J'ai un admirateur sur le forum La Table Ronde en la personne du dénommé Troubaa qui pense que je me pose des questions (c'est ici) :
Ainsi il préfère quelqu'un (Usbek) qui le prend poliment pour un idiot plutôt que ma modeste personne qui appelle un chat un chat et un crétin un crétin (personnellement je place la sincérité au-dessus de la politesse, laquelle est un luxe dont peuvent se permettre les charlatans)
Il nous cite donc Usbek en exemple avec un article qui ferait pouffer de rire n'importe quel climatologue qui verrait écrit ce genre de stupidité :
Mort de rire !
Je pense que vous avez compris la plaisanterie du sieur Usbek, n'est-ce pas ? D'après lui, donc, les climatologues qui s'expriment sur le sujet ne se seraient pas aperçus qu'on était (sic) en été, heureusement qu'il y a le climato-irréaliste Usbek pour leur rappeler qu'en été il fait plus chaud qu'en hiver, du moins dans l'hémisphère nord.
Mais le meilleur se trouve dans l'article lui-même, un condensé de ce que l'on peut trouver de mieux en matière de désinformation.
Disons-le d'emblée pour ceux qui ne seraient pas au courant de la ligne éditoriale des climato-irréalistes et compagnie, la Terre ne se réchauffe pas, donc l'homme ne peut en aucun cas être responsable de quelque chose qui ne se passe pas, cqfd.
Par conséquent, tous les événements qui se produisent actuellement ne sont en rien exceptionnels, puisque par définition il n'y a pas de réchauffement climatique, ou si peu, et en tout cas sans rapport avec les activités humaines vous l'aurez compris.
Alors passons en revue ce que nous raconte l'ami Usbek (sans y passer la nuit non plus, on a autre chose à faire que de réfuter ses âneries)
Il nous dit tout d'abord que « les blocages anticycloniques sont courants en été », la belle affaire ! sauf que ce n'est pas le sujet, car personne ne le nie.
Il nous cite Frédérick Decker et son interview dans Atlantico, comme si Decker était une référence en matière de climatologie alors que ce n'est qu'un présentateur météo, je ne vais pas revenir dessus, j'ai déjà suffisamment parlé de l'individu (voir ici) donc pas la peine d'en rajouter une couche, si vous voulez en connaitre davantage sur lui ce n'est pas compliqué, vous savez quoi faire.
Cela commence à être intéressant quand Usbek nous montre de lui-même, sans qu'on lui ait rien demandé, un graphique qui met à mal tout son discours :
Avec ce commentaire :
Ainsi Usbek croit que « la planète se refroidit » parce que nous avons passé un important épisode El Niño en 2015 et 2016, sans comprendre que la planète ne se réduit pas à l'atmosphère et qu'il y a aussi les océans (et les surfaces continentales à ne pas oublier non plus) ; le phénomène El Niño, ou plus exactement ENSO, est ce que l'on appelle une « oscillation océanique » qui fait partie de la « variabilité naturelle du climat », c'est-à-dire que l'homme n'est pour rien dans ces phénomènes (ENSO, volcanisme, rayonnement solaire)
Par conséquent il est parfaitement normal que 2018 soit « plus froide » que 2015 et 2016 qui « bénéficiaient » d'un fort El Niño ; mais ici quand on parle de températures, et c'est ce qui échappe totalement à Usbek ainsi qu'à ses admirateurs comme Troubaa, il s'agit des températures de l'atmosphère uniquement qui font le yo-yo d'une année sur l'autre, on ne parle pas de toute la chaleur emmagasinée dans les océans (93% de la chaleur additionnelle aux dernières nouvelles) qui est en infime partie restituée à l'atmosphère lors des épisodes El Niño.
Donc le système Terre dans sa globalité ne se refroidit pas, contrairement à la croyance d'Usbek, il continue de se réchauffer via ses trois réservoirs que sont l'atmosphère, les océans et les surfaces continentales.
On admirera par ailleurs l'acrobatie de monsieur Usbek qui fournit à ses lecteurs, à l'appui de sa « thèse », un graphique issu de la NOAA, organisme décrié par ses amis climatosceptiques qui l'accusent de manipuler ses données ! Voir notamment ici ou là.
