Monsieur Antoine, aka le commissaire AntonioSan officiant en qualité d'apprenti météorologue sur Skyfall, a quelques émules qui reprennent ses inepties sans réfléchir, tel celui-ci qui devrait faire rigoler pendant longtemps :
Voyons cela d'un peu plus près.
Météo France ne parle pas de cet ouragan Pablo, du moins pas encore, c'est donc sur CNews que notre Haut Landais est allé pêcher l'information, dans Un ouragan s'est formé «près» des côtes françaises, une première :
Petite remarque au passage, Etienne Kapikian est un véritable prévisionniste météo, lui. Il officie chez Météo France et pas sur un site complotiste de seconde zone employant des guignols cherchant à épater leurs copains avec des mots savants qu'ils ont lu dans des bouquins (la météorologie pour les nuls par exemple)
Kapikian nous explique également qu'il n'est pas nécessaire, contrairement à ce que l'on croit, que la température de l'eau soit au moins de 26°C, ce qui est important c'est la différence (i.e. le gradient) de température entre la surface et la moyenne et haute troposphère :
D'ailleurs Wikipédia confirme ce que dit Etienne Kapikian sur les cyclones subtropicaux :
Ici j'ai sélectionné les pressions moyennes de surface afin qu'on ne puisse pas dire que j'ai confondu avec autre chose ; j'aurais pu mentionner l'autre anticyclone au large de Terre Neuve, mais comme Pablo est passé au large des côtes européennes à seulement 700 kilomètres de la péninsule ibérique je ne vois pas comment il aurait pu être influencé en quoi que ce soit par lui, j'en déduis donc que le « méga AMP » que notre Landais de service a cru voir sur la carte est bien celui que je mentionne.
Maintenant regardons le régime des vents à 10 500 mètres d'altitude, l'altitude du jet-stream, puisque d'après monsieur Antoine il n'y aurait aucune corrélation avec ce qui se passe à la surface, les anticyclones étant d'après lui cantonnés aux premiers 1 500 mètres d'altitude :
Et là surprise (où déception pour nos climato-rigolos), le « méga AMP » est en fait cantonné au sud de la crête barométrique (ridge) du jet-stream, ce qui signifie tout simplement qu'il ne peut en aucune manière provenir du pôle nord !
Et de même d'ailleurs pour l'autre anticyclone au large de Terre Neuve qui lui aussi se situe au sud d'une autre crête barométrique, signifiant donc que même lui n'est pas d'origine polaire !
On voit donc bien deux choses qui de toute évidence ont échappé à nos climato-charlots :
Je suis curieux de savoir ce que monsieur Antoine va encore bien pouvoir inventer pour m'expliquer que je n'y comprends rien.
Effectivement je n'y comprends pas grand chose, tout comme lui, mais moi je cherche à comprendre, contrairement à lui et à son benêt landais.
4807. Gilles des Landes | 30/10/2019 @ 19:11Le méga AMP qui serait la cause de l'ouragan Pablo ?
Pablo se forme … c’est le RC[A] qui en est la cause of course ! Je pense que l’on n’a pas fini d’entendre cette désinfo … et pas un mot sur le méga AMP qui est très certainement la cause de cela …
Voyons cela d'un peu plus près.
