mercredi 28 août 2019

Climactualités - août 2019


ENSO

Le 28/08/2019 : climate.gov/enso

The El Niño of 2019 is officially done. Neutral conditions have returned to the tropical Pacific, and of the three possible outcomes—El Niño, La Niña, or neutral—forecasters favor neutral to persist through Northern Hemisphere winter.
Le El Niño de 2019 est officiellement terminé. Les conditions neutres sont revenues dans le Pacifique tropical et, parmi les trois résultats possibles - El Niño, La Niña ou neutre - les prévisionnistes privilégient la neutralité pour persister pendant l'hiver dans l'hémisphère Nord. 

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

Le 27/08/2019 : data.giss.nasa.gov
Anomalies de températures pour le mois de juillet 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910.



Rappel périodes précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) :

  • juin 2019 : 1.21
  • année 2018 : 1.08 
  • année 2017 : 1.17
  • année 2016 : 1.26

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Coral Reef Watch

Le 27/08/2019 : coralreefwatch.noaa.gov
NOAA Coral Reef Watch's most recent Four-Month Coral Bleaching Heat Stress Outlook is below. This figure shows the distribution of the lowest heat stress levels predicted by at least 60% of the model ensemble members. In other words, there is a 60% chance that the displayed heat stress levels will occur.


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Climate Prediction Center

Le 28/08/2019 : cpc.ncep.noaa.gov

Prévisions de tempêtes tropicales.


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Polar Science Center

Le 28/08/2019 : psc.apl.uw.edu

The year 2018 finished out with an annually averaged sea ice volume that was the 5th lowest on record with 13,860 km 3 , with a 1,000 km3 gain over the record year of 2017. While 2018 started relatively low, relatively little melt during the summer and rapid growth in the fall (Fig 8) brought the ice volume in the same area as recent low years (2011,2012,2016, 2017).
L'année 2018 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le 5e plus bas jamais enregistré avec 13 860 km 3, avec un gain de 1 000 km3 par rapport à l'année record 2017. Bien que 2018 ait commencé à être relativement faible, la fonte a été relativement faible durant l'été et la croissance rapide à l'automne (figure 8) a fait en sorte que le volume de glace se situe dans la même région que les années faibles récentes (2011, 2012, 2016, 2017).
Average Arctic sea ice volume in July 2019 was 8,800 km3. This value is the lowest on record about 300 km3 below the July record that was set in 2017 with ~9,100 km3 (note though that this is well within the uncertainty of the estimate!). Monthly ice volume was 62% below the maximum in 1979 and 47% below the mean value for 1979-2018. July 2019 ice volume dropped 0.4 Sigma below the long term trend. Daily volume anomalies for July showed bounced back a bit from the record ice loss rates shown in June (Fig 8). Ice thickness anomalies for July relative to 2011-2018 (Fig 6) continue with remnants of positive anomalies in the Eastern Arctic while the Western Arctic shows mostly negative anomalies particularly in the Beaufort and Southern Chukchi Sea and along the Canadian Archipelago. The eastern Beaufort, just west of Banks Island, shows some positive anomalies. Average Ice Thickness lingers around record territories set in the last decade. (Fig.4)
En juillet 2019, le volume moyen de glace de mer dans l'Arctique était de 8 800 km3. Cette valeur est la plus basse jamais enregistrée, soit environ 300 km3 de moins que le record de juillet établi en 2017 avec ~9 100 km3 (à noter toutefois que cette valeur se situe bien en deçà de l'incertitude de l'estimation !). Le volume mensuel de glace était de 62 % inférieur au maximum en 1979 et de 47 % inférieur à la valeur moyenne pour 1979-2018. Le volume de glace de juillet 2019 a chuté de 0,4 Sigma sous la tendance à long terme. Les anomalies quotidiennes de volume pour juillet ont montré un léger rebondissement par rapport aux taux records de perte de glace affichés en juin (figure 8). Les anomalies d'épaisseur de glace pour juillet par rapport à 2011-2018 (figure 6) se poursuivent avec des restes d'anomalies positives dans l'est de l'Arctique alors que l'ouest de l'Arctique présente surtout des anomalies négatives, particulièrement dans la mer de Beaufort et le sud de la mer des Tchouktches et le long de l'archipel canadien. L'est de la mer de Beaufort, juste à l'ouest de l'île Banks, présente quelques anomalies positives. L'épaisseur moyenne de la glace s'attarde autour des territoires records établis au cours de la dernière décennie. (Fig.4)
Fig.1  Arctic sea ice volume anomaly from PIOMAS updated once a month. Daily Sea Ice volume anomalies for each day are computed relative to the 1979 to 2018 average for that day of the year. Tickmarks on time axis refer to 1st day of year. The trend for the period 1979- present  is shown in blue. Shaded areas show one and two standard deviations from the trend. Error bars indicate the uncertainty of the  monthly anomaly plotted once per year.
Fig. 2 Total Arctic sea ice volume from PIOMAS showing the volume of the mean annual cycle, and from 2011-2019. Shaded areas indicate one and two standard deviations from the mean.
Fig.3 Monthly Sea Ice Volume from PIOMAS for April and Sep.
Fig 8 Comparison of Daily Sea Ice Volume Anomalies relative to 1979-2018.


