Fillon a été désigné pour représenter la droite et le centre (du moins une partie de la droite et du centre) aux prochaines présidentielles.
Il est difficile de dire de combien de décennies l'élection de Fillon en mai 2017 nous ferait revenir en arrière, peut-être même que sur certains sujets, notamment sociétaux, on en reviendrait au début du siècle dernier, juste avant la séparation de l’Église et de l’État...
Voyons un peu ce qu'il propose comme mesures purement économiques en consultant son propre site (extraits des 15 mesures « phare » plutôt que « phares » :
Fillon n'a de toute évidence pas lu Joseph Stiglitz qui, dans son dernier livre L'euro, comment la monnaie unique menace l'avenir de l'Europe, nous dit page 247 :
On ne peut pas dire que cela soit vraiment convainquant pour soutenir l'argumentation fillonesque selon laquelle la réduction des dépenses publiques « libèrerait notre économie » ; du moins on peut se demander « qui » serait réellement libéré avec un tel programme...
Mais plutôt que de se fier au FMI et à ses études (après tout le FMI s'est bien planté, cependant il a eu le mérite de reconnaitre ses erreurs) on peut essayer de raisonner simplement à notre humble niveau de citoyen lambda.
Tout d'abord comment peut-on un seul instant imaginer qu'en allongeant la durée de travail des salariés (augmentation de la durée hebdomadaire de 35 à 39 heures, plus report de l'âge de la retraite à 65 ans) on va arriver à réduire le chômage ? C'est faire fi du fait que sans croissance (sans hausse du PIB) il ne peut pas y avoir création d'emplois, et qu'avec les gains de productivité ajoutés au progrès technique tendant à davantage de robotisation et d'automatisation dans les process (industriels mais aussi commerciaux ou de services) la tendance est clairement à employer de moins en moins de gens pour effectuer les mêmes tâches ; dans ces conditions le plan Fillon ne peut que grossir le nombre des demandeurs d'emplois.
Ensuite, comment imaginer que réduire les dépenses publiques en supprimant notamment 500 000 postes de fonctionnaires (ce n'est pas explicitement dit dans ses mesures phare, cependant il le détaille ailleurs) va améliorer quoi que ce soit ? Supprimer 500 000 postes cela veut dire, puisqu'on ne peut pas licencier un fonctionnaire, ne remplacer aucun départ à la retraite pendant une (longue) durée indéterminée ; cela veut dire n'embaucher aucun fonctionnaire pendant cette durée, ce qui signifie que tous les jeunes qui auraient normalement postulé dans le public se retrouveront automatiquement sur le marché de l'emploi privé ! Et tout cela avec quelques conséquences :
Et pour finir que penser de cette proposition à mi-chemin entre économie et société :
Comme le dit Jean-Marie Harribey :
Il est difficile de dire de combien de décennies l'élection de Fillon en mai 2017 nous ferait revenir en arrière, peut-être même que sur certains sujets, notamment sociétaux, on en reviendrait au début du siècle dernier, juste avant la séparation de l’Église et de l’État...
Voyons un peu ce qu'il propose comme mesures purement économiques en consultant son propre site (extraits des 15 mesures « phare » plutôt que « phares » :
- 100 milliards d’euros d’économies en 5 ans sur les dépenses publiques.
- 40 milliards de baisse des charges pour les entreprises et 10 milliards d’allégements sociaux et fiscaux pour les ménages.
- Fin des 35 heures dans le secteur privé et retour aux 39 heures dans la fonction publique.
- Suppression de l’ISF pour aider au financement des entreprises
- Recul de l’âge de la retraite à 65 ans et unifier tous les régimes de retraite pour maintenir le pouvoir d’achat des retraites
- 12 milliards d’euros de plus dans la sécurité, la défense et la justice, et création de 16 000 places de prison, pour que les condamnations soient exécutées.