Mais il est vrai que selon ce qui l'arrange Usbek est prêt à tout, même à piocher chez l'ennemi des données qu'il critiquera dans un autre article quand l'occasion se présentera.
Le plus comique dans l'affaire est que quand on observe le graphique en question, on s'aperçoit que 2018 est en quatrième position ex aequo avec 2010, après 2016, 2017 et 2015 dans les anomalies les plus élevées à date, et que donc 2018, année ayant commencé avec une faible La Niña puis se trouvant actuellement en situation neutre, ce qui devrait donc la qualifier d'année « froide », est en réalité bien au-dessus de 1998 elle-même année à fort El Niño, donc année particulièrement chaude à l'époque (je rappelle que nous ne parlons que de la température de l'atmosphère…)
Nous pouvons donc en conclure qu'Usbek, dès le départ, se tire une rafale dans les pieds, ce qui ne va pas l'empêcher de continuer sur sa lancée.
Parce qu'il enchaine avec devinez quoi, rien de moins que le graphique des températures que Roy Spencer publie régulièrement sur son blog et dont voici la dernière mouture :
Rien à dire de particulier sur ce graphique, hormis le fait qu'il ne s'agit pas de températures mesurées mais reconstituées à partir de données satellitaires et que ces températures concernent la basse troposphère et non la surface comme celles de la NOAA ; autre remarque, les pics El Niño sont exacerbés dans ces mesures par rapport aux données de surface, ce qui a permis notamment d'alimenter un temps le mythe de la température qui n'a pas changé depuis x années en partant, comme de bien entendu, de l'année 1998 exceptionnellement chaude !
Mais voilà, même avec ces mesures de la basse troposphère on remarque que le El Niño de 2015-2016 est plus élevé que celui de 1998, donc que même en se focalisant sur l'atmosphère et en oubliant notamment les océans on constate que ça monte, ça monte, et que ce n'est pas près de s'arrêter.
En effet, le graphique est suffisamment parlant, on voit que la courbe des températures est en fait similaire à une attraction foraine que l'on appelle couramment les « montagnes russes », ça monte, ça descend, puis ça remonte, puis ça redescend, et ainsi de suite ; sauf que les montagnes russes reviennent toujours à leur altitude de départ alors que les températures ont augmenté non pas de 0,21°C comme le croit naïvement Usbek, mais d'un demi degré depuis le début des relevés satellitaires (on part de -0,3 pour arriver à +0,21, ce qui fait exactement +0,51 depuis 1979)
Entre 1979 et 2018 il y a 40 ans (ou 39 en s'arrêtant au 31/12/2017) ce qui nous donne mathématiquement une augmentation de 1,275°C par siècle, soit 0,13°C par décennie comme l'a correctement calculé Usbek :
Sauf, évidemment, que la température ne va pas forcément monter « de façon linéaire » comme aimerait nous le faire croire le créationniste Roy Spencer qui est persuadé que Dieu a créé l'homme et tous les animaux tels que nous les voyons aujourd'hui ; n'a-t-il pas écrit lui-même :
Je rajouterai aussi, pour ceux qui seraient intéressés et l'ignoreraient, que les données satellitaires ne se réduisent pas à l'organisme auquel appartient Roy Spencer (UAH), il y a aussi son concurrent direct RSS dont voici le graphique :
On remarquera que là l'augmentation est de 0,195°C par décennie contre 0,13°C pour UAH ; je vous laisse deviner pourquoi Usbek n'évoque pas RSS...
Mais si vous pensez qu'Usbek a atteint le sommet en matière de désinformation vous vous trompez lourdement, l'animal est capable de faire beaucoup mieux.
Il enchaine en effet avec ce qui nous concerne au premier chef en ce moment, à savoir, comme il intitule son paragraphe, que d'après lui « les incendies ne sont pas la signature du réchauffement climatique » avec notamment ce commentaire très inspiré :
Et notre ami Usbek, tout content de lui, en déduit donc que
Sauf qu'Usbek ne sait pas lire un graphique et tire des conclusions que l'on peut qualifier de...hâtives.