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Arctic Data archive system (ADS)

Le 28/08/2019 : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)

Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.


Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente)

Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats

Moyenne des années 1980 à la même date : 7,52 + 18,13 = 25,66

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Rions avec Jair Bolsonaro (on peut toujours essayer) ce mois-ci !

Je fais mon Alain Delon, mais il y a encore du travail, je n'ai pas son talent comique (source gp1)

Je fais mon Alain Madelin, là c'est un peu plus convainquant, ça doit venir du gène libéral (source wikipedia)
Excusez-moi je suis en conversation avec le diable, euh je veux dire avec oncle Donald (source lucifer, comme laisser faire)
Celui qui a foutu le feu à l'Amazonie ? Je l'ai vu déguerpir par là ! (source cultura.estadao)
Non non vous pouvez me croire, Trump est bien plus grand que Macron (source ocarcara)
Il me reste plus que les dents du bas mais ça va pas m'empêcher de te bouffer tout cru (source elpais)
Attendez un peu que je me colle les deux petits morceaux de moustache (source monidole-com)

Comme Reagan, avant de faire de la politique j'ai fait du cinoche, j'étais pas trop mauvais mais la politique ça paye quand même mieux (source blogdobruxo)

J'ai pas pu m'en empêcher, c'est un réflexe pavlovien que m'a transmis un certain docteur Folamour (source npr)

lundi 26 août 2019

Non l'Amazonie n'est pas le poumon de la Terre

Approximately 20 percent of all the oxygen currently being produced comes from the Amazon (source theearthproject

A l'occasion des gigantesques incendies qui ravagent actuellement l'Amazonie on entend et on lit un peu partout que cette vaste forêt serait le « poumon de la planète », même notre président s'y est mis en twittant de manière erronée :
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon
Si l'on doit à juste raison s'inquiéter de ce qui arrive à la forêt amazonienne, qui n'est pas réellement une nouveauté mais qui prend cette année des proportions jamais vues de mémoire d'homme, il ne faut cependant pas se faire de souci pour un supposé manque d'oxygène qui nous priverait de 20% de ce gaz assez utile pour survivre !

