vendredi 28 juin 2024

2024 annus horribilis

 Je n'ai pas souvenir d'une année aussi merdique que l'année 2024. Cette année sera de celles dont on devrait dire qu'il y a eu un avant et un après.

Pourtant des années à marquer d'une pierre noire il y en a déjà eu, comme 2001 par exemple, mais même celle-là n'aura probablement pas le même impact dans l'Histoire que pourrait avoir l'année actuelle. A moins d'un miracle.

Je passe sur la guerre qui se déroule en Ukraine et qui en est en fait à sa dixième année, ayant commencé en 2014 avec l'annexion illégale de la Crimée et les troubles fomentés par les Russes dans le Donbass. 2024 devrait, du moins on l'espère, être une simple année de transition et non celle de la défaite de l'Ukraine à en juger par les difficultés rencontrées par les troupes du malade du Kremlin. Personne ne sait comment tout cela finira, mais 2024 ne devrait pas voir la victoire du criminel de guerre Poutine. Pour les Ukrainiens 2024 sera donc une année de plus dans une enfilade dont on ne voit pas la fin.

Par contre aux Etats-Unis, surtout après la lamentable prestation de Joe Biden, le clown orange a de sérieuses chances de revenir aux affaires en remportant les élections de novembre prochain. Ce qui pourrait l'en empêcher ? Deux choses dont l'une est très improbable : que Trump soit lourdement condamné en juillet et que cela ait un effet suffisamment dissuasif sur les indécis (oui il y en a encore...), et/ou que Biden se désiste en faveur d'un autre candidat qui pourrait être Gavin Newson ou Kamala Harris. C'est pas gagné.

Et puis il y a notre situation politique en France, un véritable bourbier dans lequel Macron nous a jetés sur un coup de tête d'enfant gâté, sans demander l'avis de quiconque et sans avoir écouté (et compris) les avertissements de personnes de son propre camp, dont Gabriel Attal qui s'est retrouvé trahi, lui qui a été nommé Premier ministre en début d'année pour se faire jeter six mois plus tard comme un Kleenex usagé.

Je dois préciser que je ne suis pas particulièrement fan de Gabriel Attal, mais quand je le compare à celui qui a de grandes chances de devenir notre futur Premier ministre je me prends la tête en me demandant comment tout cela aura pu être possible.

Cela dit rien n'est écrit dans le marbre, Bardella a dit qu'il refuserait le poste si le RN n'obtenait pas la majorité absolue. Et mon petit doigt me susurre à l'oreille qu'au RN on prie matin, midi et soir pour ne pas obtenir la majorité absolue mais simplement une forte majorité relative, car cela éviterait à Jordan de se ridiculiser en public et de ruiner les chances de Marine pour 2027.

Bon vous me direz que pour se ridiculiser en public il a déjà donné à de multiples reprises, sans que cela n'ait eu le moindre impact sur la fascination (j'allais écrire la fascisation) qu'il exerce auprès d'un public que les partis traditionnels ont abandonné depuis longtemps.

Pourtant un gouvernement RN ne serait probablement pas la catastrophe que certains imaginent, car il existe de nombreux contre-pouvoirs et garde-fous concoctés notamment par la Ve République.

Tout d'abord Macron resterait président jusqu'à son terme en 2027, du moins c'est ce qu'il a promis, il pourrait donc apporter ici ou là son véto quand cela serait possible et souhaitable. Il y a aussi le Conseil constitutionnel qui pourrait retoquer certaines décisions un peu trop "hardies", mais aussi toutes les instances qui constituent un Etat de droit, sans parler de la rue qui ne se priverait pas de faire entendre sa voix, et pour cela on peut faire confiance aux "gens de gauche". Enfin l'Union européenne mettrait le holà à toute décision qui contreviendrait aux directives communautaires.

Non, ce ne serait pas une catastrophe, ce serait simplement une immense honte d'avoir porté au pouvoir un parti issu de collaborationnistes pétainistes, racistes, antisémites, xénophobes, homophobes, etc.

On me dira que Marine et son staff ont fait le ménage en renvoyant dans sa tanière papy Jean-Marie et en tapant sur les doigts de tous les militants qui osent dire tout haut ce que la grande majorité des électeurs du RN pensent tout bas mais hésitent de moins en moins à exprimer d'une façon ou d'une autre, aidés en cela par les réseaux sociaux qui sont devenus des exutoires servant à déverser le fiel et la haine.

Et le changement climatique dans tout cela ? Benoit Rittaud, en ne trouvant à exprimer ses délires que dans des médias d'extrême droite, nous a démontré que ce n'est pas vraiment avec le RN que des mesures concrètes seront prises pour le combattre. Après tout, vous diront-ils, il y a d'autres urgences du moment, comme l'insécurité et l'immigration qu'ils relient entre elles d'une manière automatique, sans trop se rendre compte que très bientôt, dans quelques années ou décennies, certaines régions du monde pourraient devenir invivables et que leurs habitants lorgneront avec envie vers nos attrayantes contrées.

Pour ceux qui pensent qu'une fermeture des frontières suffirait à empêcher des migrations indésirables, il suffit de constater que le Brexit a eu l'effet exactement inverse à celui promis par ses défenseurs.

Depuis le Brexit, l'immigration au plus haut au Royaume-Uni (source lemonde)


Dur, dur d'être un isolationniste nationaliste qui croit qu'on peut gérer un pays comme la France sans avoir recours à l'immigration. Evidemment le RN, qui s'apprête soit à gérer la France en juillet prochain soit à rester dans l'opposition jusqu'en 2027 en espérant une éventuelle victoire à la présidentielle, va voir à quoi ressemble le mur des réalités.

Jordan Bardella bientôt sur tous les écrans de France.



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