Météo France ne parle pas de cet ouragan Pablo, du moins pas encore, c'est donc sur CNews que notre Haut Landais est allé pêcher l'information, dans Un ouragan s'est formé «près» des côtes françaises, une première :
Le cyclone, de catégorie 1, est né dans l'océan Atlantique à environ 1.600 km au large de l'Hexagone. Jamais un tel épisode n'avait eu lieu aussi proche de nous. Il est même passé plus près encore de l'Espagne, à 700 km de la Galice, a indiqué Etienne Kapikian, prévisionniste chez Météo France.Le tweet d'Etienne Kapikian date du 27 octobre :
Spectaculaire petit #ouragan #Pablo de catégorie 1 au large de l'Europe ce 27 octobre à 15UTC, par 42.8°N 18.3°W, soit à seulement 730 km à l'ouest de la Galice ! |
Petite remarque au passage, Etienne Kapikian est un véritable prévisionniste météo, lui. Il officie chez Météo France et pas sur un site complotiste de seconde zone employant des guignols cherchant à épater leurs copains avec des mots savants qu'ils ont lu dans des bouquins (la météorologie pour les nuls par exemple)
Kapikian nous explique également qu'il n'est pas nécessaire, contrairement à ce que l'on croit, que la température de l'eau soit au moins de 26°C, ce qui est important c'est la différence (i.e. le gradient) de température entre la surface et la moyenne et haute troposphère :
Cet exemple montre une fois de plus que pour observer un #ouragan il ne faut pas *forcément* toujours des eaux de surface à plus de 26°C, une idée largement répandue mais pourtant inexacte. Ici, les SST sont inférieures à 20°C. [...] Le processus est analogue à celui d'un "medicane", pour lequel le manque de chaleur de la mer est compensé par l'air froid de moyenne et haute troposphère, favorisant le maintien d'une puissante convection profonde. Système plutôt de nature subtropicale que purement tropical. [...] "Le manque de chaleur par le bas est compensé par un excès de froid par le haut." Proverbe méditerranéen.Cependant cela ne m'étonne pas outre mesure puisque je savais déjà qu'il y a plusieurs catégories de cyclones, certains se formant même au-dessus du cercle arctique (voir Que sait-on sur les cyclones ?)
D'ailleurs Wikipédia confirme ce que dit Etienne Kapikian sur les cyclones subtropicaux :
La plupart des cyclones subtropicaux se forment lorsqu'une dépression des latitudes moyennes est en occlusion, avec un centre très froid en altitude, qui atteint les latitudes subtropicales. Le système est souvent empêché d'aller plus loin par une crête barométrique et perd éventuellement sa zone barocline pour devenir vertical. La différence de température entre le niveau de pression de 500 hPa et la surface de la mer est originellement plus grande que le gradient adiabatique sec ce qui est très favorable au développement d'orages à l'Est de son centre2. En général, la température de surface de la mer n'a besoin d'atteindre que 20 °C pour que cette situation se produise, ce qui est beaucoup moins que pour un cyclone tropical, car c'est l'instabilité qui est le moteur de leur développement3.Alors voyons maintenant la situation avec le site préféré de monsieur Antoine :
Localisation de Pablo et du supposé AMP (source earth.nullschool) |
Ici j'ai sélectionné les pressions moyennes de surface afin qu'on ne puisse pas dire que j'ai confondu avec autre chose ; j'aurais pu mentionner l'autre anticyclone au large de Terre Neuve, mais comme Pablo est passé au large des côtes européennes à seulement 700 kilomètres de la péninsule ibérique je ne vois pas comment il aurait pu être influencé en quoi que ce soit par lui, j'en déduis donc que le « méga AMP » que notre Landais de service a cru voir sur la carte est bien celui que je mentionne.
Maintenant regardons le régime des vents à 10 500 mètres d'altitude, l'altitude du jet-stream, puisque d'après monsieur Antoine il n'y aurait aucune corrélation avec ce qui se passe à la surface, les anticyclones étant d'après lui cantonnés aux premiers 1 500 mètres d'altitude :
Régime des vents à 10 500 mètres d'altitude (source earth.nullschool) |
Et là surprise (où déception pour nos climato-rigolos), le « méga AMP » est en fait cantonné au sud de la crête barométrique (ridge) du jet-stream, ce qui signifie tout simplement qu'il ne peut en aucune manière provenir du pôle nord !
Et de même d'ailleurs pour l'autre anticyclone au large de Terre Neuve qui lui aussi se situe au sud d'une autre crête barométrique, signifiant donc que même lui n'est pas d'origine polaire !
On voit donc bien deux choses qui de toute évidence ont échappé à nos climato-charlots :
- il y a bien correspondance entre la situation à la surface et ce que l'on peut voir à 10 500 mètres d'altitude en ce qui concerne les hautes et basses pressions ;
- les anticyclones soi-disant polaires que l'on peut voir à l'oeuvre ici sont en fait générés dans la zone subtropicale comme je le mentionnais dans La patience de monsieur Antoine.
Je suis curieux de savoir ce que monsieur Antoine va encore bien pouvoir inventer pour m'expliquer que je n'y comprends rien.
Effectivement je n'y comprends pas grand chose, tout comme lui, mais moi je cherche à comprendre, contrairement à lui et à son benêt landais.