Michael Mann parle lui de 6% seulement :
The 20% figure IS too high. True number closer to 6% as per Jon Foley (@GlobalEcoGuy) and even this is misleading because oxygen levels wouldn't actually drop by 6% if we deforested the Amazon. See the longer thread on this w/@GlobalEcoGuy, @climatedynamics, me & others...
Le chiffre de 20 % est trop élevé. Le véritable chiffre est plus proche de 6% selon Jon Foley (@GlobalEcoGuy) et même ceci est trompeur car les niveaux d'oxygène ne baisseraient pas de 6% si nous déboisions l'Amazonie. Voir le fil plus long sur ce w/@GlobalEcoGuy, @climatedynamics, me & others....
Mais certains vont encore plus loin, comme ces gentlemen (Jonathan Foley, Yadvinder Malhi et Peter Cox) :
Absolutely correct
@ymalhi
Forests in carbon balance produce no net oxygen. There’s some nonsense being spouted about the impact of the Amazon forest on oxygen, which hides it’s (sic) fundamental importance for biodiversity, and the cycling of carbon and water.
Les forêts dans le bilan carbone ne produisent pas d'oxygène net. L'impact de la forêt amazonienne sur l'oxygène, qui cache son importance fondamentale pour la biodiversité et le cycle du carbone et de l'eau, n'a pas de sens.
En fait il semble que Le Parisien, dans « 20 % de notre oxygène » vient de l’Amazonie : pourquoi le chiffre de Macron est à nuancer, se débrouille plutôt bien pour expliquer les choses sur le plan de l'oxygène :
« La formule est belle, mais elle n'est pas scientifique », tranche Philippe Ciais, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement.
« Pour faire simple, le bilan de la forêt en elle-même est nul quand elle est à son état d'équilibre. L'impact de l'Amazonie sur la production d'oxygène est neutre […] Son taux [celui de l'oxygène] reste le même depuis plus de 20 millions d'années : 21% » explique Pierre Thomas. Et on nous précise que « ce sont en réalité les océans qui fournissent la majorité du dioxygène présent dans l'atmosphère ».
Pour résumer l'atmosphère terrestre est composée de
  • 78% d'azote gazeux (N2)
  • 21% d'oxygène gazeux (O2)
  • le reste (1%) se répartissant entre argon, hélium, vapeur d'eau, dioxyde de carbone, méthane et ozone pour l'essentiel.
La composition en gaz de l'atmosphère (source climatechallenge)
D'après mes différentes lectures j'ai l'impression que la moitié des 21% vient des continents, donc en partie des forêts, l'autre moitié provenant des océans, mais comme ce taux de 21% est stable cela signifie que les puits sont en équilibre avec les sources ; si j'ai bien compris, la disparition de la forêt amazonienne n'aurait donc pas d'impact significatif sur le taux de 21% d'oxygène contenu globalement dans l'atmosphère de la planète, par contre cela ne serait pas sans générer quelques menus problèmes...comme par exemple d'énormes émissions (au moment des incendies) de CO₂ participant ainsi un peu plus au réchauffement de la planète, mais aussi une immense perte de biodiversité tant animale que végétale, sans compter les effets sur le régime des pluies, entrainant plus que probablement davantage de périodes de sécheresse, alors que celle-ci est l'un des principaux facteurs ayant déclenché ces incendies monstrueux.

Mais la sècheresse a bon dos. Il y a toujours eu des périodes de sécheresse, et il y a toujours eu dans ces régions des incendies de forêts, qui étaient cependant en régression jusqu'à il y a peu, jusqu'à...


En Bolivie


The Conversation, dans It’s not just Brazil’s Amazon rainforest that’s ablaze – Bolivian fires are threatening people and wildlife (Il n'y a pas que la forêt amazonienne brésilienne qui s'enflamme - les incendies en Bolivie menacent les gens et la faune sauvage), nous informe que les incendies qui ravagent la Bolivie se produisent « comme par hasard » (ça c'est moi qui le rajoute) un mois après que le président Evo Morales ait annoncé qu'il favoriserait la production de viande pour l'export !
The disaster comes just a month after Morales announced a new “supreme decree” aimed at increasing beef production for export. Twenty-one civil society organisations are calling for the repeal of this decree, arguing that it has helped cause the fires and violates Bolivia’s environmental laws. Government officials say that fire setting is a normal activity at this time of year and isn’t linked to the decree.
Bien sûr le fameux décret annoncé par Morales n'aurait aucun lien avec les incendies...d'après le Gouvernement ! On peut les croire sur parole, n'est-ce pas ?

Mais quand on creuse un peu on s'aperçoit que Morales, qui au début semblait sensibilisé à la cause « de la nature et des humains », a en réalité approuvé, et donc encouragé, la déforestation à grande échelle ainsi que la construction de routes et d'exploitations de gaz dans des parcs naturels :
President Morales came to power in Bolivia in 2006, on a platform of socialism, Indigenous rights, and environmental protection. He passed the famous “Law of the Rights of Mother Earth” in 2010, which placed the intrinsic value of nature alongside that of humans. His environmental rhetoric has been strong but his policies have been contradictory. Morales has approved widespread deforestation, as well as roads and gas exploration in national parks.
L'étude mentionnée dans le dernier lien ci-dessus montre un graphique évocateur nous montrant les plus et les moins de la politique d'Evo Morales :
Les plus (à gauche) et les moins (à droite) de la politique d'Evo Morales (source nature)

Difficile de voir dans quel sens le bilan du président bolivien penche...