Tout d'abord avez-vous remarqué ce que j'ai remarqué du premier coup d'œil ?
Allez, c'est facile, regardez bien, regardez et vous verrez que ces graphiques s'arrêtent à...2016 !
Or il me semble que, si je ne me trompe pas, nous sommes en 2018 et que l'année, de plus, n'est pas encore terminée ; et si je me renseigne un peu (ce n'est pas très compliqué avec Google ou d'autres outils de recherche sur le web comme Qwant) je trouve par exemple ce site, lessentiel.lu, dans lequel j'apprends ceci, daté du 31 juillet :
Il nous donne à voir un graphique qui s'arrête en 2016 et dans lequel on peut voir que l'année ayant enregistré la plus grande surface brûlée est 2014 avec...un peu plus de 14 000 hectares !
Mais à part cela, comme le dit Usbek :
Et comme pour s'enfoncer encore plus (si si c'est possible avec Usbek) il rajoute une rafale de mitraillette en direction de ses deux pieds (qui doivent à mon avis réfléchir mieux que lui) avec :
En fait il ne se tire pas au pistolet ou à la mitraillette dans les panards, non c'est au bazooka qu'il se défonce l'ami Usbek !
Bon je vous ferai grâce du reste et notamment de la conclusion étique que tire notre rigolo de la situation en Grèce, je vais arrêter là autrement j'aurais l'impression de canarder une ambulance qui de surcroit roule avec les pneus crevés.
Pour terminer ce billet je me permettrai quelques considérations.
Evaluer l'impact du changement climatique à l'aune des feux de forêt est un exercice périlleux, et cela pour plusieurs raisons (je vais d'ailleurs probablement en oublier) :
par troubaa Hier à 23:42
Petit complément à l'attention du Têtard qui se pose des questions :
Usbek tient toujours des propos respectables. Il n'insulte pas, ne traite personne d'idiot ou de charlattant et est très pédagogique.Troubaa apprécie qu'on le prenne pour un imbécile et il en redemande encore et encore.
un exemple son dernier billet (à lire) : https://www.climato-realistes.fr/effet-de-serre-fourier-tyndall-arrhenius/
oui le têtard entre celui qui a besoin d'insulter et de mépriser pour prouver qu'il a raison et qu'il est le plus intelligent, et celui qui fait appel à la connaissance, au savoir, à l'explication, et qui argumente intelligemment, mon choix est vite fait.
c'est pour cela que je suis un ancien climato alarmiste devenu climato-sceptique.
La soupe débile vendue par les climato alarmiste pour nous faire peur a eu raison de mon entendement.
Ainsi il préfère quelqu'un (Usbek) qui le prend poliment pour un idiot plutôt que ma modeste personne qui appelle un chat un chat et un crétin un crétin (personnellement je place la sincérité au-dessus de la politesse, laquelle est un luxe dont peuvent se permettre les charlatans)
Il nous cite donc Usbek en exemple avec un article qui ferait pouffer de rire n'importe quel climatologue qui verrait écrit ce genre de stupidité :
Il existe déjà des textes remettant en cause cette vision des choses comme ceux de G. Gerlichet, D. Tscheuschner, de Vincent Gray et de Timothy Casey.La « vision des choses » n'est rien d'autre que ce que l'on appelle communément l'effet de serre, effet qui est admis par la quasi totalité des scientifiques et enseigné dans la totalité des universités dans le monde entier ; et que dire des quelques pingouins cités au regard de l'armée des scientifiques s'étant déjà exprimés sur le sujet ?
Mais ce n'est pas de ce billet ridicule dont je vais parler, c'est d'un autre commis par le même Usbek sous le titre Il fait chaud en été, le climat se dérègle !
Mort de rire !
Je pense que vous avez compris la plaisanterie du sieur Usbek, n'est-ce pas ? D'après lui, donc, les climatologues qui s'expriment sur le sujet ne se seraient pas aperçus qu'on était (sic) en été, heureusement qu'il y a le climato-irréaliste Usbek pour leur rappeler qu'en été il fait plus chaud qu'en hiver, du moins dans l'hémisphère nord.
