieur proche de l'homme (ça ne s'arrange pas, l'homme n'est toujours pas considéré comme un singe, et ce sont plutôt les singes que l'on compare à l'homme, pas l'inverse...)
→
anthropomorphe
- cnrtl
- Adj., ZOOL. [En parlant du singe] Qui ressemble à l'homme :
1.
Elle s'étendit tout du long, sur le ventre, les coudes appuyés sur le
sol et la tête entre les mains, les yeux fixés dans le gazon. Il lut : «
Sans doute les singes anthropoïdes sont, de tous les animaux, ceux qui se rapprochent le plus de l'homme par leur structure anatomique ... »
Maupassant, Contes et Nouvelles,t. 2, Yvette, 1884, p. 512.
Rem. 1reattest. en ce sens ds Littré-Robin 1865.
II.− Subst. (surtout masc. plur.).
A.− ORNITH. ,,Genre
d'oiseaux de la famille des ardéidés, sous-ordre des hérodiens, ordre
des échassiers, qui ne contient que deux espèces : la demoiselle de
Numidie et l'oiseau royal ou grue couronnée`` (Lar. 19e); et présentant quelque analogie de forme ou de comportement avec les humains.
B.− PALÉONT. Fossiles ou pétrifications attribués à l'espèce humaine. Synon. anthropolithe.
Rem. Se rencontre aussi avec le genre féminin.
C.− ZOOL. Anthropoïdes, anthropoïdés ou mieux anthropomorphes.
1. Singes supérieurs, dont les caractères anatomiques se rapprochent le plus de ceux de l'homme :
2.
Du côté lémurien, les tarsidés, minuscules animaux sauteurs, au crâne
rond et gonflé, aux yeux immenses, dont le seul survivant actuel, le
tarsier de Malaisie, fait bizarrement songer à un petit homme. Du côté
catarhinien, les anthropoïdes (gorille, chimpanzé, orang,
gibbon), singes sans queue, les plus grands et les plus éveillés des
singes, que tous nous connaissons bien.
Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 171.
−
P. compar. Pour désigner une pers. :
3.
Dans la chevelure d'une dame assise devant moi, j'ai vu une tête de
cauchemar, l'œil et la lèvre indiqués par des boucles, le menton fuyant,
les cheveux longs et soigneusement peignés sur un crâne d'anthropoïde que coiffait un chapeau de clown, un vrai chapeau, celui de la dame.
Green, Journal,1940, p. 32.
2. ,,Sous-ordre des mammifères comprenant l'ensemble des singes et l'homme.`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
J'aurais pu m'arrêter là car le billet est déjà long, mais j'ai été glaner quelques autres informations que voici.
Sur le site de l'Union Internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (
UICN), cet article intitulé
Quatre grands singes sur six sont à un pas de l’extinction, selon la Liste rouge de l’UICN dont voici quelques extraits :
- Quatre espèces de grands singes sur six sont maintenant En danger critique d’extinction – donc à un pas de la disparition – et une forte menace d’extinction pèse également sur les deux autres espèces. (non, les hommes ne sont pas concernés, bien qu'on puisse se poser des questions sur leur survie à long terme...)
Sur un site dédié aux grands singes, cet article qui va ajouter au trouble de Robert,
Les grands singes non humains, donc ce qui voudrait dire qu'il y aurait des grands singes humains...mais le narratif n'est pas vraiment très clair, par exemple :
- Comme le grand singe, nous appartenons à la famille des Hominidés. (i.e. comme le grand singe, nous les hommes etc., donc nous ne sommes pas un grand singe...)
Et tout de suite après :
- Les grands singes anthropomorphes, c'est à dire ceux dont la forme rappelle celle de l'homme (ainsi les grands singes non humains ont une forme qui rappelle celle de l'homme, est-ce plus clair maintenant...?), se regroupent en 13 espèces :
Les gibbons (9 espèces)
Les chimpanzés
Les bonobos
Les gorilles
Les orang-outan
Et pour compléter le tableau et achever de semer la confusion :
- Ils n'ont pas de queue, peuvent être bipèdes et ont des capacités intellectuelles élevées. Les grands singes nous démontrent des capacités ou notions que l'on croyait être le propre de l'Homme (ah, les grands singes ont des capacités qui sont celles des hommes, par conséquent ce ne sont pas des hommes, ils nous ressemblent, mais nous ne sommes pas plus des singes, puisqu'on compare les grands singes à l'Homme...), ainsi on parle de culture, d'apprentissage, de fabrication et utilisation d'outils, de conscience de soi...
Ils sont en effet nos plus proches cousins notamment les bonobos avec qui nous partageons 99.4% de notre code génétique. (alors là ils sont nos cousins, moi qui croyais que c'étaient nos frères...)
Et pour en finir, parce qu'il faut bien en finir un jour, le site du
Muséum National d'Histoire Naturelle qui présentait l'exposition
Sur la piste des Grands Singes qui s'est tenue du 22 février 2015 au 21 mars 2016, soit il y a à peine un à deux ans, et sur lequel on peut visionner la
vidéo suivante sur Dailymotion, avec ces extraits :
- Guidés par les scientifiques, qui partagent leur travail sur le terrain, les visiteurs découvrent la vie des grands singes au sein de la forêt tropicale mais aussi les graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur eux. Dégradation de l’habitat, chasse, trafic, maladies… tous sont en danger d’extinction mais il est possible et urgent d’agir.
- L’exposition comprend cinq parties :
Les trois premières présentent les six espèces de grands singes sous l’angle de leurs caractéristiques morphologiques, de leur évolution et de l’histoire des sciences. La quatrième partie, le cœur de l’exposition, immerge le public dans une forêt fictive où il découvre le quotidien des grands singes dans leur environnement : vivre en groupe, se déplacer dans les arbres ou au sol, construire un nid pour se reposer, communiquer, utiliser des outils pour trouver sa nourriture… La cinquième partie illustre les menaces qui pèsent sur eux et propose des pistes d’actions à mener pour participer à leur sauvegarde.
- Aujourd’hui, tous les grands singes sont menacés (il est évident qu'il n'est pas question ici de l'homme...). Pour agir au plus vite et les sauver d’une extinction dans un futur proche, l’exposition fait le point sur les menaces qui pèsent sur eux et plus largement sur leur habitat, la forêt tropicale.
- Des objets ethnologiques et historiques sortent exceptionnellement des réserves du Muséum pour illustrer les rapports que les hommes entretiennent avec les grands singes et la forêt. (cela se passe de commentaire, non ?)
On pourra bien sûr trouver des articles dans lesquels l'homme est considéré comme étant un singe lui-même, mais tout ce que cela prouve c'est qu'il y a une extrême confusion dans tout ce qu'on peut lire, y compris chez des scientifiques (comme Pascal Picq, mais il n'est pas le seul) et encore plus chez des non-scientifiques qui pensent avoir compris que... et qui tentent désespérément de simplifier la compréhension des choses et n'arrivent en fait qu'à embrouiller un peu plus un sujet complexe et toujours pas stabilisé.
Pour résumer nous sommes, nous les hommes, des Hominoïdes, comme les gibbons, des Hominidés, comme les orang-outans, des Homininés, comme les gorilles, des Hominini, comme les chimpanzés, mais comme tous ces singes ne sont pas des hommes nous ne sommes pas plus des singes nous-mêmes.
Et si quelqu'un vient me traiter de singe je lui montre les dents :
Et qu'on ne vienne pas me dire que je suis un chat.