Au Brésil


Avec Scientists fear that continued destruction of the Amazon could push it toward a tipping point, after which the region would convert from rainforest into savannah (Les scientifiques craignent que la destruction continue de l'Amazonie ne la pousse vers un point de basculement, après quoi la région se transformerait de forêt tropicale en savane) nous apprenons dès le titre de l'article que nous ne sommes pas très loin de voir cette immense région convertie en savane africaine !

Et pourquoi faut-il s'en inquiéter ? Eh bien parce l'Amazonie est la plus grande forêt tropicale humide du monde et qu'elle recèle en son sein de nombreuses espèces uniques animales et végétales, rien que ça ! Par ailleurs elle absorbe d'énormes quantités de dioxyde de carbone, étant ainsi un important puits de carbone permettant de lutter en partie contre le réchauffement climatique.

L'article nous informe également que ce qui a causé ces gigantesques incendies est un mélange de sécheresse et de management des terres consistant à défricher celles-ci afin non seulement d'exploiter le bois mais aussi (et sans doute surtout) de vendre les terres ainsi « dégagées » à des agriculteurs et éleveurs ; comme la saison sèche est bien avancée depuis plusieurs mois, les incendies peuvent se propager et devenir rapidement hors de contrôle.

D'après les écologistes c'est Bolsonaro qui aurait encouragé les paysans dans leurs comportements ayant entrainé cette réaction en chaine de feux incontrôlables façon « apprenti sorcier », puisque leur cher président leur a vanté le développement de l'Amazonie, ce qui les a incités à agir sans crainte d'être punis.

La déforestation aurait augmenté de 67% au cours des sept premiers mois de 2019, et aurait même triplé durant le seul mois de juillet ! Et ceux qui déboisent seraient (est-ce une surprise ?) les mêmes que ceux qui mettent le feu ; mais Bolsonaro a accusé les écologistes d'avoir mis le feux :
Concernant les feux en Amazonie, j'ai l'impression qu'ils pourraient avoir été lancés par des ONG parce qu'elles demandent de l'argent. Quelles sont leurs intentions ? Créer des problèmes au Brésil.
Mais il est vrai que 73 000 incendies c'est tout à fait dans les cordes de Greenpeace ou du WWF, ben voyons ! Et puis est-ce que Bolsonaro n'est pas assez grand pour créer à lui tout seul des problèmes au Brésil sans l'aide de personne, hein ?

Mais en fait Bolsonaro est passé par quasiment toutes les étapes du deuil, le premier choc passé (1ère étape) il a d'abord suggéré que les feux étaient un phénomène normal (i.e. il n'y a aucun problème = déni, 2ème étape) pour ensuite accuser avec colère les ONG (1ère partie de la 3ème étape) avant de se rétracter (2ème partie de la 3ème étape) ; devraient maintenant venir la tristesse (4ème étape), puis la résignation (5ème étape), l'acceptation (6ème étape) et enfin la reconstruction (7ème et dernière étape), ce qui devrait en principe lui prendre une ou deux décennies (pour éventuellement devenir triste d'avoir tout raté, mais ce n'est même pas sûr)

Bref tout cela nous pousse vers ce que les scientifiques appellent un « point de non-retour » (ou de basculement) qui entrainerait progressivement et irrémédiablement la forêt dans un processus de dépérissement l'amenant ni plus ni moins à l'état de savane.

Le climatologue brésilien Carlos Nobre pense que 15 à 17% de l'Amazonie ont déjà été détruits et que le point de basculement ne serait pas de 40%, comme ce que les chercheurs pensaient précédemment, mais compris plutôt entre 20 et 25% ; dès que ce point de non-retour serait atteint le processus de dépérissement prendrait de 30 à 50 ans, temps durant lequel environ 200 milliards de tonnes de dioxyde de carbone seraient relâchés dans l'atmosphère, ce qui rendrait complètement illusoire l'objectif des +2°C fixé par la COP21 (on ne parle même plus de respecter les 1,5°C...)


L'Alaska


Si vous pensez qu'il n'y a que l'Amazonie qui brûle vous avez tout faux ; The Guardian nous avertit, dans 'There is no silver lining': why Alaska fires are a glimpse of our climate future ("Il n'y a aucune lueur d'espoir" : pourquoi les incendies en Alaska sont un aperçu de notre avenir climatique) on nous explique que
For residents of Anchorage, July’s wildfire and unprecedented temperatures plus the current McKinley Fire confirm that global heating has changed life forever.
Pour les résidents d'Anchorage, l'incendie de juillet et les températures sans précédent ainsi que l'actuel incendie McKinley confirment que le réchauffement mondial a changé la vie à jamais.
Ainsi d'importants incendies prolongent la saison des feux de forêt de l'Etat qui se termine en principe début août.