Mais le meilleur se trouve dans l'article lui-même, un condensé de ce que l'on peut trouver de mieux en matière de désinformation.
Disons-le d'emblée pour ceux qui ne seraient pas au courant de la ligne éditoriale des climato-irréalistes et compagnie, la Terre ne se réchauffe pas, donc l'homme ne peut en aucun cas être responsable de quelque chose qui ne se passe pas, cqfd.
Par conséquent, tous les événements qui se produisent actuellement ne sont en rien exceptionnels, puisque par définition il n'y a pas de réchauffement climatique, ou si peu, et en tout cas sans rapport avec les activités humaines vous l'aurez compris.
Alors passons en revue ce que nous raconte l'ami Usbek (sans y passer la nuit non plus, on a autre chose à faire que de réfuter ses âneries)
Il nous dit tout d'abord que « les blocages anticycloniques sont courants en été », la belle affaire ! sauf que ce n'est pas le sujet, car personne ne le nie.
Il nous cite Frédérick Decker et son interview dans Atlantico, comme si Decker était une référence en matière de climatologie alors que ce n'est qu'un présentateur météo, je ne vais pas revenir dessus, j'ai déjà suffisamment parlé de l'individu (voir ici) donc pas la peine d'en rajouter une couche, si vous voulez en connaitre davantage sur lui ce n'est pas compliqué, vous savez quoi faire.
Cela commence à être intéressant quand Usbek nous montre de lui-même, sans qu'on lui ait rien demandé, un graphique qui met à mal tout son discours :
Global Year to Date Temperature Anomalies (source ncdc.noaa.gov) |
L’année 2018 se classera sans doute au cinquième rang des années les plus chaudes depuis le début des mesures. Mais l’on voit clairement sur le graphique ci-dess[…]us établi par l’agence américaine NOAA qu’après le pic de chaleur des années El Niño 2015 et 2016, la planète se refroidit (la courbe 2018 est en noir superposée à celle de 2010 e vert).On lui pardonnera d'oublier une lettre au passage, ce qui est important c'est de constater qu'Usbek ne comprend rien à la science climatique, à moins, autre hypothèse, qu'il soit payé pour sciemment induire ses lecteurs en erreur ; mais ne lui faisons pas de procès d'intention, partons de l'hypothèse qu'il s'agit d'un simple « idiot utile » qui reprend gratuitement à son compte ce que les désinformateurs professionnels (et rémunérés) lui servent sur un plateau et qu'il n'a plus qu'à recracher sur son blog (comme le fait d'ailleurs un certain Benoit Rittaud)
Ainsi Usbek croit que « la planète se refroidit » parce que nous avons passé un important épisode El Niño en 2015 et 2016, sans comprendre que la planète ne se réduit pas à l'atmosphère et qu'il y a aussi les océans (et les surfaces continentales à ne pas oublier non plus) ; le phénomène El Niño, ou plus exactement ENSO, est ce que l'on appelle une « oscillation océanique » qui fait partie de la « variabilité naturelle du climat », c'est-à-dire que l'homme n'est pour rien dans ces phénomènes (ENSO, volcanisme, rayonnement solaire)
Par conséquent il est parfaitement normal que 2018 soit « plus froide » que 2015 et 2016 qui « bénéficiaient » d'un fort El Niño ; mais ici quand on parle de températures, et c'est ce qui échappe totalement à Usbek ainsi qu'à ses admirateurs comme Troubaa, il s'agit des températures de l'atmosphère uniquement qui font le yo-yo d'une année sur l'autre, on ne parle pas de toute la chaleur emmagasinée dans les océans (93% de la chaleur additionnelle aux dernières nouvelles) qui est en infime partie restituée à l'atmosphère lors des épisodes El Niño.
Donc le système Terre dans sa globalité ne se refroidit pas, contrairement à la croyance d'Usbek, il continue de se réchauffer via ses trois réservoirs que sont l'atmosphère, les océans et les surfaces continentales.