Fillon n'a de toute évidence pas lu Joseph Stiglitz qui, dans son dernier livre L'euro, comment la monnaie unique menace l'avenir de l'Europe, nous dit page 247 :
- Lorsque l’État réduit ses dépenses, [le FMI assure que] l'économie se contracte. [voir Perspectives de l'économie mondiale]
- [...] quand on réduit les dépenses publiques, on aboutit à des réductions du PIB qui sont un multiple du montant des coupes effectuées dans les dépenses.
On ne peut pas dire que cela soit vraiment convainquant pour soutenir l'argumentation fillonesque selon laquelle la réduction des dépenses publiques « libèrerait notre économie » ; du moins on peut se demander « qui » serait réellement libéré avec un tel programme...
Mais plutôt que de se fier au FMI et à ses études (après tout le FMI s'est bien planté, cependant il a eu le mérite de reconnaitre ses erreurs) on peut essayer de raisonner simplement à notre humble niveau de citoyen lambda.
Tout d'abord comment peut-on un seul instant imaginer qu'en allongeant la durée de travail des salariés (augmentation de la durée hebdomadaire de 35 à 39 heures, plus report de l'âge de la retraite à 65 ans) on va arriver à réduire le chômage ? C'est faire fi du fait que sans croissance (sans hausse du PIB) il ne peut pas y avoir création d'emplois, et qu'avec les gains de productivité ajoutés au progrès technique tendant à davantage de robotisation et d'automatisation dans les process (industriels mais aussi commerciaux ou de services) la tendance est clairement à employer de moins en moins de gens pour effectuer les mêmes tâches ; dans ces conditions le plan Fillon ne peut que grossir le nombre des demandeurs d'emplois.
Ensuite, comment imaginer que réduire les dépenses publiques en supprimant notamment 500 000 postes de fonctionnaires (ce n'est pas explicitement dit dans ses mesures phare, cependant il le détaille ailleurs) va améliorer quoi que ce soit ? Supprimer 500 000 postes cela veut dire, puisqu'on ne peut pas licencier un fonctionnaire, ne remplacer aucun départ à la retraite pendant une (longue) durée indéterminée ; cela veut dire n'embaucher aucun fonctionnaire pendant cette durée, ce qui signifie que tous les jeunes qui auraient normalement postulé dans le public se retrouveront automatiquement sur le marché de l'emploi privé ! Et tout cela avec quelques conséquences :
- augmentation du chômage des jeunes
- baisse des salaires à l'embauche (les employeurs ne se priveront pas, avec la surabondance de candidats...)
- augmentation de l'âge moyen dans le secteur public (imaginez un instant que vous êtes très malade, à l'hôpital, et qu'une infirmière de 60 ans soit en charge de vous et de tout l'étage où vous avez été admis...)
- 40 milliards de baisse des charges pour les entreprises et 10 milliards d’allégements sociaux et fiscaux pour les ménages.
- Suppression de l’ISF pour aider au financement des entreprises
Et pour finir que penser de cette proposition à mi-chemin entre économie et société :
- 12 milliards d’euros de plus dans la sécurité, la défense et la justice, et création de 16 000 places de prison, pour que les condamnations soient exécutées.
Comme le dit Jean-Marie Harribey :
- Après quarante années de politiques néolibérales instaurées pour asseoir la domination de la finance capitaliste mondiale et nous ayant menés à une crise inédite, la droite française vient de se doter d’un chef qui promet d’aller encore plus loin : deux points de plus de TVA sur les pauvres, suppression de l’ISF sur les riches, rétrécissement de la couverture santé par la Sécurité sociale, augmentation de la durée du travail, retraite à 65 ans, voire 67 ; 110 milliards de baisse de la dépense publique, 500 000 fonctionnaires en moins, etc.
Le problème est beaucoup plus vaste que ça. Notre société de consommation a atteint ses limites et les jeunes devront inventer un nouveau modèle basé sur la sobriété.
RépondreSupprimerAu passage, la population mondiale a doublé en un peu plus de 50 ans mais la courbe de l'emploi n'a pas suivi (efficacité énergétique et progrès technologique obligent).
Robert