 Ces incendies se produisent, devinez quoi, après le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, qui a vu la température d'Anchorage atteindre les 32°C pour la première fois (qu'existent des relevés de températures) ; de plus il a très peu plu cet été, ce qui a bien évidemment provoqué des conditions d'extrême sécheresse.
This summer’s wildfires are taking place amidst unusual conditions, to put it mildly. The July fire in Anchorage broke out at the start of what the US National Oceanic and Atmospheric Association described as “a period of warmth that re-wrote the record books” in Alaska.
Les feux de forêt de cet été se déroulent dans des conditions inhabituelles, c'est le moins qu'on puisse dire. L'incendie de juillet à Anchorage a éclaté au début de ce que la US National Oceanic and Atmospheric Association a décrit comme " une période de chaleur qui a réécrit les livres des records " en Alaska.
Il y a de multiples facteurs expliquant la situation actuelle ; d'après le scientifique Brian Brettschneider « Le risque a toujours existé, mais il est considérablement amplifié. C'est le résultat de multiples facteurs. La saison des feux en Alaska est habituellement plus précoce que celle des États-Unis contigus, qui a lieu à la fin du printemps et au début de l'été. L'humidité est la plus basse, en plus d'être la période la plus sèche et la plus venteuse de l'année. Ce qui aide habituellement à atténuer ces conditions, c'est la persistance de la couverture de neige. Mais en raison du réchauffement planétaire, la neige dans la région d'Anchorage fond plus tôt, ce qui prolonge la saison. Et à mesure que les températures augmentent, les conditions deviennent encore plus sèches. Tout indique qu'il y aura plus d'incendies, des saisons d'incendies plus longues et des incendies plus intenses. Il n'y a pas de lueur d'espoir. »

Si vous n'aviez pas déjà le moral dans les chaussettes maintenant il vous titille les mollets.

Et pendant ce temps, dans l'Amérique de Donald Trump


Pendant ce temps des pompiers s'amusent à alimenter leurs citernes...en essence ! Dans US Set to Blow Other Countries Away With 'Staggering' Scale of New Oil and Gas Production (Les États-Unis vont ébranler (ou ruiner...) d'autres pays avec une nouvelle production de pétrole et de gaz " stupéfiante ") nous sommes fixés sur les intentions louables de nos « amis Américains », les mêmes qui sont intervenus, avec un peu de retard, non pas pour nous délivrer du joug allemand mais pour s'assurer que nous ne serions pas envahis par les affreux communistes soviétiques, en nous fourguant au passage leur camelote appelée vulgairement société de consommation, la même qui produit tous les désastres auxquels nous assistons avec béatitude (pour certains) ou résignation (pour d'autres)

Ainsi nous apprenons que dans la prochaine décennie on s'attend à ce que les Etats-Unis soient les heureux propriétaires d'une part de gateau s'élevant à 61% de la production de gaz et de pétrole, mais nous sommes tout de suite rassurés parce que le charbon n'est même pas mentionné ! (cependant les Chinois, les Polonais et les Australiens devraient veiller à la question)

Voici à quoi ressemblera la tarte à la crème qu'il nous faudra digérer :
La majorité du nouveau pétrole et du nouveau gaz du monde devrait provenir des États-Unis.

Et un petit Etat comme la Pennsylvanie deviendrait par exemple le troisième producteur mondial devant...la Russie !
La production de pétrole et de gaz nouveaux pour les États américains est supérieure à celle de la plupart des pays.

Comment imaginer un seul instant que « nos amis Américains » vont laisser ce pactole dans leur sous-sol en se disant que l'exploiter serait « mauvais pour la planète » ?

Et même si Trump n'est pas réélu le « rêve Américain » se chargera de doucher les optimistes qui croient que nous pourrions décarboner notre atmosphère.

Alors même si l'Amazonie n'est pas le poumon de la planète, celle-ci va à mon avis avoir du mal à respirer, comme nous le montre cartooningforpeace.



Repris en chœur par tous les dirigeants de la planète.
On dirait une illustration du malade imaginaire, à moins que cela ne vienne de vol au-dessus d'un nid de coucous...


Votre argent m'intéresse (ça rappelle de bons souvenirs)