On admirera par ailleurs l'acrobatie de monsieur Usbek qui fournit à ses lecteurs, à l'appui de sa « thèse », un graphique issu de la NOAA, organisme décrié par ses amis climatosceptiques qui l'accusent de manipuler ses données ! Voir notamment ici ou là.
Mais il est vrai que selon ce qui l'arrange Usbek est prêt à tout, même à piocher chez l'ennemi des données qu'il critiquera dans un autre article quand l'occasion se présentera.
Le plus comique dans l'affaire est que quand on observe le graphique en question, on s'aperçoit que 2018 est en quatrième position ex aequo avec 2010, après 2016, 2017 et 2015 dans les anomalies les plus élevées à date, et que donc 2018, année ayant commencé avec une faible La Niña puis se trouvant actuellement en situation neutre, ce qui devrait donc la qualifier d'année « froide », est en réalité bien au-dessus de 1998 elle-même année à fort El Niño, donc année particulièrement chaude à l'époque (je rappelle que nous ne parlons que de la température de l'atmosphère…)
Nous pouvons donc en conclure qu'Usbek, dès le départ, se tire une rafale dans les pieds, ce qui ne va pas l'empêcher de continuer sur sa lancée.
Parce qu'il enchaine avec devinez quoi, rien de moins que le graphique des températures que Roy Spencer publie régulièrement sur son blog et dont voici la dernière mouture :
Global area-averaged lower tropospheric temperature anomalies (departures from 30-year calendar monthly means, 1981-2010). The 13-month centered average is meant to give an indication of the lower frequency variations in the data; the choice of 13 months is somewhat arbitrary… an odd number of months allows centered plotting on months with no time lag between the two plotted time series. The inclusion of two of the same calendar months on the ends of the 13 month averaging period causes no issues with interpretation because the seasonal temperature cycle has been removed, and so has the distinction between calendar months. (source drroyspencer) |
Rien à dire de particulier sur ce graphique, hormis le fait qu'il ne s'agit pas de températures mesurées mais reconstituées à partir de données satellitaires et que ces températures concernent la basse troposphère et non la surface comme celles de la NOAA ; autre remarque, les pics El Niño sont exacerbés dans ces mesures par rapport aux données de surface, ce qui a permis notamment d'alimenter un temps le mythe de la température qui n'a pas changé depuis x années en partant, comme de bien entendu, de l'année 1998 exceptionnellement chaude !
Mais voilà, même avec ces mesures de la basse troposphère on remarque que le El Niño de 2015-2016 est plus élevé que celui de 1998, donc que même en se focalisant sur l'atmosphère et en oubliant notamment les océans on constate que ça monte, ça monte, et que ce n'est pas près de s'arrêter.
En effet, le graphique est suffisamment parlant, on voit que la courbe des températures est en fait similaire à une attraction foraine que l'on appelle couramment les « montagnes russes », ça monte, ça descend, puis ça remonte, puis ça redescend, et ainsi de suite ; sauf que les montagnes russes reviennent toujours à leur altitude de départ alors que les températures ont augmenté non pas de 0,21°C comme le croit naïvement Usbek, mais d'un demi degré depuis le début des relevés satellitaires (on part de -0,3 pour arriver à +0,21, ce qui fait exactement +0,51 depuis 1979)
Entre 1979 et 2018 il y a 40 ans (ou 39 en s'arrêtant au 31/12/2017) ce qui nous donne mathématiquement une augmentation de 1,275°C par siècle, soit 0,13°C par décennie comme l'a correctement calculé Usbek :
La tendance linéaire des anomalies moyennes de température entre janvier 1979 et juin 2018 s’établit ainsi à + 0,13 ° C par décennie.
Sauf bien sûr que c'est Roy Spencer qui lui a soufflé le chiffre :
The linear temperature trend of the global average lower tropospheric temperature anomalies from January 1979 through June 2018 remains at +0.13 C/decade.Vous ne pensez quand même pas qu'Usbek va se fatiguer à faire lui-même les calculs alors qu'il est si simple de faire un simple copier/coller !
Sauf, évidemment, que la température ne va pas forcément monter « de façon linéaire » comme aimerait nous le faire croire le créationniste Roy Spencer qui est persuadé que Dieu a créé l'homme et tous les animaux tels que nous les voyons aujourd'hui ; n'a-t-il pas écrit lui-même :
[…] after some months of analysis I finally became convinced that the theory of creation actually had a much better scientific basis than the theory of evolution, for the creation model was actually better able to explain the physical and biological complexity in the world.Ainsi que
The Bible was the only 'holy book' in which I could find a record of God's creating the material universe from Nothing!Mais oui mais oui, c'est le même Roy Spencer qui sert de modèle à Usbek et à Troubaa pour leur enfoncer dans la tête que c'est Dieu qui gouverne et fait le climat ainsi que toutes les choses qui nous entourent, l'homme se contentant de prier pour que le ciel ne lui tombe pas sur la tête (si vous vous demandiez pourquoi tant d'Américains répètent « Oh my God » chaque fois qu'un événement extrême les touche, vous avez maintenant une partie de la réponse)
Je rajouterai aussi, pour ceux qui seraient intéressés et l'ignoreraient, que les données satellitaires ne se réduisent pas à l'organisme auquel appartient Roy Spencer (UAH), il y a aussi son concurrent direct RSS dont voici le graphique :
Source images.remss |
On remarquera que là l'augmentation est de 0,195°C par décennie contre 0,13°C pour UAH ; je vous laisse deviner pourquoi Usbek n'évoque pas RSS...
Mais si vous pensez qu'Usbek a atteint le sommet en matière de désinformation vous vous trompez lourdement, l'animal est capable de faire beaucoup mieux.
Il enchaine en effet avec ce qui nous concerne au premier chef en ce moment, à savoir, comme il intitule son paragraphe, que d'après lui « les incendies ne sont pas la signature du réchauffement climatique » avec notamment ce commentaire très inspiré :
[…] lorsque l’on consulte les statistiques fournies par le système Effis (European Forest Fire Information System) on ne constate aucune tendance à l’augmentation du nombre ni de l’intensité des feux de forêt en Suède. Les trois graphiques ci-dessous extraits d’un rapport de la Commission Européenne montrent respectivement les surfaces brûlées, le nombre de feux, la surface moyenne brûlée par incendie entre 1990 et 2014. Le pic de 2014 correspond à l’incendie de Västmanland qui a brûlé 15000 hectares.Et il nous montre les trois graphiques en question que je vais également insérer ci-dessous mais en les agrandissant, car les siens sont illisibles (ces graphiques sont tirés de effis.jrc.ec.europa.eu):
Surfaces brûlées en Suède de 1998 à 2016. |
Nombre de feux en Suède de 1998 à 2016. |
Surfaces moyennes par incendies en Suède de 1998 à 2016. |
Et notre ami Usbek, tout content de lui, en déduit donc que
on ne constate aucune tendance à l’augmentation du nombre ni de l’intensité des feux de forêt en Suède.Sauf que…
Sauf qu'Usbek ne sait pas lire un graphique et tire des conclusions que l'on peut qualifier de...hâtives.
Tout d'abord avez-vous remarqué ce que j'ai remarqué du premier coup d'œil ?
Allez, c'est facile, regardez bien, regardez et vous verrez que ces graphiques s'arrêtent à...2016 !
Or il me semble que, si je ne me trompe pas, nous sommes en 2018 et que l'année, de plus, n'est pas encore terminée ; et si je me renseigne un peu (ce n'est pas très compliqué avec Google ou d'autres outils de recherche sur le web comme Qwant) je trouve par exemple ce site, lessentiel.lu, dans lequel j'apprends ceci, daté du 31 juillet :
D'après les autorités suédoises, «environ 20 000 hectares» de parcelles ont brûlé. À elle seule, la région de Ljusdal recense la moitié des forêts suédoises ravagées par les incendies de l'été, dus à une sécheresse exceptionnellement longue et au mois de juillet le plus chaud en plus de deux siècles.Et sur cet autre site, france24, on nous disait le 26 juillet :
Jusqu'à 32 °C relevés dans le cercle polaire le 17 juillet 2018 et près de 25 000 hectares de forêt partis en fumée en Scandinavie avec des températures record allant jusqu’à 35 °C en Suède.Et sur cet autre, rfi, on nous dit le 28 juillet :
Les feux continuent de s'étendre sur les forêts suédoises, avec une vingtaine de foyers encore actifs vendredi 27 juillet, et au moins 25 000 hectares partis en fumée. Ces incendies, les plus importants de l'histoire du pays, font monter un débat sur la responsabilité - ou non - de l'industrie forestière dans cette situation.Suède ou Scandinavie, 20 000 ou 25 000 hectares, apparemment les journalistes s'emmêlent un peu dans leurs informations, quoi qu'il en soit ce sera « au moins » 20 000 hectares pour la Suède seule et très probablement davantage pour l'année entière puisque nous ne sommes qu'à fin juillet, et que nous dit Usbek et qu'il veut que nous avalions tout cru ?
Il nous donne à voir un graphique qui s'arrête en 2016 et dans lequel on peut voir que l'année ayant enregistré la plus grande surface brûlée est 2014 avec...un peu plus de 14 000 hectares !
Mais à part cela, comme le dit Usbek :
on ne constate aucune tendance à l’augmentation du nombre ni de l’intensité des feux de forêt en Suède.
Les statistiques de L’agence suédoise pour la forêt (Sweedish Forest Agency) permettent de remonter plus loin dans le passé […]Et quand on consulte le document qu'il nous fournit complaisamment on trouve dans les toutes premières lignes :
The fire risk is expected to increase with the increase in the temperature.
Et un peu plus loin :Le risque d'incendie devrait augmenter avec l'augmentation de la température.
Wildfires in Sweden are strongly affected by climate and weather condition, and human activities.
C'est-à-dire exactement l'opposé du message qu'Usbek tente désespérément de faire passer dans le cerveau fatigué de ses lecteurs !Les feux de forêt en Suède sont fortement affectés par le climat et les conditions météorologiques, ainsi que par les activités humaines.
En fait il ne se tire pas au pistolet ou à la mitraillette dans les panards, non c'est au bazooka qu'il se défonce l'ami Usbek !
Bon je vous ferai grâce du reste et notamment de la conclusion étique que tire notre rigolo de la situation en Grèce, je vais arrêter là autrement j'aurais l'impression de canarder une ambulance qui de surcroit roule avec les pneus crevés.
Véhicules de climato-irréalistes attendant qu'on s'occupe d'eux. |
Pour terminer ce billet je me permettrai quelques considérations.
Evaluer l'impact du changement climatique à l'aune des feux de forêt est un exercice périlleux, et cela pour plusieurs raisons (je vais d'ailleurs probablement en oublier) :
- les feux peuvent être d'origine naturelle ou criminelle, dans ce dernier cas il est difficile d'en imputer la responsabilité au changement climatique ;
- plus il y a de feux, et plus les surfaces susceptibles de brûler diminuent en principe, même si elles peuvent être remplacées par une végétation du style garrigue qui peut également brûler facilement ;
- plus il y a d'urbanisation, et plus les incendies sont facilement contrôlés et combattus, alors que dans la nature les feux peuvent prendre des dimensions gigantesques ;
- enfin la prévention peut permettre de faire baisser le nombre de feux et leur importance en faisant intervenir les pompiers plus tôt et donc plus efficacement, ce qui est totalement indépendant de l'évolution des températures !
Ainsi une baisse éventuelle des incendies de forêts ne peut en aucun cas signifier une diminution des températures, mais ce qui est certain c'est qu'une hausse des températures ne peut que faciliter un départ de feu et la propagation de celui-ci, qu'il soit naturel ou criminel.
Si vous avez déjà essayé de faire un feu de cheminée avec du bois mouillé ou même seulement humide vous comprenez la différence avec du bois sec, mais il faut croire que des gens comme Usbek ou Troubaa n'ont pas de cheminée chez eux ou ne sont jamais allé camper dans leur jeunesse.
Comme quoi il n'est nul besoin d'être un scientifique avec bac + 25 pour comprendre certaines choses.